Un an après la débâcle de la bande à Kurzawa, éliminée par la Suède aux portes du championnat d'Europe au terme d'un match au scénario catastrophe, la nouvelle génération tricolore effectuait son entrée dans les qualifications pour la prochaine édition, sans doute dans l'espoir d'effacer des mémoires ce bien triste épisode.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que les choses ne pouvaient plus mal débuter. Dès la septième minute de jeu, l'attaquant islandais profitait d'une mésentente de la défense française pour aller défier Nardi, lequel le fauchait irrégulièrement dans la surface, entraînant une double sanction logique: carton rouge et pénalty.
A peine avait-il eu le temps d'enfiler ses gants que son remplaçant dans les cages tricolores, Mouez Hassen, s'illustrait en détournant la première tentative de Sigurjónsson.
Ne pouvant que repousser le ballon, le portier niçois ne put rien faire sur la reprise de l'attaquant islandais, guère aidé par le laxisme de ses coéquipiers (0/1). Véritable coup de massue pour les Bleuets qui couraient déjà après le score et ce en infériorité numérique.
Après vingt premières minutes de jeu amorphes et une certaine incapacité à élever leur niveau de jeu, les français commençaient peu à peu à relever la tête, notamment sous l'initiative d'un Adrien Rabiot très présent dans l'entrejeu, se constituant presque comme le principal soutien offensif de l'avant-centre Haller. Alors que la mi-temps approchait de son terme, l'Islande rentrait dans un temps fort, mettant à contribution la défense française par quelques ballons dans le dos de la défense, mais par deux fois Kimpembe veillait au grain. C'est finalement sur une phase de jeu assez anodine que les partenaires de Sébastien Haller allaient égaliser. A la trente-neuvième minute de jeu, le capitaine Aymeric Laporte, monté aux avant-postes, profitait d'un bon centre de Benjamin Mendy et de l'apathie de la défense islandaise pour catapulter le ballon au fond des filets (1/1). Mi-temps sifflée sur ce résultat nul qui semblait alors logique au vu de la physionomie globale de la rencontre.
Alors qu'on pouvait penser que le retour des vestiaires allait permettre d'assister à un sentiment de révolte côté français, la seconde mi-temps commençait encore plus mal que la première.
Profitant d'une erreur individuelle d'Adrien Rabiot, Hermannsson ajustait Hassen d'une reprise de la tête à bout pourtant (1/2). Piqués au vif, les français s'en remettaient à des tentatives individuelles de Rabiot ou de Coman, mais pêchaient par manque de justesse dans les choix et de justesse technique dans le dernier geste. Comme en première période, les situations les plus dangereuses provenaient de centres de Mendy côté gauche, mais Haller manquait à chaque fois de spontanéité et de précision pour réellement mettre en danger le portier adverse.
Sous l'impulsion d'un Kingsley Coman de plus en plus en vue dans le jeu, l'équipe de France se montrait plus menaçante sur le front de l'attaque, mais le manque de liant entre les offensifs et l'incapacité rencontrée par les joueurs à impulser du rythme faillaient à mettre en déroute le bloc adverse.
Incapables de réagir, les hommes de Mankowski encaissaient même un troisième but dans les dernières minutes de la partie, Sigurjónsson s'offrant un doublé en transformant un pénalty bêtement provoqué par Conte (1/3). La réduction du score assez anecdotique de Kyei dans les arrêts de jeu (2/3) ne suffisait pas à infirmer cette tendance, et c'est avec une défaite assez logique que les Bleuets entament leur campagne de qualification pour l'Euro 2017 de la catégorie.
Du côté des parisiens, Presnel Kimpembe n'a pas spécialement démérité sans non plus se montrer à son avantage, n'étant guère aidé par son coéquipier de l'axe central. A noter deux retours décisifs en première mi-temps et quelques ouvertures bien senties.
Adrien Rabiot fut quant à lui le français le plus en vue de la première période, touchant beaucoup de ballons et causant bien des soucis aux islandais par sa capacité à percer le premier rideau balle au pied, malgré un certain nombre de mauvais choix à son actif, avant de disparaitre progressivement des débats en seconde mi-temps.
Du côté des anciens, Antoine Conté s'est montré bien à la peine dans son couloir droit, se révélant imprécis techniquement et en retard dans ses interventions, dont celle qui amène le deuxième pénalty islandais.
Alors que Rabiot fut l'homme de la première période côté français, Kingsley Coman lui a emboîté le pas en seconde après un premier acte très effacé, se montrant de plus en plus présent dans le jeu offensif avec sa capacité à fixer et accélérer balle au pied, pas assez cependant pour permettre aux Bleuets de renverser la tendance. Une passe décisive à son actif pour l'entrant Kyei.
