Luis Enrique était présent en conférence de presse ce mardi à la veille du retour du PSG en Champions League face à l'Atalanta Bergame, une équipe qu'il estime beaucoup même s'il a du mal à la jauger suite à son changement d'entraîneur. L'Espagnol a donné des nouvelles de ses blessés et confirmé l'ambition du PSG de viser une deuxième Champions League de suite. Voici ses propos rapportés par nos soins.
Quand vous avez gagné la Ligue des champions avec Barcelone, qu'avez-vous remarqué chez vos adversaires la saison suivante ? Est-ce que leur regard change ? Est-ce que l'adversité est plus dure ? Comment cela transforme le club que vous dirigez ?
« Je ne sais pas. Je ne vois rien de différent par rapport à l'année dernière concernant les adversaires. Tous les matches ont été difficiles. J'ai eu la même sensation. »
En début de saison dernière, vous considériez que vous jouiez bien, mais qu'il vous manquait de l'efficacité. En ce moment, on a un peu l'impression que c'est l'inverse : vous jouez un peu moins bien, mais vous avez cette efficacité. Est-ce que cela vous semble normal compte tenu de l'été que vous avez vécu ?
« On joue un peu moins bien ? Hum, je ne suis pas d'accord. C'est toujours difficile d'analyser et de valoriser ce que nous faisons, mais c'est vrai que l'an dernier, cela a été un moment très compliqué quand nous avions ce manque d'efficacité. Mais je pense que c'est le processus normal d'une équipe qui voulait s'améliorer. Je pense que nous sommes avec plus de confiance par rapport à l'année dernière à ce moment de la compétition. On commence la Champions League, une compétition très différente. Pour nous en tant que champions, nous voulons retrouver cette sensation d'avoir la possibilité de gagner ce trophée et c'est notre objectif dans les premiers matches. »
Pouvez-vous nous donner des nouvelles du groupe, notamment de Kvara et Kang-in Lee qui ne sont pas dans le point médical ? On sait que Kvara a fait un travail individuel aujourd'hui. Est-ce que les deux sont aptes à être dans le groupe pour demain ?
« Kang-in oui sûr. Pour Kvara, on doit attendre ses sensations après l'entraînement du jour. Je ne sais pas là. Demain, ce sera le moment de décider. »
Justement, avec toutes les blessures, il semblerait que Bradley Barcola prenne ses responsabilités de plus en plus. Il a déjà marqué trois buts. Qu'attendez-vous de lui cette saison ?
« Pour Bradley, j'attends la même chose que pour tous les attaquants, tous les milieux, tous les défenseurs, tous les gardiens. Je pense que chaque joueur peut s'améliorer, non seulement de façon individuelle, mais aussi en tant qu'équipe. Quand il y a des blessures, il y a des moments difficiles. Je ne veux pas parler d'un joueur, mais de la mentalité de l'équipe pour surmonter ça. »
Quel regard portez-vous sur cette équipe de l'Atalanta, qui a changé d'entraîneur et qui pour l'instant se met en route doucement. A quoi vous vous attendez demain pour cette rencontre ?
« C'est toujours difficile de jouer contre des équipes italiennes »
« C'est difficile de répondre à ça, car ils ont changé d'entraîneur et n'ont joué que trois matches contre des adversaires différents de nous. C'est difficile de prévoir ce qu'ils vont faire, mais si je pense à ce que l'Atalanta a fait ces dernières années, on parle d'une équipe difficile, qui sait presser haut, qui sait gérer les ballons, et avec des joueurs de qualité. C'est toujours difficile de jouer contre des équipes italiennes. En ce sens-là, on est habitué à ne pas savoir ce que va faire l'adversaire durant le match, mais savoir s'adapter aux différents types de jeu que peut proposer notre adversaire, c'est une de nos qualités. J'espère qu'on sera à la hauteur du match demain. »
Vous avez réussi au PSG à dédramatiser l'enjeu de la Ligue des champions au club. Vous avez réussi à la gagner l'an dernier, mais là en ce début de saison, il y a les blessures. Comment on fait pour garder de la sérénité et recréer un climat où il n'y a pas d'inquiétudes ?
« Notre objectif est de marquer une nouvelle fois l'histoire »
« Pendant la saison, c'est normal d'avoir différents moments, des moments de joie, de tristesse. Tu dois savoir t'adapter à cela. Ce que je dois dire, c'est que commence une compétition qui a été une référence pour le club et désormais, en tant que champions d'Europe, avec une ville comme Paris, un club comme ce club, de tels supporters, notre objectif est de marquer une nouvelle fois l'histoire et de chercher à gagner la Ligue des champions une deuxième fois consécutivement. Nous savons que ce sera difficile, mais on veut être ambitieux et il faut être ambitieux. »
Vous avez dit que les joueurs devaient s'améliorer d'année en année. Est-ce que les coachs doivent également s'améliorer d'année en année ? Et que devez-vous changer cette année dans votre discours ?
« Un coach s'améliore chaque jour. Je suis plus jeune, plus beau, quel est le problème ? (rires) Je rigole bien sûr. C'est dans ma mentalité de chercher à tout améliorer, de montrer à mes joueurs qu'il n'y a pas de calme, de tranquilité avant d'affronter ce qui nous attend. Pour moi en tant qu'entraîneur, ainsi que pour mon staff et le club, être ambitieux est normal. Il faut tout le temps penser à s'améliorer. C'est comme ça que je vois les choses. Je suis content d'avoir cette mentalité. »
En sachant que le PSG est l'équipe à battre cette année, est-ce que vous pouvez envisager de changer quelque chose tactiquement, peut-être même après votre expérience en tribune dimanche dernier ?
« Je ne sais pas si je vais commencer le match dans la tribune ou en bas »
« C'est pour ça que j'ai vu le début du dernier match en haut, parce que c'est très différent pour un entraîneur de voir le match ainsi. Ma causerie à la mi-temps a été tellement différente parce que j'ai vu ce qu'on pouvait améliorer, j'ai vu quelques erreurs. Cela fait très longtemps que je pense que ce sont des choses qu'on peut ajouter à notre plan. Je suis toujours ouvert à faire des choses qui peuvent améliorer notre performance, notre niveau. Pour demain, je ne sais pas si je vais commencer le match dans la tribune ou en bas, mais après la mi-temps, bien sûr que je serai sur le terrain. »
Lors des premières semaines de la saison, vous insistiez sur l'importance de retrouver du feeling avec le ballon et aussi de la forme physique. Est-ce que votre équipe est prête dans ces deux domaines ?
« Bien sûr. Cela a été une circonstance particulière la première semaine. On pouvait noter que les joueurs n'avaient pas de fluidité avec le ballon. Mais ils sont professionnels, ce sont des joueurs de très haut niveau, des joueurs incroyables. Tu peux voir la qualité des exercices à l'entraînement. Je peux dire que le niveau est là, un très haut niveau... »
Maintenant que la première Ligue des champions a été sécurisée et que la pression qui va avec a été évacuée, est-ce qu'on va avoir cette saison un PSG encore plus abouti et plus dangereux pour les adversaires ?
« La première Ligue des champions est toujours la plus difficile à gagner »
« Encore plus dangereux, oui ! (rires) Non, pour moi, je pense que la première Ligue des champions est toujours la plus difficile à gagner. Pourquoi ? Parce qu'avant la première, les joueurs ne pensent pas qu'ils sont capables de la gagner. Pareil pour les supporters. Mais là on a montré le chemin. Tout le monde au PSG veut gagner la Ligue des champions, même les jeunes joueurs, parce qu'ils ont vu l'année dernière que c'était possible. Nous sommes capables de gagner une deuxième Champions League. Bien sûr que cela sera difficile et qu'une seule équipe l'a fait. Mais pour moi, gagner la première est plus difficile que gagner la deuxième, la troisième... J'espère qu'avec cette mentalité de tous les joueurs, nous allons trouver notre niveau, un haut niveau, est faire de cette compétition une belle compétition. »
Aujourd'hui au PSG, une nouvelle ère s'inscrit dans la mesure où vous avez envie de franciser l'équipe. A moyen terme, sur les 4, 5 ou 6 prochaines années, quel est votre objectif ? Combien de Français voulez-vous dans l'effectif ?
« Cela a été un objectif avec la direction sportive et Luis (Campos) de récupérer un petit peu l'identité. Mais pour moi comme pour les supporters je pense, chaque fois que tu vois un joueur avec le maillot du PSG, c'est un Parisien, qu'importe d'où il vienne. C'est un Parisien, un joueur qui défend les couleurs du club. Et en même temps, c'est important pour nous de savoir que si un joueur arrive, il doit être très bon et être un joueur d'un très haut niveau parce qu'il y a beaucoup de joueurs de qualité dans le club et au Campus. Nous travaillons pour encore améliorer ça et pour avoir ces joueurs français. Nous avons beaucoup de Français dans l'équipe et c'est important. Quand tu parles avec "Presko" Kimpembe, il peut te dire beaucoup de choses sur le club, sur la culture de la ville, sur beaucoup de choses importantes. Je pense que c'est un processus naturel. »
On sait que les clubs qui gagnent la Ligue des champions sont souvent un peu fatigués la saison d'après. Comment remettre les joueurs dans la bonne direction ?
« Mes joueurs ne sont jamais fatigués de jouer parce qu'ils profitent quand ils jouent au football »
« Je ne fais rien. Les joueurs sont aussi ambitieux et je me souviens avoir dit pendant la saison dernière en conférence de presse que mes joueurs n'étaient jamais fatigués de jouer parce qu'ils profitent quand ils jouent au football. Ce sont un peu comme des enfants, qui ne s'arrêtent jamais de jouer. Nous cherchons à jouer au football et à profiter de notre profession. C'est facile pour moi en tant qu'entraîneur de motiver nos joueurs et de chercher à être le plus prêt possible à affronter ce défi, qui est difficile, mais nous sommes confiants quant à notre capacité à avoir la possibilité de gagner à nouveau ce trophée. »
Lookman ne sera pas là demain. Il dit ne pas se sentir à 100% pour donner le maximum pour l'Atalanta. Que pensez-vous de cette absence ?
(La question a été posée en italien. Luis Enrique répond en espagnol après avoir répondu à toutes les autres questions en français)
« Je n'ai pas l'habitude de parler des joueurs qui ne sont pas au PSG et plutôt que de me concentrer sur les absents, je préfère me concentrer sur ceux qui seront là. Je pense que c'est un match très attrayant face à l'Atalanta, qui a gagné une Coupe d'Europe il y a peu. C'est une équipe avec une mentalité qui me plaît beaucoup, comme leur ancien entraîneur Gasperini. Il a laissé une marque au club et on peut le voir avec le nouvel entraîneur (Ivan Juric, ndlr), qui connaît cette philosophie parce qu'il a déjà travaillé avec Gasperini. Je pense que c'est un match qui va être très exigeant pour nous quand nous aurons le ballon. On va essayer de l'avoir plus qu'eux et c'est une équipe qui défend bien, qui est agressive et qui ne te laisse pas d'espaces, ni de temps. Je pense que cela va être un match compliqué, mais nous avons vraiment hâte de commencer cette compétition qui nous rappelle de très bons souvenirs. »
