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A qui appartiennent les stades en Europe ?

Publié le vendredi 9 octobre 2015 à 19:06
Depuis décembre 2013 et la signature avec la ville de Paris d’un bail emphytéotique de 30 ans, le Paris SG dispose d’un contrat lui permettant d’avoir une visibilité et une relative autonomie concernant les travaux à opérer, la gestion et l’exploitation du Parc des Princes. Evoquée par le quotidien local le parisien, la vente du stade par la ville de Paris, au club ou à une autre personnalité juridique, lui permettrait de se libérer complètement de la tutelle communale. Un club propriétaire de son stade ? Un cas rare en France, mais un peu moins rare dans d’autres pays. Tour d’horizon chez nos voisins.

La propriété des stades en Europe :

Si disposer de son stade est une rareté en France, la situation est différente chez les pensionnaires des divers championnats de première division. En s'appuyant sur la saison 2013-2014, nous arrivons au listing suivant chez nos voisins :

  • En Italie, seuls 2 clubs étaient propriétaires de leur stade, les 18 autres clubs utilisant un stade appartenant à une collectivité publique.
  • En Espagne, 11 clubs étaient propriétaires de leur stade, les 9 autres stades utilisés par les équipes de première division appartenant à des collectivités publiques.
  • En Allemagne, 8 clubs étaient propriétaires de leur stade, les 10 autres appartenaient à une collectivité publique.
  • En Suisse également, la répartition des types de propriétaire est équilibrée, avec 6 stades appartenant à un propriétaire privée, 5 autres appartenant aux clubs et 1 stade faisant l’objet d’une propriété mixte.
  • En Angleterre, le modèle dominant est écrasant, puisque 18 clubs étaient propriétaires de leur stade et deux seulement appartenaient à une collectivité publique.

La situation dans les grands clubs :

Concernant les 15 clubs les mieux classés à l’indice UEFA au 30 juin 2014, 12 d’entre eux étaient propriétaires de leur stade : le Real de Madrid, le FC Barcelone, l’Atletico de Madrid et le FC Valence en Espagne ; Chelsea, Manchester United et Arsenal en Angleterre ; le FC Porto et le Benfica Lisbonne au Portugal ; le Bayern de Munich, le Borussia Dortmund et Schalke04 en Allemagne. Seuls les clubs italiens, l’Inter et le Milan, et le club français, l’OL, n’étaient alors pas propriétaire de leur stade. On sait ce qu’il va en advenir pour l’OL tandis que les deux clubs milanais étudient actuellement la faisabilité d’une telle opération.

Il nous faut ici faire une petite parenthèse sémantique et nous excuser auprès de nos lecteurs : écrire sans pincette que les clubs sont propriétaires de leur stade est un raccourci englobant des situations juridiques, économiques et financières diverses. Le lecteur nous pardonnera encore plus de préciser la nature de la diversité de ces situations. En effet, rares sont les clubs propriétaires de leur stade en leur nom propre. Le plus souvent, le stade appartient à une société juridiquement distincte, dont la relation avec le club peut être plus ou moins forte :

  • Société appartenant complètement au club ;
  • Société appartenant au(x) même(s) actionnaire(s) que le club ;
  • Société appartenant partiellement à des entités du club et à un actionnaire public ;

Les situations et les compositions de ces tierces sociétés sont nombreuses à travers les différents pays d’Europe mais peuvent toutes être observées pour ce qui nous intéresse au regard de l’importance de la présence du club dans cette société spécifique. S’intéresser à ces détails nécessiterait la rédaction d’un article spécifiquement dédié à ce sujet. 

La France, cas particulier

En France, un seul club était propriétaire de son stade durant la saison étudiée, l’AC Ajaccio. En, deuxième division, l’AJ Auxerre est également propriétaire de son stade tandis que l’OL rejoindra ce club très fermé dans les frontières de l’hexagone dès qu’il aura pris possession du Stade des Lumières, dont la livraison est prévue pour le 9 janvier prochain.

Notons également que la législation française a prévu un contrat un peu particulier concernant l’utilisation par un acteur privé d’un bien immobilier public et, pour ce qui nous concerne, pour les clubs de football exploitant un stade appartenant à une commune. Il s’agit du bail emphytéotique, dont jouissent notamment les clubs du Paris SG, du RC Lens et de l’AS Nancy. Ce bail a la particularité d’être de longue durée (en France, de 18 à 99 ans). Le club dispose alors quasiment des mêmes droits et obligations que le propriétaires, notamment pour ce qui concerne les travaux. C’est à ce titre que le Paris SG a pu décider, mais en contrepartie financé les derniers travaux du Parc des Princes, notamment la réfection des loges pour un montant de près de 75 millions d'euros.

Une bonne affaire pour le PSG ?

Fort de ces observations, nous pouvons désormais répondre à la question : à qui la ville de Paris pourrait vendre le Parc des princes ? Au Paris SG, à son actionnaire où à une tierce société dans laquelle le poids du PSG et de son actionnaire direct devrait être scruté de près. En revanche, est-ce une bonne affaire pour le club, alors que celui-ci dispose d’à peu près d’autant de latitude qu’un propriétaire pour façonner le stade à sa guise ? Cela semble peu probable. L’intérêt d’une telle opération porterait a priori davantage sur la valorisation des actifs du club ou de son actionnaire.


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