Matuidi : « En Europe, cela se joue à peu de choses et on en est conscient »

La préparation aux Etats-Unis :

« C’est enrichissant de voyager. Les Etats-Unis, c’est le pays ou presque tout le monde rêve d’aller. En plus à New York…  (il marque une pause) On voit que le Paris Saint-Germain commence à se faire connaître au niveau mondial, même ici. C’est bien et je pense que l’on est tous contents de grandir avec ce club-là. On voit que même très loin de nos bases on a toujours le soutien de nos supporters. On sait que c’est important pour le club aussi, pour ce qu’ils veulent entreprendre sur le plan sportif et en-dehors. Il y a un côté un peu ambassadeur. Et puis le club devient une marque, comme le Real de Madrid ou le Bayern de Munich. C’est ce que le PSG veut faire. Il y a encore une grande différence en terme d’années, mais Paris avance très vite. Et puis c’est bien que l’on reste beaucoup de temps. Cela permet aux joueurs de prendre l’habitude d’être ensemble et de travailler la cohésion de groupe. Cela se passe vraiment bien, il y a une bonne ambiance, c’est sur la lignée des années qui ont précédées. On a vu qu’on est déjà bien en jambes et ça c’est intéressant pour la suite. Et on essaie d’intégrer les nouveaux. C’est ce que je retiens le plus d’ailleurs : l’apport de certains jeunes joueurs, qui démontrent qu’ils ont la capacité de rejoindre cet effectif. [...] Il y a des choses en place et c’est vrai que les jeunes adhèrent aussi. On a des jeunes de qualité, donc c’est toujours bien. On voit que les nouveaux s’intègrent vite et ça c’est très positif pour la suite. »

Une équipe qui monte en puissance :

« On se sent bien et on est dans la continuité. Je pense que dans le jeu c’était plutôt bien sur les derniers matchs, même si il y a encore des améliorations à avoir. Mais c’est bien, car il y avait pas mal de joueurs avec qui on n’a pas encore forcément l’habitude de jouer ensemble. Or les automatismes sont bel et bien là. Et il y a eu des buts ! Donc il faut que l’on continue. C’est une très bonne prépa et on se rapproche petit à petit des matchs importants, notamment le Trophée des Champions. »

Les ambitions du PSG : 

« Il va falloir que l’on fasse le maximum pour essayer de conserver le plus de titres, et en même temps on va aussi essayer de remporter… (il hésite puis reprend) ou du moins d’aller le plus loin possible en ligue des Champions…[...] C’est intéressant de devoir gérer ces deux types d’objectifs et ça promet une belle saison ! Ce n’est pas facile mais je pense que l’on a les capacités pour aller titiller les plus gros au niveau européen. On a démontré auparavant que l’on avait la qualité. Maintenant, en Europe cela se joue à peu de choses et on en est conscient. Après, au niveau national, on sait que ce que l’on a fait va être très difficile à reproduire. Mais on joue au football justement pour vivre ce genre de moment et ça promet une année excitante. [De l’an dernier], on retient le positif, comme le match retour contre Chelsea. Mais aussi les petites choses qui ne nous ont pas permis de passer le cap du quart de finale, même si on sait que Barcelone a démontré que c’est la meilleure équipe au monde. Il nous reste beaucoup de choses à travailler, un peu partout en fait. L’expérience vient aussi. Et puis ça va être important d’avoir un tirage un peu positif, parce que cela n’a pas été le cas l’année dernière. »

La culture de la gagne au PSG :

« Moi je suis quelqu’un qui a une mentalité de gagneur. Depuis tout petit je hais la défaite. C’est ça qui fait que je suis là aujourd’hui. Peu importe les titres déjà remportés, j’ai encore soif de victoires et c’est pour cela que je me dis que rien n’est acquis. Je sais que je peux faire encore mieux. Il faut avoir envie de travailler au quotidien, accepter de se remettre tous les jours en question. Toujours vouloir aller plus haut. Je ne me fixe pas de limite. C’est avant tout un travail mental et personnel pour moi. »

Jean-Kevin Augustin, le jeune qui se montre :

« C’est un joueur qui travaille énormément à l’entrainement. Il a beaucoup de qualités et c’est bien qu’il le démontre sur le terrain. C’est à lui de rester humble et de continuer à travailler, de continuer sur cette lancée. En tout cas c’est tout le bien que je lui souhaite ! C’est un joueur qui est à l’écoute aussi, donc on essaie de lui donner des conseils et je pense qu’il a ce qu’il faut devant lui… C’est ce qui se fait de mieux, pratiquement, au monde. Donc c’est à lui d’être observateur et de continuer comme cela. »

Matuidi le modèle ?

« Je ne me mets pas forcement dans la peau d’un modèle, mais c’est sûr que l’on a envie d’être de bons conseils pour les jeunes, de faire le maximum pour les aider à réaliser de très bonnes choses. Maintenant, on a des objectifs très importants aussi pour nous et j’espère qu’ils ont conscience que eux aussi peuvent apporter leur pierre à l’édifice. [...] C’est flatteur, de la part d’un grand joueur comme Thierry Henry [L'ancien joueur dit qu'il le remarque souvent en bleu]. Ça veut dire que ce que je fais à mon poste ne passe pas inaperçu et c’est bien. C’est une source de fierté. [...] Je pense que je commence à avoir de la bouteille. J’ai joué pas mal de matchs au niveau national et même en Europe. Du coup j’ai envie de continuer de gagner et d’aller plus loin au niveau européen, c’est sûr. Mais pour moi vraiment ce qui reste le plus important c’est le travail, avoir ce côté travailleur. Pour un footballeur comme pour un sportif en général. Pour moi c’est important d’avoir cette éthique. Je l’ai déjà dit, je n’avais pas forcément le talent de certains, mais c’est grâce à cela que je suis désormais parmi l’une des meilleures équipes européennes. Je crois que ça m’a aidé à aller au-delà de mes limites, car je ne m’étais pas forcément imaginé en arriver là. »

Une éventuelle fin en MLS :

« J’étais déjà venu une fois à New York, pour un autre stage. J’aime bien venir, c’est un pays que j’apprécie. Les gens sont assez fun, assez cool et ça donne envie aussi pour la famille de découvrir autre chose. J’aime bien la NBA également. C’est l’un des sports phare ici, pour nous c’est difficile à suivre à cause du décalage horaire, mais j’essaie de regarder les résultats. On échange même avec certains joueurs français, notamment Nicolas Batum et Tony Parker, qui sont fans du club. Et puis on est assez admiratif de ce qu’ils font en basket aussi. »

NB : Propos recueillis par Le Figaro