Luis Enrique était présent en conférence de presse à la veille de PSG/Brest et a été questionné sur de nombreux cas individuels, de Bradley Barcola à Fabian Ruiz, en passant par Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani. Il a aussi été beaucoup question de la Champions League, qui reprend la semaine prochaine et que Brest dispute également. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Avez-vous un avis sur le litige qui oppose le PSG à Kylian Mbappé et seriez-vous prêt à témoigner dans le cadre d'une procédure ?
« Bonjour à tous (en français). Non, je n'ai rien à dire sur ce sujet. »
Vous allez entamer samedi une longue série de matches. Quelles seront les clés pour gérer votre effectif qui est certes qualitatif mais pas très étendu ?
« C'est évident que nous avons eu une planification que nous considérons comme la meilleure pour notre équipe. Tout au long de la saison, toutes les équipes et tous les entraîneurs passent leur temps à résoudre ce genre de situations. Je pense que ce qui définit le mieux notre effectif, c'est sa polyvalence. Nous avons beaucoup de joueurs qui peuvent jouer très bien à différents postes. Des attaquants qui peuvent jouer au milieu, des milieux qui peuvent jouer en attaque. Je crois que c'est une grande vertu. Nous avons essayé de la renforcer pendant le mercato et je suis très tranquille sur ce point. J'ai confiance et je pense que cela va nous donner des résultats, c'est l'objectif. »
Barcola a une nouvelle fois été très performant en équipe de France, dans la continuité de son début de saison avec le PSG. Quels sont ses axes de progression et à quel point c'est important pour vous de le protéger ?
« Barcola ? On le protégerait s'il n'y avait pas de journalistes »
« On le protégerait s'il n'y avait pas de journalistes (sourire). Parce que maintenant tout le monde parle de Barcola. Mais rappelez-vous après le match à domicile face à Newcastle. Vous vous souvenez ? Certains disaient qu'il ne pouvait pas jouer, qu'il n'avait pas d'expérience, qu'il n'était pas prêt pour la Champions League. Mais notre chance, c'est que Barcola est une personne très équilibrée, pleine de bon sens, humble, avec de très bonnes valeurs familiales. Cela se voit. Et c'est grâce à cela qu'il a pu gérer ce moment délicat contre Newcastle, avec calme. Il n'y avait pas de problèmes quand il a raté deux ou trois occasions. Et maintenant c'est le meilleur joueur du monde ? Non, maintenant c'est une version améliorée de Barcola, mais au fil de la saison, il y aura des hauts et des bas, comme avec tous les joueurs. Donc il faut gérer avec la plus grande normalité possible. Excusez-moi, mais la presse voit les choses soit en noir, soit en blanc. Soit tu es au top, soit tu es désastreux. Dans la vie, il y a beaucoup de nuances de gris. Mais bon, nous sommes très calmes sur ce sujet. »
Fabian Ruiz a lui aussi passé un cap, il est impressionnant ces derniers temps. Comment jugez-vous ses performances ? Et est-ce que le match face à Brest, qui va jouer la Champions League, est le meilleur moyen de préparer cette compétiton ?
« Autant pour le PSG que pour Brest, nous allons jouer ce match avant de commencer la Champions League. C'est très beau, très attractif. C'est toujours bon de jouer contre les meilleures équipes. Pour Fabian Ruiz, c'est la même chose que pour Bradley. La saison passée, il a été l'un des meilleurs joueurs de notre effectif. A l'Euro, il a été exceptionnel. Et là il revient et il est dans les mêmes standards. Nous sommes ravis que nos joueurs montrent leur meilleure version, que ce soit en sélection ou avec nous. »
Est-ce qu'avec les matches supplémentaires en Champions League cette saison, allez-vous faire plus de turnover ?
« C'est vrai que le calendrier est un peu différent, mais je ne crois pas que ça change fondamentalement ma manière de faire en tant qu'entraîneur. J'ai des principes que j'estime les meilleurs pour mon équipe. Je pense que c'est mieux d'avoir 18 ou 20 joueurs qui ont la sensation qu'ils peuvent toujours jouer, plutôt que 12 ou 13. C'est peut-être une erreur de ma part, mais c'est quelque chose qui m'a toujours donné les meilleurs résultats. Maintenant qu'on joue tous les trois jours et que le calendrier est aussi intense, je me sens tranquille même si bien sûr on pourrait avoir des blessés ou des suspendus. Mais j'ai confiance et je pense qu'on peut tout à fait gérer cette saison. »
Pendant la trêve, vos trois attaquants français ont marqué avec les Bleus. Est-il possible qu'ils soient associés plus souvent cette saison ?
« J'aime beaucoup l'attaque française »
« Oui bien sûr, sans aucun doute. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils vont jouer ensemble de nombreux matches. Mais je ne fais pas mes compositions en fonction de la nationalité, de la taille ou de la vitesse. Mais c'est sûr, ils vont jouer ensemble. J'aime beaucoup l'attaque française, ils s'entendent bien et je le vois chaque jour à l'entraînement. »
Vitinha et Zaïre-Emery se sont blessés durant la trêve et ne se sont pas entraînés aujourd'hui. Pourront-ils jouer demain ?
« Non, ils ne joueront pas demain. Ils ne se sont pas entraînés aujourd'hui, donc ils ne joueront pas demain. »
Est-ce que Donnarumma, qui vient d'être papa, pourra lui jouer demain ? SI ce n'est pas le cas, qui sera le gardien ?
« Beaucoup de questions (rires). J'y réfléchirais tranquillement chez moi ce soir. La plus grande nouvelle, c'est la naissance de Leo. C'est une très belle nouvelle pour lui et sa famille. Un Parisien de plus. Aujourd'hui, on lui a laissé évidemment la liberté de profiter du moment avec sa famille. Il est plus qu'entraîné et préparé. Je ne sais pas si cela répond à votre question... Demain, je dirais aux joueurs qui va jouer. Mais dans le cas de Gigio, quand on est père pour la première fois, il vaut mieux être avec sa femme qu'à l'entraînement. »
Asensio évolue en faux numéro neuf depuis le début de saison. Est-ce que ce sera encore le cas demain ou est-ce qu'on pourrait voir Kolo Muani débuter dans l'axe ?
« En vérité, j'ai beaucoup d'options à ce poste et à d'autres. C'est ce que je vous expliquais en parlant de polyvalence. J'ai beaucoup d'options et j'aime toutes ces options. Chacune apporte des choses différentes. Que ce soit Kolo Muani, Marco Asensio, Lee Kang-in, Désiré Doué, João Neves. Tous les joueurs m'apportent quelque chose. Nous avons de la polyvalence et la garantie que le joueur qui va jouer à ce poste le fera de la meilleure des manières. Donc moi je suis très détendu sur cette question. »
Ousmane Dembélé a expliqué qu'il travaillait plus devant le but et qu'il en parlait avec vous. Pouvez-vous nous préciser ce que vous lui dites et les exercices que vous lui faites faire pour qu'il améliore son efficacité ?
« Une équipe, c'est comme un orchestre »
« Je ne fais rien de spécial. Ce qu'on fait, c'est ce que font tous les entraîneurs avec leurs joueurs. On analyse la performance de nos joueurs, leur niveau, et on essaye de reproduire à l'entraînement les situations qu'ils retrouvent en match. La seule recommandation pour Ousmane mais aussi pour les autres attaquants, c'est de chercher toujours le joueur qui est le mieux placé dans le dernier tiers, dans la surface. Cela peut paraître très simple sur le papier. Je suis sûr qu'on va avoir la chance de continuer à marquer des buts. Ils vont tous marquer et délivrer des passes décisives. La saison passée, Ousmane n'a pas marqué beaucoup de buts, mais il a délivré beaucoup de passes décisives et a apporté beaucoup de choses dans le jeu. Une équipe, c'est comme un orchestre. Tout le monde ne doit pas jouer de la flûte, de l'harmonica, du tambour. Ce qui est important, c'est la coordination totale. Tous ensemble, à la recherche du même objectif. »
On a la sensation de voir un Kolo Muani plus libéré en sélection qu'au PSG. Comment faire pour qu'il soit plus libéré ici ?
« En pleine possession de ses moyens, Kolo Muani est un joueur de très haut niveau »
« J'essaye avec mes propres outils à chercher la meilleure version de chaque joueur. Le cas de Kolo Muani, on le connaît. C'est un joueur de très haut niveau, il n'y a aucun doute là-dessus. Il a une énorme pression parce qu'il est revenu dans sa ville, dans son club. Moi je cherche la meilleure version de Kolo Muani. Je le vois chaque jour plus en confiance, plus relâché. Il a marqué des buts et ça c'est important pour un attaquant. J'ai aimé ce que j'ai vu l'année dernière, j'ai aimé la version de Kolo Muani. On peut l'améliorer et je pense que vous allez voir une version plus libérée de Kolo Muani, avec une plus grande capacité à trouver sa plénitude. Quand il est en pleine possession de ses moyens, Kolo Muani est un joueur de très haut niveau. »
Avez-vous une durée d'indisponibilité pour Vitinha ? Dans quel état d'esprit est-il revenu ?
« Je ne sais pas combien de jours il sera absent. Je sais qu'il a pu s'entraîner un peu aujourd'hui. Les blessures font partie du football. Les joueurs doivent vivre avec. Le foot est un sport de contacts et quand il y a des contacts il y a des blessures. »
Est-ce que le nouveau format de la Champions League, avec plus de rencontres face à de gros adversaires de septembre à janvier, va vous aider dans cette compétition ?
« Je préférerais ne pas être l’équipe qui a le pire calendrier »
« Non, en réalité je ne pense pas. Je préférerais ne pas être l’équipe qui a le pire calendrier, je ne crois pas qu’on ait besoin de ça maintenant. Je préférerais avoir un calendrier plus calme. Tout simplement parce que quand tu joues contre des équipes de très haut niveau, les points se partagent… Moi, je préférerais n’avoir que des victoires, mais c'est impossible. »
Il y a un nouveau diffuseur qui est arrivé en Ligue 1 avec DAZN et qui peine à convaincre. Comment réagissez-vous au fait que les matches du PSG sont très peu visibles en France ?
« Je n'ai pas trop d'informations sur ce thème là, je dirais même que je n'ai aucune information. Bien sûr qu'il y a beaucoup d'argent dans le football et de personnes à payer, mais j'aimerais vraiment que le football soit beaucoup plus accessible aux supporters et que les gens puissent profiter de ce sport merveilleux qu'est le football. »
On avait eu le droit à deux matches très disputés contre Brest la saison passée. Comment préparez-vous le match de demain et à quel type de match vous attendez-vous ?
« On prépare le match en nous appuyant sur ce que Brest a fait depuis le début de cette saison. On analyse aussi ce qu'ils ont fait la saison dernière contre nous. On avait eu de grosses difficultés contre eux.On s'attend à la même difficulté demain. C’est une équipe qui sait très bien comment jouer, qui a un niveau de Champions League parce qu'elle a gagné ce droit la saison dernière. Demain, ce sera un match difficile et disputé, c’est certain, comme chaque fois contre Brest. »