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Dembelé, Donnarumma, la tactique après la polémique, la conf' complète de Luis Enrique avant Nice/PSG

Publié le samedi 5 octobre 2024 à 23:41 par Fouzia
C'est un Luis Enrique toujours aussi ferme sur Dembélé mais beaucoup plus serein et volubile sur la tactique et le travail réalisé à l'entraînement qui s'est exprimé en conférence de presse avant le match à Nice demain. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
C'est un Luis Enrique toujours aussi ferme sur Dembélé mais beaucoup plus serein et volubile sur la tactique et le travail réalisé à l'entraînement qui s'est exprimé en conférence de presse avant le match à Nice demain.  Voici ses propos complets, traduits par nos soins.

AU MICRO DE PSG TV

Comment est l'état d'esprit du groupe ? Comment le remobiliser demain après cette défaite face à Arsenal ?

« Sincèrement, il est bon. Après avoir analysé le match, nous sommes dans un nouvel état d’esprit parce que nous retrouvons une autre compétition : le championnat. Et nous sommes prêts à jouer. C’est une bonne chose, après une défaite, de pouvoir enchaîner sur un match immédiatement. Cela permet de corriger certaines choses. »

Vous êtes invaincus en championnat cette saison et vous êtes sur une série d’invincibilité de 27 matchs à l’extérieur. Est-ce une quelconque source de motivation pour vous ou êtes-vous concentré sur la façon de jouer de votre équipe ?

« Pour être honnête avec vous, nous n'en parlons même pas dans l'équipe parce qu'un jour cette série prendra fin. J'espère que ce sera le plus tard possible, mais ce n'est ni une motivation, ni un fardeau, ni une pression. L'objectif est d'aller gagner à Nice contre un adversaire difficile et de continuer à progresser, de continuer à gagner des points, ce qui reste notre principal objectif. »

Malgré sa neuvième place, Nice n’a encaissé que 6 buts en 6 matchs. Vous attendez-vous à un adversaire très solide défensivement ?

« Le changement d'entraîneur signifie qu'ils ont une mentalité similaire dans certains aspects du jeu. Mais c'est une équipe qui encaisse peu de buts, qui défend bien et qui sera certainement compliquée à affronter. Jouer à Nice a toujours été difficile mais en même temps, nous sommes motivés pour poursuivre sur notre lancée, pour continuer à être en tête (du championnat). Et nous avons envie de nous débarrasser du goût de la dernière défaite et penser de manière positive, comme d’habitude. »

EN CONFÉRENCE DE PRESSE

Ousmane Dembélé est retourné à l'entraînement hier matin. Estimez-vous que tout est revenu dans l'ordre après l'épisode de la semaine passée ? Avez-vous échangé avec lui après le petit épisode qui vous a opposé à lui en fin de semaine dernière ?

« Comme je vous l'ai dit sur le moment, lorsqu'un joueur ne remplit pas ses obligations envers l'équipe, il n'est pas prêt (à jouer). Lorsqu'il se conforme aux règles de l'équipe, il est prêt, et à l’heure actuelle, c’est le cas de tous les joueurs de l'équipe. »

Cet épisode a interrogé plus globalement sur votre type de management. Comment le définiriez-vous ? Êtes-vous un manager dur, exigeant, ou plutôt permissif ?

« Dur quand il faut être dur et permissif quand il faut être permissif. C’est une caractéristique que j'ai en tant qu'entraîneur et en tant que personne. »

Vos propos auprès de notre consoeur [Margot Dumont au micro de C+] ont heurté la profession. Le comprenez-vous ? 

« Honnêtement, je ne sais pas ce qu’il s’est dit. Je ne prête pas attention à ce qu’il se dit dans les médias, je ne lis pas non plus la presse. Lorsque l’on perd, le principal responsable est l’entraîneur et je l’accepte. J’essaye toujours d’endosser ce rôle et de protéger mon équipe et mes joueurs. L’entraîneur est toujours, et je le pense sincèrement, le responsable lors de chaque défaite. J’exerce ce métier depuis des années et à part ça, je n’ai rien d’autre à dire. Ma logique, c’est que je n’essaie pas de contrôler ce qui est hors de mon contrôle. Je n’ai rien d’autre à ajouter. »

Sur sa ligne, Donnarumma est quasiment imbattable. Il rencontre parfois plus de problèmes lors des sorties aériennes. Comment venir à bout de ce problème ? Est-ce que cela vous pose problème qu’on évoque les difficultés de Donnarumma dans les airs ?

« Je ne pense pas que ce soit la faute de Donnarumma ou d'aucun joueur en particulier »

« Cette thématique Donnarumma remonte à de nombreuses années, bien avant mon arrivée ici. Il est évident que le passé a un poids dans le football. Mais je n'ai aucun problème avec cela. C’est même plus que ça : je ne pense pas que ce soit la faute de Donnarumma ou d'aucun joueur en particulier. Nous aurions dû régler ce problème défensif bien avant que le ballon n'arrive là. Nous ne l'avons pas fait et notre gardien en a subi les conséquences. Je pense même tout le contraire, je ne pense pas que ce soit la faute d’un des joueurs. 

Si vous cherchez un coupable, puisqu’il semble évident qu’il vous en faut un, c’est l’entraîneur, c’est moi, je l’accepte, je l’intègre, ça ne me pose aucun souci. Ma carrière est pleine de ce genre de situations, je les surmonterai comme toujours par le travail et ma capacité à convaincre mes joueurs. 

A chaque défaite, je trouve ça très triste de parler d'un joueur en particulier, quel qu'il soit, quelle que soit la position qu'il occupe. Dans le cas présent de Gigio, je suis habitué à ce qu'il soit simplement toujours le bouc émissaire. Mais ce n'est pas grave, je continue à avoir confiance en ce que je vois pendant les matchs et les séances d'entraînement. Nous commettons tous des erreurs, les joueurs également, il ne manquerait plus que ça… Mais s’il y a un responsable, et si vous cherchez un coupable, ne vous préoccupez pas de Donnarumma et pensez que c'est l'entraîneur. C’est la réalité, c'est comme ça que je vois les choses en tout cas.»

Travaillez-vous les sorties aériennes de Donnarumma avec vos défenseurs ? Y a-t-il un travail spécifique à l'entraînement pour l’accompagner ? 

« Nous travaillons toutes les phases du jeu que nous considérons importantes. Nous avons deux entraîneurs de gardiens qui travaillent de manière spécifique toutes les situations de jeu avec nos gardiens. Cela ne veut pas dire que cela ne se reproduira pas, mais je répète que dans le cas dont vous parlez, il s'agit pour moi d'une erreur défensive de l'équipe avant cette dernière action où un joueur arrive seul pour reprendre la balle sur la ligne des 6 mètres. 

Mais évidemment que nous pouvons nous améliorer, que chaque joueur peut s’améliorer. Mais c'est très moche quand l’équipe perd d'aller d’en pointer un du doigt. Tout comme lorsque nous gagnons, vous ne voyez que celui qui a marqué : celui qui lui a fait la passe n'est pas important, le défenseur qui ressort le ballon n'est pas important, le gardien qui relance n'est pas important… 

Je comprends qu'en football - je l’entends et le comprends depuis longtemps - il y ait ce mauvais réflexe. C’est soit le héros qui marque soit celui qui a failli et a encaissé un but. Mais nous les professionnels qui voyons les choses de l'intérieur, nous percevons les choses d'une manière très différente. Pour marquer un but, j'ai besoin que mon gardien dicte le jeu à ma défense, mon milieu de terrain et mon attaque. Et quand nous encaissons un but, vous ne voyez que le tireur et l'erreur du gardien. Non, il y a une défaillance de la pointe qui n’a pas bien pressé, du milieu de terrain qui s’est fait dribbler, d'un défenseur qui n'a pas bien marqué son joueur. Vous, vous ne voyez que le “dessert”. Dans ce genre de cas, je regarde tout et en cas de défaite, je ne pointe jamais une individualité du doigt. 

« Nous travaillons avec chaque joueur et pour chaque phase de jeu »

Bien sûr, nous travaillons avec chaque joueur et pour chaque phase de jeu. Nous travaillons les coups de pied arrêtés offensifs, les coups de pied arrêtés défensifs, les attaques placées et les situations de pressing. Toutes les phases du jeu, comme le font tous les entraîneurs, certains mieux que d’autres. Mais même si nous travaillons beaucoup de choses, parce qu'en football cela dépend aussi de l’adversaire, ces situations peuvent se produire et se reproduire, que tu les travailles 100 fois ou jamais. »

Depuis le début de la saison, le milieu de terrain du PSG est encensé après l'arrivée de Joao Neves et l’évolution de Vitinha, Fabian Ruiz et Warren. Mais face au plus gros adversaires de la saison, ils ont été moins dominants. Avec le recul, pensez-vous que ce soit davantage dû à l'expérience, à la jeunesse, ou plutôt à un problème collectif qui les a mis plus en difficulté ?

« Non, non, désolé mais non. Je peux me répéter cent fois, ça m’est égal. Désolé mais non, je ne vois pas les choses comme ça. Après avoir analysé le match avec sérénité offerte par tous les moyens dont nous disposons, je pense que c'est un match où l’adversaire nous était supérieur. A certains moments de la partie, nous avons réussi à entrer dans le match et à leur créer des problèmes mais non. Si nous devions jouer le match PSG/Arsenal à domicile maintenant, le résultat serait certainement tout autre. Le football de ce niveau et dans le groupe dans lequel nous avons hérité au tirage conduira à de nouvelles situations de ce genre. J'espère qu'elles seront toutes en notre faveur. Mais il me semble, et j'en suis pleinement conscient, qu'elles ne seront pas toutes en notre faveur parce que l'égalité dans le football de haut niveau est ce qu'elle est. 

« Je sais aussi que le Paris Saint Germain n'est pas une équipe qui génère beaucoup de sympathie »

Après ici, on retrouve donc les clichés habituels du journalisme footballistique, à savoir (il moque) “oui en championnat, mais pas en Europe…” , “oui, vous marquez des buts ici mais pas là”. Il y a toujours un point noir. Je sais aussi que le Paris Saint Germain n'est pas une équipe qui génère beaucoup de sympathie. Ce n'est pas grave, on a l'habitude. On continuera à faire notre travail, à essayer de s'améliorer. On n'est pas parfaits, on ne le sera jamais, mais je suis sûr que cette équipe ira à la guerre tout au long de la saison, dans toutes les compétitions, même dans celles où l'adversaire est de niveau équivalent ou supérieur. Nous continuerons à nous battre de toutes nos forces parce que je sens que l'équipe a de l'esprit, de l'énergie, de la qualité et de la classe. »

Après avoir revu le match, constatez-vous une grosse différence entre votre effectif plutôt jeune et Arsenal qui fait partie des meilleures équipes européennes. Le PSG est-il encore loin à ce niveau de la saison de ce meilleur niveau selon vous ?

« Non, je pense que nous sommes très proches, presque au même niveau, je dirais. Ce qui est certain, et je suis sûr que personne n’en parle, ou plutôt je ne sais pas si vous en parlez étant donné que je ne lis pas la presse, c’est qu’Arsenal construit une équipe depuis cinq ans avec Arteta, Manchester City depuis 7 ans avec Pep Guardiola et nous, nous construisons une équipe depuis un an et 3 mois. 

« Jusqu'à preuve du contraire, je pense que nous allons gagner toutes les compétitions »

Et je ne dis pas cela pour me trouver des excuses. L'année dernière, nous étions compétitifs et cette année, nous le serons de nouveau. Et jusqu'à preuve du contraire, je pense que nous allons gagner toutes les compétitions. Et je le dis comme ça, ouvertement : je crois que nous allons tout gagner. C'est l’objectif pour lequel je me lève tous les matins. Je me trompe probablement mais je le dis franchement et sans me cacher. C'est ma mentalité. 

En revanche, en termes de construction d’équipe, si l’on se compare à un entraîneur à qui sa direction sportive donne cinq ans comme à Arsenal ou sept ans comme à Manchester City, nous sommes encore à distance, nous ne sommes qu’au début du processus. »

Quels enseignements avez-vous tiré du match face à Arsenal en vue du match de Nice/PSG ? 

« Tout d'abord, il s'agit de matchs totalement différents, de compétitions totalement différentes, qui n'ont pas grand-chose en commun. Les défaites sont généralement utiles car elles vous permettent de savoir qui sont vos amis et qui sont ceux qui vous détestent à mort. Et c'est une excellente chose pour pouvoir préparer le match qui suit. Pour faire mal, ça fait mal. On sait perdre mais ça fait très mal. Je suis convaincu que nous allons progresser en termes de performances, ce qui est l’unique objectif de la saison. Nous allons continuer à préparer les matchs de la même manière. Vous ne cherchez à connaître la tactique que lorsque l'équipe perd, vous ne savez pas pour expliquer une tactique il faut 40-45-50 minutes en étant bienveillant. La tactique n’intéresse qu’en cas de défaite, jamais en cas de victoire. »

Arrivé cette saison, Pacho est le joueur qui a disputé le plus de minutes cette saison avec le PSG. Que pensez-vous de lui sur le terrain mais également dans le vestiaire et dans la vie de tous les jours ?

« En fait, au lieu de concentrer ma réponse sur Pacho, j’aimerais plutôt faire un constat plus général. Je trouve que les quatre recrutements, à savoir les quatre acquisitions, de cette saison [NDLR : Pacho, Neves, Doué, Safonov], ont dépassé nos attentes, avec une adaptation bien plus rapide que celle espérée et des performances correspondant à ce que nous avions imaginé. La seule chose dont ils sont conscients, ce sont les exigences du club et ce qui sera exigé d’eux tout au long des prochaines saisons. Je suis très content de ces quatre acquisitions. »

Ousmane Dembélé sera-t-il avec le groupe demain ? 

« Je le répète : chaque joueur a une série d'obligations envers l'équipe et doit les remplir. A ce jour, tous les joueurs les ont remplies. Si demain, il y en a un qui ne les remplit pas et ce, de manière grave, alors je prendrai la décision qui s’impose, la bonne décision, qu'elle soit facile ou difficile. Je n'ai aucun problème à prendre des décisions difficiles dans ce type de situations parce que je pense toujours à l’intérêt de l'équipe. Je peux me tromper, ou pas, et c'est un autre débat, mais ce qui est clair, c'est que je prendrai toujours mes propres décisions. Personne ne les prendra à ma place. C'est ma responsabilité en tant qu'entraîneur de cette équipe. »

Quel est votre regard sur cette équipe de Nice et son entraîneur Franck Haise ?

« Nice est une équipe qui a changé d'entraîneur, pour un entraîneur reconnu avec une philosophie de jeu très claire sur le terrain. Il est vrai qu'ils ont joué jeudi et qu'ils n'ont pas fait un bon résultat. Mais je suis sûr qu'ils auront cette envie de dépasser le match précédent et de jouer (à fond) contre nous. Nous sommes une équipe qui motive toujours l'adversaire. 

C'est un entraîneur reconnu et de haut niveau. Ce sera difficile contre Nice: ils pressent beaucoup, ils ne font aucun cadeau avec le ballon, ils te mettent en difficulté quand ils attaquent, ils te mettent en difficulté quand ils défendent, ce sera une rencontre compliquée pour nous, et pour eux aussi. Nous verrons comment nous gérerons cela. »

Après la défaite face à Arsenal, dans quels aspects du jeu souhaitez-vous vous améliorer, notamment en vue de la Ligue des Champions ?

« Cette semaine, nous avons travaillé sur la phase de relance, sur la façon de presser Nice, nous avons travaillé sur les coups de pied arrêtés offensifs et défensifs en vidéo »

« Dans tous les domaines. Mais tout comme après une victoire : dans tous les domaines. Par exemple, si vous voulez que je sois concret : cette semaine, nous avons travaillé sur la phase de relance, sur la façon de presser Nice, nous avons travaillé sur les coups de pied arrêtés offensifs et défensifs en vidéo. Après le match (face à Arsenal) mardi, on a eu repos le mercredi puis jeudi,vendredi et samedi, voilà ce qu'on a travaillé pendant ces trois jours. Un peu d'attaque, un peu de défense, des “coups de pieds arrêtés” (en français) et tout ce que nous avons jugé nécessaire d'améliorer. Mais nous aurions travaillé la même chose si nous avions gagné à Londres, la même chose. »

Lors des préparations de matchs, le plus important pour vous c’est de réciter votre plan de jeu de départ ou de vous adapter à l’adversaire en fonction de son plan?

« D’une manière générale, les adversaires ont tendance à s’adapter à nous parce que nous avons davantage la possession et quand tu as le ballon, tu décides et c’est l’adversaire qui s'adapte. En fonction de ses réactions d’adaptation, nous prévoyons plusieurs types de solutions. C’est la difficulté du football : un même match peut présenter différents scénarios offensifs et différents scénarios défensifs. 

Par exemple, nous allons jouer contre Nice. S’ils sont menés pendant la rencontre, ils vont multiplier les actions de pressing haut en un-contre-un, alors qu’ils pressent déjà haut en temps normal. Cela signifie qu’il faut qu’on se prépare dans ce match à subir des actions de pressing en un-contre-un ou à 6 contre 7 pour rester en supériorité numérique derrière. Il n’y a pas un scénario unique, il y a une multitude de scénarios dans une même rencontre. C’est là que réside la complexité du football. Et nous essayons de travailler toutes les situations qui, selon nous, se produiront le plus fréquemment au cours du match. »


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