C'est un Luis Enrique évidemment content de la victoire finale contre Auxerre (3-1) qui s'est présenté en conférence de presse après les festivités du titre de champion de France. Il est revenu sur le match, marqué notamment par un grand Kvara, mais aussi sur la période actuelle de gestion avant les deux finales. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Cette fois-ci, vous teniez à célébrer ce titre de champion.
« La meilleure façon de se préparer aux deux finales »
« Nous savons par expérience que ce type de match est difficile. Auxerre est venu ici pour jouer un très bon match et en première mi-temps, ils nous ont peut-être donné un peu le rythme, ce qui est normal. En deuxième mi-temps, je pense que nous avons été meilleurs et nous avons pu gagner, ce qui n'était pas important par ce que ça représente en championnat, mais je pense que c'est la meilleure façon de se préparer aux deux finales en gagnant. Je pense que c'est aussi la meilleure façon de profiter du dernier match de la saison avec nos supporters au Parc des Princes et c'est un bon moment pour remercier nos supporters pour tout le soutien qu'ils nous ont apporté tout au long de la saison. »
Vous nous avez dit toute la saison que vous n'anticipiez pas sur les matchs qui suivaient, que ce qui comptait pour vous était le match suivant. Peut-être que pour la première fois, vous pensiez déjà dans votre gestion, à la finale du 31 mai, et est-ce que dans cette gestion-là, on pense à des choses particulières comme les récompenses individuelles de meilleur buteur pour Ousmane Dembele ou de meilleur passeur pour Bradley Barcola, quand vous les sortez ?
« Ousmane et Bradley ont été très généreux et ont clairement pensé à l'équipe »
« Non, surtout que Bradley n'est pas le meilleur passeur au final mais Ous' est le meilleur buteur. Mais je pense que la grandeur de cette équipe est dans le fait que l'objectif prioritaire que nous avons en tant qu'équipe est au-dessus de l'objectif individuel. Si des récompenses individuelles peuvent être obtenues en cours de route, nous les acceptons, nous les voulons et nous nous battrons pour elles. Mais quand les joueurs pensent plus à l'équipe qu'à eux-mêmes, c'est là qu'on trouve la vraie équipe, et je pense qu'Ousmane et Bradley, qui étaient les deux joueurs qui se trouvaient dans cette situation, ont été très généreux et ont clairement pensé à l'équipe.
Dans mon cas, j'ai simplement pensé à l'importance de ces minutes aujourd'hui, mais pas seulement pour ceux qui ont commencé, mais aussi pour les cinq qui sont entrés en jeu plus tard. Je pense qu’il est très important qu’ils profitent de leurs minutes. Ceux qui n'ont pas pu jouer, quand ils ont des minutes et qu'ils en ont, doivent en profiter, et c'est cette mentalité qui, je pense, aide l'équipe. Je pense que nous sommes toujours à un niveau élevé à cet égard, et je n'ai aucun doute que nous serons en très bonne forme pour les deux finales. »
On a senti, après un début un peu poussif, une belle énergie pour revenir dans le match. Est-ce que ce PSG a été lancé à fond de train pour les deux derniers matchs les plus importants de l'année?
« La plupart des joueurs qui ont commencé le match ont eu dix jours de repos, sans compétition »
« En fin de compte, afin de donner du repos à certains joueurs, la plupart des joueurs qui ont commencé le match d'aujourd'hui ont eu dix jours de repos, ils ont été dix jours sans compétition, je ne veux pas dire sans repos, mais bien sans compétition. Il est difficile de trouver l'équilibre entre la bonne quantité de repos et le fait de ne pas en faire trop, mais je pense que nous allons avoir des semaines complètes pour pouvoir nous entraîner avec un niveau physique plus élevé parce que jouer un seul match par semaine doit nous permettre ça. Je pense que nous allons gérer la fin de la saison de la meilleure façon possible et que nous serons en bonne forme, car pour moi, il y a déjà eu une différence entre la seconde mi-temps et la première en termes de rythme. »
On a vu une belle osmose dans le groupe à la fin du match, la célébration où vous avez été décoré de confetti par Presnel Kimpembe et Donnarumma. C'est ça aussi l'idée de continuer sur cette lancée avec un vrai esprit d'équipe jusqu'au 31 mai ?
« Oui, c'est quelque chose qui vient naturellement. Pour pouvoir participer à toutes les compétitions comme nous le faisons jusqu'au dernier match, je pense qu'il faut une véritable équipe et une mentalité de collaboration, de sentiment de groupe, d'appartenance à une équipe, de capacité à gérer les mauvais moments qu'il y a toujours tout au long d'une saison, individuellement et collectivement. C'est un moment très spécial, la fin de la saison, avec la possibilité de jouer et de gagner tous les titres, et c'est un rêve que l'on a au début de la saison. Nous avons encore une chance de l'atteindre. »
Tous les supporters, tous les suiveurs n'attendent que cette finale de Ligue des Champions. Comment faire maintenant dans ces deux semaines qui restent pour faire en sorte que votre effectif soit concentré sur cette finale de Coupe de France ?
« C'est un sentiment qui existe à Paris depuis longtemps, c'est un sentiment logique et c'est une de nos motivations depuis le début de la saison. On ne l'a caché à aucun moment, même quand on a considéré qu'on n'était pas qualifié pour la suite de la Ligue des champions (NDLR : durant la première phase). Quelqu'un va le faire, je ne sais pas qui sera le premier, mais nous aimerions que ce soit nous et c'est à ce moment-là que nous nous donnons la chance de faire la saison que nous sommes en train de faire.
Qu'il s'agisse d'une pression supplémentaire ou non, il est clair que pour entrer dans l'histoire, il faut résister à la pression, sinon on n'entre pas dans l'histoire. Et pourtant, lorsqu'il y a deux équipes en finale, l'une d'entre elles va repartir très heureuse et l'autre très triste. Nous espérons et souhaitons entrer dans l'histoire, résister à la pression, ce que je trouve très bien, et donner à nos supporters une joie qui serait historique. »
Est-ce que vous tirez encore des enseignements individuels de vos joueurs sur ces derniers matchs, en vue de la finale de la Ligue des Champions ? Ou est-ce que votre onze de départ pour la finale face à l'Inter est déjà prêt dans votre tête ?
« Rien n'est sûr dans le onze de départ. En fait, aujourd'hui, j'ai vu Senny Mayulu, lors du match précédent, à un très haut niveau. Je l'adore. Une séance d'entraînement suffit pour gagner sa place. Je suis un entraîneur atypique dans ce sens. Si quelqu'un coule, vole, court d'avant en arrière à 200 à l'heure et qu'avec le ballon il est sûr de lui, fait des passes décisives, marque des buts... je suis pour (l'intégrer).
« Ce dont l'équipe a besoin, c'est d'un grand nombre de joueurs dans ce sens, comme Senny Mayulu »
Et ce dont l'équipe a besoin, c'est d'un grand nombre de joueurs dans ce sens, comme Senny Mayulu en ce moment, et c'est la mentalité que je veux voir. Je dis et je répète toujours qu'il est très difficile d'être un joueur dans une équipe de haut niveau comme le Paris Saint-Germain. Et c'est difficile pour cette raison. Plus il y a d'occasions et plus les joueurs montrent qu'ils ont le niveau et qu'ils sont dans un bon moment, mieux c'est. Rien n'est joué dans le football. »
Il y a eu un doublé ce soir de Kvaratskhelia, qu'est-ce que vous pensez de sa saison ? Comment vous le jugez physiquement, globalement, sur tout ce qui peut apporter ?
« En ce sens, Kvara était un joueur que nous aimions déjà beaucoup la saison dernière, mais ce n'était pas possible. Nous avons également essayé au début de cette saison, mais ce n'était pas possible. Finalement, cela a été possible en janvier. Et je le répète, je pense qu'il a eu suffisamment d'intelligence et d'humilité pour s'adapter à tout ce qu'on lui demandait en attaque et en défense (NDLR : il insiste sur "en défense").
N'oublions pas que nos attaquants comptent parmi les joueurs défensifs les plus performants de la compétition et il y a les statistiques. Et quand un joueur de l'immense qualité de Kvara, d'Ousmane, de Désiré, de Barcola ou de Gonçalo est capable de défendre comme ils le font, nous sommes beaucoup plus forts en tant qu'équipe.
Et puis sa qualité de buteur, je n'ai aucun doute, il va marquer beaucoup de buts au fil des années. Et aujourd'hui, terminer avec une victoire est un goût très agréable . Cela n’aurait pas été un problème si nous n’y étions pas parvenus, mais cela renforce notre objectif, qui est d’être vainqueurs dans chaque compétition à laquelle nous participons. »