Dans la continuité de ses sorties médiatiques des dernières semaines, Luis Enrique n'a pas voulu dramatiser en conférence de presse après Auxerre/PSG (0-0) le manque de réussite de son équipe, insistant sur le contenu général. Il a également évoqué quelques-uns de ses choix du soir ou encore le décisif Salzbourg/PSG à venir. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Quelle est votre analyse de la rencontre ?
« L'analyse du match est très positive. Il est évident que le résultat ne reflète pas ce qui s'est passé sur le terrain, mais nous avons affronté la deuxième meilleure équipe à domicile et en première mi-temps nous avons rencontré des difficultés normales contre une équipe fraîche physiquement, qui défend derrière le ballon et peut se montrer dangereuse en transition. Mais je pense que nous les avons bien contrôlés. En seconde mi-temps, le rythme a augmenté, le niveau physique également. Il y avait davantage d’espace et nous avons créé beaucoup d'occasions. C’est sûr qu’il y a un goût d’inachevé sans le but qui permet de gagner un match mais je n'ai rien à reprocher à mon équipe. Nous avons tout essayé jusqu'à la fin et nous devons simplement continuer à insister, insister et insister. »
Vous dites « Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs depuis le début de la saison », mais il y a quand même beaucoup d'occasions et très peu de finition. Au bout d'un moment, ça ne peut pas être que de la malchance. Ça veut aussi dire qu'il y a du déchet technique. Est-ce une chose sur laquelle vous insistez auprès de vos joueurs : la finition ?
« Si nous analysons tous les matchs que nous avons joués en championnat, nous avons des statistiques exceptionnelles mais oui, c’est évident. La solution ne se trouve pas dans ce halo de négativité qui nous entoure. Je vois les choses d’un autre point de vue. Nous devons évidemment être plus précis et mieux finir nos actions. Nous continuons à travailler ces phases de jeu comme toutes les équipes et tous les entraîneurs.
« Je le répète : il n’existe pas de formule magique »
Mais bon, il est évident qu’il y a eu aujourd'hui quelques imprécisions dans le dernier tir et des arrêts remarquables du gardien adverse qui nous ont empêché de marquer un but mais je le répète : il n’existe pas de formule magique. Nous continuons à tenter de générer un maximum d'occasions, ce qui est ma responsabilité d’entraîneur et celle de l'équipe, tout en continuant à faire en sorte que l’adversaire en crée très peu. Cela ne suffit pas à gagner, comme nous avons pu le voir lors des dernières rencontres, surtout en Ligue des Champions. Mais je répète qu’il faut continuer à transmettre de la confiance à mon équipe et à mes joueurs pour résoudre ce problème. »
Est-ce que le souci ne se situe pas au niveau mental ? Et si c'est mental, comment vous travaillez ?
« Cela n'a rien à voir avec le mental. Le football te confronte à différentes situations. Cette équipe marque beaucoup de buts en moyenne en championnat et se crée beaucoup d'occasions, à chaque match. Nous connaissons aujourd’hui cette série de matchs sans marquer, notamment en Ligue des champions, mais nous continuerons à insister. Mardi, nous irons à Salzbourg et nous essaierons de gagner le match avec nos armes habituelles que nous voyons à chaque rencontre et chaque jour. Ensuite, on sera plus ou moins chanceux mais je ne critiquerai jamais mon équipe ou mes joueurs parce qu'ils ratent une occasion. Oui, je peux les critiquer en interne s’il n’affiche pas le bon degré de motivation ou s'ils font des erreurs évitables. Mais s’ils marquent ou ratent…
« Les joueurs sont les premiers à vouloir marquer, davantage encore que l'entraîneur »
Les joueurs sont les premiers à vouloir marquer, davantage encore que l'entraîneur. Je ne peux pas critiquer cela, je ne pourrai jamais le critiquer, je les encourage juste à garder confiance et à essayer de s'améliorer. Et évidemment que nous pouvons nous améliorer, cela ne fait aucun doute. »
La deuxième période, plus intense et avec plus de rythme et d'occasions, est la conséquence d'un changement à la mi-temps, d'un discours différent de votre part en disant aux joueurs de se lâcher et d'être plus direct vers le but adverse ?
« Non, en aucun cas. Je dis ça en début de match, pourquoi attendre j’attendrais la seconde mi-temps ? L'entraîneur adverse aussi dit ça à ses joueurs (au début du match), en aucun cas juste en seconde mi-temps. C’est juste que si vous faites bien les choses comme nous l’avons fait en première période, l’adversaire baisse de rythme physique en seconde, il est moins précis dans les passes, il a du mal à redoubler d’efforts, il lui est difficile de subir les changements d’orientation, il a du mal à atteindre le second poteau. C’est juste que le rythme de la première mi-temps qui ne semblait pourtant pas si élevé conduit à cela en seconde mi-temps. Nos 20-25 premières minutes de la seconde mi-temps ont été vraiment exceptionnelles, très très bonnes, contre un très bon adversaire, qui crée du danger contre toutes les équipes. Je n'ai rien à reprocher à mon équipe. Au contraire, je l'encourage à continuer à insister et à ne pas baisser les bras. »
Pour se projeter déjà sur le match à Salzbourg et vu les trois derniers résultats qui ont été décevant, y a-t-il une part de doute ?
« Nous irons à Salzbourg motivés dès la première minute. Sans filet parce que nous n’avons plus de marge »
« Le doute est surtout présent chez vous. Pas du tout chez moi. J’ai une mémoire de poisson rouge. Vous savez ce que c’est ? Avoir une mémoire de poisson rouge, c’est de ne plus penser au résultat passé, qu’il n’existe plus, et que seul importe le match contre Salzbourg. Parce que si nous nous concentrons sur le négatif, nous avons tellement de gens qui nous rappellent à quel point nous sommes mauvais que nous serions sûrement sur le point de nous jeter du haut d'une falaise. Ce n'est pas le cas, nous insistons comme insistent nos supporters qui continuent de chanter même après la fin du match. Nous irons à Salzbourg motivés dès la première minute. Sans filet parce que nous n’avons plus de marge, mais pour donner notre meilleure version. Nous verrons bien quel résultat nous obtiendrons. »
Il y a eu des ajustements tactiques, avec Zaïre-Emery plus bas et Fabian Ruiz plus haut, pourquoi ?
« Eh bien, nous cherchons à équilibrer l'équipe, à créer du mouvement contre un adversaire qui laisse très peu d'espace et qui défend très près de son but. Nous avons beaucoup de joueurs polyvalents. Parfois c’est Fabian comme lors du match précédent, parfois c’est Viti, d'autres fois c’est Nuno, aujourd'hui c'était Warren. Je pense que cela nous donne une richesse tactique d'avoir différentes solutions et nous n'avons pas besoin de changer de joueurs pour pouvoir jouer de différentes façons. Selon le profil de chaque joueur, il se passe des choses que nous jugeons importantes dans le match. »