C'est un Luis Enrique serein et impatient de retrouver le Parc des Princes qui s'est présenté en conférence de presse ce jeudi, à la veille du premier match à domicile de la saison PSG/Montpellier. L'entraîneur espagnol a évoqué la fin de mercato, la récente recrue Désiré Doué, mais a botté en touche sur son avenir ou sur Rayan Cherki.
Vous aimez bien les expérimentations, mais vous pourriez être tenté de vous reposer sur les forces de la saison dernière. Quel équilibre souhaitez-vous entre expérimentation en ce début de saison et continuité par rapport à la saison passée ?
« La réalité est que tout est beaucoup plus simple que la manière dont vous présentez souvent les choses. Nous avons cherché à nous renforcer durant le mercato. Nous avions déjà un grand effectif l’année dernière et à partir de là, moi je ne regarde pas s’ils sont jeunes ou plus expérimentés. Je me fie à leurs performances durant la semaine et en match. Ce qu’on cherche par rapport à la saison passée ? A nous améliorer en attaque et en défense. Je crois qu’on peut le faire. On a une marge de progression. »
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant d’aborder la dernière ligne droite du mercato, surtout après la blessure de Gonçalo Ramos au Havre ?
« Nous sommes ouverts à améliorer l’effectif jusqu’à la dernière minute »
« Malheureusement, Gonçalo s’est blessé. C’est triste, comme à chaque fois qu’un joueur est blessé, mais cela ne change rien à notre planification. Nous avons déjà une très bonne équipe. J’ai une grande confiance en tous les joueurs de l’effectif. Et bien sûr que le président, Luis Campos et moi-même sommes ouverts à améliorer l’effectif à tout moment du mercato, jusqu’à la dernière minute. Mais je le répète, c’est très difficile, très difficile, de trouver des joueurs pour renforcer notre effectif. »
Vous avez signé deux ans à votre arrivée en 2023. Vous serez donc déjà en fin de contrat en fin de saison. Est-ce qu’il y a une volonté de votre part de prolonger au PSG ?
« (Il réfléchit longuement). Je n’ai pas grand-chose à dire sur ça. Cela ne m’intéresse pas du tout. Je suis très bien ici, donc il n’y a aucune raison de parler de ça ou de spéculer. Je me concentre sur le prochain match, sur mon travail avec les autres personnes du club. Je suis très content ici. »
Désiré Doué est arrivé récemment. Que pensez-vous de ses premiers jours d’adaptation ?
« Doué est un joueur très complet qui va beaucoup nous aider »
« L’adaptation pour un joueur français comme Désiré est plus facile parce qu’il n’y a pas la barrière de la langue. C’est plus facile aussi d’appréhender l’environnement du club. Je crois que Désiré réunit beaucoup de caractéristiques que nous avons déjà dans l’équipe. C’est un joueur très polyvalent, qui peut jouer sur le côté, à l’intérieur, même en tant que défenseur. Je crois qu’il a tout ce que nous recherchons chez un profil de joueur d’attaque mais aussi de défense, car il a une vraie intensité défensive. C’est un joueur très complet qui va beaucoup nous aider. C’est un grand renfort et je suis très content qu’il ait choisi de nous rejoindre. »
Le PSG a concédé un énième but au Havre sur coup de pied arrêté. Que faites-vous au quotidien pour essayer d’améliorer ce secteur défensif ?
« Nous ne planifions pas l’équipe en fonction de la taille »
« C’est évident que notre équipe n’est pas très grande physiquement parce que nous ne planifions pas l’équipe en fonction de ce critère. Nous planifions l’équipe en fonction du talent individuel technique offensif et défensif, qui doit être très élevé. Mais nous n’avons aucun problème. C’est une constante dans mes équipes. Je crois que ce qui nous caractérise, c’est de trouver des solutions quand l’adversaire nous cherche des poux. Nous avons cette manière de défendre. Nous ferons des changements et nous essayerons d’être plus efficaces. C’est évident que nos rivaux, comme Montpellier demain, sont plus grands que nous par la taille et qu’ils vont essayer d’en profiter sur les coups de pieds arrêtés pour essayer de neutraliser notre supériorité technique. Chacun joue avec ses armes. »
Est-ce que grâce à Vitinha, le PSG de Luis Enrique peut jouer comme vous le souhaitez ? Est-ce que c’est lui qui donne la patte que vous souhaitez dans le cœur du jeu ?
« Les choix de joueurs que nous faisons en tant qu’entraîneur indiquent clairement quel style et quelle idée de jeu nous voulons. Je crois que cette saison, au milieu de terrain, il y a énormément de concurrence, beaucoup de qualité, beaucoup de joueurs qui peuvent être très importants. J’espère qu’ils vont tous évoluer et qu’il sera très difficile d’être titulaire au PSG en tant que milieu de terrain. Idem en attaque et en défense, mais particulièrement au milieu. Et clairement, les joueurs qui jouent le plus de matches et le plus dans les matches importants sont ceux qui portent l’idée de jeu de leur entraîneur. »
La saison dernière, quand Ramos et Kolo Muani n’étaient pas encore arrivés, vous aviez utilisé Asensio en neuf. Qu’est-ce que cela change pour vous d’avoir un joueur qui n’a pas l’habitude de jouer à ce poste ?
« Barcola peut aussi jouer numéro neuf »
« Normalement, nous jouons en fonction des espaces et des moments footballistiques. Habituellement, le numéro 9 n’est pas un joueur qui touche beaucoup le ballon et demain face à Montpellier, qui va défendre dans son camp, ce sera sans doute encore plus le cas. Dans ce genre de configuration, le neuf est plus là pour finaliser les actions et générer des occasions. Mais quand tu joues avec un neuf qui donne plus de continuité à ton jeu, comme par exemple Asensio, il se passe d’autres choses. Je crois que nous nous adaptons très bien aux deux profils : celui du finisseur comme Ramos et Kolo Muani, mais aussi celui comme Lee Kang-in ou Asensio. Barcola peut aussi jouer numéro neuf, il l’a fait quand il était plus jeune. J’aime avoir beaucoup de joueurs qui peuvent changer de position à tout moment et bien jouer. »
Vous nous aviez dévoilé la saison dernière votre système pour élire votre capitaine. L’élection a-t-elle eu lieu cette semaine et si oui, qui est le capitaine du PSG cette saison, ainsi que ses vice-capitaines ?
« C’est une philosophie très claire, que j’ai depuis toujours dans mes équipes. Ce n’est pas moi qui détermine le capitaine parce que le capitaine ou les capitaines sont les représentants des joueurs. Donc ce sont eux qui les choisissent. On a gardé quasiment tous nos capitaines par rapport à la saison passée, à l’exception de Kylian (Mbappé). Quand le mercato sera terminé, les joueurs choisiront tranquillement qui sont leurs quatre capitaines. J’imagine qu’il n’y aura pas beaucoup de changements puisque Kimpembe et Marquinhos sont toujours là. Mais ce sont eux qui décident. Les capitaines représentent les joueurs, pas l’entraîneur. L’entraîneur se représente tout seul. »
Est-ce que vous comptez recruter des latéraux ou est-ce que ce n’est pas une priorité ?
« Il n'y a aucune urgence sur le mercato »
« Nous n’avons aucune priorité. Nous avons déjà une équipe, qui a été championne dans différentes compétitions. Nous regardons le marché, au cas où un joueur apparaisse à un prix normal et non à un prix exagéré. Il n’y a aucune urgence, nous avons déjà une équipe. Je pense que nous avons déjà réalisé un bon mercato avec le président et Luis Campos, peut-être avec des joueurs que certains ne connaissaient pas trop, mais qui ont la foi. C’est un bon mercato, mais nous sommes toujours ouverts à l’idée d’améliorer l’effectif. SI nous pouvons le faire aux conditions adéquates, nous le ferons. Parce que ce n’est pas bon pour un joueur qu’on le paye trop cher, car après ça lui met beaucoup de pression. Je le répète, c’est très difficile de trouver un joueur qui améliore notre effectif, mais nous sommes toujours ouverts, jusqu’à la dernière minute. Mais si personne ne vient, je serai quand même très content. »
Mbappé s’apprête à jouer son premier match à Bernabéu, qu’en pensez-vous ?
« Je pourrais vous répondre : « Que vous êtes ennuyeux les Français » (une référence à sa conférnce de presse de la semaine passée). Mais je ne vais pas le dire. Je ne parle pas des joueurs qui ne portent pas le maillot du PSG et qui ne font pas partie de mon effectif. »
Pourquoi le mercato est si difficile ?
« Quand le PSG doit acheter une machine à laver, elle coûte 400 euros au lieu de 4 euros »
« Parce que quand une grande équipe comme le PSG doit acheter une machine à laver, au lieu de coûter 4 euros, elle coûte 400 euros. Et après elle doit marcher comme une machine à laver à 400 euros alors que sa vraie valeur est de 4 euros. C’est aussi simple que ça. Et aussi, nous avons déjà fait un gros travail la saison passée, avec beaucoup de recrues. J’ai une équipe qui cette saison s’est améliorée à chaque ligne. Donc il n’y a aucune urgence, aucune, mais nous sommes toujours attentifs à la possibilité d’améliorer notre effectif. C’est notre objectif en tant que club. »
Il y a une grande possibilité de voir une charnière centrale brésilienne Marquinhos/Beraldo cette saison. Qu’attendez-vous d’eux et comment peuvent-ils s’améliorer ensemble ?
« On verra durant la saison car ce sont des joueurs importants. Marquinhos est le joueur le plus capé de l’histoire du club. C’est merveilleux d’avoir un joueur de cette expérience, de ce niveau et avec un tel leadership. Et Beraldo, vous savez déjà que je l’apprécie. Il est déjà international avec son pays. Il réunit toutes les caractéristiques que nous voulons pour un défenseur. Et bien sûr qu’on devrait les voir souvent ensemble cette saison. Ce serait un bon signal. »
Vous parliez de la difficulté d’améliorer votre effectif. Est-ce que Rayan Cherki pourrait améliorer votre effectif et est-ce que le fait de ne pas réellement déclarer son envie de jouer au PSG est rédhibitoire ?
« Je n’ai rien à dire sur un joueur qui n’est pas du PSG. »
Qu’attendez-vous des supporters demain après la grande saison dernière ?
« Ensemble nous sommes beaucoup plus forts »
« J’espère leur rendre le soutien qu’on a déjà pu sentir au Havre. Leur rendre la même passion que celle avec laquelle ils nous soutiennent. J’espère aussi leur donner des résultats et un bon football. J’espère que ça se passera bien. Qu’ils se préparent à souffrir car on va souffir, mais ensemble nous sommes beaucoup plus forts. »
A combien de joueurs parlez-vous durant un mercato pour au final en recruter quatre ?
(Luis Enrique ne semble pas avoir bien compris la question et répond à côté)
« Chaque joueur reçoit l’information concernant son avenir, soit par moi, soit par la direction sportive de Luis Campos. C’est évident que nous cherchons à faire partir les joueurs sur qui nous ne comptons pas. C’est la loi du football. C’est difficile d’être joueur du PSG, difficile d’être plusieurs années dans un club comme celui-là. Ce que nous recherchons, c’est renforcer notre effectif et faire partir les joueurs que nous ne voulons plus. Comme tous les clubs du monde. »
C’est votre premier match à domicile demain face à Montpellier. La saison passée, nous avons eu le droit à deux matches avec beaucoup de buts face à eux (3-0 à l’aller pour le PSG, 6-2 au retour pour le PSG). A quel type de match vous attendez-vous demain contre Montpellier ?
« Montpellier a la même équipe et le même entraîneur que la saison passée, donc je m’attends aux mêmes difficultés. Peut-être même un match plus difficile parce que les adversaires t’étudient, travaillent et s’améliorent. Montpellier a fait une très bonne saison. Ils se sont sauvés avec facilité et nous ont posé des problèmes au Parc des Princes comme chez eux. Ce sera difficile parce qu’en plus c’est le début de saison et qu’aucune équipe n’est à 100%. Mais c’est un match très intéressant et très motivant pour nous, avec nos retrouvailles avec nos supporters et l’envie de leur offrir la victoire. »