Pour la première fois de la saison, Luis Enrique avait décidé de faire tourner son effectif et d'offrir une place de titulaire à des joueurs surtout remplaçants jusque-là. À l'issue de PSG/Brest (3-1), l'entraîneur ne doit sûrement pas regretter son choix qui lui a confirmé que son groupe était dans la lignée de la saison passée, compétitif et prêt à remplacer pratiquement n'importe qui.
Le contexte de ce PSG/Brest coincé entre la fin de la trève internationale et le début de la Ligue des Champions a, pour la première fois cette saison, forcé Luis Enrique à bousculer un onze de départ qui avait très peu bougé jusque-là. Au coup d'envoi de la rencontre, ce sont pas moins de quatre avec un statut clair de remplaçant jusque-là qui débutaient. Entre les retours tardifs d'Amérique du Sud de Marquinhos et Pacho et les petites blessures de Vitinha et Zaïre-Emery, c'est une bonne partie de la colonne vertébrale du PSG qui était absente au coup d'envoi de la rencontre.
Première sortie pour la charnière bis
En défense centrale, l'entraîneur parisien n'a pas hésité à lancer sa paire bis, avec un Beraldo enfin à son poste préférentiel de défenseur central gauche et un Skriniar qui retrouvait le onze de départ avec le PSG pour la première fois depuis mai dernier. Face à un adversaire au profil peu mobile comme Ajorque, la charnière semblait adaptée et elle lui a dans l'ensemble largement donné raison.
Beraldo a bien fait quelques erreurs, Skriniar est apparu lourd sur certaines courses mais il faut bien reconnaître que le Stade Brestois n'a jamais réussi à trouver l'accès au but par l'axe et le nombre d'arrêts de Donnarumma se comptent sur les doigts d'une main, et clairement pas complète. On notera d'ailleurs que, pour l'entrée en jeu de Pacho dans les 20 dernières minutes, Luis Enrique n'a pas touché à sa charnière et a préféré placer l'Equatorien sur le côté plutôt que d'y décaler le Brésilien qui n'y est pas toujours à l'aise.
La vie sans Vitinha existe
Mais c'est au milieu qu'évolue le joueur du PSG le plus dur à remplacer, avec un Vitinha qui n'a aucun équivalent dans l'effectif en termes de poids dans le jeu. Attendu en sentinelle, João Neves est finalement resté relayeur gauche et c'est Fabian Ruiz qui a occupé la position la plus centrale. Mais le PSG n'a au final pas vraiment remplacé Vitinha de façon stricte, Ruiz étant un joueur très différent. L'Espagnol n'a pas la science du tempo du Portugais ni sa capacité à tenir le ballon avant de décider quelle action va être lancée et les responsabilités se sont réparties différemment.
Il a parfois manqué un peu de la capacité du Portugais à orienter avec justesse mais le milieu a dans l'ensemble largement tenu la route, Ruiz et Neves se répartissant les tâches avec une certaine réussite dans l'ensemble et de mieux en mieux au fur et à mesure du match. Les deux hommes ont pu trouver en Lee Kang-In un relais technique particulièrement fiable et disponible, ce qui aide toujours quand on aime autant avoir la possession.
Car pour remplacer Zaïre-Emery, c'est bel et bien le Coréen qu'avait choisi Luis Enrique, plutôt que Désiré Doué qu'il avait pourtant fait évoluer à ce poste en fin de match contre Montpellier. Ailier droit jusque-là, Lee est redevenu ce relayeur droit aux prises de balle impeccables, capable de porter le ballon jusqu'à l'infernal duo Hakimi/Dembélé et de les compléter si besoin. S'il a parfois souffert sur les transitions défensives en première période, le trio de l'entrejeu a dans l'ensemble largement répondu aux attentes, dominant dans l'ensemble celui breton qui est pourtant coriace par son volume et son agressivité.
Encore plus de changements la prochaine fois ?
Vu la prestation très décevante de Bradley Barcola sur l'aile gauche de l'attaque, Luis Enrique n'hésitera peut-être pas la fois prochaine à étendre encore un peu son turnover et à concerner la ligne offensive. Attendu dans le onze de départ mais encore une fois remplaçant, Désiré Doué pourrait alors en profiter même si le jeune Français semble encore dans une phase d'adaptation. Et à force de multiplier les bonnes entrées, Kolo Muani aura bien droit à goûter au statut de titulaire lui aussi. Cela tombe bien, le calendrier va s'épaissir et c'est maintenant que le banc parisien entre en jeu.
