Dans la foulée de son Ballon d'Or 2025 reçu lundi soir, Ousmane Dembélé a multiplié les entretiens individuels, dont l'un avec Téléfoot de près d'un quart d'heure. Le voici en intégralité, en vidéo comme retranscrit :
Le replay de l'interview :
Le transcript complet :
Ousmane, merci de passer nous voir ici à TF1 dans nos locaux avec un objet, je crois que vous ne quittez plus.
« Oui, c'est ça. Depuis hier soir, j'ai dormi avec. J'ai fait énormément de photos avec tout le monde. Il ne me quitte plus (sourire). »
Qu'est-ce qu'on ressent lorsqu'on tient enfin ce Ballon d'Or entre les mains ?
« Tout d'abord, il est lourd à porter (rires). C'est de la fierté, la reconnaissance du travail accompli. C'est énormément de joie. Surtout l'année 2024/2025 avec tout le Paris Saint-Germain, tous mes partenaires, le club, le staff, etc. Ça a été une année exceptionnelle. »
On va se replonger dans cette très belle cérémonie et notamment sur un moment clé, lorsque Ronaldinho s'empare de cette lettre et est sur le point d'énoncer le nom du lauréat. Il se passe quoi dans votre tête ?
« Il y a beaucoup de stress, mais tout le monde crie, c'était très drôle. Mais bien évidemment, beaucoup de stress. Et après, dès qu'il donne mon prénom, c'est de la joie. Et j'étais très fier. Quand tu vois toute ta famille, le président, même Désiré (Doué), João (Neves), qui ont pu être là aussi. Non, franchement, c'est que du plaisir et que de la joie. »
On a le cœur qui bat à 100 à l'heure quand on grimpe ces marches ?
« Ah oui, j'ai transpiré (rires). J'avais la boule au ventre, etc. Mais après, c'est tranquille, c'est que de la fierté, que de la joie. (TF1 montre les images de ses larmes et Dembélé commente) Ronaldinho voulait pleurer aussi. »
C'est le vrai Ousmane qu'on voit là ?
« Ouais, c'est ça. Je ne voulais pas pleurer, mais c'est monté. C'est les émotions. Avec tant de travail, la famille qui est là, qui est très importante pour moi, c'est monté. »
C'est quoi qui vous a le plus ému ?
« Un peu de tout, un peu de tout. Voilà, qu'ils soient fiers de moi surtout, de tout ce que j'ai fait. Même si je gagne ou pas ce titre, comme le Ballon d'Or, qu'ils soient contents, heureux de moi, de ce que j'ai pu faire, que ce soit dans le football ou même dans la vie. C'est que de la fierté. »
Et on retient cette image avec votre maman, pour conclure ?
« C'est ça, c'est ça. Avec ma mère, qui m'a élevé toute seule. Voilà, qui a été là depuis... C'est elle, c'est ma mère. C'était un bon moment. »
Ousmane, vous avez fait pleurer toute la France.
« Oui, c'est ce qu'on m'a dit. J'ai reçu plein de messages et on m'a dit que tout le monde a pleuré. Mes partenaires du Paris Saint-Germain, de l'équipe de France, du FC Barcelone, même de Dortmund, du Stade Rennais, tout le monde m'a envoyé des messages. Ils étaient tous contents. J'ai reçu même des messages d'autres personnes, comme David Beckham, etc. qui m'ont félicité. C'est exceptionnel. J'ai aussi reçu un message de Lionel Messi. Pour moi, ça représente beaucoup. C'est mon joueur préféré. Avoir un message de lui, c'est exceptionnel. »
C'est un joueur qui a compté aussi dans votre parcours. Il vous a aidé.
« Oui, il a compté dans mon parcours quand je suis arrivé à Barcelone. Il m'a super bien accueilli. J'ai toujours eu une très bonne relation avec lui. C'est exceptionnel. »
Et vous avez fait rêver également beaucoup de gamins, notamment certains qui sont issus de votre ville à Évreux. On y était.
« C'est des moments exceptionnels, ils étaient tous heureux, tous fiers. »
Vous le disiez très tôt, je veux devenir un grand joueur, faire quelque chose dans le foot. C'est fait ?
« Oui, c'est ça. Ça n'a pas été facile, mais il y a eu aussi de très bons moments. Après, c'est la vie de tous les jours, il faut apprendre. »
Quel est peut-être l'échec qui vous a le plus servi avant d'en arriver là aujourd'hui avec ce ballon d'or ?
« Je pense que c'est les blessures surtout. J'ai eu énormément de blessures, mais c'est là où j'ai énormément appris aussi à connaître mon corps, être beaucoup plus professionnel aussi. Et c'est surtout ces années passées au FC Barcelone, j'ai énormément appris et énormément grandi aussi. »
Les critiques ne vous ont jamais touché, elles vous ont renforcé ?
« Quand tu as 18 ans, jusqu'à 23 ans, 24 ans, les critiques sont difficiles. Tu es encore jeune, etc., mais au fur et à mesure, ça passe, tu ne regardes pas, de toute façon, tu ne peux pas faire l'unanimité. Sur les 8 milliards de tréments sur Terre, je ne sais pas si on est 8 milliards ou un peu plus (rires), mais personne n'a fait l'unanimité. »
À quel moment de votre carrière vous avez senti un déclic ?
« Je pense la saison dernière. La saison où l'entraîneur m'a positionné en numéro 9. C'est une position que j'aimais beaucoup. Je l'ai toujours dit en plus à mes entraîneurs, des fois de me mettre dans l'axe, je peux vous surprendre. »
Luis Enrique a joué un rôle dans votre déclic ?
« Bien sûr ! Il m'a donné énormément de confiance depuis le premier jour. Et il continue à me faire confiance. C'est un super entraîneur et un super mec aussi. »
À quel moment, Ousmane, vous vous êtes dit que cette saison pouvait être celle du Paris Saint-Germain et Paris Cochet, aussi la vôtre ?
« Quand on a sorti Liverpool, parce qu'à ce moment-là, Liverpool, c'était une des équipes les plus difficiles au monde. On avait très mal commencé en perdant. Et puis voilà, on a fait le boulot à Anfield. Franchement, je pense que c'est là qu'on a réalisé qu'on peut faire quelque chose. »
C'est quoi le souvenir et le moment que vous n'oublierez jamais de cette saison et peut-être de la campagne européenne ?
« C'est la victoire à Munich quand même. On enlève la première Ligue des Champions avec un match parfait. Du début jusqu'à la fin. Et ouais, c'est l'image, c'est l'image du club. Tout le monde attendait ce trophée depuis trop longtemps. Et on a soulevé la Ligue des Champions au Paris Saint-Germain, c'est exceptionnel. »
(TF1 lui diffuse DJ Snake en train de chanter son chant puis lui demande) C'est votre chanson préférée ?
« Ouais, c'est ça. C'est l'un des chefs de la propagande DJ Snake (rires). Il a fait un boulot énorme. Avoir tant de soutien de ses supporters, c'est exceptionnel. Depuis que j'ai signé au Paris Saint-Germain, depuis le premier jour, ils m'ont accueilli à merveille. J'ai toujours eu une bonne relation avec les supporters et ils sont contents de moi. J'essaie de tout donner aussi pour sur le terrain. »
Est-ce que vous avez atteint tous vos rêves ?
« Que ce soit avec le PSG ou l'équipe de France, quand tu as goûté à tout ça, tu as envie que ça continue (sourire). »
Une saison plus belle que la précédente, elle se traduirait comment ?
« En gagnant tous les trophées possibles. Avec le PSG et surtout cette Coupe du monde avec la France qui va être très importante. On l'a dans la tête depuis très longtemps (sourire). On va bien se préparer pour ce Mondial. »
Être aussi bon en Bleu qu'avec le PSG, c'est un objectif ?
« Oui, bien sûr, c'est l'un de mes objectifs, être très bon en sélection et aider les Bleus à gagner. »
Donc il faut dire à Didier Deschamps que jouer à droite c'est fini (sourire)
« On joue partout, c'est le coach qui décide. Si je dis ça au coach Luis Enrique, il va me tuer. Il va me dire "tu es fou, tu vas aller sur le banc" (rires). »
Enfin, Ousmane, pour terminer, est-ce que ce ballon d'or peut vous changer ?
« Non. Je vais répondre quoi ? Oui, il va me changer. On va rester le même, tranquille. C'est beau de gagner ce trophée-là, mais c'est un trophée. Tranquille, on va le prendre tranquillement. Il va surtout montrer l'exemple aussi. »
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter, Ousmane Dembélé ?
« Une meilleure saison, surtout la santé. »
Surtout la santé ?
« Oui, de rester. »
