Achraf Hakimi est le bénéficiaire surprise du changement tactique initié par Christophe Galtier au cours du mois d’octobre. Depuis trois matches, le piston marocain a reculé en tant que latéral et se délecte des espaces se présentant face à lui pour faire parler sa vitesse. Un regain de forme justifié par son entraîneur à la veille de la réception de Troyes (17h).
Le passage du PSG à une défense à quatre a relancé un joueur inattendu. Réputé pour être plus à l’aise dans une position de piston qu’en tant que latéral d’une défense à plat, Achraf Hakimi est en train de faire mentir son passé. Passeur décisif contre le Maccabi Haïfa (7-2) mardi soir en Ligue des Champions, le Marocain semble retrouver de la liberté dans une position pourtant plus reculée, au moins en théorie. Un bienfait supplémentaire de la nouvelle formule parisienne selon Christophe Galtier.
« Du fait de notre recrutement et après les matches moyens des dernières semaines, j’ai cherché à modifier notre animation pour avoir plus de densité et de maîtrise technique dans le coeur du jeu, a expliqué l’entraîneur français en conférence de presse, ce vendredi. Ce changement permet à nos trois offensifs d’être dans leurs meilleures dispositions, mais ça libère également nos latéraux, et notamment Hakimi. » Depuis trois rencontres, l’ancien du Real Madrid arpente à nouveau son couloir avec générosité, parfois jusqu’à la surface adverse, tout en étant plus convaincant sur le plan défensif.
Plus d’activité et de sécurité
« Sur le côté droit, dans cette animation, Hakimi trouve des espaces »
En l’absence de Nuno Mendes, de retour dans le groupe contre Haïfa après près d’un mois sur le flanc, le jeu parisien a quelque peu délaissé le couloir gauche et s’est recentré. « Juan (Bernat) est un joueur spécifique d’une défense à 4. Il est très juste techniquement, mais ce n’est pas le type de joueur qui va faire un sprint de 50 mètres pour sortir le ballon, a détaillé Galtier à la veille du match contre Troyes (17h). Quand il est très haut, il a des déplacements très intéressants. On s’aperçoit aussi que sur le côté droit, dans cette animation, Hakimi trouve des espaces. »
Le staff technique a également intégré dans sa réflexion l’importante débauche d’énergie des pistons depuis la reprise. « Nous nous sommes aperçus qu’ils avaient de plus en plus de mal à participer et partaient de très bas, ajoute le technicien parisien. C’est un poste qui requiert beaucoup d’énergie et est très exigeant en matière de volume et de courses à haute intensité. » Désormais, l’intégration d’un troisième milieu -le plus souvent Fabian Ruiz- « offre des compensations bienvenues quand les deux latéraux sont engagés » et soulage un Hakimi qui apparaissait encore marqué physiquement il y a peu.
À quel poste le fixer à l’avenir ?
Depuis le début de sa carrière professionnelle, Hakimi a régulièrement changé de position. Aligné près de 120 matchs en tant qu’arrière droit (pour 12 buts et 21 passes), le joueur de 23 ans n’a en réalité évolué qu’à 89 reprises -dont 13 fois cette saison- en tant que piston droit (pour 14 buts et 22 passes). Une polyvalence appréciée par ses entraîneurs qui peut malgré tout lui jouer des tours et lui faire manquer de repères.
Le retour en action de Mendes, couplé à ceux progressifs de Presnel Kimpembe et Danilo Pereira, va offrir des solutions supplémentaires. Évoluer avec des pistons ne semble pas définitivement remisé au placard, bien au contraire. « Ne pensez pas que l’on a abandonné de manière radicale le système à trois défenseurs centraux, avait prévenu Galtier lundi, à la veille de la réception d’Haïfa. C’est un gros avantage d’avoir deux organisations, deux systèmes. » Les circonstances ou l’envie de surprendre un adversaire en particulier pourraient amener à du changement dans les semaines à venir. Hakimi s’y contraindra.
