Publié le lundi 24 juin 2024 à 17:33
par Jean Chemarin
Sur le départ du PSG après neuf ans passés au club, Layvin Kurzawa s'est longuement confié au média Carré. Le latéral gauche français est revenu sur sa prolongation surprise de 2020, sa dernière saison très compliquée, la nuit parisienne ou encore son transfert avorté à Manchester United.
Après neuf années tumultueuses, Layvin Kurzawa part en paix du PSG. Souvent moqué et critiqué ces dernières années, l'international français de 31 ans se défend d'être resté au PSG seulement pour l'argent. Le latéral gauche, qui est désormais libre de tout contrat, s'est confié longuement ces dernières heures au quotidien L'Equipe, mais aussi au média Carré, avec qui il s'est entretenu près d'une heure. Kurzawa a commencé par expliquer pourquoi il était resté l'été dernier au PSG. Après avoir joué lors de la préparation estivale (deux titularisations et trois entrées en jeu), l'ancien Monégasque pensait avoir sa chance sous Luis Enrique.
Kurzawa pensait qu'il allait jouer sous Luis Enrique
« J'ai décidé de rester l'été dernier parce que j'avais une très bonne relation avec le coach (Luis Enrique), confie Kurzawa. Je joue la plupart des matches de préparation et je me sens très très bien. J'ai comme l'impression que le coach me fait confiance. Nuno Mendes est blessé, il n'y a pas de vrai latéral gauche. Il y a Lucas (Hernandez), mais qui peut aussi jouer dans l'axe. Presnel (Kimpembe) est blessé à ce moment-là, donc pour moi c'est une opportunité. J'essaye d'être bien et je suis bon, je le sais et on me le fait comprendre. Aux entraînements, je suis bon aussi, j'ai des retours du staff, du coach, qui me font comprendre qu'il faut que je continue. »
Lucho qui apprend à Kurzawa comment se placer en défense =-=-
Kurzawa explique ensuite que les dirigeants du PSG lui ont fait savoir, en fin de mercato, qu'il devait se trouver un nouveau club, ce qu'il a refusé : « On me fait comprendre au début que ça allait être difficile de pouvoir jouer cette saison, mais vu la préparation et les retours que j'ai, que ce soit du directeur sportif ou du coach, je me dis que c'est possible (...) Même si je peux comprendre qu'on mette quelqu'un à la cave, pour moi il faut avoir un minimum de respect de l'homme et ça je pense qu'à un certain moment, ils n'en ont pas eu. »
Comme nous, Kurzawa n'a pas compris sa prolongation de 2020
Lors de ce long entretien, Kurzawa est aussi revenu sur sa prolongation surprise de 2020. Alors qu'il arrivait en fin de contrat et qu'il ne jouait déjà plus beaucoup, Leonardo lui a proposé quatre ans de contrat supplémentaires avec un joli salaire. Une offre qui a surpris tout le monde, lui le premier : « Je n'ai pas compris moi aussi. J'étais chez moi, il y avait eu un transfert avorté avec la Juventus. Le jet attendait sur le tarmac pour que j'y aille et mon ancien agent m'appelle pour me dire que Paris veut me prolonger, que Leonardo veut me prolonger de quatre ans. Je me pose aussi la question : "Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?". Tu m'offres ça, je ne vais pas dire non. J'avais un peu joué au Final 8, mais même avec ça, je ne pensais pas que Paris allait m'offrir quatre ans de plus. Et quatre ans, ce n'est pas un an. Pour ma stabilité, celle de mes enfants, c'était beaucoup et je pensais il y a quatre ans que je pouvais regagner ma place. »
Kurzawa a aussi révélé que ce même été 2020, Manchester United s'était intéressé à lui et le voulait en prêt avec option d'achat, ce qu'il a appris plus tard, à son grand regret. « Manchester United, Old Trafford, c'était mon rêve enfant. Si j'avais su qu'ils me voulaient, je n'aurais pas prolongé à Paris et je serais parti là-bas. Ce n'était pas une question d'argent. Je n'étais au courant de rien avec la personne avec qui je travaillais à l'époque. Je ne savais pas et pourtant c'est quelqu'un qui travaillait en Angleterre. »
« Est-ce que je me suis perdu dans la vie parisienne ? Oui, mais pas longtemps »
Souvent taxé d'être plus intéressé par la vie parisienne que par le football, Kurzawa a concédé lors de cet entretien qu'il avait bien profité des charmes de la capitale, même s'il estime que cela n'a rien à voir avec son déclassement sportif : « A un certain moment, j'ai beaucoup aimé la vie (sourire). Il faut le dire. J'ai beaucoup aimé la vie, mais c'était sur des courtes durées. Cela n'a jamais été toute une année, c'était vraiment sur une courte durée, mais voilà, quand je le faisais, je le faisais. J'ai claqué de l'oseille dans les fringues, mais pas dans les jets. Est-ce que je me suis perdu dans la vie parisienne ? Oui, mais pas longtemps. Dans la nuit aussi ? Oui, je sortais. Quand je dis que j'ai aimé la vie, c'est dans ce sens-là. Mais avant même d'être papa, madame m'a rattrapé et moi je voulais la garder. »
Désormais libre, Kurzawa dit avoir beaucoup de sollicitations et notamment deux pistes en Liga avec le Real Betis et le Séville FC. L'AS Monaco, son club formateur, est aussi intéressé selon lui. « Il y a beaucoup de clubs français qui se sont approchés de moi, mais pour la France, j'ai mis une croix dessus. Maintenant Monaco, c'est complètement différent. J'ai grandi là-bas, j'ai fait mes classes là-bas, j'y ai joué. Pour moi c'est un autre choix (que signer en France). »
« Quand tu as de l'argent, que tu n'es pas moche, que tu joues au football, en France ils n'aiment pas »
Et si Kurzawa ne veut pas jouer dans un autre club de Ligue 1, à part Monaco donc, c'est en raison de la mauvaise image que les Français ont de lui : « Je pense que les gens ont l'image d'un mauvais garçon. Un peu moins depuis que je partage un peu l'homme que je suis sur les réseaux, mais on a l'image de moi d'un mauvais garçon. Et je ne suis pas moche non plus, il faut le dire. Et je pense que quand tu as de l'argent, que tu n'es pas moche, que tu joues au football, en France ils n'aiment pas. Et malheureusement, je suis en plein dans tout ça et je suis dans un club où on est encore plus dans tout ça. »
Retrouvez l'interview complète de Kurzawa au média Carré ci-dessous :