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Le vestiaire, son management, le mercato, les jeunes, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant Auxerre/PSG

Publié le jeudi 5 décembre 2024 à 15:38 par Jean Chemarin
Luis Enrique était très attendu ce jeudi en conférence de presse à la veille du match Auxerre/PSG. L'Espagnol a répondu avec fermeté aux journalistes, dénonçant leurs mensonges sur le vestiaire, et a aussi évoqué le prochain mercato d'hiver, la Coupe du monde des clubs ou encore les jeunes qui montent avec le groupe pro. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Luis Enrique était très attendu ce jeudi en conférence de presse à la veille du match Auxerre/PSG. L'Espagnol a répondu avec fermeté aux journalistes, dénonçant leurs mensonges sur le vestiaire, et a aussi évoqué le prochain mercato d'hiver, la Coupe du monde des clubs ou encore les jeunes qui montent avec le groupe pro. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.

Est-ce que vous comprenez que l'on dise de vous que vous êtes un entraîneur dogmatique ? Ou êtes-vous un entraîneur capable de s'adapter dans son management ? Est-ce que vous prenez en compte ce que vos joueurs ont l'habitude de vous dire ?

« Bonjour (en français, puis il enchaîne en espagnol). Je n'ai aucune intention d'évaluer mon travail, ni de le définir, de le juger ou de le justifier. »

On évoque des tensions dans le vestiaire entre vous et vos joueurs. Est-ce que vous le confirmez et si c'est le cas, est-ce que les relations se sont crispées depuis la défaite au Bayern ?

« Je ne répondrai pas à des mensonges, des contrevérités et des rumeurs »

« C'est curieux sincèrement. C'est un vestiaire magnifique, je dirais même exceptionnel avec un niveau personnel et humain très bon, un niveau professionnel excellent. J'ai toujours encensé mon équipe et mon vestiaire, mais ce que je ne ferai pas, c'est répondre à des mensonges, des contrevérités et des rumeurs qui sont lancées. Je devrais venir défendre tout ça, me justifier ou ne pas me justifier ? Je ne vais pas jouer à ce jeu. Je le répète : il s'agit d'un vestiaire magnifique et je n'ai rien à ajouter. »

Après le match contre Nantes, vous nous aviez dit que vous préfériez que le linge sale soit lavé dans le vestiaire. Est-ce qu'une situation comme celle-là, avec des rumeurs qui sortent, c'est quelque chose qui vous a déçu, vous embête ? Et comment comptez-vous vous appuyer sur ça pour relancer une dynamique avec votre équipe dès demain à Auxerre ?

« Je continue de faire mon travail et cela m'affecte très, très, très peu »

« Par chance, cela fait plus de 30 ans que je suis dans le football. Je ne perds pas d'énergie avec ce qu'il se dit autour et avec les mensonges, même les mensonges qui peuvent venir de l'intérieur. Je ne ferai pas cette guerre. Mon combat, c'est aider mon équipe et représenter mon club. Quand je parle de laver le linge sale en famille, c'est pour dire que vous me verrez difficilement parler mal de mes joueurs publiquement. Si je dois le faire, je le ferai dans le vestiaire. À partir de là, je fais mon travail, j'essaye de le faire de la meilleure manière possible. Je ne vais pas commencer à entrer dans le jeu des spéculations, des mensonges, des rumeurs. Pfff. Je ne sais pas qui ça intéresse, mais sûrement pas moi. Je continue de faire mon travail et cela m'affecte très, très, très peu. Je dirais même que ça ne m'affecte pas. J'ai eu vent de ces rumeurs autour du PSG parce que les attachés de presse m'en ont parlé. Pour moi, ces rumeurs sont tristes parce que ce sont des mensonges, mais je sais ce qui fait vendre et ce qui ne fait pas vendre. Je suis très tranquille avec mon travail, comment je le fais, et à partir de là, je me concentre sur ce que je peux contrôler. »

Pensez-vous que le rôle de l'entraîneur a changé au cours des 10 dernières années ?

« Oui il a changé de la même manière que le football a changé. Cela fait 30 ans que je suis dans le foot. J'ai été joueur 15 ans et cela fait quasiment 15 ans que je suis entraîneur. Bien sûr qu'il a changé (le rôle de l'entraîneur), c'est logique. Pour commencer, je me souviens que quand j'ai débuté ma carrière de joueur, il y avait un entraîneur principal, un adjoint et un préparateur physique. Il y avait trois personnes dans le staff. Aujourd'hui, il y a entre trente et quarante personnes. Les moyens et les informations que nous pouvons utiliser ont changé également. Et en bien selon moi. Le football a changé à travers la tactique, de nombreux concepts et des règles. Aujourd'hui, les footballeurs sont des athlètes, ils sont beaucoup mieux préparés. Les entraîneurs ont beaucoup plus de moyens aussi pour gérer les choses qui se passent et il y a beaucoup plus d'informations disponibles. Je crois que ça a évolué positivement. J'aime ce que je vois. »

Presnel Kimpembe et Lucas Hernandez reviennent de longs mois de blessure. Comment gérez-vous ces deux cas précis pour ne pas précipiter leur retour, mais aussi les concerner par la compétition ? Est-ce que vous parlez avec le staff médical, avec eux directement ?

« Il manque à Hernandez et Kimpembe le processus d'adaptation réelle à ce qu'est l'équipe »

« Ce sont des joueurs qui rejoignent l'équipe. Dans le cas de Lucas Hernandez, il a retrouvé aujourd'hui l'équipe de manière totale. Il n'est plus à l'infirmerie. Pareil pour Presnel Kimpembe. Il n'est plus dans le point médical, il a surmonté sa blessure. Maintenant, il manque le processus d'adaptation réelle à ce qu'est l'équipe. La première chose, c'est que c'est une grande nouvelle et nous sommes très contents qu'ils puissent nous aider. Mais maintenant, il manque le processus réel et le temps nécessaire d'entraînement pour pouvoir aider l'équipe. Mais ce sont des très bonnes nouvelles, leurs blessures sont de l'histoire ancienne et maintenant vient la partie réelle de réadaptation à ce qu'est l'équipe. Mais je le répète encore, ce sont de très bonnes nouvelles. Gonçalo (Ramos) est déjà revenu il y a deux semaines et a pu participer. Je suis content que cela soit ainsi. »

Vous dites souvent que vous êtes satisfait de votre équipe. Est-ce que vous estimez quand même avoir des besoins ou un besoin de recrues pour le mercato d'hiver ?

« Nous sommes ouverts à chaque mercato »

« Je crois que c'est une phrase que je vous aie répété plusieurs fois. Oui, nous sommes ouverts à chaque mercato. Améliorer notre effectif est très difficile. Si nous n'avons pas la certitude que nous allons améliorer notre effectif, alors nous ne recruterons pas. Si une opportunité apparaît lors du mercato, qui est toujours très spécial en cours de saison, nous sommes toujours très ouverts à l'idée de l'étudier. »

Est-ce que votre équipe est un peu dans le doutes après les contre-performances récentes ? Et est-ce qu'il y a une marge d'évolution que vous attendez de votre équipe d'ici la fin de l'année ou du début de l'année prochaine ?

« On verra bien. Pour moi, la saison reste très bonne. Les résultats le prouvent. Tous les résultats. Les 13 de championnat et les 5 de Champions League. C'est évident que nous avons commis des erreurs et nous les avons analysées au cours de la saison, mais je le répète, c'est une saison très bonne. Je vois un aspect de progression important chez l'équipe. Je considère même positifs les problèmes que nous rencontrons en Champions League parce qu'ils ne reflètent pas ce que je vois de mon équipe. Et je crois que ces problèmes vont nous faire progresser. Il n'y a rien de mieux pour progresser et élever son niveau que de souffrir et d'avoir du mal à gagner les matches. Mais le reste, toutes les données que je vois et tout ce que me transmettent mes joueurs et l'équipe à l'entraînement, c'est positif. »

(Une journaliste brésilienne pose une question)

Il y a aujourd'hui le tirage au sort de la Coupe du monde et la possibilité que le PSG affronte un club brésilien. Pour nous les Brésiliens, ces affrontement face à des équipes européennes sont très importants. Quelles sont vos attentes pour cette compétition ?

« La Coupe du monde des clubs va être une compétition très attractive »

« Je crois que cela va être une compétition très attractive. Je n'ai pas le moindre doute vu toutes les équipes concernées. Avoir une Coupe du monde des clubs, c'est passionnant. Maintenant, dites-moi qui est le meilleur club brésilien qualifié pour la compétition ? (La journaliste lui répond Botafogo). Alors nous allons affronter Botafogo, c'est certain. PSG/Botafogo, c'est sûr. Je peux quasiment le garantir. »

Vous parlez du mercato hivernal comme un mercato d'opportunités. Est-ce que vous avez ouvert la porte à certains joueurs comme Randal Kolo Muani et Milan Skriniar, qui ont moins d'opportunités pour se montrer, ou comptez-vous garder l'ensemble de votre groupe avec vous et avoir peut-être des renforts ?

« Je crois que c'est un mercato difficile pour toutes les parties. Pour les joueurs que nous voulons acheter et pour les joueurs qui pourraient partir. Maintenant, il faut analyser les différents cas pour agir en conséquence. Mais je ne peux rien garantir. Moi en tant qu'entraîneur, j'ai l'espoir jusqu'au dernier jour que les joueurs qui jouent peu inversent leur situation. Ils peuvent le faire non pas en jouant, puisqu'ils ne jouent pas, mais en s'entraînant. Ils peuvent mieux s'entraîner, se surpasser. Je suis une personne et un entraîneur ouvert à ce type de comportements. Quand je suis convaincu par ce que je vois à l'entraînement, je peux te donner des minutes. »

Désiré Doué a pris confiance en lui contre Nantes. On sent qu'il est à 20 ou 30% de ses capacités techniques. Comment l'aider à utiliser 100% de son talent ?

« Ce que je vois de Doué me plaît, mais je veux plus »

« Quel âge à Désiré Doué ? Vous le savez ? 19 ans, oui. C'est un joueur de grande qualité, que nous avons recruté pour l'avenir, mais aussi pour le présent. Il a quasiment participé à tous les matches, mais il y a un temps d'adaptation. C'est un joueur que j'aime, qui peut jouer sur un côté comme à l'intérieur du jeu, avec de la personnalité, une bonne qualité de dribbles et fort physiquement. Mais cela ne veut pas dire qu'il peut être titulaire au PSG. J'espère que ce sera le cas. Mon obsession, avec mon équipe, est de toujours créer de la concurrence pour qu'aucun joueur ne se relâche. Je ne veux pas de joueurs relâchés, tranquilles. Moi j'aime l'intensité à l'entraînement et en match. Avec l'intensité et cette qualité, cela fonctionne toujours. C'est une formule mathématique. Mais je dois créer cette concurrence. Dans le cas de Doué, je ne suis pas du tout inquiet. Ce que je vois me plaît, mais je veux plus. Il doit s'adapter, il lui manque encore quelque chose pour s'adapter. Quand s'adaptera-t-il à 100% ? Personne ne le sait. Mais je le répète, c'est un joueur en qui nous avons une grande confiance. »

Vous avez entraîné de grands clubs et l'Espagne, avec un management que nous avons souvent décrit comme dur. On a aussi souvent parlé de votre relation avec nous, les médias, qui est un peu difficile. Est-ce que ce management un peu rigoureux et strict est difficilement applicable au quotidien et difficilement acceptable pour certains dans un club comme le PSG ?

« Je sais le type d'entraîneur que je suis »

« Vous me parlez de ma relation avec la presse ? (Le journaliste lui repose sa question et Luis Enrique s'esclaffe). Avec vous, je n'ai aucune concession à faire. Je sais ce que je veux transmettre, comment le transmettre, et la manière dont le transmettre. Que cela plaise ou non ne m'intéresse aucunement. Pour le reste, je suis la même personne, du moins j'essaye, qu'il y a trente ans quand j'ai commencé dans le football. J'essaye d'être honnête avec moi-même et de donner 100%. Et maintenant que je suis entraîneur, j'essaye de générer la plus grande compétence possible. Le reste, ce ne sont que des inventions et des commentaires de votre part, des mensonges qui à force d'être répétés se transforment pour certains en vérités. Moi je n'ai pas à répondre à tout cela. Je sais le type d'entraîneur que je suis. Bien sûr que je pourrais être meilleur et mieux faire les choses, je crois que je l'ai dit dès le premier jour, mais je suis ravi de ce que je suis. »

Demain, vous allez à Auxerre, qui est la deuxième meilleure équipe à domicile. À quel type de match vous attendez-vous ?

« C'est une statistique qui dit beaucoup de leur niveau à domicile. C'est une équipe qui a gagné beaucoup de matches et qui est dans une bonne phase. Ils utilisent beaucoup les changements d'orientation pour créer des problèmes à ses adversaires. Ils ont trois joueurs devant, particulièrement ceux sur les ailes, qui sont dangereux et qui marquent des buts. Si tous nos matches à l'extérieur sont difficiles, celui-ci fait partie des plus compliqués en raison de leur série à domicile (Auxerre reste sur 4 victoires consécutives à domicile, ndlr). Je suis sûr que ce sera un match difficile. Aucun doute là-dessus. »

Vous allez avoir une fin d'année civile compliquée avec des matches contre Auxerre, Salzburg, Lyon, Monaco et Lens. Est-ce que la responsabilité des joueurs va encore être plus importante pour bien terminer l'année ?

« Cette saison a très bien commencé et notre objectif est de terminer l'année de la même manière. Nous sommes en tête du championnat avec plusieurs points d'avance sur notre dauphin, malgré le résultat contre Nantes. En Champions League, nous savons qu'il nous reste trois matches et que cela dépend de nous. Nous aurons l'opportunité de jouer contre Lens notre premier match de Coupe de France le 22 décembre. Nous aurons cinq matches difficiles, comme le sont toujours ces matches à ce moment de la saison, et nous les affrontons avec envie. »

Il y a beaucoup de Titis à l'entraînement du groupe pro en ce moment. On a vu Mahamadou Sangaré et Axel Tape monter. Il y a aussi un joueur qui monte en puissance, David Boly. Est-ce que certains pourraient gratter du temps de jeu demain contre Auxerre ? 

« Il ne faut pas être pressé avec les jeunes, ni être lent »

« Nous sommes toujours ouverts à n'importe quel joueur du club ou de l'académie quand il a de la qualité. Nous faisons donc monter plusieurs joueurs pour qu'ils s'adaptent à ce que nécessite l'équipe, mais c'est vrai que nous sommes déjà une équipe jeune. Les joueurs jeunes, on doit leur donner des opportunités quand ils sont prêts. Et la première étape est d'abord de s'entraîner avec le groupe durant plusieurs mois. Et quand nous voyons que cette préparation porte ses fruits, c'est là que nous donnons des minutes. Il ne faut pas être pressé avec eux, ni être lent. Chacun son rythme et nous sommes toujours attentifs à tous les joueurs de haut niveau, que ce soit Boly, Sangaré, Axel Tape. Ils ont tous de la qualité, ils sont chez nous et nous les utiliserons. Quand ça ? Cela dépendra de leurs performances au cours des mois à venir et de nos besoins. »


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