Au cours d'une semaine qui a notamment été marquée par le tirage au sort de la Coupe du Monde des Clubs qu'il défend beaucoup, le président parisien Nasser Al-Khelaïfi a accordé un entretien au journal espagnol Marca. Il réaffirme sa confiance dans le projet actuel, démentant toute baisse d'ambitions, et il fait notamment du nouveau Campus PSG le lieu clé du futur du PSG.
La première question de l'entretien, qui a eu lieu dans la voiture du président du PSG au Qatar, concerne uniquement le padel et le circuit mondial que tente de faire grandir Nasser Al-Khelaïfi, nous proposons donc une retranscription à partir de la deuxième question.
Pensez-vous toujours que le PSG est sur la bonne voie en investissant dans les jeunes talents et en se passant de stars ?
« Une évolution, pas une révolution hebdomadaire, comme je ne cesse de le répéter »
« Oui, la nouvelle superstar du Paris Saint-Germain est l'équipe, mais nous avons aussi beaucoup de stars. Ce qui est différent aujourd'hui, c'est que nous avons un collectif fort sur le terrain et une institution forte et solidaire en dehors du terrain. Nous pensons également à court, moyen et long terme, et nous ne nous contentons pas de regarder ce qui se passe devant nos yeux et de réagir de manière impulsive et émotionnelle à tout. Avoir une équipe jeune, construire une identité. Bien sûr, nous voulons gagner tous les matches, nous voulons être compétitifs dans toutes les compétitions, c'est certain. Mais avec patience et persévérance : une évolution, pas une révolution hebdomadaire, comme je ne cesse de le répéter. »
Le nouveau format de la Ligue des champions est-il un bon format malgré les critiques ?
« Certainement. Je pense que c'est un format qui s'est beaucoup amélioré pour tout le monde. Vous voyez les classements, les médias, les fans... vous voyez les résultats de toutes les équipes : plus de compétition, plus de surprises, plus d'implication. Et plus de clubs qui rêvent de jouer en Europe. Enfin, et tout le monde l'oublie, plus de solidarité - 440 millions d'euros par an - pour les équipes qui ne participent même pas aux compétitions. »
Le Campus PSG de Poissy pourrait-il être votre plus beau projet depuis votre arrivée au PSG il y a plus de dix ans ?
« L'avenir du Paris Saint-Germain naîtra et se construira sur notre Campus, il ne s'achètera pas »
« Le centre d'entraînement était l'un de nos principaux objectifs depuis notre arrivée : construire le meilleur centre d'entraînement au monde et former les meilleurs jeunes joueurs à Paris et en région parisienne. Nous voulons également nous concentrer sur l'ensemble de la région parisienne : apporter de l'emploi, des investissements, élever le niveau. L'avenir du Paris Saint-Germain naîtra et se construira sur notre Campus, il ne s'achètera pas. Fabriqué à Paris. Pour Paris. »
Pensez-vous toujours que la Super League n'existera pas ?
« Non, elle n'existe pas. En fait, elle n'a jamais existé, sauf dans la tête de quelques personnes qui se font des illusions. Et aujourd'hui, avec le nouveau format des trois compétitions masculines de l'UEFA et la Coupe du monde des clubs de la FIFA remaniée, c'est encore moins possible, c'est impossible. Personne ne le soutiendra : ni les supporters, ni les joueurs, ni les médias, ni les gouvernements, ni les clubs. Vous savez que seuls deux clubs la soutiennent (NDLR : Real Madrid et Barça), j'espère qu'un jour ils se rendront compte de leur erreur de jugement et qu'ils reviendront dans la famille européenne. »
Quel est le principal défi pour l'ECA (Association Européenne des Clubs) en 2025 ?
« L'ECA a complètement changé au cours des dernières années. Auparavant, elle était réservée à une élite, alors qu'aujourd'hui, nous avons plus de 700 clubs, de toutes formes et de toutes tailles, venant de toute l'Europe. Nous réfléchissons à la manière de la rendre plus commerciale, plus stratégique, et aussi à la manière de renforcer nos relations avec les parties prenantes. Toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble, côte à côte, pour le bien du football : on obtient bien plus de résultats en construisant des ponts dans l'intérêt collectif qu'en se battant et en créant des barrières par intérêt personnel. C'est pourquoi la Super League a échoué et ne reviendra jamais avec une ECA forte et inclusive. »
La Coupe du monde des clubs est-elle si importante pour que le football continue d'exister ?
« Le tournoi a fait l'objet de quelques critiques, mais il est temps d'arrêter de jeter la pierre et d'être positif et constructif. C'est en train d'avancer et ça va être fantastique. J'étais à Miami cette semaine et l'excitation était palpable : nous apportons le football sur l'un des marchés les plus importants du sport. Le tournoi apportera d'énormes revenus aux clubs participants, mais aussi aux clubs non participants, ce qui contribuera à l'écosystème du football. Il rendra le football plus global, et pas seulement européen.
Et il n'augmentera pas de manière significative la charge de travail des joueurs, puisqu'il n'est joué que tous les quatre ans et pour un petit nombre de clubs. Ce qui augmente la charge de travail des joueurs, ce sont les championnats nationaux à 20 équipes, les deux coupes nationales, les matches de reprise, les matches amicaux et les matches d'exhibition, ainsi que le fait que les entraîneurs ne font pas tourner leurs équipes. »
Avez-vous déjà un accord avec la FIFA sur le partage des revenus ?
« Cette semaine, la FIFA a annoncé son partenaire de diffusion mondial, ce qui est une très bonne nouvelle, et d'autres partenaires commerciaux sont à venir. L'ECA discute encore du modèle de distribution avec la FIFA, mais tout est en bonne voie, et la chose la plus importante est qu'il y aura un fonds de solidarité important pour les clubs qui ne participent pas au tournoi, ce qui aidera l'ensemble du football. »
Comment voyez-vous les critiques dont Mbappé fait l'objet, notamment en France, pour les difficultés qu'il rencontre au Real Madrid et en équipe nationale ?
« Comme je l'ai toujours dit, je souhaite à Kylian - et à tous ceux qui ont joué pour notre grand club - le meilleur. »
La signature de Luis Enrique est-elle une autre décision dont vous êtes fier, et que pensez-vous du bruit récent dans les médias pour critiquer les résultats ?
« Nos fondations sont solides et nos ambitions n'ont pas changé »
« L'année dernière, nous avons atteint notre troisième demi-finale de la Ligue des champions en cinq ans. Nous avons remporté tous les autres trophées. Nous avons transformé notre stratégie et notre équipe. Nous sommes en tête du championnat et nous allons disputer la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA cet été. Il est vrai que certains résultats n'ont pas été à notre avantage cette saison en Ligue des champions, mais quand les choses sont difficiles, il faut se serrer les coudes et soutenir l'équipe, ce que font nos supporters, même si certains médias ne le font pas. Nous avons un entraîneur fantastique, Luis Enrique. Nous avons un grand conseiller sportif, Luis Campos. En tant que club, nous soutenons pleinement tous les joueurs et tous les entraîneurs. Nos fondations sont solides et nos ambitions n'ont pas changé. »
Il est question de renouveler le contrat de Luis Enrique, est-ce possible ?
« Je lui ai déjà dit que nous voulions qu'il reste ici pendant de nombreuses années, je veux juste qu'il joue au padel... Je vais essayer de l'emmener aux finales du Premier Padel à Barcelone la semaine prochaine ! »
NB : Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.