Malgré des résultats en Ligue 1 moins aboutis dans l'ensemble avec 21 points en 10 matches, Luis Enrique a assuré à la veille de PSG/Nice (17h) que son équipe défendait pourtant mieux que la saison passée.
Nice, les deux dernières fois qu'il est venu en Ligue 1 au Parc des Princes avait battu le PSG. Donc en Ligue 1, est-ce que c'est une motivation que vous utilisez auprès des joueurs, un sentiment de revanche à avoir pour faire cette fois-ci respecter la hiérarchie ?
« Bien sûr, c'est une motivation. Ce n'est pas normal pour nous, on n'est pas habitué à ce type de résultat à la maison et ce sera clairement une motivation pour le match mais, en même temps, ce sera très difficile parce qu'ils sont dans un moment positif. Ils ont changé leur dynamique et il n'y a pas une équipe qui a les statistiques qu'ils ont (au Parc). »
Vous avez parlé après le match de Lorient d'un manque de rythme, Vitinha a parlé d'un manque d'intensité, pourquoi est-ce que c'est compliqué pour vous cette saison en Ligue 1 d'avoir la même constance que la saison passée, la même détermination ?
« Parce que c'est la vie, c'est comme ça, c'est le football, il ne faut pas être préoccupé par ça. Je pense que, si on parle de la Ligue 1, on a beaucoup de matchs pour améliorer ça et bien sûr qu'on peut s'améliorer, mais si on parle de la compétition par rapport à l'année dernière en Champions League, c'est tellement différent et c'est plus gratifiant pour nous d'avoir ces résultats, mais nous cherchons à gagner chaqye match, c'est notre mentalité. Et à la fin, celui qui va gagner la Ligue 1, ce sera l'équipe la plus régulière, non seulement dans les 10 premiers matchs mais sur la totalité des matchs. En ce moment, on est premier, il ne faut pas oublier ça, mais bien sûr qu'on peut améliorer notre performance. »
On a donc appris via le communiqué médical la gravité de la blessure de Désiré Doué, est-ce que cette blessure-là, un peu surprise, alors qu'il revenait et qu'il y avait eu un long processus, vous invite à davantage de prudence en vue du match contre Nice. Et par exemple, un Ousmane Dembélé qui revient lui aussi de blessure, est-ce que ça vous encouragerait à le laisser un peu de côté, le laisser encore mieux récupérer pendant cette rencontre ?
« En ce moment, je pense qu'on récupère des joueurs et c'est très positif pour nous »
« Pas de problème pour Ousmane ! Concernant la blessure de Désiré Doué, on est préoccupé tous les jours par la santé des joueurs, mais ça fait partie du football professionnel, il faut accepter ça. Les joueurs professionnels, ils peuvent faire leur travail, mais la blessure, ça fait partie de la vie des joueurs et c'est tout. Dans la gravité (de Doué), je pense que ça a été positif, parce qu'on cherche à récupérer tous les joueurs. En ce moment, il y a seulement lui (à l l'infirmerie), c'est dommage, parce que ce n'est pas joli de voir un joueur blessé, mais en ce moment, je pense qu'on récupère des joueurs et c'est très positif pour nous. »
Justement, pour poursuivre cette question, est-ce que vous sentez chez vos joueurs un peu d'inquiétude aussi quand ils rentrent sur le terrain, de se dire, est-ce qu'il ne faut pas que je me blesse aujourd'hui, est-ce que vous sentez que dans les courses, peut-être, il y en a qui en font moins ? Est-ce que c'est une préoccupation pour eux ?
« Non, non, ce que je pense, c'est que pour tout le monde et tous les joueurs, il faut accepter ça comme une partie normale du métier, c'est comme ça. Si tu penses à ne pas être blessé, tu ne peux pas être un joueur professionnel, de quel sport que ce soit. »
Achraf Hakimi était au repos, vous lui aviez accordé quelques jours de repos, il a repris l'entraînement hier, comment aviez-vous pris cette décision, est-ce que c'était venu d'une discussion avec le joueur, avec votre staff, et est-ce qu'on doit s'attendre à d'autres décisions de la sorte dans la saison ?
« Si un joueur a besoin d'un petit peu de repos, pour moi, ce n'est pas un problème »
« Bien sûr, je suis très ouvert en ce sens-là. Je cherche à améliorer la performance individuelle de chaque joueur, et je suis ouvert à faire reposer, quel que soit le joueur de l'équipe. S'il a besoin d'un petit peu de repos, pour moi, ce n'est pas un problème. On a une mentalité, je pense, différente, je suis ouvert tout le temps à ça. Il y a un moment où les joueurs peuvent parler avec moi ou avec le staff pour essayer de prendre du repos, ou il y a des moments où nous pouvons offrir aux joueurs de se reposer, mais ça dépend de chaque cas.
En ce sens-là, cela s'est passé l'année dernière, avec Ous et un autre joueur. Il y a déjà deux ans, avec Kiki et Ousmane, je me rappelle que ça a été une polémique pour les journalistes, comme d'habitude. Je suis ouvert à offrir à mes joueurs, quelque soit ce qu'ils pensent dont ils ont besoin, il n'y a pas de problème. J'aime quand les joueurs arrivent au travail avec le sourire, avec l'envie de jouer au football, ce n'est pas important d'avoir un match de repos, trois jours, sept jours, ce n'est pas un problème pour moi. »
Qu'est-ce que vous pensez de Franck Haise, un entraîneur qui a souvent la recette pour prendre des points contre le Paris Saint-Germain ?
« Je ne sais pas, c'est difficile de jouer contre lui, je me rappelle ce qu'on a fait les premières années contre lui, parce qu'il n'était pas à Nice (NDLR : à Lens). C'est une anecdote très positive pour lui, mais j'espère motiver mes joueurs à propos de la difficulté du match et chercher à gagner les trois points que ce sera la meilleure manière pour arriver au match de Champions League. »
Une question un petit peu décalée, on est le 31 octobre, c'est quoi votre rapport à la peur ? Est-ce que vous avez la peur de l'échec, la peur du succès ? Ou est-ce que des fois vous utilisez la peur dans les discours d'avant-match ?
« La peur ? Contre qui ? (le journaliste lui dit "Contre vous-même, contre l'échec, contre le succès ?") La peur. La peur, c'est un mot particulier. Avoir peur, c'est intéressant. Si tu essayes de confronter la peur, c'est courageux. C'est que pour nous, c'est important, la peur. Mais dans le monde du football, la peur, c'est un mot mauvais, c'est un mot négatif. Et nous cherchons d'essayer de parler de respect, peut-être. Mais dans la vie, la peur, tout le monde, toutes les personnes, à un moment, peut avoir de la peur, mais affronter la peur, confronter la peur, c'est ça, quand tu es courageux, ou tu cherches de changer la peur pour quelque chose de positif. »
Vous l'avez dit, l'OGC Nice est dans une dynamique positive. Il y a un joueur en particulier qui incarne cette dynamique à l'OGC Nice, Sofiane Diop qui est le troisième meilleur buteur de Ligue 1 avec cinq buts. Est-ce que, selon vous, la clé sur ce match-là, c'est d'isoler Sofiane Diop ? Et quel est votre regard sur le profil de ce joueur ?
« Je ne parle jamais, ou presque jamais, d'un joueur qui n'est pas au Paris Saint-Germain. Si on parle de Nice, Nice a commencé la saison, de manière pas très positive, mais les trois derniers résultats, ils ont gagné, ils ont de la qualité, ils ont quelques difficultés dans la compétition européenne. Mais ce que je dois penser à préparer le match de la meilleure manière, et on aura des difficultés, ce sera un match serré, parce qu'ils ont été de cette manière les deux dernières années, et j'ai, les deux dernières années, mais rien de particulier. Normalement, pour essayer de faire quelque chose d'important au Parc des Princes, ça ne dépend pas d'un joueur, ça dépend d'une équipe. Et bien sûr que Nice est une bonne équipe. »
Pour faire écho à la question de la conférence sur les blessures, mais en prenant de la hauteur, je voulais parler avec vous de l'anticipation. J'imagine que vous et vos équipes, vous devez toujours constamment anticiper les choses. On s'aperçoit que même quand vous le faites, c'est compliqué, donc comment vous faites pour travailler avec votre staff par rapport à l'anticipation, et toujours anticiper les éléments qui pourraient survenir ?
« Mais ça dépend d'un monde de trucs, ça dépend de beaucoup de choses. Nous cherchons à planifier et à penser à ça, mais il y a beaucoup de circonstances différentes qui peuvent être importantes. Normalement, on fait un chemin, on essaie de gérer ça, mais tout doit changer tout le temps, parce que ça dépend du match, du physique de chaque joueur, de l'âge de chaque joueur, ça dépend de beaucoup de variables, ce n'est pas facile, mais c'est le mystère, c'est le travail de l'entraîneur, pas seulement de moi en tant qu'entraîneur, mais de tous les entraîneurs des équipes de football, non seulement professionnels mais aussi amateurs. »
Depuis le début de saison, on a senti une animation collective défensive qui semble être un peu plus en difficulté. Est-ce que c'est lié au fait que vous avez modifié quelque chose cette année, comme vous cherchez systématiquement à améliorer votre équipe ? Est-ce qu'il y a un paramètre en particulier sur lequel vous souhaitez travailler, mettre un accent dessus ? Ou bien c'est simplement la vie comme vous aimez si bien le dire ?
« On a concédé plus de buts que ce que nous méritons »
« Si je suis honnête, je dois dire que je suis plus content cette année de la maîtrise défensive que l'année dernière. Mais, dans le football, il y a des moments où tu ne reçois pas les mérites et tu n'as pas les résultats que tu mérites. Mais, en ce sens-là, je pense qu'on a amélioré la manière dont nous défendons. Et, je pense que l'on a concédé plus de buts que ce que nous méritons. Je suis content. Je pense qu'on est en train d'améliorer ça. Mais, à chaque fois, tu dois analyser tout. Et je pense que, pendant toute la saison, on va voir que les chiffres, ou le nombre de buts qu'on concède, sera j'espère moins (important), on va voir. Mais je suis plus content cette année que l'année dernière à ce moment de la saison. »