Tout le staff -technique mais aussi administratif- du PSG pensait le trouver en train de s’exprimer devant la presse dans l’auditorium, afin de le tremper de la tête aux pieds. Il n’y était pas et la nouvelle éclaboussure n’a pas eu lieu. Luis Enrique s’est présenté bien plus tard en conférence de presse, après avoir célébré allègrement avec son vestiaire ce 13e titre de champion de Ligue 1 de l’histoire du PSG, vêtu d’un t-shirt blanc fêtant le sacre parisien.
Quelle est votre réaction à ce 13e titre de champion de Ligue 1 de l’histoire du PSG et quel est votre avis sur votre victoire face à Angers (1-0), ce samedi ?
« Le début de match a été difficile et compliqué, comme on pouvait s’y attendre. Angers a joué avec beaucoup de joueurs derrière le ballon. Ils étaient bien organisés et solides physiquement. Nous avons dû nous procurer plusieurs actions avant de marquer. Je veux rappeler la saison dernière. Nous avions amplement mérité de remporter le championnat, et nous avons fait encore mieux en termes de rendement cette saison. Je veux féliciter les joueurs, le staff technique et toutes les personnes travaillant au club, mais aussi nos supporters. Ils sont et seront toujours à nos cotés, dans les victoires comme les défaites. J’ai toujours senti leur soutien. Ça a été un très bel après-midi dans un Parc des Princes plein à craquer. Un très joli jour qui restera dans le coeur des supporters du PSG. »
Quel regard global portez-vous sur la saison de Ligue 1 du PSG ?
« Remporter le titre en Championnat dès début avril veut dire que vous avez évolué à un très haut niveau »
« Remporter le titre en Championnat dès début avril veut dire que vous avez évolué à un très haut niveau. Si l’objectif est atteint, il nous reste quelques matches à gagner car chaque point peut être important pour les autres équipes. Ca va également nous servir d’essayer de finir invaincus afin de rester motivés pour nos prochains objectifs : la Ligue des champions et la finale de la Coupe de France (contre Reims, le 24 mai).
Quels seraient les trois adjectifs qui définiraient le mieux votre équipe ? Est-elle vraiment plus forte que l’an dernier selon vous, et pourquoi ?
« Je me répète : la saison dernière a été très bonne. Nous avons remporté plusieurs titres et avons été les demi-finales de la Ligue des champions. Et je crois que cette saison est clairement meilleure, pas seulement statistiquement, mais aussi grâce à la capacité que l’équipe a de renverser les situations. Nous avons vécu des moments délicats en Ligue des champions, notamment lorsque nous étions dos au mur avec peu de points engrangés et trois matches de phase de ligue à jouer.
« J’ai été marqué par la maturité de l’équipe malgré sa jeunesse »
J’ai été marqué par la maturité de l’équipe malgré sa jeunesse. Je suis très chanceux d’avoir à disposition des joueurs aussi flexibles, intelligents et généreux pour attaquer et défendre. Je pense à Kvara (Kvitcha Kvaratskhelia) qui a été très bon défensivement et offensivement aujourd’hui. Voir l’équipe jouer collectivement, et savoir attaquer et défendre tous ensemble, ce n’était pas une utopie. Je vois onze joueurs attaquer et défendre. L’équipe le fait, ça me plait et ça plaît aux supporters. Il est toujours difficile de jouer au Parc des Princes pour nos adversaires. »
On semble voir une équipe un peu moins coordonnée depuis la trêve internationale. Partagez-vous cette vision ? Et si c’est le cas, cela vous inquiète-t-il ?
« Nous ne pouvons pas être tous les matches à un niveau de 9 ou de 10 sur 10. Il y a des matches moins bons, d’autres un peu étranges. Notre adversaire du jour nous a compliqué les choses. Nous avons manqué de mobilité et de profondeur. Mais je suis certain que l’équipe va s’envoler mercredi, même si je ne sais pas encore quel sera le résultat. Nous sommes tous alignés… je le vois à l’entraînement chaque jour. Il y a beaucoup de titulaires potentiels dans ce groupe. Chaque entrant apporte quelque chose. Nous sommes prêts à aborder ce moment clé de la saison. »
Félicitations pour ce titre dans lequel Achraf Hakimi a joué un rôle majeur. Le Marocain fait partie des nommés pour le trophée Marc-Vivien Foé récompensant le meilleur joueur de Ligue 1. Est-il le favori selon vous cette année ?
« Je ne connais pas la majorité des joueurs africains. Je connais ceux que je dois connaître. Je ne peux pas me prononcer à ce sujet. Pour nous, Haki est un latéral, un milieu de terrain et un attaquant. Mon profil d’entraîneur correspond très bien à ses qualités, tout comme les joueurs à ses côtés le rendent meilleur. Il fait partie d’une équipe au sein de laquelle l’objectif principal est d’aider cette équipe. C’est ce qui est si précieux. Il attaque, contre-attaque, défend, presse… Il est l’un des joueurs qui a le plus évolué avec nous en termes de minutes, la saison dernière et l'actuelle. Je répète que je suis très heureux de pouvoir entraîner un joueur comme lui. »
On parle souvent de la faiblesse supposée de la Ligue 1. Vous avez 24 points d’avance sur Monaco (avant son match ce samedi). Avec du recul, est-ce une chance ou une faiblesse d’avoir une Ligue 1 dominée si « facilement » par le PSG, au moins dans les statistiques ?
« Je n’ai pas eu une fois la sensation d’avoir eu à jouer un match facile cette année »
« Mais ce n’est pas du tout facile de remporter un titre comme l’an passé et encore moins comme nous l’avons fait cette année. Rien n’a été facile. Je n’ai pas eu une fois la sensation d’avoir eu à jouer un match facile cette année. Les chiffres peuvent donner l’impression que la Ligue 1 est facile pour nous, mais cette équipe doit répondre présente d’un match à l’autre. Nous avions déjà su le faire l’an passé, et nous avons été exceptionnels cette saison. »
Tout va très bien jusque-là cette saison au PSG… avec ce cinquième titre personnel et un parcours abouti en Ligue des champions. Êtes-vous plus heureux qu’il y a deux ans, avant votre arrivée au PSG ?
« Mon bonheur ne dépend pas des titres que je gagne, mais de l’implication, des ressources et du projet du club dans lequel je suis. Je suis également très attaché aux profils des joueurs et des moyens qu’a le club pour faire signer les meilleurs et m’offrir les meilleures conditions pour réaliser mon travail. C’est le cas à Paris. J’ai d’ailleurs renouvelé mon contrat pour deux ans supplémentaires. Les profils des joueurs qui ont signé prouvent qu’ils sont là à moyen voire long terme. Jouer dans un stade aussi puissant, avec des supporters qui n’arrêtent pas de te soutenir, même quand tu perds, aide aussi. Il y a tout pour se sentir bien et épanoui. J’essaye de redonner ce soutien qu’on m’offre sous la forme de titres. »
La forme actuelle de votre équipe vous conduit-elle à vivre votre période la plus optimiste depuis votre signature au PSG ?
« Nous sommes là ou nous voulions être il y a neuf mois »
« Non, non. Il y a eu de meilleurs et de moins bons moments. Nous arrivons sur la fin de toutes les compétitions, et nous sommes encore engagés dans chacune d’entre elles. Il ne reste que huit équipes en Ligue des champions, et nous allons jouer la finale de Coupe de France. Ce sera compliqué. Nous sommes là ou nous voulions être il y a neuf mois. C’est un grand moment pour moi, mais, il reste les deux derniers mois de compétition, et ils sont cruciaux. Nous voulons continuer de lutter afin de remporter des titres et arriver le plus loin possible en Ligue des champions. »