Pourtant point faible très visible du PSG, les coups de pied arrêtés ne sont pas vraiment une priorité aux yeux de Luis Enrique. L'entraîneur est bien conscient des faiblesses de son équipe, mais ne les travaille qu'un peu.
Si le PSG de Luis Enrique tourne plutôt bien avec ses treize buts marqués pour deux encaissés depuis le début de la saison, la formation parisienne présente pourtant un défaut très visible et très identifié par les adversaires : les coups de pieds arrêtés défensifs, qu'il s'agisse des corners ou des coup-francs excentrés. Que ce soit Le Havre, Montpellier ou Lille, tous ont été dangereux de la sorte mais Luis Enrique ne s'en inquiète pas vraiment, le reconnaissant même face à la presse par moments, comme il le faisait déjà la saison passée.
Ni grands joueurs recrutés, ni adjoint spécialisé
La dernière fois qu'il a évoqué le sujet, l'entraîneur parisien a ainsi expliqué sans trembler que son « équipe n'est pas très grande physiquement », ce qui n'aide pas vraiment quand il s'agit de défendre dans les airs. Mais le recrutement de l'été n'a pas du tout été orienté vers une recherche de joueurs avec de la taille : Pacho est certes l'un des plus grands de l'effectif (1,87m) mais il n'est pas un spécialiste du jeu de tête tandis que ni João Neves ni Désiré Doué ne sont spécialement à l'aise dans les airs.
Mais les coups de pieds arrêtés ne dépendent pas que de la taille des joueurs. Il est aussi question d'organisation, de travail au quotidien, de la présence dans le staff d'un spécialiste. Avec Unai Emery, Juan Carlos Carcedo était excellent dans le domaine tandis que la paire Zsolt Löw/Zoumana Camara donnait totalement satisfaction à Thomas Tuchel. Un travail régulier, et préparé en amont. Rien de tel avec Luis Enrique, au moins en apparence, mais le journal L'Equipe du jour révèle toutefois que le staff technique parisien avait préparé les coups de pieds arrêtés avant d'aller à Lille.
Du travail et des adaptations avant Lille/PSG
Ce que le journal n'écrit pas, c'est qu'une grosse évolution a eu lieu au cours du même match à Lille. Pour la première fois, les Parisiens ont joué le hors-jeu pratiquement à chaque coup de pied arrêté des Lillois, avec plus ou moins de réussite selon les cas. Le but refusé à Tiago Santos l'a été car le latéral portugais du LOSC était... hors-jeu, mais il s'en est fallu de peu pour que ce but similaire à celui encaissé au Havre ne soit valide.
Si les coups de pieds arrêtés sont donc peu travaillés dans l'ensemble, l'organisation a (légèrement) changé durant l'été comme l'explique justement L'Equipe. Le PSG a abandonné son système à trois joueurs qui défendaient la zone près du but plus le reste en individuel pour un système en zone mixte avec quatre joueurs libres répartis en deux duos : deux qui surveillent le premier poteau et le duo Pacho/Marquinhos qui rode autour du peu aventureux Gianluigi Donnarumma.
Une attitude à changer
Pour l'heure, le résultat n'a pas crevé les yeux, d'où l'adaptation à Lille avec une vraie volonté de jouer le hors-jeu, mais les coups de pieds arrêtés sont aussi une question d'état d'esprit, de concentration, et le PSG est clairement toujours aussi défaillant à ce niveau. Là où l'équipe de Luis Enrique est très connectée au jeu et enchaîne les phases de transition sans aucun problème, elle a bien du mal à rester concentrée lorsqu'il s'agit de défendre sur coups de pied arrêtés. Le but encaissé contre Dortmund au Parc des Princes en mai dernier avait bien résumé le tout : une organisation totalement défaillante et des joueurs très passifs.
Si l'organisation a changé et que Luis Enrique cherche des solutions, en témoignent le travail fait avant Lille/PSG et son application en match, rien ne changera tant que les joueurs ne s'impliqueront pas plus dans cette phase de jeu si particulière. Mais peut-être collent-ils un peu trop à la mentalité de leur entraîneur, très concentré sur le jeu et beaucoup moins sur les phases arrêtées...