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Les dessous de l'affaire entre Mbappé et le PSG

Publié le mercredi 11 septembre 2024 à 10:00 par Jean Chemarin
Saisie par Kylian Mbappé le mois dernier, la commission juridique de la LFP se réunie ce mercredi pour arbitrer le litige entre le nouveau joueur du Real Madrid et le PSG, à qui il réclame près de 55 millions d'euros. Dans son édition du jour, L'Equipe révèle le contenu des échanges et des accords oraux passés entre Mbappé et le PSG l'été dernier, avant sa réintégration à l'équipe.

Présent vendredi dernier au Parc des Princes pour France/Italie, Kylian Mbappé sera représenté par ses avocats ce mercredi à la commission juridique de la LFP, qui va écouter les conseils du joueur ainsi que les avocats du PSG pour tenter d'arbitrer le litige opposant les deux parties depuis plusieurs mois. Le capitaine de l'équipe de France réclame 55 millions d'euros à son ancien employeur. Une somme correspondant à des arriérés de salaires et des primes de la saison passée, que le PSG estime ne pas avoir à payer en vertu d'un "gentlemen's agreement" passé avec le joueur il y a un an.

Dans son édition du jour, L'Equipe fait plusieurs révélations très intéressantes sur ce fameux "gentlemen's agreement", qui avait conduit à la réintégration de Mbappé à l'équipe première pour le déplacement à Toulouse le 19 août 2023. Avant cela, le joueur avait été écarté par le PSG et privé notamment de tournée en Asie après avoir informé le club qu'il n'activerait pas l'option dans son contrat pour prolonger d'une saison son contrat, qui expirait en 2024.

« Je n'ai pas encore pris ma décision, mais avec l'accord que j'ai passé avec le président cet été, peu importe mon choix, on a réussi à protéger l'ensemble des parties et à préserver la sérénité du club pour les défis à venir, ce qui reste le plus important. Ma décision, c'est secondaire », déclarait ainsi le 3 janvier dernier Kylian Mbappé dans la foulée du Trophée des champions, confirmant ainsi publiquement avoir trouvé un accord quelques mois plus tôt avec son président. Mais quel accord exactement ?

Quand Mbappé proposait au PSG de réduire ses primes de 55 M€

Ce mercredi, L'Equipe révèle que Kylian Mbappé et Nasser Al-Khelaïfi avaient trouvé un premier accord oral en août 2023. Un accord oral que l'avocate de Mbappé avait couché sur papier et envoyé au PSG dans une lettre le 11 août 2023. Dans ce courrier, l'avocate de Mbappé écrit que son client est prêt à « réduire de 55 millions brut les primes devant lui être versées lors de la saison 2023-2024 » pour « mettre un terme à cette menace intenable pour un joueur de son rang de ne pas jouer une saison entière, et pour que cesse cette destruction de son image auprès du grand public par la propagation, y compris virale via de faux comptes que nous avons identifiés, d'informations mensongères ».

Dans ce courrier, le clan Mbappé demande aussi au PSG que ces fameux 55 millions lui soient payés dans le cas où il resterait finalement au PSG en 2024/2025. Cette proposition du clan Mbappé était conditionnée à deux éléments : qu'il soit réintégré dans le groupe pour le match face à Lorient du 12 août 2023 et n'en soit plus sorti et que cet avenant au contrat soit signé au plus tard le 14 août. L'avocate de Mbappé demandait également dans ce courrier la rédaction d'un communiqué de presse commun indiquant « la fin du différend, la réintégration sans condition dans le groupe et le pas fait par mon client pour résoudre ce différend. »

Le contenu du "gentlemen's agreement" passé entre Al-Khelaïfi et Mbappé

Cette lettre envoyée le 11 août 2023 au secrétaire général du PSG Victoriano Melero n'a jamais été signée par le club. La raison ? Nasser Al-Khelaïfi ne voulait pas se contenter que d'une économie de 55 M€ en cas de départ libre de Mbappé et le président du PSG et Mbappé ont passé un nouvel accord oral, le 12 août 2023, comme expliqué par le PSG à l'avocate du joueur dans un courrier envoyé le 1er juillet dernier et que L'Equipe s'est également procuré.

Ce deuxième accord est le fameux "gentlemen's agreement" évoqué publiquement par Mbappé et comprenait deux cas de figure : 

- Cas n° 1 : le joueur accepte de prolonger son contrat jusqu'au 30 juin 2025, ce qui permet au club de réaliser son transfert lors du mercato d'été 2024 sur la base d'une indemnité de transfert évaluée d'un commun accord à un minimum de 180 millions d'euros et, dans ce cas, le joueur perçoit une prime de fidélité ;

- Cas n° 2 : le joueur décide de ne pas prolonger son contrat jusqu'au 30 juin 2025, ce qui empêche le club de réaliser son transfert lors du mercato d'été 2024 et dans ce cas, le joueur accepte de revoir à la baisse ses conditions de rémunération de la saison 2023-2024.

Le PSG explique ainsi dans son courrier adressé à l'avocate du joueur qu'il lui a adressé un avenant consignant les modalités de l'accord telles que convenues dans le cas n° 1. « Mais après plusieurs relances, le 22 août 2023, vous m'avez répondu par mail : "Mon client m'informe qu'il souhaite évoquer ce sujet avec son Président". À cet instant, nous avons compris que vous n'étiez plus habilitée à discuter et que les accords passés resteraient oraux », écrit le PSG.

Le clan Mbappé reproche au PSG de ne pas avoir tenu sa promesse

Ces révélations permettent d'y voir un peu plus clair sur la vision de chaque partie. Le PSG estime être dans son bon droit car il a passé un accord oral en direct avec le joueur, quand le clan Mbappé estime que rien n'a été signé et que les salaires et les primes doivent donc lui être versés. Le clan Mbappé estime également que le PSG n'a de toute façon pas tenu tous ses engagements, notamment en fin de saison quand Mbappé a été envoyé plusieurs fois sur le banc en Ligue 1.

Sur ce point, le club répond qu'il s'agissait d'un choix purement sportif et indépendant de Luis Enrique. Luis Enrique et Luis Campos, que Mbappé a défendu publiquement récemment, étaient d'ailleurs présents le fameux 12 août lors du "gentlemen's agreement" passé entre Al-Khelaïfi et le joueur selon L'Equipe. Le quotidien sportif estime ainsi que les deux Luis pourraient avoir un rôle déterminant dans cette affaire par leurs témoignages.

Une affaire encore loin d'être terminée

La commission juridique de la LFP va donc étudier ce dossier hautement sensible et à l'enjeu économique historique pour elle ce mercredi. A l'issue de cette réunion, elle pourrait reconvoquer les deux parties pour une nouvelle réunion, mettre le dossier en délibéré et rendre sa décision plus tard ou alors statuer dès ce mercredi, ce qui semble toutefois peu probable. 

Le PSG risque une amende voire une interdiction de recrutement dans le pire des cas, mais l'affaire ne devrait pas s'arrêter là. Selon L'Equipe, elle devrait probablement se prolonger à l'UEFA, aux prud'hommes puis au pénal. « Les deux parties s'y attendent et s'y préparent », conclut le journal.


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