Michel Platini était l’invité du Club du dimanche sur BeIN Sports. Il s’est de nouveau exprimé sur le fair-play financier.
L’historique :
« C’est une demande de tous les clubs et de tous les investisseurs qui disaient « on ne peut plus payer et perdre autant d’argent donc faites une règle ». Cela a surtout été demandé par les clubs italiens (Milan AC et Inter) qui perdaient plus de 100M€ par an. C’était à la suite de l’investissement d’Abramovitch à Chelsea qui a amené beaucoup d’argent et il y a eu une montée de boucliers de tout le monde et notamment des clubs français pour dire « Faites des règles pour que Monsieur Abramovitch notamment ne puisse pas mettre autant d’argent et avoir les meilleurs joueurs du monde ». On a fait des réunions pendant un an et suite à ça, nous avons pris le fair-play financier : « on ne dépense pas plus d’argent que ce qu’on l’encaisse. »
La mise en place :
« On a donné quatre ans aux clubs pour se mettre en adéquation avec ces nouvelles règles et les premières sanctions sont tombées l’année dernière. Elles ont été acceptées par tout le monde vu que tout le monde reconnaît le FPF. On n’a quand même pas puni énormément les clubs, on ne les a pas suspendus et ils jouent. Ils ont eu des problèmes pour recruter ou de suivi de la masse salariale et j’ai décidé après la première année d’aménagement de faire une table ronde avec les principaux concernés pour savoir ce qui allait et ce qui n’allait pas. »
Le bilan de la réunion de lundi :
« Beaucoup de personnes ont parlé et la commission des licences des clubs, présidée par David Gill l’ancien directeur général de MU, a écouté. Au mois de mai, il y aura des propositions, ou pas, qui seront faites au sein du comité exécutif pour changer les règles. Ou aménager les règles. Je ne dis pas « changer » car le fair-play financier est une certitude, il durera toujours maintenant. »
Les dettes de certains clubs :
« C’est de la comptabilité, les dettes font partie de la vie et de la fiscalité de tout le monde. Vous avez des dettes, vous les remboursez et vous êtes en conformité avec la banque. Les clubs, c’est la même chose. Maintenant, je retourne la chose. Beaucoup d’investisseurs anglais et américains viennent et viendront dans le football pour investir dans des nouveaux clubs que s’il y a le FPF parce qu’ils ne peuvent pas systématiquement perdre de l’argent. Ils ne viendront que s’ils ont la possibilité d’en gagner donc c’est une porte ouverte à tous les investisseurs. »
Le PSG limité :
« Le PSG a eu le droit d’acheter un joueur à 60M€. Quel club en France peut acheter un joueur à 60M€ ? Personne. Est-ce que le FPF a empêché le PSG de battre Barcelone sans Ibrahimovic et Thiago Silva ? Dans les années qui viennent, le PSG aura de nouvelles recettes avec son stade et ses partenaires et il arrivera à concurrencer d’une certaine façon les autres clubs européens.
Pourquoi le Bayern Münich gagne 500M€ à Münich, une ville d’un million et quelques d’habitants alors que le PSG fait 250M€ à Paris ? Le PSG va grandir et va arriver à concurrencer les autres équipes au niveau financier, et donc au niveau sportif aussi. Il y avait des règles, ils les ont acceptées, car le PSG respecte le FPF, donc c’est formidable.
Le PSG n’était pas hors-la-loi car il n’a pas été suspendu mais il y avait des problèmes dans la façon de générer son argent. »
Des évolutions à attendre ?
« Pas de révolution en vue mais peut-être des aménagements car il y a des choses qui ont été entendues à la réunion la dernière fois et qui nous permettront de faire avancer certaines choses, ou pas. Ce sont des chambres indépendantes qui décident du fair-play financier, ce n’est pas le président. J’essaye de l’expliquer alors que je ne suis pas un grand économiste mais j’essaye de l’expliquer de façon simple. »
De futures réunions pour débattre ?
« Je pense qu’il n’y en aura plus mais les clubs ont le droit d’appeler et de se renseigner auprès des administrations de l’UEFA. Des changements en 2018 ? Je ne pense pas que cela soit vrai. Enfin, je ne sais pas mais je vous ai dit qu’il y aurait peut-être des propositions qui ont été retenues par la commission des licences au sein de l’UEFA et qui seront abordées au comité exécutif du mois de mai. C’est le comité exécutif qui peut changer les règlements. »
