Avant le barrage aller de Champions League entre Brest et le PSG, c'est un Luis Enrique méfiant et loin de sous-estimer l'équipe bretonne qui s'est présenté en conférence de presse ce lundi. Il a insisté sur la capacité du SB29 à déstabiliser une équipe avec très peu, sans nier pour autant le statut de favori de son équipe. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Au micro de PSG TV
Demain, vous jouez contre Brest pour une place en 8e de finale. Qu'avez-vous l'intention de montrer ?
« (Il répond en français) Je crois que c’est une compétition très différente. Nous devons penser à jouer comme d'habitude mais en même temps penser que ce sont deux matchs. Chaque fois qu’on a joué contre Brest, ça a été très compliqué. »
La semaine dernière, vous avez dit que jouer contre Brest en Ligue des Champions serait différent de jouer Brest en Ligue 1. Et comme vous venez de le dire, Brest n'est pas une équipe facile à jouer. À quel match vous attendez-vous de la part de Brest ?
« (Il répond en français) Brest se procure le plus (grand nombre) d'occasions contre nous. Ils sont très forts offensivement et défensivement. Ce sera difficile parce que ça l’a été à chaque fois que nous les avons affrontés. »
Et vous aurez également le soutien de vos supporters (900 attendus pour le déplacement à Guingamp)...
« (Il répond en français) Leur soutien ? Bien sûr, nous sommes très contents de les avoir. »
En conférence de presse
Depuis que vous êtes arrivé au Paris Saint-Germain, vous avez un effectif jeune. Vos joueurs progressent à votre contact. C'est le cas de Désiré Doué qui a beaucoup progressé récemment. A quel niveau le situez-vous ? Et quels sont les points encore à améliorer dans son jeu ?
« Je pense qu'au lieu de se focaliser sur la progression individuelle d'un seul joueur, il faut se concentrer sur la progression globale (de l’équipe) qui permet de répondre à toutes les situations du jeu, d'une manière plus générale. C'est pour cela que c'est un sport d'équipe. C'est le football. (Désiré) est un de ces joueurs mais il n’est pas le seul ; ils sont nombreux à connaître une très bonne évolution. »
Les confrontations contre Brest ces dernières années ont été très mouvementées, dans un sens comme dans l’autre. Comment l'expliquez-vous ? Est-ce un scénario / une physionomie de match que vous appréciez en tant que coach ?
« Ce sont des scénarios intéressants pour les spectateurs et les journalistes. Pour les entraîneurs, il y a une marge de progression. Chaque match que nous avons joué contre Brest a été difficile, déjà depuis la saison dernière, à domicile comme à l'extérieur, parce que quel que soit notre avantage (au score), ils sont capables de marquer deux buts en deux minutes. S'ils prennent l'avantage, c'est une équipe complexe, très bien préparée, bonne défensivement, bonne offensivement, qui recherche son attaque, qui crée des situations de deuxième ballon, qui centre beaucoup, qui pose des problèmes tout au long du match. Ce ne sera pas du tout un match facile contre Brest. »
Sentez-vous votre équipe à l'abri d'un excès de confiance ?
« Je ne sais pas ce qu’il se passera demain au niveau footballistique, mais je crois que nous sommes tous conscients de l'importance de cette compétition pour nous, de son attrait et de ce qu'elle représente pour notre club. Je suis certain qu’il n’y aura pas d’excès de confiance de notre part mais il est possible que Brest obtienne un bon résultat parce que la difficulté d'un barrage de la Ligue des champions réside dans le fait qu’il y ait deux matchs de 90 minutes. C’est un laps de temps si court qu’une équipe peut mériter bien davantage (de l’emporter) et ne pas y arriver, comme cela nous est déjà arrivé par le passé. Je le répète, il n’y aura aucun excès de confiance de notre côté. Nous savons à quel point il est difficile de jouer contre Brest et notre objectif est de tenter de gagner le match. »
Pensez-vous que l'efficacité, notamment celle de vos milieux de terrain, sera déterminante dans cette rencontre, en particulier sur les phases sans ballon ?
« En fin de compte, dans ce type de matchs et de barrages à élimination directe, pendant lesquels il faut être précis pendant 90 minutes, tous les détails seront importants. Il faudra être attentifs et commettre peu d'erreurs, être efficace dans la surface de réparation, la nôtre et celle de l'adversaire, et faire en sorte que le match ressemble à ce que l'on veut qu'il soit.
Je pense que c'est la bonne approche à avoir de notre côté. Mais contre Brest, nous avons toujours eu la sensation que nous pouvions marquer, mais qu’en face, ils pouvaient rapidement se procurer des occasions : ils centrent beaucoup, Ajorque maîtrise très bien le ballon, Castillo arrive dans ton dos et se procure de bonnes situations de tir. Bref, c'est une équipe très bien rodée et contre laquelle il est très difficile de défendre. Je trouve que nous pressons d'une manière que je qualifierais d'exceptionnelle, mais quand il faut presser une équipe qui sait aussi bien jouer court que jouer long, cela complique les choses. Ils t’obligent à écarter le jeu, à jouer dans la largeur. Cela n’est en rien facile. C'est pour ça que depuis la saison dernière, on peut mener à Brest 0-2 et se retrouver à 2-2. On peut passer du 0-1 à 1-1 à 1-2 à 2-2. C'est très facile pour Brest de nous mettre en danger, sans avoir à combiner. »
Il y a 10 jours vous aviez gagné 5 - 2 contre Brest, un score très large alors que le match avait été compliqué. Quelle en a été votre analyse et que doit changer l'équipe pour connaître moins de difficultés demain ?
« Je ne me souviens pas exactement, mais je crois que dans ce match, à la 81e ou à la 82e minute, nous étions encore à 2-2. Nous avons ensuite marqué trois buts et le résultat est un peu flatteur pour nous. Nous sommes conscients de la difficulté. Que pouvons-nous améliorer ? Nous pouvons améliorer notre organisation défensive qui sera vitale, je pense, dans cette confrontation face à Brest. Et nous pouvons toujours progresser dans tous les aspects du jeu. »
Vous avez souvent battu Brest dans vos confrontations sur le plan national. Cela ajoute-t-il de la pression d’être grand favori de ce duel ?
« Nous sommes conscients du fait que ce match éliminatoire est différent, parce que deux équipes françaises s’affrontent. C’est positif. Une équipe française se qualifiera. C’est évident, nous sommes favoris face à Brest, mais le football est rempli de surprises (sourire). L’équipe qui fait le meilleur match n’est pas toujours récompensée. Brest a des qualités et l’a montré en nous marquant des buts. Nous connaissons la difficulté d’un match éliminatoire de ce type. C’est une rencontre tellement importante que nous cherchons à atteindre notre meilleur niveau et à nous préparer au mieux pour nous qualifier. »
Achraf Hakimi est bien dans le groupe pour affronter Brest. Comment va-t-il depuis le match contre Monaco durant lequel il a été préservé ?
« Oui. (Il dit à la traduction qui l'accompagne qu’elle n’a pas besoin de travailler, en riant). »
L’entraîneur de Brest, Eric Roy, a vanté les mérites du PSG, qui jouerait selon lui mieux que le Real Madrid (qui a battu Brest 3-0 en Ligue des champions). Pensez-vous disposer d’une meilleure équipe que les Merengues ?
« Je ne sais pas comment répondre. Pas de réponse. »
Après le match contre Brest, vous aviez qualifié la prestation d’Ousmane Dembélé de “sucrée”. Pourriez-nous préciser ce que vous vouliez dire ?
« J’ai toujours été, je suis et je serai toujours un défenseur des joueurs qui ont la qualité technique d’Ousmane. Mais je crois que je préfère presque me concentrer sur le travail de ses coéquipiers qui lui ont donné le ballon sur ses buts : Nuno (Mendes), (Bradley) Barcola, Kvara (Khvitcha Kvaratskhelia), mais aussi Gonçalo (Ramos), Désiré (Doué), Kang-in (Lee)...
Ce qui nous a tous surpris chez Ousmane, c’est sa capacité à se déplacer, pour être présent au bon endroit au bon moment, réaliser le bon geste et terminer à une touche. Nous connaissons tous Ousmane et ses qualités énormes. Je crois que ses chiffres dépassent même ses propres espérances, mais c’est la beauté de faire partie d'une équipe dans laquelle vous coordonnez votre idée du jeu avec celle de vos coéquipiers. Nous avons tous connu Ousmane ailier, et maintenant, il peut démarrer ses actions depuis l’aile ou l’axe selon là où se situent les espaces. C’est positif. L’élément surprenant pour tout le monde, c’est sa capacité à se déplacer dans la surface. Si vous revoyez les buts qu’il a marqués la saison passée, vous voyez plutôt des buts marqués entre le latéral et le central, depuis l’aile, mais aussi certains dans l’axe. Il a cette capacité à se déplacer presque comme le fait un numéro 9. L’équipe en bénéficie, s’améliore et on en profite tous. »
Le PSG aborde une phase avec des matches éliminatoires en aller-retour. Qu’est-ce que cela change pour les grands clubs après cette nouvelle phase de ligue ?
« Je ne sais pas ce que cela change pour les autres équipes. Mais, pour nous, c’est évident : nous l’abordons comme s’il n’y avait pas d’autre match derrière. Le match de demain (mardi), nous voulons le gagner, démarrer concentrés et prêts à aller de l’avant de l’avant. Nous verrons ce q’il se passera la semaine prochaine. C’est la manière dont nous avons abordé chaque compétition. C’est le meilleur moyen de la valoriser et de l’affronter à 100%, sans penser qu’il y a d’autres matches et choses à venir. Nous serons à 100% demain. C’est le seul match important. »
C’est la première participation de Brest à la Ligue des champions, et vous affrontez peut faire figure de match bonus pour les Bretons. Est-ce un potentiel danger pour le PSG ?
« Sans aucun doute, sans aucun doute. Brest a été l'une des meilleures équipes du championnat la saison passée. Ils ont été récompensés puisqu’ils ont réussi à se qualifier en Ligue des champions. Non seulement ils ont participé, mais ils se sont qualifiés pour la suite de la compétition. C'est une équipe bien travaillée et qui a été performante en Ligue des champions. Elle peut rivaliser avec n'importe quelle équipe en Europe. elle l'a fait. Ils l'ont fait. Nous allons essayer de ne pas montrer leurs vertus, qui sont très nombreuses. C’est évident que notre objectif est clairement à l'opposé de celui de Brest. Mais il faut féliciter une équipe comme Brest, son entraîneur et ses joueurs pour le niveau qu'ils ont démontré jusque-là. »