Luis Enrique était en conférence de presse ce vendredi à la veille de Brest/PSG et a défendu son équipe face aux critiques concernant son niveau de jeu en Ligue 1. L'Espagnol a aussi encensé Warren Zaïre-Emery et Achraf Hakimi et donné des nouvelles de Fabian Ruiz et João Neves. Voici ses propos en intégralité, retranscrits par nos soins.
Marquinhos est de retour. A-t-il de bonnes chances de débuter demain et comment considérez-vous la concurrence avec Zabarnyi qui a joué mardi ?
« Bonjour à tous. Il faut attendre la séance d'entraînement du jour pour savoir qui seront les joueurs prêts pour le match de demain à Brest. On a récupéré lors du dernier match Marquinhos et Ousmane (Dembélé) et avant cela Désiré Doué. Ce sont des bonnes nouvelles et nous sommes contents. Si on doit parler de la concurrence, pour moi, c'est l'une des choses les plus importantes parce que c'est comme ça que je pense que nous pouvons améliorer notre performance individuellement et collectivement. »
Depuis le début de saison, vous dominez tous vos adversaires sur la scène européenne. Ça semble un peu plus compliqué en championnat. Est-ce que vous pensez qu'un adversaire comme Marseille, notamment, qui a pris la tête du championnat, peut vous empêcher d'avoir une quête du titre aussi simple que la saison dernière ?
« J'ai vu la même équipe en Ligue 1 qu'en Champions League »
« Vous faites toujours l'analyse en fonction des résultats. Et ça ne marche pas comme ça. J'ai vu la même équipe en Ligue 1 qu'en Champions League, avec la même identité. Différents joueurs, bien sûr, parce qu'on a dû changer de joueurs parce qu'on a eu beaucoup de blessures, mais la même identité. Et on a fait la même chose en championnat qu'en Champions League. On a juste eu des résultats différents. Mais en tant qu'entraîneur, je suis très tranquille et confiant parce que j'ai vu la même chose, les mêmes choses. »
Mais l'écart n'est pas le même. On peut être très devant en Champions League et... (Luis Enrique répond avant la fin de la question)
« Mais c'est ton travail d'analyser ça. D'analyser pourquoi ça marche ou ça ne marche pas selon toi. Je ne vais pas parler du problème de ce match. Je fais toujours la même analyse. On cherche de jouer de la même manière, mais il y a des circonstances différentes à chaque match. Ce n'est pas mon travail de parler de ça. Mais j'ai vu la même mentalité, la même identité en championnat qu'en Champions League. La même identité que l'année dernière quand on a tout gagné. Ah, vous êtes préoccupés parce qu'il y a une équipe qui a un point de plus ? Pas moi. Je ne suis pas préoccupé. »
Ce sont peut-être les autres qui se sont renforcés alors... Peut-être que la concurrence est plus forte que la saison dernière ?
« Je ne me préoccupe pas des autres »
« En tant qu'entraîneur du PSG, je ne me préoccupe pas des autres. Les autres, ok, bien sûr, ils sont là. Nous sommes prêts depuis le premier match. Avec certaines circonstances (en référence aux blessures du début de saison, ndlr), mais ce n'est pas une excuse. Nous n'utilisons pas les différentes circonstances qu'on a connues en début de saison comme une excuse. C'est comme ça. Il faut savoir gérer ça. Et je pense que c'est ce qu'on a fait. Et, je me répète, j'ai vu la même équipe en championnat qu'en Champions League, la même équipe. »
Avec justement cette même équipe, vous avez trois rendez-vous cruciaux en championnat en une semaine : Brest, Lorient et Nice. Est-ce que c'est important d'avoir des matches parfaits et de reprendre la première place de la Ligue 1, justement, pour faire taire ces quelques critiques ?
« Plus que récupérer la première place en Ligue 1, l'important est de gagner les matches. C'est notre préoccupation, chercher de gagner les deux matches à l'extérieur qu'on va jouer à Brest et à Lorient. Et après le match à domicile contre Nice. On va chercher de gagner tous les matches, mais c'est très difficile. On a de l'expérience. On connaît la difficulté de gagner à Brest, mais c'est notre objectif en tant qu'équipe. »
Vous avez utilisé beaucoup de joueurs au poste de numéro 9 depuis le début de la saison : Ramos, Mayulu, Doué, Dembélé revient. Qu'est-ce qu'un Doué apporte de différent d'un Dembélé, par exemple ? Et est-ce que cette notion de polyvalence, c'est quelque chose que vous voulez étirer à toutes les lignes ? On a vu Nuno Mendes rentrer quelques minutes latéral droit contre Strasbourg.
« Bien sûr, vous connaissez ma préférence d'avoir des joueurs qui peuvent jouer à différentes positions. Je pense que c'est toujours positif. Tu as donné beaucoup d'exemples. Et je pense qu'il y a des différences. Chaque numéro 9 a ses propres caractéristiques. Mais je pense que ce que nous cherchons chez un joueur qui évolue comme numéro 9 ou faux numéro 9, c'est de la continuité, de la capacité à dribbler, à passer des défenseurs, à marquer des buts, capacité défensive. Je pense que nous avons beaucoup de joueurs. Tu as parlé d'Ousmane, de Gonçalo, de Désiré, mais il y a aussi Kvara. Senny Mayulu, tu l'as dit. Mais aussi Barcola, Kang-in Lee. Il y a beaucoup de joueurs. Pendant les matches, les deux latéraux, Nuno et Hakimi, ils sont numéro 9. Cela dépend de chaque action. Je pense qu'avoir cette rotation et cette mobilité, c'est très important pour nous. Tout le monde le sait, parce que ce n'est pas un mystère. On est content d'avoir cette possibilité. »
Achraf Hakimi a été décisif lors des trois premières rencontres en Ligue des Champions. Et ces dernières semaines, il a pu porter le brassard, notamment en l'absence de Marquinhos, qui était blessé. Quel regard vous portez sur son début de saison et notamment sur son rôle de leader depuis la saison passée dans le vestiaire ?
« Hakimi est un joueur différent »
« Je pense que le statut d'Hakimi n'a pas changé lors des deux dernières années, surtout cette dernière année. C'est le même. Il est un des leaders du vestiaire. Cette saison, ses coéquipiers l'ont choisi comme deuxième capitaine. Ça indique son statut dans l'équipe. Si on parle de Hakimi joueur, c'est un joueur différent. Il a beaucoup de qualités, offensives et défensives. Il joue presque tous les matches. Il joue à 100% tous les matches. C'est une garantie. Je suis très content de l'avoir dans l'équipe. »

À l'image du match de mardi en Ligue des Champions, on a l'impression que dans les grands rendez-vous cette saison, vous êtes invincibles, même si c'est impossible dans le football. Comment vous faites justement pour faire en sorte que vos joueurs n'aient pas ce sentiment-là ?
« C'est ça le travail de l'entraîneur. Quand tout le monde est négatif, tu dois être positif pour chercher de combattre cette ambiance. Quand tout le monde est positif, tu dois rappeler à ton équipe et tes joueurs qu'à la 35e minute contre Leverkusen, il y avait 1-1, match nul, et on était à 10 contre 10. Chercher de trouver cet équilibre, c'est le mystère de l'entraîneur. Il faut toujours être à contre-courant. »
On voit Warren Zaïre-Emery revenir très en forme, monter en puissance. Comment est-ce que vous jugez son début de saison, son évolution ?
« Zaïre-Emery a été sensationnel lors des deux derniers matches »
« Je pense que Warren est à un très haut niveau depuis le début de l'année. C'est un joueur que nous aimons et que j'aime. Il commence la saison à son niveau, comme d'habitude. C'est normal pendant une carrière d'avoir des hauts et des bas. C'est normal. On est très content de voir Warren avec cette confiance. Je pense qu'il a été sensationnel lors des deux derniers matches qu'il a joués. »
On parle beaucoup de cette mentalité et de cette identité du PSG. Comment est-ce possible de garder cette mentalité, même avec des blessures et des calendriers chargés ?
« Je ne sais pas. Ça dépend des joueurs, ça dépend de leur mentalité. Et quand tu as cette qualité, cette ambiance dans l'équipe... parce que ce n'est pas un métier, ce n'est pas un travail, c'est la manière dont tu veux voir ta vie. Je pense que c'est très important de s'amuser et quand tu fais ce métier, c'est important de profiter de ça. Et je pense que c'est l'une des choses les plus importantes pour nous, de profiter de ce moment et de cette saison. C'est l'un des objectifs. »
Il y a quelque chose de frappant avec votre équipe. Lorsqu'elle est menée, elle trouve toujours les ressources pour se remettre dedans, elle ne panique pas. Ce n'était pas forcément le cas les années précédentes, en tout cas lorsque vous n'étiez pas là. Est-ce que finalement, ce n'est pas l'une de vos plus grandes réussites depuis votre arrivée au PSG ?
« C'est très facile de dire ça pour moi. Je ne sais pas, réellement. Je dois dire que quand tu cherches des joueurs, c'est la première chose que tu cherches de transmettre à tes joueurs. Et après ça, c'est très important cette mentalité, j'en parle tous les jours. Mais cette mentalité n'a rien à voir avec moi. C'est plus leur caractère, leur manière d'affronter ça comme équipe, tous ensemble. Et je pense que tu peux dire beaucoup de choses,
mais si les joueurs n'ont pas ce caractère, cette ambition, c'est impossible de transmettre. C'est ça leur condition, c'est ça leur caractère. Je suis très content de voir ça. »
Je voulais revenir sur Achraf Hakimi, que les joueurs ont désigné comme second capitaine. Il est exceptionnel, il monte de plus en plus. Sincèrement, vous pensez qu'il mérite de gagner le Ballon d'Or africain ?
« Hakimi est le meilleur latéral droit au monde, c'est pour ça que nous ne recrutons pas un latéral droit »
« Pour être honnête et répondre, je dois savoir le niveau des autres joueurs et leurs compétences. Mais c'est sans aucun doute le meilleur latéral droit au monde, pour moi. Et c'est pour ça que nous ne signons pas un latéral droit, parce qu'il joue toujours, presque tous les matches. Quand il ne joue pas, on a des options très valides. Et si tu prends un latéral droit, parce que tout le monde dit qu'il faut en latéral droit, tu dois "gastar". Comment on dit en français ? Tu dois payer. Tu dois payer beaucoup d'argent pour ramener un latéral droit, qui va être remplaçant, qui va jouer trois matches et qui sera démotivé parce qu'il ne sera pas meilleur qu'Hakimi. Nous cherchons de voir les choses de manière différente et de profiter de ce joueur, mais en même temps d'avoir des possibilités, dans l'académie, dans l'équipe, pour surmonter ça. Je pense que c'est la meilleure des manières pour être performant pendant toute la saison. »
Avez-vous des nouvelles concernant les états de santé de Fabian Ruiz et de João Neves ?
« Je pense qu'ils sont très bien, mais il faut attendre la séance d'entraînement de ce soir. Mais ils sont plus près que loin de l'équipe. Je serais très content d'avoir toute l'équipe. Ce serait une très bonne nouvelle. J'attends avec impatience ce moment. »