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Son départ, Al-Khelaïfi, l'émir, Messi, Ethan, tout ce que Mbappé a dit sur le PSG dans son interview à Clique

Publié le lundi 9 décembre 2024 à 11:09 par Jean Chemarin
Kylian Mbappé s'est confié environ une heure à Mouloud Achour, sur Clique, l'émission de Canal+, et a parlé plus d'une vingtaine de minutes du PSG, abordant plusieurs thématiques, sans faire de grandes révélations. Nous avons retranscrit l'intégralité de ses propos liés au PSG.
Kylian Mbappé s'est confié environ une heure à Mouloud Achour, sur Clique, l'émission de Canal+, et a parlé plus d'une vingtaine de minutes du PSG, abordant plusieurs thématiques, sans faire de grandes révélations. Nous avons retranscrit l'intégralité de ses propos liés au PSG.

Muet depuis son départ du PSG et son transfert au Real Madrid, Kylian Mbappé s'est longuement confié à Mouloud Achour dans un entretien qui a été diffusé dimanche sur Canal+ en clair et qui est depuis disponible sur myCanal en replay. L'interview dure 53 minutes et le PSG est abordé à partir de la 24e minute. 

Kylian Mbappé n'évoque pas son litige en cours avec le club, à qui il réclame 55 millions d'euros d'impayés, et ne fait pas de grandes révélations. Il insiste toutefois sur le fait qu'il ait très mal vécu que sa situation personnelle influe sur la carrière de son petit frère Ethan, et évoque aussi ses relations avec l'émir du Qatar et Lionel Messi, très bonnes selon lui.

Le meilleur buteur de l'histoire du PSG reconnaît également qu'il aurait pu être plus expressif avec les supporters et qu'il a pu « tout confondre » sur sa dernière année au PSG, en allusion avec ses tensions avec Nasser Al-Khelaïfi au sujet de sa prolongation. Un Nasser Al-Khelaïfi dont Mbappé parle très peu dans l'interview d'ailleurs.

Derrière la télé, il y a tous les fans du PSG, à qui l'au revoir n'a pas été le plus cordial du monde. Qu'est-ce que tu as à leur dire ?

« Peut-être l'erreur que j'ai faite à la fin, c'est que j'ai tout confondu »

« Ah le PSG... Je pense que le club a énormément compté pour moi. J'ai fait sept années, j'ai profité des sept années, mais c'est un endroit où c'est intense, dans le bien comme dans le pas bien. Quand c'est bien, c'est super intense. Quand ce n'est pas bien, c'est super intense aussi. Mais j'ai passé sept années extraordinaires, peu importe ce qu'il s'est passé à la fin et qui est autre chose. Mais peut-être l'erreur que j'ai faite à la fin, ou peut-être la dernière année, c'est que j'ai tout confondu, mais les gens n'étaient pas concernés. Les gens m'aimaient beaucoup au Parc des Princes. J'ai été acclamé de mon premier jour à mon dernier jour. Au Campus, j'ai été aimé du premier jour au dernier jour. Toujours maintenant, ils m'écrivent encore. »

Quelles sont toutes les choses que tu as confondues ?

« Avec les supporters, c'est vrai que j'aurais pu être plus expressif »

« Tu sais, j'avais des conflits avec des gens, mais des conflits qui étaient naturels parce que je défendais mes droits. Je défendais mes droits d'homme, de joueur, mais en fait ça ne représentait pas le club. Le club, il m'a donné du premier jour au dernier jour. Et les supporters, ils m'ont donné du premier jour au dernier jour. Les joueurs m'ont donné du premier jour au dernier jour. Et moi dans cette posture, c'est plus facile maintenant à tête reposée, mais quand tu es dedans... Mais moi je n'ai jamais tout mélangé, avec les joueurs et les gens au Campus, avec les gens du staff, parce que je connaissais la situation. Mais avec les supporters, c'est vrai que j'aurais pu être plus expressif. Parfois quand j'ai eu des réactions, au final tu mets le club porte-à-faux, tu mets les supporters en porte-à-faux, mais eux ne savent pas tout ce qu'il se passe. Donc eux, ils le prennent pour eux. Ils se disent "wai Kylian, il s'en fout, il n'en a rien à foutre". Je suis sûr qu'il y en a qui se disent "lui il n'a jamais aimé le PSG, c'était genre un passe-temps avant qu'il aille à Madrid". Moi j'ai kiffé chaque match du PSG, je regarde tout chaque match du PSG. D'ailleurs, il y a des gens dans mon entourage qui ne comprennent pas quand je regarde les matches ici. Ils me disent "oh tu regardes tous les matches". Mais ils ne peuvent pas comprendre. J'ai joué là-bas, j'ai fait sept ans, je connais chaque brin d'herbe du Parc. Tu me montres ta place au Parc, je sais où tu es, je sais te situer. Je connais par coeur le club. Quand ils perdent, là ça ne se passe pas très bien, je sais très bien dans quel état d'esprit ils sont les joueurs, comment c'est difficile. Tout le monde va chercher la moindre petite bête pour leur taper dessus avec cette obsession de la Champions League, cette obsession de toujours trouver une petite bête parce qu'il faut parler du PSG, parce que c'est LE club qui fait vendre. Tu vois, il y a ce côté un peu aussi "pas seul contre tous" parce que c'est injuste car les gens étaient bien contents quand on allait en France. Les gens te sifflaient parce que cela fait partie du jeu, mais ils respectaient. Mais il y a quand même ce côté "on cherche la petite bête" parce que c'est le PSG qui donne à manger. Tu vois, dans les médias, dans les... C'est le PSG qui te fait manger. Ils étaient bien contents quand nous on était là avec toutes les stars. Ils étaient bien contents de trouver la petite bête. "Ah, là il n'a pas fait la passe", "Ah ils ne s'entendent pas", "Ah mais si, ah mais non". Et ça, ça donne à manger à tout le monde. Après, tu ne peux pas en vouloir à quelqu'un, c'est le business, c'est le monde qui fonctionne comme ça, mais c'est pour ça que moi j'ai toujours gardé cette attache avec le PSG. Je parle avec les joueurs, j'ai des amis proches dans l'équipe, même les gens du staff, les kinés. Ils m'écrivent, je leur écris. Donc c'est une relation qui ne se coupe pas comme ça. »

Le président du PSG t'a récemment souhaité bonne chance, une bonne continuation. Comme tu le prends ? Est-ce que les rapports s'apaisent ? C'est aussi quelqu'un qui a dit, quand tu es arrivé, que même pour un milliard il ne te laisserait pas partir.

« (Sourire) C'est ce qu'il a fait, il ne m'a jamais laissé partir, je suis parti tout seul. Mais je leur souhaite le meilleur moi au PSG. »

Tu penses qu'ils ont une chance de gagner la Champions League un jour ?

« (Il réfléchit) Bah pour l'instant je n'espère pas parce que moi je veux la gagner avec Madrid, il n'y a pas deux coupes (rires). Mais après dans le futur, je pense que... j'espère qu'un jour ils gagneront parce que les supporters et les gens qui souffrent au quotidien là-bas, ils méritent un peu de bonheur quand même. Mais pas maintenant, parce que moi je dois gagner un peu (rires). »

Est-ce qu'il y a des moments, quand tu as eu des passages difficiles au Real, où tu t'es dit que tu aurais peut-être dû rester au PSG ?

« J'ai donné à manger, j'ai fait rêver, j'ai battu des records »

« Non, non, non, non. Tu es au panthéon du football. Va réussir avec les meilleurs. C'est ça. Cela a toujours été ma devise. Va être le meilleur avec les meilleurs. C'est ça. Mon histoire à Paris, je l'ai écrite. Après, elle est parfaite ou pas... Rien n'est parfait. Je pense avoir fait beaucoup de choses. Des choses bien, des choses pas bien. Mais j'ai donné à manger, j'ai fait rêver, j'ai battu des records, j'ai gagné des titres, j'ai donné des émotions. Maintenant, c'est l'étape d'après. C'est le meilleur club du monde. Il n'y a rien au-dessus (du Real). »

Il y a eu ce dîner ave l'émir du Qatar et on avait l'impression que c'était un dîner pour te faire rester.

« Pas vrai. Je me rappelle, j'arrive, je suis dans la voiture, et il y a une info qui sort, que son altesse l'émir va faire une offre irrefusable pour Kylian... J'avais déjà eu des offres irrefusables avant d'arriver (au dîner), je les avais déjà refusées. Et je me rappelle, quand j'arrive je dis bonjour à son altesse et au président, et il me parle dans l'oreille et il me dit "tu vois, ils regardent tous et ils pensent que je vais te faire une offre, mais tu as décidé de partir et je le respecte et merci pour tout ce que tu as fait pour nous". Et je suis parti et ensuite à table, son altesse m'appelle, on était tous en train de parler avec le président, à la bonne franquette alors que ce sont des gens que je n'aurais jamais pensé croiser dans ma vie, et son altesse l'émir me dit "merci pour tout, tu veux réaliser ton rêve, aller au Real Madrid, merci pour tout ce que tu as fait pour nous. En plus tu as prolongé pour la Coupe du monde qui était chez nous au Qatar, on ne te remercieras jamais assez et si tu as besoin de quoi que ce soit, moi je suis là pour toi". Cela m'a touché parce que j'étais dans une situation très compliquée et d'avoir le soutien du boss... Moi je lui ai dit "écoute, tu n'auras aucun problème jusqu'à la fin de saison, moi je vais essayer d'accompagner l'équipe au maximum et après je vais partir". »

Donc à t'entendre, on est quand même sur la voie de l'apaisement ?

« J'ai toujours eu des relations extraordinaires avec l'émir »

« Non, parce que mes relations avec l'altesse l'émir ont toujours été au top, même quand j'étais au PSG. Elles ont toujours été au top avec lui, il n'y a jamais eu quelconque problème. C'est pour ça que quand les gens disent "c'est Kylian contre le Qatar". Non, je n'ai jamais été contre, j'ai toujours eu des relations extraordinaires avec l'émir. »

C'était quoi le jour d'après au PSG avec Messi quand il avait la Coupe du monde et pas toi ?

« (Rires). En vrai ? C'est parce que c'est Messi, tu respectes, c'est une légende vivante. Mais j'avais la rage de fou malade le premier jour (rires). Mais ce qui est bien, c'est que le premier jour quand on est rentré, on a cassé cette glace parce que tu sais, tu appréhendes un peu. On s'est livré une bataille (au Qatar) que tout le monde a vu, et après on se retrouve dans la même équipe. Et le premier truc, ça a été de rigoler tous les deux et il m'a dit "c'est bon, tu as déjà gagné une fois, il faut me laisser gagner moi aussi". Moi j'avais déjà gagné tu vois. Et après on s'est remémoré des souvenirs ensemble de la finale, parce que c'est bien d'avoir le gars d'en face, savoir ce qu'il pense, et on a rigolé et au final on a fait une deuxième partie de saison où on s'est super bien entendu. Je pense que cette finale (de Coupe du monde) nous a encore plus raprochés finalement. »

Qu'est-ce que tu as appris de lui ?

« J'avais beau être Kylian, lui c'est Messi »

« Tout. Il fait tout bien. Tu apprends tout d'un gars comme ça. Je pense que j'ai plus appris à l'entraînement qu'en match. Parce qu'à l'entraînement, tu es beaucoup plus relâché et le gars fait tout bien. Et en plus tu sais, moi je n'ai pas de filtre, je n'ai pas de gêne. Quand j'ai besoin d'apprendre un truc, j'allais le voir et lui dire "pourquoi tu fais ça ?". Moi je n'ai pas de gêne, je m'en fous, je veux apprendre. Moi aussi je veux gagner ces trucs-là (il pointe le doigt vers le ciel). Donc tu vois, je n'avais pas de problème à avoir une intéraction avec lui. Et donc on a créé cette relation où il voyait que j'avais beaucoup de respect pour lui. J'avais beau être Kylian, lui c'est Messi. »

Il y a des gens qui peuvent faire payer à ton frère Ethan des choses qui te concernent toi ?

« Si Ethan m'avait dit que ça lui pesait vraiment, j'aurais abandonné mon rêve de Madrid et je serais resté pour lui »

« Oui, cela s'est passé. Je pense que c'est la chose qui m'a le plus affecté. Tu ne penses pas l'avoir mérité, mais au final c'est ta carrière, ça des bons côtés et des mauvais côtés, mais lui il n'avait rien demandé. Lui, son Real Madrid à lui c'était le PSG. Son rêve de gosse, c'était le PSG. Et entre guillemets, indirectement, c'est moi qui lui ait enlevé ça. Tu vois. Ce n'est pas moi, mais je l'ai ressenti comme ça. Je m'excusais tout le temps auprès de lui. Il me disait "non, non, ce qu'ils t'ont fait, moi je veux pas rester". A un moment je lui ai dit "si vraiment ça te pèse, je prolonge encore et on reste ici". Il m'a dit "non jamais de la vie, je ne veux pas rester ici, ce qu'ils t'ont fait, ce qu'ils mont fait, ce n'est pas normal". S'il m'avait dit que ça lui pesait vraiment, j'aurais abandonné mon rêve de Madrid et je serais resté pour lui.  Tu as un petit frère ? (Moulou Achour réponds oui). Tu aurais fait pareil ? (Mouloud Achour répond oui). Ce sont des trucs... Tu sais, je pouvais rester dans le politiquement correct, mais Ethan, tu n'y touches pas. C'est Ethan, ça ne se touche pas. A quoi ça sert d'être le plus grand, si tu tues la carrière de ton propre frère ? »


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