Le PSG n'a pu faire mieux que 2-2 dans une rencontre de Ligue des Champions marquée par un énorme déchet technique. Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Trapp : Le portier allemand a fait un match qu'il est bien difficile de juger vu qu'il n'a été que très peu sollicité au final. Soit c'était hors-cadre (tête de Silva en 1e période), soit intouchable (2e but des visiteurs), soit tout simplement sur lui (quelques frappes). On peut éventuellement lui reprocher d'avoir perdu son duel face à De Bruyne sur l'ouverture du score mais le Belge avait une place folle pour l'ajuster. Dans les airs et au pied, il a en revanche assuré.
Aurier : En début de match, il se signale tout d'abord par sa volonté offensive et évolue très haut, ce qui le place parfois en retard défensivement sur son aile quand Paris se fait contrer. Il est ainsi trop loin de David Silva sur la tête de ce dernier tandis qu'il peine à se montrer réellement intéressant offensivement, ses centres étant trop imprécis. Après la pause, il semble reparti sur des bons rails et son animation du couloir devient alors plus intéressante tandis qu'il monte en puissance défensivement. Las, il rechute vers la 70ème, possiblement épuisé, et est responsable sur l'égalisation avec un centre qu'il repousse mal dans une position axiale. Remplacé par Van der Wiel qui n'a pas eu le temps de rentrer dans son match.
Thiago Silva : D'entrée, il a tenté de jouer simple dans la relance tout en s'imposant comme un vrai patron défensif, ce qu'il a fait pendant la majeure partie du match. En seconde période, il monte encore de niveau et se montre d'une justesse défensive incroyable dans la plupart de ses interventions. Sur l'égalisation, il est des plus malheureux avec deux contres successifs qui permettent à Fernandinho de marquer. Globalement, on ne peut rien lui reprocher, et c'est déjà beaucoup côté parisien.
David Luiz : Il commence son match par une faute stupide qui lui vaut un avertissement et offre un superbe coup-franc mais il se rattrape quand même de cette erreur en obtenant un penalty de façon intelligente. Cela lance alors la meilleure partie de son match avec de la présence défensive et une participation offensive bienvenue mais il rechute lourdement sur l'action du premier but où sa cascade ridicule l'accable. A partir de là, il va de nouveau souffrir de façon très régulière, tant dans ses gestes défensifs que dans ses relances, avec un déchet non négligeable. Il faut malgré tout noter une grosse intervention à la 75e minute devant Agüero, plus quelques autres bonnes choses, mais le bilan est forcément négatif.
Maxwell : Il commence très prudemment le match puisqu'il faut attendre près de 20 minutes pour voir ce qui ressemble réellement à une montée sur son côté gauche. Complètement absent sur le but où ses jambes de trentenaire ne lui permettent pas de revenir à temps, il est très discret jusqu'à la pause quand le jeu se concentre dans la moitié de terrain adverse mais assure au moins défensivement, certes pas trop gêné par le transparent Navas. Après la pause, il s'avère être un énorme danger dès qu'il monte mais cette excellente période ne va pas s'étendre plus loin que la 70ème minute et il finit de façon bien faiblarde encore, pas très tranchant offensivement et un peu gentil sur le centre de l'égalisation. En revanche, il a souvent été propre dans ses couvertures défensives. Il signe donc un match sans réelles erreurs mais avec un apport concentré dans les 20 premières minutes de la seconde période.
Thiago Motta : Encore une fois privé de Verratti, il n'a pas eu son influence habituelle sur le jeu du PSG et a tenté de jouer légèrement différemment. Ainsi, on l'a souvent essayé de jouer rapidement vers l'avant mais il a eu dans ses tentatives un peu plus de déchet que ce qu'il propose habituellement. En revanche, dès que ses passes ont fonctionné, elles se sont montrées redoutables pour la défense adverse, à l'image du caviar qu'il offre à Ibra en milieu de première période. Défensivement, il ne s'est pas caché comme on peut parfois lui reprocher et aura couvert une distance non négligeable pour compenser. Globalement, cela fait malgré tout très juste pour un joueur censé être l'ADN du jeu du PSG, trop absent des débats.
Rabiot : Bien que milieu relayeur droit, le jeune milieu de terrain s'est positionné de façon très axiale et a souvent tenté d'organiser dans un rôle à la Verratti, mais sans avoir la même entente avec Motta (33 passes entre les deux, deux fois moins que la moyenne habituelle des deux Italiens). Forcément, en étant aussi régulièrement sur son mauvais pied, il a eu des difficultés dans cet exercice et a rendu un nombre très important de ballons qui ont provoqué les fameux contres de City. Sachant qu'il n'était guère plus tranchant à la récupération, sa première période aura donc été des plus compliquées. Après la pause, on le voit peut-être moins mais il paraît plus juste et parvient à marquer un but très important qui réhausse forcément la qualité de son match. Comme d'autres, il disparaît en revanche complètement après la 70ème minute et sort peu après. Remplacé par Lucas, volontaire mais qui n'a jamais réussi à se mettre réellement dans le sens du jeu.
Matuidi : En début de match, il se signale par ses fameuses percées axiales et frôle l'ouverture du score de peu. A cet instant, il arrive encore à sortir quelques passes verticales qui font passer ses lacunes à la construction du jeu en général mais cela tourne vite au cauchemar et il est à la base de l'ouverture du score avec sa passe à contretemps dans le dos de Rabiot. Invisible à la récupération malgré ses fameuses courses dans le vide, il se signale aussi juste avant la pause en étant encore fautif techniquement sur un centre facile qui aurait dû offrir le but du 2-1. En seconde période, après avoir reçu un carton stupide et largement évitable, la gazelle va continuer à galoper dans la plaine du Parc des Princes avec toujours aussi peu de lucidité, un déchet technique à peine moins important et un impact à la récupération qui se rapproche de plus en plus de la légende urbaine. « Fais briller le jeu » dit la campagne de pub dont il est l'égérie, qu'il le comprenne serait déjà un bon début.
Ibrahimovic : Un but tout en malice ne peut sauver la prestation pour le moins bipolaire de l'avant-centre suédois. Un penalty arrêté, un face à face manqué, un poteau et plusieurs occasions de la tête que Joe Hart a sauvées sans forcément briller font que son bilan devant le but est indigne d'un joueur qui se revendique comme faisant partie de l'élite mondiale. En position avancée, Ibra aura donc tout raté ; ce fut bien moins le cas lorsqu'il a décroché où sa qualité de passe et sa vision du jeu ont souvent permis à un PSG, dépassé au milieu, de jouer plus haut dans le camp adverse et d'initier des actions. S'il a été statistiquement décisif, il n'a pas eu le rendement d'un joueur capable d'emmener son équipe aux sommets en Ligue des Champions.
Cavani : Égal à lui-même tant par sa faiblesse technique que par sa capacité à s'époumoner pour les autres sans rechigner, l'Uruguayen n'a pu sauver son match en étant décisif et n'a globalement que trop peu pesé offensivement, même s'il aurait pu être décisif dès le début du match avec sa bonne passe pour Matuidi ou sur sa tête repoussée qui mène au but de Rabiot. Des appels venant de sa prison dorée qu'est le couloir gauche aux replis défensifs récurrents, le Matador n'a eu pratiquement aucune opportunité de se mettre en valeur, son ciseau raté de près après le poteau d'Ibra apparaissant comme sa seule réelle occasion. Un match quelconque en soi mais bien insuffisant à ce niveau de compétition, d'autant plus que, par ses dernières sorties, Lucas n'avait pas démérité en tant que locataire du côté gauche du trident d'attaque.
Di Maria : Au mieux brouillon, au pire calamiteux, celui qui était annoncé comme le facteur X du PSG en Ligue des Champions ne s'est pas montré à la hauteur de son statut, en multipliant les pertes de balle sans parvenir à faire la différence, et ce malgré un début de match qui semblait pourtant très prometteur. On peut d'ailleurs se demander où il était passé pendant une bonne partie de la première période, toutefois bien conclue avec ce décalage subtil pour Matuidi dans la surface. Par la suite, sans ouverture géniale ni frappe lumineuse, le manque patent de tranchant et de folie du numéro 11 parisien a cruellement fait défaut face à une défense pourtant fébrile. Passé au travers, Di Maria aura fort à faire, mardi prochain, alors qu'il devrait a priori évoluer au même poste que celui auquel il a terminé ce match, à savoir au milieu de terrain, afin de compenser les absences parisiennes dans ce secteur de jeu.
NB : Commentaires co-écrits avec @Max2c