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Aurier : « Sur le terrain, il n’y a plus de nom, c’est la rage et puis c’est tout »

Publié le mardi 13 octobre 2015 à 22:35 par Philippe Goguet
Serge Aurier a accordé un très long entretien à France Bleu et, après une première partie centrée sur lui, il a abordé le PSG de façon plus collective et notamment le choc à venir contre le Real Madrid.

Serge Aurier était l’invité de « Tribune 100% Ducrocq » sur France Bleu 107.1 et le latéral droit du PSG a très longuement répondu aux questions de l’ancien milieu du PSG et du journaliste Bruno Salomon. Durant près d’une demi-heure, il a évoqué son cas personnel puis celui du PSG en général, sans se cacher.

La préparation, le physique et la Ligue 1 déjà écrasée :

« Ce qui fait la qualité de ce groupe, c’est qu’il y a beaucoup de mecs professionnels. »

 

Après une première partie centrée sur le joueur, la seconde partie de l’émission développe plus l’aspect collectif et cela commence notamment par une question de Pierre Ducrocq sur la volonté du PSG de tout de suite écraser la Ligue 1 et Aurier confirme : « Cela s’est vu dès les matches de préparation aux USA, déjà. Il y a des joueurs qui sont arrivés en retard mais qui étaient déjà prêts. On a fait des matches avec des joueurs qui entraient ou qui débutaient et, nous qui étions là depuis quelques temps, on sentait tout de suite qu’il n’y avait pas de différence. Tout de suite, cela te marque car les mecs reviennent de vacances mais sont déjà prêts. Ce qui fait la qualité de ce groupe, c’est qu’il y a beaucoup de mecs professionnels. Même quand on est en vacances, il y en a qui sont en famille, qui s’amusent mais ils sont conscients que la reprise est bientôt et qu’il faut quand même rester professionnels. Quand tu vois comment tout le monde est revenu, c’est impressionnant. Entre nous, on a cru que cela allait être difficile de remettre la machine en route mais quand on a vu les matches amicaux, et contre qui on a joué… Des équipes comme Chelsea, Manchester, Benfica ou Fiorentina, on était au-dessus physiquement et cela se voyait. »

« On sait qu’on va perdre des points à l’extérieur ou même à domicile mais quand tu en perds alors que tu as déjà trop de points d’avance sur tes concurrents, ce n’est pas trop grave. »

Pour justifier cette forme précoce, Pierre Ducrocq évoque alors un éventuel manque de travail foncier que le PSG pourrait payer plus tard mais Aurier répond tranquillement : « Tout le monde est conscient qu’on a beaucoup travaillé depuis le début. Il y a des joueurs qui ne se sont pratiquement pas arrêtés depuis le début et il faudra gérer au bout d’un moment. Pour l’instant, tant qu’on est tous bien et en forme, c’est le moment de prendre des points. L’année dernière, on a commencé à faire douter tout le monde dans la dernière ligne droite où on était vraiment costauds, on prenait directement les matches au sérieux et on voyait le résultat au bout de 15/20 minutes. Si on peut le faire maintenant et après souffler un petit peu… On sait qu’on va perdre des points à l’extérieur ou même à domicile mais quand tu en perds alors que tu as déjà trop de points d’avance sur tes concurrents, ce n’est pas trop grave. »

Le thème de la L1 est ensuite abordée, le PSG ayant déjà fait un large écart sur ses concurrents et le latéral se livre sur le championnat : « Cette année, il y aura des surprises en championnat, je ne pense pas qu’il n’y aura que des gros en haut. Il y a des très bonnes équipes comme Caen ou Reims qui ont des effectifs qui se connaissent bien. Il n’y a pas eu beaucoup de changements. Les mecs se connaissent et bossent ensemble depuis très longtemps, les résultats qu’ils font sont normaux. Après, les équipes comme Saint-Etienne ou Lyon seront toujours là et vont retrouver leurs forces, l’OM aussi. Mais cela va être difficile. L’OM part de loin mais ils ont montré un bon  visage contre nous et j’espère qu’ils ne vont pas s’arrêter là. Quand c’est PSG/OM, tout le monde a envie de gagner mais la difficulté c’est de rencontrer des équipes moins fortes que nous et qui ont faim. »

Ses débuts en Ligue des Champions et PSG/Real Madrid :

Après la Ligue 1, c’est la Ligue des Champions qui est abordée, le joueur ayant fait ses premiers pas dans la compétition contre Donetsk, entendant pour la première fois la petite musique: « Sincèrement, j’étais tellement concentré dans ce que je devais faire que ce sont des choses que j’ai constatées après. Sur le coup, je n’y ai pas pensé. C’est ensuite, à la maison, quand j’ai discuté avec mes proches après et qu’ils m’ont demandé… Sinon, c’est passé et je n’ai même pas fait gaffe mais cela m’a fait plaisir de me voir sur le terrain. En plus, c’était un match qu’il fallait vraiment gagner, faire un résultat. C’était un match à enjeu et j’étais content d’être sur le terrain. »

« Le Real, on sait qu’il y a des joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment mais personne n’est plus fort que le collectif. »

Logiquement, l’entretien enchaîne avec une question sur PSG/Real Madrid et l’Ivoirien donne son avis sur la rencontre : « Dans les matches comme ça, il n’y a pas besoin de se motiver, tout le monde sera à 150 ou 200%. Après, le Real, on sait qu’il y a des joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment mais personne n’est plus fort que le collectif. Si on garde ce qu’on fait de bien en ce moment et qu’on corrige nos petites erreurs, comme par exemple la mi-temps à Nantes ou notre mi-temps contre l’OM, on peut vraiment aller très très loin dans cette compétition. Après, peut-être qu’on ne gagnera pas ce match-là et qu’on gagnera à Bernabeu. Le plus important c’est de se qualifier, de finir premier si on peut mais surtout de se qualifier pour le tour suivant. Après, on s’en fout un peu de contre qui on joue. L’objectif c’est d’être performant et d’avancer tous ensemble. Notre objectif c’est de faire quelque chose de grand en Ligue des Champions. »

Son duel face à Ronaldo qui ne bousculera pas ses habitudes :

Face au Real Madrid, Aurier va se retrouver face à Cristiano Ronaldo dans son couloir et la question d’une éventuelle préparation différente est évoquée, notamment avec plus de vidéos : « Non, je ne suis pas trop fan de vidéos. Regardez les adversaires avant le match…  Certains aiment mais, pour moi, ce n’est pas utile. Si tu étudies et anticipes que le mec va à l’intérieur et qu’il part sur le côté, c’est différent… Pour l’instant, je préfère me concentrer comme d’habitude. C’est un match de prestige que tout le monde attend mais il ne faut pas changer ses habitudes. Si t’as l’habitude de dormir à minuit ou 1h30 et que t’es bon le lendemain, il faut garder cette habitude. Ce n’est pas parce que tu joues contre le Real et que tu vas dormir à 20h que cela va changer quelque chose. »

« Si c’est lui dans mon couloir, cela va être un bon duel mais je ne me prends pas la tête à me dire qu’il faut que je fasse ci ou ça parce que c’est Cristiano. Sur le terrain, il n’y a plus de nom, c’est la rage et puis c’est tout. »

Aurier ne frémirait donc pas face à Ronaldo : « Non. J’ai mon caractère. Je ne suis jamais impressionné, c’est mon truc. En fait, je ne capte pas sur le coup que je suis sur un truc de fou. C’est après, quand je me suis chez moi, que je me dis "Ah oui, tu as joué contre lui, tu as fait cette compétition-là." C’était pareil pour la Champions League quand j’ai joué mon premier match, j’étais tranquille. C’est quand je suis rentré à la maison que je me suis dit "Ah, enfin". Beaucoup de trucs sont revenus ensuite mais sur le coup, je ne calcule pas. C’est vrai que c’est un joueur exceptionnel, c’est le meilleur au monde avec Messi mais je ne m’arrête pas là-dessus. Sur un match, tout peut se faire. Si c’est lui dans mon couloir, cela va être un bon duel mais je ne me prends pas la tête à me dire qu’il faut que je fasse ci ou ça parce que c’est Cristiano. Sur le terrain, il n’y a plus de nom, c’est la rage et puis c’est tout. »

Les autres gros adversaires européens et le public du Parc des Princes :

« C’est bien pour nous de savoir qu’une grosse équipe comme le Real Madrid nous craint. »

Ducrocq le lance ensuite sur une comparaison entre le Barça, beaucoup croisé l’an passé, et le Real Madrid : « Aujourd’hui, le Real, le Barça et le Bayern sont vraiment les trois équipes au-dessus en Europe. Nous, quand on est dans notre bonne forme et quand on est vraiment  concentrés, on est aussi au-dessus de beaucoup d’équipes. Ils nous craignent aussi, ils doivent voir qu’on a vraiment un collectif fort. C’est bien pour nous de savoir qu’une grosse équipe comme ça nous craint. Cela va être un bon match et si on met tous les ingrédients de notre côté pour le gagner… On l'a vu sur le match de poules face au Barça où il n’avait pas vraiment existé à part deux ou trois actions individuelles et surtout collectives. Mais quand on est concentrés, que tout le monde veut faire les efforts et joue à son niveau, c’est quand même difficile de nous bouger. »

« C’est ridicule parfois, au bout de 10 minutes, quand on fait tourner le ballon et qu’on n’arrive pas à trouver des failles, on entend deux ou trois sifflets.»

De façon inattendue, Ducrocq passe au thème du public du Parc des Princes pour ce match si particulier et Aurier répond sur ce qu’il attend ce soir-là : « Même à tous les matches, on aimerait bien avoir une très grande ambiance. C’est important pour nous. Quand on regarde dans d’autres stades la chaleur que les supporters apportent à leurs joueurs, cela les pousse à aller loin, à se transformer. Des fois, ils peuvent perdre 2 ou 3-0 mais, avec le soutien du public, la force, ils arrivent à revenir et à gagner des matches. On le voit souvent en Angleterre. On n’a pas besoin de grand-chose, on a juste besoin que les supporters soient là et de savoir que le stade est derrière nous. C’est ridicule parfois, au bout de 10 minutes, quand on fait tourner le ballon et qu’on n’arrive pas à trouver des failles, on entend deux ou trois sifflets. C’est ridicule… Au bout d’un moment, il faut comprendre qu’on n’est pas là pour s’amuser mais pour gagner. Il y a des matches qui vont être difficiles, tout le monde voudrait qu’on gagne 3 ou 4-0 à tous les matches et cela serait bien mais moins marrant. Etre dans la difficulté, parfois, c’est bien et c’est là qu’on a besoin de nos supporters. Cela va être un gros match et je pense qu’on a besoin de sentir que le stade est avec nous, qu’ils sont contents d’être dans cette compétition-là, et surtout contre le Real. »

La défense du PSG :

L’émission bascule sur la défense du PSG en général et ce qui la rend si forte en ce moment. Pour Aurier, « c’est un peu de tout. C’est vrai qu’il y a des défenseurs comme Marquinhos qui jouent moins mais, quand ils sont sur le terrain, c’est différent. On sent que c’est le même travail, le même boulot, la même envie de ne pas prendre de buts. C’est un truc collectif qu’on a créé pendant les matches de préparation. Même pendant ces matches-là on n’a pas pris beaucoup de buts, à part le match de Benfica où on en prend deux. Tout le monde était vraiment concentré dans cette compétition-là, on a vu au Trophée des Champions que c‘était costaud aussi. Tout le monde fait les efforts. Pour nous, défensivement, ne pas prendre de buts, cela fait peur à d’autres équipes aussi. Se dire "Pour marquer un but à cette équipe-là, il faudra y aller", cela nous rassure et, pour nous défenseurs, c’est un challenge de ne pas prendre de buts. Quand on ne prend pas de but dans un match, on est contents. Je préfère ne pas prendre de but pendant cinq matches plutôt que de gagner sur des scores comme 3-2 ou 2-1. C’est mieux pour nous. »

Le questionnaire hors football :

L’émission se finit par le traditionnel questionnaire sur l’homme plus que sur le joueur avec les thèmes suivants :

  • Le but de sa vie : « Mon but, c’est de rester comme je suis. Il n’y a pas grand-chose à faire sur moi. Je peux être un bon vivant comme je peux être quelqu’un de fou sur le terrain et dans le vestiaire mais dans le bons sens. Je suis très apprécié par ce que je fais et c’est simple.»
  • Ses goûts musicaux : « J’écoute du rap français parce que j’ai aussi des amis qui sont là-dedans. J’écoute aussi un peu des chants spirituels avant les matches pour chasser tous les démons car c’est vrai que je n’ai pas eu beaucoup de chance l’année dernière. Cette année, je prie beaucoup avant les matches et il y a un moment pour tout. Avant les matches, je me mets dans un autre monde, j’essaye de prier et de demander à dieu de me protéger»
  • Ses idoles : « J’en avais beaucoup car j’étais milieu de terrain avant : J’avais Makelele, Vieira, Essien, que des milieux de terrain. Dans mon caractère et mon envie sur le terrain, ce sont des mecs qui m’ont donné beaucoup de force. Je les regardais, ils se transcendaient, ils donnaient tout jusqu’à la fin et ce sont des joueurs que j’ai vraiment appréciés. »
  • Sa passion hors du foot : « J’ai un petit truc à Sevran, chez moi, un petit stage pour les enfants pendant les vacances scolaires. Je l’ai fait quand j’étais petit et on a décidé de continuer le projet aujourd’hui. Quand j’ai un petit moment, je passe les voir. Je n’y vais pas tout le temps avec les matches qui s’enchaînent mais quand  je décide d’aller voir, je passe un petit moment avec eux. C’est un projet qui me tient à cœur. »
  • S’il n’avait pas été footballeur : « C’est vrai qu’à l’école, je n’étais pas bon, je n’avais vraiment pas la tête dans les cahiers. Au départ, je le prenais à la rigolade mais ça a commencé à être sérieux et je me suis vraiment mis dedans. A l’école, je n’étais pas un bon élève, je dormais tout le temps en cours et je ne faisais rien de spécial.  J’avais vraiment la tête au foot et je ne faisais que ça quand j’étais petit. » 

Vous pouvez retrouver la première partie de l'émission ici : « J'ai été accepté dès le début »


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