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Di Maria : « Ces deux dernières saisons, j'ai gagné le respect des supporters »

Publié le samedi 6 juin 2020 à 9:54 par Philippe Goguet
Angel Di Maria s'est confié dans un long et passionnant entretien accordé au journal L'Equipe, allant du confinement qu'il a choisi de vivre à Paris car il s'y estime désormais chez lui à la situation à la situation sportive du PSG en passant par sa superbe saison et son niveau de performance à près de 32 ans. Voici quelques extraits.

PSG/Dortmund, un huis clos avec des ultras très présents

« C'est la première fois que je vivais un truc comme ça. Je n'ai pas de mots pour dire ma gratitude aux ultras. Grâce à ce qu'ils nous ont transmis les trois ou quatre heures avant le match, ils nous ont fait sentir qu'on était un grand club, une grande équipe, et c'est ce qu'on a montré sur le terrain. On s'est battus quand il fallait se battre, on a fait du jeu quand il fallait faire du jeu, on a couru quand il fallait courir. On a senti les supporters à l'extérieur du stade pendant les quatre-vingt-dix minutes. Ça a été un plus extraordinaire. »

Les chances du PSG en Champions League :

« On arrivera à court de compétition, à part les deux finales de Coupes »

« Depuis le début de la saison, on se sentait tous dans de bonnes dispositions. Malheureusement, il s'est passé ce qu'on sait avec le coronavirus et il a fallu tout stopper. Les autres grands Championnats vont reprendre. Ça ne doit pas être une excuse mais cela rend les choses plus difficiles pour nous. On arrivera à court de compétition, à part les deux finales de Coupes. Pendant que nos adversaires enchaîneront les matches, nous, on s'entraînera. Mais on va évidemment donner tout ce qu'on a pour atteindre nos objectifs. [...] On ne se préoccupe pas des autres. On se regarde, nous. On a une équipe exceptionnelle, avec de super individualités. Quand chacun fait ce qu'il a à faire, quand on tire tous dans le même sens et qu'on se démène les uns pour les autres comme on le fait depuis un an, je crois qu'on est très difficiles à battre. Être un collectif, c'est quelque chose d'indispensable et je crois que l'équipe l'a compris. »

Comment il parvient à être performant à plus de 30 ans :

« Sur la méthode, je travaille plus ou moins de la même manière. Mais, en prenant de l'âge, contrairement aux idées reçues, tu dois en faire plus, pas moins. Voilà le défi : toujours vouloir progresser, jour après jour, conserver l'objectif d'être à cent pour cent malgré les titres. À un certain âge, tu commences à voir débarquer des jeunes qui sentent super bien le jeu, sont hyper rapides. Pour être à la hauteur, tu dois travailler plus qu'eux. C'est ce que je fais depuis quelques années. Bien sûr, ça ne me permet pas d'être au niveau d'un Kylian (Mbappé) ou d'un "Ney" (Neymar), qui sont hors normes, mais ça me permet de pouvoir les accompagner. »

Ce qu'il pense des quatre fantastiques :

«Tu as deux joueurs indiscutables à chaque match, Kylian et "Ney", mais ils ne peuvent pas tout jouer »

« Il n'y a pas quatre "Fantastiques", il y en a bien plus que ça. On est quatre, cinq, six, sept joueurs sur lesquels l'entraîneur compte principalement. Un coup il va miser plutôt sur certains, un coup sur d'autres mais il y a un noyau qu'il fait jouer la plupart du temps. Là-dedans, tu as deux joueurs indiscutables à chaque match, Kylian et "Ney", mais ils ne peuvent pas tout jouer. Ça permet au coach de faire en sorte que tout le monde se sente impliqué. Parfois, certains sont contents, d'autres non, c'est normal. Mais il a donné à chacun d'entre nous l'opportunité de se montrer. »

Le fameux anniversaire 3 jours après BVB/PSG (2-1) : 

« N'importe quel événement entre coéquipiers - une soirée, un anniversaire, un repas - a pour conséquence d'unir le collectif. Revenons sur cet anniversaire. Ce n'était pas le moment idéal pour une telle fête ? Oui, c'est vrai. On s'est excusés auprès du club, auprès des supporters. On venait de s'incliner à Dortmund (1-2, deux jours plus tôt) mais tout était organisé, il y avait plein d'invités, on ne pouvait pas annuler à cause d'un match. On est des footballeurs mais aussi des humains, on a une vie. Parce que tu as raté un truc dans ton travail, tu ne fêtes pas ton anniversaire ? Au final, je crois que tout ce qui s'est dit là-dessus, qu'on n'avait pas respecté le club, etc., on y a répondu au match retour. On a montré que l'équipe était unie, que le club nous tenait à coeur et qu'on allait tout donner pour passer. On ne perd pas un match à cause d'un anniversaire mais parce qu'on n'est pas au niveau. Rien d'autre. »

Gagner la C1 avec le PSG, la seule chose qui lui manque ?

« Si je pouvais leur apporter la C1 avant de partir, ce serait parfait pour refermer notre histoire. »

« Ce serait magnifique. Pas seulement de gagner l'épreuve, mais en raison de l'affection que j'ai pour le club et pour ses ultras. J'ai le sentiment que ces deux dernières saisons, j'ai gagné le respect des supporters. Mentalement, ça a changé pas mal de choses quand j'ai senti qu'ils m'encourageaient davantage, qu'ils chantaient pour moi. Ça m'a donné beaucoup de force, j'essaie de les remercier par ce que je fais sur le terrain. Si je pouvais leur apporter la C1 avant de partir, ce serait parfait pour refermer notre histoire. »

Comment il voit la suite de son aventure à Paris : 

« Je me sens très bien à Paris. Dès que je suis arrivé, je me sentais chez moi. [...] Terminer ma carrière en Europe avec le PSG est la seule chose que je souhaite et que j'ai en tête. Je suis heureux ici, ma famille aussi. Quant à la suite, je n'en sais rien pour l'instant. On n'a entamé aucune discussion et ce n'est pas mon intention pour le moment. Je veux me concentrer sur le terrain, le reste viendra plus tard. »

NB : La version complète est disponible sur le site de L'Equipe et dans le journal en kiosque ce samedi 6 juin.


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