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Di Maria, l’hydre à trois têtes

Publié le vendredi 4 décembre 2015 à 13:56 par Philippe Goguet
Attendu pendant près d’un an, Angel Di Maria s’est très vite adapté au PSG et répond largement aux attentes du club parisien, se montrant particulièrement performant dans trois domaines.

Di Maria, l'ultra polyvalent

Imaginé comme le futur ailier gauche du PSG pendant près d’une saison, Angel Di Maria n’a finalement que très ponctuellement évolué à ce poste depuis son arrivée à Paris, le plus souvent lors d’inversions spontanées au cours des matches. Pour le reste, Blanc a fait contre toute attente de l’Argentin son ailier droit titulaire, lui confiant tout d'abord un côté à dynamiser avant de lui offrir de plus en plus de liberté, notamment après son match raté contre le Real Madrid à Paris. Depuis, Di Maria est devenu l'ailier droit intouchable du système parisien. Mais pas que. En deux matches, face à Troyes et Angers, on a ainsi retrouvé le feu follet dans deux rôles qu’il a déjà occupés par le passé.

Contre Troyes, Di Maria a enfin évolué à gauche, dans un rôle de milieu offensif au sein d’un 4-4-2 temporaire qui visait à faire marquer Cavani. Non seulement l’Argentin a largement participé à cette entreprise avec sa sublime passe décisive mais il est aussi un de ceux qui a le mieux apprivoisé le temporaire système de jeu, repiquant avec justesse dans l'axe pour ouvrir le plus possible son couloir à l’offensif Kurzawa. En seconde période, puis quelques jours plus tard à Angers, Di Maria a même retrouvé ce poste de milieu relayeur gauche qu’il occupait au Benfica puis au Real Madrid, celui avec lequel il a réussi la meilleure saison de sa carrière, celle conclue par la 10ème Ligue des Champions des Madrilènes dans un match dont il sera le meilleur joueur.

L’accélérateur de jeu

Là encore, pas vraiment de problèmes d’adaptation pour El Fideo qui a tout fait pour prendre le jeu en main. Alors que Motta et Rabiot étaient dans un mauvais jour face à un adversaire qui coupait parfaitement toutes les lignes de passe, le ballon lui est revenu très souvent et Di Maria a fait ce qu’il sait faire, à savoir dribbler, percuter, feinter et tout tenter pour casser des lignes balle au pied. A l’image de son match à Madrid, sa référence parisienne jusque là, le jeu a tourné autour de lui et il ne s’est pas caché, bien que loin du style de Matuidi ou Rabiot, les habituels occupants du poste.

Trois mois à peine après son arrivée, il est même tentant de dire que les joueurs se sont complètement reposés sur lui pour faire la différence, le soliste prenant momentanément le leadership d’une équipe pourtant très collective dans son jeu, et ce quelles que soient les circonstances. Le brillant match à Madrid avait permis de voir ce PSG aux deux facettes et de mesurer tout l'apport de Di Maria, la percussion individuelle du joueur se substituant à la construction collective habituelle. Du côté du Maine-et-Loire, il n'y aura eu que la partie soliste, finalement insuffisante, mais Di Maria n'est pas vraiment le plus à blâmer. 

A Angers, dans une position plus axiale et basse sur le terrain, il était aussi attendu défensivement et il a largement tenu son rang, certes dans un contexte où les possessions angevines étaient des plus rares et les phases de récupération plus rares. Néanmoins, c’est notamment lui, accompagné de Maxwell, qui gère du mieux possible le contre à 5 contre 2 des Angevins en fin de rencontre, montrant des aptitudes défensives de joueur confirmé. Pour autant, ce n’est pas vraiment dans ce rôle de relayeur gauche que l’imagine Blanc : « Il peut le faire. On l’a fait, il l’a fait au Real, il est performant dans ce secteur de jeu mais je le considère vraiment comme un joueur offensif et le faire travailler au milieu, ce n’est pas utiliser toutes ses qualités. » 

L’homme décisif :

Ses qualités s'expriment donc plus près du but selon son coach et on ne peut pas lui donner tort, au moins d’un point de vue statistique. En 16 matches (dont 14 titularisations), l’ailier argentin a tout de même claqué 7 buts et 5 passes décisives. A Angers, dans un match fermé à double tour, il a encore failli augmenter ce fameux bilan statistique avec une passe décisive et un but, les poteaux angevins repoussant ces deux tentatives. Et il faut reconnaître à Blanc qu'il est dans sa logique avec le joueur. A la fin août, il déclarait que Di Maria « est un garçon qui est capable de marquer une dizaine ou une quinzaine de buts », un score qui fait rêver vu le réalisme des attaquants parisiens classés comme non-buteurs. Vu le rythme du joueur, la barre fixée en début de saison devrait largement être dépassée.

Mieux, avec 3 buts en Ligue des Champions, il est plus efficace que les deux buteurs attitrés du club, Cavani et Ibrahimovic ayant marqué un but chacun quand le PSG les attend à un tout autre niveau. Aujourd’hui, Di Maria tient même la comparaison statistique avec la référence du secteur, l'auto-proclamé patron Zlatan Ibrahimovic. Sans les penalties, l'avant-centre Suédois a même marqué seulement un but de plus que l'ailier argentin, avec une titularisation de plus et un rôle à la fois plus axial et plus proche des buts.

Après le match contre Malmö début septembre, Blanc dressait les axes de progression du joueur : « C’est un garçon qui peut marquer pas mal de buts et il peut en donner aussi beaucoup à ses coéquipiers. Il doit bonifier le jeu du PSG. » En trois mois à peine, Di Maria a déjà répondu à toutes ses attentes. Et à Nice, si on parle beaucoup d'Ibra avant le match, on ferait bien de ne pas négliger El Fideo.


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