A la veille de la manche retour du deuxième tour de qualification de la Ligue des Champions féminine face à la Juventus, le coach Fabrice Abriel et la défenseure Sakina Karchaoui se sont présentés face aux médias pour la conférence de presse d'avant-match. Transcript intégral.
Question pour Fabrice Abriel : Une semaine après cette défaite 3-1, comment avez vous analysé ce match avec du recul ? Et qu'est-ce qui vous donne confiance pour la rencontre retour ?
« On sait ce que ce qu'on doit travailler, ce qui ne nous a pas permis de faire la différence et on va penser uniquement à ça pour justement inverser cette situation. Les raisons sont multiples mais on a aussi des atouts à faire valoir. Et puis on va bien se concentrer là-dessus. »
Question pour Sakina Karchaoui : Vous revennez de blessure, comment vous sentez vous ? Est-ce que vous vous sentez prête pour ce match, qui va être intense et physique ?
« Oui, je me suis fait une petite entorse il y a deux semaines. Donc ce n'est rien de grave. J'ai hâte de reprendre avec le groupe et pour ce match retour. Donc je suis prête, merci de vous soucier de moi mais non, je suis prête pour le match de de demain.»
Question pour Fabrice Abriel : En tant que nouvel entraîneur, comment s'est passé votre intégration auprès des filles ?
« Déjà très bien au campus, bien accueilli à la Factory aussi. Ensuite c'est vrai qu'on avait hâte de découvrir ce groupe de travail. Puisqu'on a eu l'arrivée de tout ce groupe tardivement par rapport aux Jeux Olympiques. On a pu se retrouver réellement en Australie même si certaines joueuses manquaient un peu à l'appel pour blessure. Et puis au fur à mesure, là ça fait deux mois maintenant qu'on vit ensemble, on essaie de continuer à bien se découvrir, à mettre des choses en place. Et puis, pour l'instant ça va, tout s'est bien déroulé.»
Question pour Fabrice Abriel : Concernant Griedge Mbock, son match à Turin n'était pas forcément très bon, comment vous l'avez trouvé lors de ce match ? Comment la vous sentez depuis ce match-là ?
« En fait, si je dois dégager vraiment une performance individuelle face à la Juventus, c'est très compliqué pour moi. Je pense que c'est un peu une défaillance collective dans le sens où on a tout raté. Tout simplement. Maintenant, c'est le seul match que j'ai observé où j'ai vu des choses que l'on n'avait pas l'habitude de faire. Donc pour moi, c'est vraiment à le mettre entre parenthèses.
On s'appuie sur la réaction, la très bonne réaction face à Montpellier, justement pour retrouver de l'énergie et être très motivé pour faire la différence jeudi. Mais j'ai une totale confiance en ce groupe et je sais que ça travaille beaucoup. Maintenant on est toujours en attente des résultats mais on est très patient et très confiant.»
Question pour Fabrice Abriel et Sakina Karchaoui : Vous parlez de patience, de confiance, ce n'est quand-même pas si simple d'aborder un match aussi important aussi tôt dans la saison, était-ce le discours (du coachà) que vous aviez avec les joueuses ? Comment en-vous parlez (les joueuses) avant d'aborder ce match aussi dur finalement dès le 25 septembre ?
Sakina Karchaoui : « C'est vrai que, quand on change de staff, il y a aussi des nouvelles joueuses qui rentrent dans le groupe. Donc avoir un match aussi tôt dans l'année, c'est très compliqué. Puisqu'il faut aussi se baser sur le projet de jeu du coach, avoir des automatismes avec les nouvelles joueuses etc... Donc ça prend forme. C'est vrai que ce premier match, on aurait préféré l'aborder d'une autre manière. Mais on a tout à gagner chez nous donc on est confiant. Il faut se mettre simplement de la détermination et l'envie d'aller gagner jeudi.»
Fabrice Abriel : « C'est vrai que c'est paradoxal. Généralement, le match le plus important voire le plus décisif arrive après dix mois de travail et on peut s'appuyer sur beaucoup de choses. Là, c'est le premier match officiel. »
Question pour Fabrice Abriel : Est-ce que vous, à titre personnel, vous jouez déjà gros avec ce Paris Saint-Germain sur ce match de Ligue des Champions et avec cette qualification ?
« A titre personnel, je joue gros à chaque fois. A partir du moment où j'ai signé au Paris Saint-Germain, je connais les exigences et les ambitions. Donc c'est une pression qui anime d'abord le rôle d'entraîneur. Mais qui m'a animé pendant une quarantaine d'années, quand j'étais joueur. C'était toujours de challenger. Je ne m'affole pas, je suis très calme, très serein. L'idée, c'est de rassembler tout le monde et d'avoir suffisamment d'énergie pour faire la différence. Et puis ensuite, on garde la tête froide, on reste dans le travail.»
Question pour Fabrice Abriel : C'est un tout nouveau système de récupération que vous avez à mettre en place cette année avec le Paris Saint-Germain, comment abordez-vous par exemple cette semaine avec 2 matchs si près l'un de l'autre ?
« Fleury n'était pas en Ligue des Champions, non c'est vrai, mais on a joué tous les trois jours. Et puis c'est quelque chose que moi, en tant que joueur, j'ai pu effectuer pendant des années, notamment jouer entre 50 et 55 matchs. C'est toujours très complexe, il faut bien sûr avoir tout le staff à disposition, prêt à faire les meilleurs soins pour la récupération. Ca on l'a, on est très bien organisé par rapport à ça. On a énormément de moyens et d'outils ici. On a les bains froids, On a les bottes, on a tout pour récupérer.
Après, on a un effectif aussi. On a eu des rotations sur le match de Montpellier. Ce qui nous a permis de garder des joueuses majeures un peu tranquillement. Et puis on doit découvrir d'autres joueuses. D'autres aussi refaire un peu leur état de forme. On a vu Grace Geyoro et Marie-Antoinette Katoto marquer des buts, ce qui donne aussi de la confiance. On doit envisager et se projeter sur le planning de trois matchs mais aussi traiter l'urgence du match.»
Question pour Sakina Karchaoui : La dernière fois où nous nous étions vu, c'était à Nantes après un quart de finale triste aux Jeux Olympiques, comment avez vous passé votre été tout simplement ?
« On finit sur un échec donc on ne peut que finir pas bien à la fin de cette compétition. Donc ça a été dur mentalement, ça c'est sûr, mais on s'est rechargé mentalement et là, on est prêtes à repartir de plus belle avec le Paris Saint-Germain.»
Question pour Fabrice Abriel : Vous parliez de défaillance collective, qu'est-ce qui n'a pas marché et quelles sont pour vous les clés pour ce match retour face à 3-4-3 turinois ?
« Si on rentre un peu plus dans les contenus, c'est vrai que techniquement, on a fait beaucoup d'erreurs. Alors qu'on n'a pas l'habitude de le faire. On a 72% de possession de balle, on a 8 occasions et puis on a pas la finition qui va derrière. Et puis l'adversaire tire 3 fois et marque 3 fois aussi. Donc il y a aussi ce côté efficacité dans les zones importantes. L'adversaire nous a imposé une transition, avec beaucoup de marquages individuels, beaucoup de volumes, beaucoup de courses qu'on a pas su répondre aussi.
C'est en l'état, c'est à ce moment-là, il s'est passé ça, le rapport de forces, nous n'avons pas su l'inverser, il faut bien analyser. Il fallait remettre de l'énergie et de l'intensité. Ce qu'on a fait samedi à Montpellier. Et j'ai trouvé ce match très intéressant. Il y a des mouvements sur lesquels on va s'appuyer aussi, avec des connexions qui sont retrouvées. Après, à chaque match sa vérité.»
Question pour Fabrice Abriel : La nouvelle capitaine du groupe est Paulina Dudek. Précédement, c'était Grace Geyoro. Pourquoi ce choix ? Qu'est-ce qui a joué dans la balance pour que Grace ne soit plus capitaine ?
« Ce n'est pas contre Grace, c'est plutôt par rapport au cadre que je mets en place. Parce que je ressens ces affinités aussi, des comportements, des postures, de la communication. Pour l'instant, on part là-dessus, il n'y a rien qui est figé. Tout est ouvert, on est toujours en observation. Grace a marqué ce club, elle va encore le marquer de son empreinte, ça reste la joueuse emblématique avec tout ce qu'elle a gagné ici, on a un respect de la personne. Après on a un cadre à mettre en place tout simplement. Mais ce n'est pas contre Grace, c'est plutôt dans une idée de favoriser mes idées et de les mettre en place assez rapidement.»
Question pour Sakina Karchaoui : Vous avez pu évoluer la saison dernière avec Elisa et sans justement Paulina qui revient. Quels sont vos sentiments par rapport à son retour en défense ? Comment vous sentez vous au niveau du jeu aussi avec l'arrivée de Griedge Mbock qui chamboule un petit peu cette défense ?
« C'est vrai qu'on a un effectif de qualité. C'est-ce qu'on recherchait aussi au Paris Saint-Germain. Aujourd'hui ce sera au coach de faire ses choix. Donc je pense que pour un coach, c'est toujours bien d'avoir des choix difficiles à faire sur le terrain. Il y aura peut-être aussi des systèmes qui nous amèneront aussi à jouer avec plusieurs défenseures centrales sur le terrain.
Mais de toute façon, ça mettra de la compétition à l'entraînement, de la concurrence et c'est-ce qu'on aime aussi dans le football de haut niveau. On tend vers l'excellence donc c'est-ce qu'on veut ici au Paris Saint-Germain aussi.
Et puis l'arrivée de Griedge Mbock, qui est une belle amie pour moi, donc je suis très contente de l'avoir avec moi parmi les joueuses au Paris Saint-Germain. Je l'a côtoye aussi en équipe de France donc on espère de belles choses cette année en tout cas.»
Question pour Sakina Karchaoui : Vous avez déjà joué beaucoup de matchs avec le Paris Saint-germain, quelle importance revêt celui de jeudi soir ? Est-ce que c'est peut-être l'un des plus importants de votre carrière au PSG ?
« Bien sûr, ça va faire partie des plus grands matchs au Paris Saint-Germain. Parce que si on ne gagne pas ce match-là, il y a des conséquences derrière pour la saison. Ca c'est sûr. Mais on part dans l'optique de gagner donc on ne se met même pas cette solution-là de perdre demain. On va tout donner avec le groupe. On est un groupe de qualité et le Paris Saint-Germain se doit de faire la Ligue des Champions.
Donc on va mettre tous les ingrédients possibles demain pour faire basculer la balance. Aujourd'hui on est à la mi-temps des matchs, elles ont peut-être gagné la première partie mais c'est à nous de montrer qu'on est chez nous et qu'on est des grandes joueuses, un grand club et qu'on va les gagner demain.»
Question pour Fabrice Abriel : Est-ce qu'on peut avoir un état de votre groupe, pouvez vous compter sur l'intégralité de votre effectif pour le match retour ?
« Oui, déjà mieux que le match aller. Là, on est très content des retours, Jackie Groenen a été absente plus longtemps que Sakina Karchaoui du coup. Mais elle sera là. Elle a repris l'entraînement lundi. On a tout le monde maintenant. Pour Anaïs Ebayilin, son opération s'est bien déroulée, on est très contente pour elle. Sinon tout le monde est ok. Et puis c'est vraiment très agréable d'avoir 23 possibilités.»