C'est un Luis Enrique serein, mais bien conscient de l'enjeu vital du match de demain, qui s'est présenté en conférence de presse ce lundi à la veille de Salzbourg/PSG. L'entraîneur espagnol a aussi parlé du retour de Lucas Hernandez dans le groupe parisien. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Vous avez dit à Munich que personne ne se mettait plus de pression que vous. Est-ce que vous sentez quand même que demain est un match particulier ?
« Je sens que c'est un match merveilleux, avec tous les ingrédients que désirent quelqu'un qui entraîne le PSG et quelqu'un qui joue dans un club de ce niveau. Par chance ou par malchance, nous n'avons joué que des matches de haut niveau depuis le début de cette compétition et maintenant se rapproche le dénouement final avec beaucoup d'équipes qui ont besoin de points. Notre objectif, comme toujours, est de gagner le match, tout en ayant conscience du risque qu'on encourt si on ne le fait pas.
C'est une compétition avec un format qu'on découvre, qui est nouveau. Il y a des modèles mathématiques effectués par les data analyst. Vous, quelle chance vous donnez-vous de vous qualifier ?
« Personne ne sait combien il faut de points pour se qualifier »
« Je crois que personne ne sait combien il faut de points pour se qualifier. Personne ne peut le dire ou le prédire parce qu'après cinq matches, le classement est ce qu'il est, mais qui peut savoir combien de points nous avons besoin ? Nous ne voulons pas entrer dans ce jeu-là, nous voulons gagner les trois matches qu'il nous reste. C'est ça notre objectif. »
Vous avez une séquence assez intense avec ce match à Salzbourg, puis celui face à Lyon. Après il y a Monaco, puis la Coupe de France face à Lens. Est-ce que vous diriez que c'est un peu la semaine de tous les dangers pour le PSG ou au contraire une semaine très excitante ?
« C'est une semaine typique pour le PSG. C'est pour ça que nous sommes le PSG et pour ça que nous sommes dans toutes les compétitions. Les autres matches ne m'intéressent pas. Je ne m'intéresse qu'au match de demain, on se concentre sur ce qui est important. Et après le match de demain, on se concentrera sur le suivant. C'est le quotidien d'une équipe de haut niveau. C'est merveilleux. »
On s'était quitté à Auxerre avec de nouveau les mêmes inquiétudes concernant la finition. Est-ce qu'entre-temps vous avez trouvé quelques ingrédients pour la fameuse formule magique afin que le PSG soit de nouveau décisif comme en début de saison ?
« Il faut garder confiance et insister, insister, insister, insister »
« Je l'ai déjà dit 150 fois. La formule magique est très claire : c'est une fois encore générer plus d'occasions que l'adversaire. Si on peut en générer 20, 25, 30 et plus encore, alors tant mieux. Et on veut essayer d'en concéder le moins possible. Je crois que nous avons de très bons chiffres dans ces facettes du jeu, qui déterminent selon moi le fait que nous avons plus de chances de l'emporter. Après, que nous soyons efficaces ou non... cela fait partie du football. Nous allons essayer d'être meilleurs, d'améliorer nos statistiques, car c'est notre travail. Il faut garder confiance et insister, insister, insister, insister. Il n'y a pas d'autre voie. »
Après plusieurs semaines crispantes devant le but, attendez-vous demain une libération, un soulagement, une victoire enfin large ? Ou préférez-vous être plus prudent, notamment auprès de votre groupe ?
« Pour nous, c'est un match d'une importance vitale »
« Il n'y a aucun match facile à l'extérieur, ni en Ligue 1, ni en Champions League évidemment. Pour nous, c'est un match d'une importance vitale. J'espère que cela ne va pas affecter mon équipe, parce que parfois certaines équipes peuvent être affectées par ce genre de matches. Mais si je me fie à ce que nous avons fait depuis 19 matches, j'aime ce que je vois et mon équipe me donne confiance. Si ensuite nous allons être bons devant le but, ça nous le verrons demain. En Ligue 1 nous l'avons été, en Champions League beaucoup moins. Quand les chiffres s'équilibreront, l'équipe marquera des buts et sera à un haut niveau, comme elle l'a été jusque-là. »
Barcola a dit qu'il était content que Salzbourg presse car cela allait offrir des espaces au PSG et il estimait que votre équipe faisait mal en transition. Vous, êtes-vous réfractaire à la transition et est-ce que vous aussi vous trouvez votre équipe redoutable quand elle a des espaces ?
« Nous sommes capables de déjouer un pressing haut de l'adversaire ou d'attaquer des blocs bas »
« Je crois qu'à ce niveau de la compétition, l'adversaire a autant besoin de points que nous. En fonction de cette nécessité, l'adversaire va jouer plus ou moins haut. Salzbourg est une équipe qui essaye, avec le ballon, de repartir de derrière. C'est une équipe que nous allons, je pense, pouvoir presser. A quelle hauteur va se situer l'adversaire, ça nous ne le savons pas, ça dépendra du résultat. Moi, je suis toujours ouvert à profiter des failles de l'adversaire. Je crois qu'à l'exception d'un match, nous avons toujours dominé notre adversaire (en Champions League), nous avons toujours eu plus le ballon que lui. Donc si l'adversaire est dans sa moitié de terrain, il y a moins d'espaces et on voit moins de transitions. Ce sujet dépend de ce que fait l'adversaire. Ce que je préfère moi ? Peu importe. Nous sommes capables de déjouer un pressing haut de l'adversaire ou d'attaquer des blocs bas comme nous le faisons sur la majorité des matches. Mais cela dépend d'où se situe l'adversaire sur le terrain. »
On arrive sur des matches déterminants pour la suite de la saison. Il y a donc forcément dans la tête des joueurs une pression supplémentaire. Vous qui avez entraîné et joué dans votre carrière avec des joueurs qui ont l'expérience de ces moments-là, est-ce que vous adaptez un peu votre discours sachant que votre effectif est plus jeune et avec des joueurs moins expérimentés ?
« Je crois que nos joueurs sont jeunes, mais ont toute l'expérience nécessaire. Ceux qui étaient là la saison passée ont déjà un très haut niveau d'exigence. Il s'agit de tirer le meilleur de chaque joueur au niveau individuel et collectif. En fonction du moment et des séries, il peut y avoir plus ou moins de confiance. A titre personnel, ces matches m'enchantent. Comme ceux de la saison passée à Saint-Sébastien, à Dortmund, à Barcelone. Tu joues à l'extérieur, tu dois absolument gagner, c'est quasiment une finale. C'est parfait ! Je ne crois pas à ce truc de l'âge. Je crois plus à ce que le joueur me transmet, à ce que l'équipe me transmet. Bien sûr qu'on peut tous s'améliorer, mais demain je ne prendrai pas de décisions en fonction de l'âge. Je ne fais jouer personne en fonction de son nombre d'années. Je le mets par rapport à ce que je vois à l'entraînement, durant les matches, c'est ça ma formule. »
Vous avez décidé de convoquer Lucas Hernandez pour demain. Est-il apte à jouer quelques minutes ? Qu'est-ce qui vous a manqué le plus chez lui durant sa blessure ?
« Si Lucas Hernandez est convoqué, c'est qu'il peut jouer quelques minutes »
« Au niveau footballistique, il ne s'agit pas de dire ce qui m'a manqué ou non. Quand un joueur se blesse gravement, tu penses d'abord à la personne, pas au joueur. Cette période de souffrance est toujours difficile pour un joueur. Mais il est avec nous depuis 10-15 jours, il s'entraîne à un niveau très élevé et s'il est convoqué, c'est qu'il peut jouer quelques minutes. Je n'ai pas pour habitude de faire cadeau d'une convocation. »
Un journaliste autrichien pose une dernière question, mais celle-ci n'est pas traduite. Elle semble concerner Pepijn Lijnders, l'entraîneur de Salzbourg.
« C'est sa première saison ici. C'est un entraîneur reconnu au niveau international et avec beaucoup d'expérience. Je crois qu'on peut voir son goût pour le beau football et son idée de créer le jeu depuis l'arrière, de presser. C'est un adversaire compliqué avec beaucoup de jeunes joueurs. Je le remercie pour ses mots, mais je suis sûr qu'il aura l'objectif de nous rendre les choses compliquées et de chercher la victoire. »