L'expérimenté défenseur corse François Modesto (37 ans) n'a pas mâché ses mots dans Corse-Matin à quelques jours de la finale de la Coupe de la Ligue contre le PSG.
Tout Bastia se mobilise depuis plusieurs semaines pour la finale de la Coupe de la Ligue ce samedi au Stade de France et les joueurs ont visiblement très bien pris conscience de l'engouement suscité par un tel événement. Dans une interview accordée à Corse Matin, le défenseur central François Modesto (37 ans) affiche une rage de vaincre assez incroyable et semble prêt à tout pour gagner la finale.
« La meilleure façon de respecter les Parisiens c'est de leur marcher dessus. »
Ecarté en début de saison par Makelele puis revenu en grâce après la nomination de Ghislain Printant, François Modesto ne craint rien et compte bien profiter de la finale : « Qui peut me dire ce qu'on a à perdre samedi ? On va encore dire les mêmes choses : les budgets, les salaires, les effectifs... Mais on s'en fout de tout ça. Sur une finale, ça ne veut rien dire. La meilleure façon de respecter les Parisiens c'est de leur marcher dessus. De notre côté, ça va être la première finale pour certains et peut être aussi la dernière. Alors que le PSG est un habitué de ces grands rendez-vous. Mais il ne faut pas penser à ça. Il faut penser qu'on va être poussé par 30 000 Corses. C'est une vraie force. La différence qu'on a avec les joueurs du PSG, c'est qu'eux veulent gagner la finale pour ajouter une ligne à leur palmarès personnel. Nous, on veut cette Coupe pour écrire l'histoire du club. Si on gagne on en parlera encore dans 100 ans. Il faut bien que ça rentre dans les têtes. On n'a pas le droit de passer à côté de l'événement. C'est trop important pour le peuple corse ! »
« On n'a pas un talent individuel qui peut remporter la finale à lui seul. »
Modesto avait été battu en finale de la Coupe de France 2010 par le PSG (0-1) et il n'a toujours pas digéré : « Sur les 80 000 spectateurs, il y en avait 70 000 pour Paris. Même Sarkozy, président de la république, avait l'écharpe du PSG. Avant la finale, on savait qu'elle était déjà perdue. Et ça s'est confirmé sur le terrain. Nous n'avions pas montré le visage d'une équipe solidaire. Deux ou trois mecs avaient joué pour eux, histoire de se faire remarquer. J'espère que samedi, ça n'arrivera pas. Parce que c'est le pire comportement à avoir. Si le Sporting est en finale, c'est grâce à tout le groupe. Et c'est le groupe qui peut nous faire gagner. On n'a pas un talent individuel qui peut remporter la finale à lui seul. Par contre, on a un état d'esprit qui peut soulever des montagnes. »
Bastia est une des trois seules équipes françaises à avoir battu le PSG cette saison (4-2 en janvier) et le défenseur voit cela comme une bonne chose : « Je pense que c'est un avantage pour nous. On l'a fait une fois, on peut le faire deux fois. Cette victoire a créé un précédent, on s'est décomplexé en les battant. En livrant un vrai match d'hommes. On sait qu'on peut le refaire. Il y avait une barrière psychologique depuis des années. Elle est tombée au mois de janvier. »
L'excuse du calendrier : « C'est une belle connerie »
Au passage, le Corse taille l'excuse du calendrier du PSG : « C'est une belle connerie. Le PSG a un effectif énorme, habitué à jouer tous les trois jours. On ne leur demande pas d'enchaîner les déplacements au fin fond de la France. Ils vont disputer que des affiches de gala. Marseille, une demi contre Sainté, une finale contre nous et le Barça. Celui qui se plaint d'une telle série, qu'il fasse de la danse classique. Samedi, ils ont l'opportunité de gagner un premier titre. Voilà pourquoi ils ne vont pas nous prendre à la légère. Cette année, tout le monde les critique, mais ils peuvent encore faire un quadruplé. Je ne sais pas si les gens s'en rendent compte... »
Le vétéran corse a même déjà le scénario parfait en tête : « Il faut prendre notre victoire en championnat, garder le meilleur et enlever le pire, soit tout le début de match. Il va falloir être sur tous les ballons, leur faire mal dans les duels. Donner le ton pour que les événements tournent en notre faveur. A Furiani, on a tenté quatre tirs et marqué quatre buts. Parce qu'on y a cru. Les événements arrivent quand on les provoque. Si on dort pendant le premier quart d'heure, le match sera plié et on ne reviendra jamais. Je fais confiance au coach pour prévenir tout le monde. La causerie, c'est sa spécialité. »
« En 1995, j'étais dans les tribunes du Parc des Princes pour la première finale »
Le Corse voit en tout cas cette finale comme une apothéose possible à sa carrière : « Gagner un titre avec le club que je supporte depuis que je suis né serait énorme. Après c'est certain que mon avenir dépendra de la finale. L'an passé, je n'étais pas prêt. Je n'arrêtais pas de dire à Micka Landreau, « on gagne une coupe et puis on arrête ». Malheureusement, on a été éliminé rapidement. Micka et Julien Sablé ont fait leurs adieux. Mais moi, j'avais ce goût d'inachevé avec mon club. Tout au long de ma carrière, j'ai senti les choses. Et là, je savais qu'il me restait quelque chose à accomplir avec le Sporting. Il y avait une intuition au fond de moi. Et j'ai eu raison... En 1995, j'étais dans les tribunes du Parc des Princes pour la première finale. Si on m'avait dit que 20 ans plus tard, je serai sur la pelouse du Stade de France... L'histoire est magnifique. »
NB : Propos recueillis par Corse Matin.