C'est un Luis Enrique détendu, mais qui n'a pas voulu confirmer sa prolongation, qui s'est exprimé en conférence de presse ce vendredi à la veille de PSG/Strasbourg. L'entraîneur espagnol a notamment été interrogé sur plusieurs cas individuels tels que Presnel Kimpembe, Randal Kolo Muani, Warren Zaïre-Emery ou encore Nuno Mendes. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Plusieurs médias annoncent votre prolongation au PSG. Pouvez-vous confirmer et si oui, qu’est-ce qui vous a convaincu ?
« Bonjour. Tant qu’il n’y a pas de communiqué officiel, je n’ai rien à dire sur ce sujet. »
On sait que dans votre quotidien, vous êtes attentif au moindre détail dans la gestion de votre groupe. Comment faites-vous pour mettre en garde vos joueurs sur leurs sorties et leur vie privée au quotidien ?
« A quoi faites-vous référence ? »
De votre gestion au quotidien des sorties que peuvent avoir vos joueurs, en dehors pour leur vie privée ou aussi parfois pour des représentations pour le club…
« Je suis l’entraîneur d’une équipe de football, pas leur père »
« Je suis l’entraîneur d’une équipe de football, pas leur père. Je suis père, mais je m’occupe de mes enfants. Je suis entraîneur d’une équipe de football. Je gère une équipe de foot et des joueurs. La vie privée appartient aux principaux intéressés et à leur famille. »
Kolo Muani s’est mis en valeur avec l’équipe de France durant la trêve. Est-ce que cela peut changer votre regard sur lui ? Peut-il avoir un peu plus de temps de jeu avec vous ?
« C’est toujours une bonne nouvelle pour moi en tant qu’entraîneur que mes joueurs internationaux aient de bons résultats, fassent de bons matches, marquent des buts, défendent bien. Plus ils sont performants en sélection, mieux c’est pour moi et mon équipe bien sûr. »
Warren Zaïre-Emery est titulaire au PSG. Il connaît une période un peu moins bonne cette saison. Comment faire pour lui permettre de retrouver son meilleur niveau ?
« Warren a été superbe en ce début de saison »
« Warren ? Il a été superbe en ce début de saison. Pour moi en tout cas. Il a peut-être été un peu en dessous de son niveau lors du dernier match (à Nice, ndlr), mais comme toute l’équipe, surtout en première période. Mais sinon, je crois que nous avons le meilleur Warren de la saison passée. »
Kimpembe a repris l’entraînement collectif ces derniers jours. Est-ce que vous savez quand il va pouvoir rejouer et que peut-il apporter de plus à votre équipe ?
« Kimpembe nous aide déjà aux entraînements »
« La réalité, c’est que personne ne sait combien de temps cela peut prendre car c’est toujours difficile à pronostiquer, à évaluer. Mais ce que je peux dire, c’est que je serai très heureux que Kimpembe puisse nous aider. Il nous aide déjà aux entraînements avec sa personnalité, son expérience et ses qualités footballistiques et c’est un vrai plaisir de l’avoir. Je suis très content de voir qu’il arrive au bout de ce chemin. »
Le calendrier du PSG s’annonce chargé dans les 2-3 prochaines semaines avec des chocs en Ligue 1 comme en Champions League. Est-ce un tournant de la saison et comment l’abordez-vous ?
« Je considère que c’est un moment parfait pour nous parce que cela veut dire que nous jouons les compétitions que nous voulons jouer. C’est un moment habituel pour nous. Il faut qu'on s'habitue à cela le plus tôt possible parce qu’on espère que ce sera ainsi lors des prochaines années. »
Depuis le début de saison, Liam Rosenior fait très bien jouer son équipe. Quelle attitude devra adopter votre équipe demain pour vivre une soirée tranquille ?
« Ce ne sera pas un match tranquille contre Strasbourg »
« Un match tranquille contre Strasbourg, je peux vous assurer que ça n’arrivera pas. J’ai déjà prévenu mes joueurs. Ce ne sera pas tranquille parce que Strasbourg est une équipe avec beaucoup de joueurs de qualité. Il me semble que c’est l’équipe la plus jeune de l’histoire de la Ligue 1. Avec la mentalité de son entraîneur et la façon dont il voit le football, c'est une équipe qui marque beaucoup de buts, qui est très dangereuse, qui ne spécule pas, qui presse haut, qui n'a aucun problème à jouer les un contre un. Ce ne sera donc pas un match tranquille, mais un match très difficile et très disputé. Je pense qu’il y aura des alternatives pour les deux équipes. »
Pouvez-vous nous expliquer le rôle de Nuno Mendes dans votre dispositif ? Et nous dire quelle progression vous aimeriez qu’il ait par rapport à ses qualités et votre dispositif ?
« Nuno Mendes a encore une grosse marge de progression »
« C’est très facile à définir. C’est un latéral avec des qualités techniques et physiques top, avec selon moi une bonne interprétation du jeu et encore une grosse marge de progression. Il est encore très jeune, même s’il joue au plus haut niveau depuis plusieurs années. Pour lui, nous essayons de trouver pour lui un positionnement en attaque et en défense qui puisse apporter le plus possible à l'équipe. Quand il attaque, c’est un joueur qui fait des différences grâce à sa vitesse, sa qualité, ses centres. J’espère pouvoir lui apporter des choses positives pour qu’il puisse évoluer en tant que joueur au niveau offensif et défensif, mais on parle bien entendu d’un joueur exceptionnel et remarquable. »
La Ligue 1 a présenté un nouveau trophée pour le champion de France. Qu’en pensez-vous et pensez-vous que la Ligue 1 a besoin de renouveler son image ?
« Je n’ai pas bien compris, vous parlez d’un nouveau trophée ? Je ne l’ai pas encore vu désolé. Il y a des photos ? Vous pouvez me le montrer ? (Le journaliste lui montre sur son téléphone). Ah, c’est une Coupe du monde ! Très jolie, j’aime bien. Le plus important, c’est de la gagner et pour cela il faut le mériter. »
Pouvez-vous nous parler de votre gestion des jeunes futurs talents comme Barcola, Mendes ou Doué. Les supporters et mêmes les médias veulent les voir jouer très vite, tout de suite. Vous, vous avez une gestion, vous les faites jouer progressivement ? Pouvez-vous nous parler de cela ?
« La réponse que l’équipe a donnée en début de saison est très positive »
« C’est assez simple. La progression d’un joueur n’est jamais linéaire. Il y a des hauts et des bas. C'est donc très important quand tu es dans un bon moment de ne pas croire que tu es un joueur unique. Et à l'inverse, quand ça marche moins bien, ne pas croire que tu es un joueur normal. Tous les joueurs qui sont dans cet effectif ont beaucoup de qualités. Tous ne pourront pas évoluer car c’est comme ça que le football fonctionne. Mais la réponse que l’équipe a donnée en début de saison, d'un point de vue général, est très positive et plus positive même que je l’espérais. Et cette progression des joueurs avec certains qui acquièrent plus de responsabilités indique que nous sommes sur le bon chemin. Nous n'allons pas nous concentrer sur un seul joueur parce que je le répète, cette progression n'est pas linéaire. Bien sûr que si j’étais supporter du PSG, j’aimerais voir les jeunes et tous ces joueurs de qualité jouer tous les matches, mais il n’y a pas d’espace pour tout le monde. J’ai l’expérience suffisante pour gérer cela de la meilleure manière possible pour l’équipe. »
La santé mentale a longtemps été tabou, c’est moins le cas désormais. Comment allez-vous sur le plan mental ? Comment gérez-vous l’aspect mental au quotidien ?
« Heureusement, ce n’est plus un sujet tabou. Pour pouvoir travailler au niveau psychologique, il faut évidemment que le joueur ait la capacité et l'envie d'affronter ce travail. Les générations passent et les jeunes d'aujourd'hui sont différents de ceux que nous étions à l'époque. S'adapter à ce dont le joueur a besoin est très important. Mais ce n’est pas quelque chose de gratuit ou facile. Il faut que chaque joueur veuille aussi s’améliorer sur ces aspects. »
Beaucoup de joueurs ont été sollicités durant la trêve ? Allez-vous incorporer demain des joueurs qui ont eu un peu moins de temps de jeu ou allez-vous garder votre ossature au milieu notamment ?
« Pour demain, il faut avoir une vision plus large de ce qui arrive ensuite. Prendre en compte les minutes jouées en sélection, les voyages, la fatigue. C’est évident que la composition de demain va être clairement conditionnée par tous ces éléments importants, sachant qu’on doit gagner ce match demain. Ce ne sera pas facile demain et ce n’est jamais facile de jouer juste après la trêve internationale. »
La confiance du groupe a-t-elle été affectée par les derniers résultats ?
« Je le répète, mais une saison n’est jamais linéaire. Il y a des bons moments, des périodes plus compliquées. Pour le moment, je ne pense pas qu’on ait vécu une mauvaise période cette saison. On aimerait tous gagner tous les matches, mais cela n’est pas possible en football. Je vois l’équipe dans une bonne dynamique. On va avoir six matches très importants en trois semaines, que ce soit en Ligue 1 ou en Champions League. Nous sommes très motivés et très préparés pour retrouver demain nos supporters au Parc des Princes et essayer de faire un très bon match. »
