Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 pour la zone Amérique du Sud, l'Argentine a disposé de l'Uruguay (1-0) à l'occasion d'un derby de la Plata disputé. Di Maria et Cavani étaient titulaires.
Les affrontements entre l'Argentine et l'Uruguay accouchent généralement de duels rugueux et incertains et ce nouveau derby n'a pas fait exception à la règle. Après un round d'observation, les Argentins prennent progressivement le dessus sur leur adversaire au cours de la première mi-temps et c'est Messi, d'un tir contré des vingt mètres, qui délivre les siens (1-0, 43'). Quasiment dans la continuité de l'engagement uruguayen, Dybala se rend coupable d'un tacle dangereux et il écope de son second carton jaune, laissant les siens à dix contre onze pour tout le deuxième acte.
Brassard de capitaine autour du biceps, Lionel Messi, qui montait doucement mais sûrement en intensité avant le repos, prend les choses en main et sa disponibilité couplée à son aisance technique contre-balancent l'infériorité numérique des siens. Pour autant, la Céleste va peu à peu prendre le contrôle du ballon et le rapport de force du match s'équilibre. Si la possession de balle s'inverse, les coéquipiers de Diego Godin manquent de précision dans la préparation des actions et leur incapacité à destabiliser l'Argentine dans les derniers mètres les privent de toute occasion réellement franche. C'est même l'Argentine qui a les meilleures situations en procédant en contres et la victoire des ciel et blanc est somme toute plutôt logique.
Ce succès permet aux Argentins de s'emparer de la première place du classement de la zone Amérique du Sud dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2018, juste devant l'Uruguay, qui rétrograde à la deuxième place.
Di Maria a disputé les 85 premières minutes du match et il a livré une prestation correcte. Ailier, d'abord très à gauche dans le 4-3-3 argentin, il a progressivement animé le jeu argentin dans toute la largeur du terrain, dans un rôle assez similaire à celui qui est le sien au PSG. C'est d'ailleurs sa première incursion dans la moitié droite du terrain à la 32' qui lui permet de récupérer, d'un tacle rageur, un ballon qu'il venait de perdre, servant Dybala pour la première vraie occasion des locaux. Généreux dans l'effort, il sera averti pour un tacle mal maitrisé à la reprise. Dans les points négatifs, on peut citer ses coups de pied arrêtés, tous mal négociés et manquant souvent de puissance, comme avec son club. En seconde mi-temps, il a été utile au collectif grâce à son volume de jeu et sa disponibilité et il n'aura certainement pas perdu de points aux yeux de son nouveau sélectionneur.
Egalement titulaire, Cavani a eu toutes les peines du monde à exister et on a encore constaté toute la différence entre son influence sur le jeu et celle de Luis Suarez. Son rôle diffère de celui de l'attaquant du FC Barcelone mais le pedigree du Matador, à l'échelle de sa sélection, est en décalage avec la vingtaine de ballons qu'il a disputé sur 95 minutes. On a retrouvé un peu du Cavani des dernières semaines au PSG : auteur de beaucoup de courses, mais aussi très nerveux (il écope lui aussi d'un carton jaune pour une faute du coude, au duel aérien, involontaire mais réelle, qu'il a vigoureusement contesté), coupable de fautes et rouspétant souvent après l'arbitre ou lui-même. Il n'a eu la moindre occasion à se mettre sous la dent et pour le moment, son séjour en équipe nationale ne lui aura probablement pas apporté la sérénité qu'il a perdu à Paris.
Les éliminatoires continuent dans la nuit de mardi à mercredi, heure française, la semaine prochaine : l'Argentine se déplace au Venezuela et l'Uruguay reçoit le Paraguay. Avec, encore, Di Maria et Cavani probablement titulaires, sauf remise en question de la part de son sélectionneur Oscar Tavarez pour le Matador.
