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Un PSG qui court peu, indicateur à surveiller mais pas toujours déterminant (LP)

Publié le samedi 4 décembre 2021 à 10:41 par Arthur Verdelet
Réputé pour être l’une des équipes courant le moins du continent européen, et régulièrement taxé du qualificatif « de collectif fainéant », le PSG n’échappe pas à ce phénomène cette saison, encore accentué par l’arrivée de Lionel Messi. Mais quel est l’impact réel du nombre de kilomètres parcourus sur la prestation d’un groupe ?

Le nombre de kilomètres parcourus est devenu l’un des principaux baromètres utilisés pour évaluer la qualité de la prestation d’un joueur ou d’une équipe dans son ensemble. C’est notamment régulièrement le cas pour pointer le manque supposé d’engagement des joueurs du PSG, bon dernier au classement publié au quart du championnat par la Ligue de football professionnel (LFP) avec 888.1 km cumulés, une habitude. Comme l’expliquent plusieurs spécialistes du sujet dans les colonnes du Parisien ce samedi, cette statistique est néanmoins utilisée à tout-va désormais, et peut donc perdre de son sens selon son contexte.

Un indicateur « difficilement interprétable »...

C’est notamment l’avis d’Alexandre Marles, ancien entraîneur de la performance du PSG lors de la saison 2013-2014, et qui avoue prendre cet indicateur avec des pincettes. « Le nombre de kilomètres parcourus par une équipe constitue une donnée sortie d’un ensemble. En plus, il s’agit d’une statistique qui cumule les données de plusieurs joueurs, c’est donc difficilement interprétable. Si l’on prend le PSG, la structure de l’équipe avec Neymar, Mbappé ou Messi qui multiplient les actions intenses et de finition, il n’est pas anormal que cette formation fasse moins de distance que ses adversaires. »

Également passé par le staff de l’Olympique Lyonnais et des Bleus, Marles illustre son point de vue par le cas de Lionel Messi, réputé pour courir très peu lors d’une rencontre : « J’avais étudié les performances de Messi lors d’un Barça/Atlético de Madrid pour une présentation. L’argentin parcourait en moyenne 7 à 7.5 km pendant la rencontre mais 1.5 km à haute intensité, soit environ 20 % du total, quand la majorité des joueurs tournent autour de 10 %. Donc, quand on parle de distance cumulée par équipe, cela ne rend pas compte des démarrages, des changements de rythme et de ces courses à haute intensité qui sont déterminantes dans le football. »

... et inutile sans contexte ou analysé poussée

Pour résumer sa pensée, Marles estime qu’« au final, on perd beaucoup de temps à commenter ce type de données. » Un constat partagé par Alexandre Dellal, consultant en en préparation physique ayant notamment collaboré avec l’OGC Nice ou encore la sélection algérienne : « Parfois, les chiffres sont étonnants. Ensuite, il est vrai que certains coachs accordent de l’importance à cette statistique car elle témoigne pour eux de l’engagement et de l’implication de leur équipe. Mais il s’agit d’une analyse brute qu’il faut contextualiser en fonction de l’adversaire, de la compétition : Ligue 1 ou Ligue des Champions, du plan de jeu… »

Le spécialiste du sujet conclut : « Courir beaucoup, c’est bien, mais il s’agit surtout de courir mieux, et notamment de répéter les courses à haute intensité. » Sans doute le principal problème du PSG certains soirs, notamment lorsque le niveau d’adversité est à son paroxysme, et qui se vérifie pour l’instant dans les résultats face aux adversaires les plus coriaces de la saison.


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