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Neymar, son interview complète à TF1

Publié le dimanche 31 janvier 2021 à 21:05 par Philippe Goguet
Rare dans les médias, Neymar a accordé un entretien exclusif à TF1 pour l'émission 7 à 8. L'occasion pour lui de parler de sa jeunesse, de son évolution au cours de ses années à Paris, de la France ou encore de son avenir qu'il imagine au PSG.

Après quelques mots en français pour dire qu'il parle un petit peu, Neymar s'est confié dans son portugais natal.

Ce qu'il aime en France :

« La cuisine est très bonne. La Tour Eiffel est exceptionnelle. À chaque fois que je passe devant, je reste bouche bée devant tant de beauté. Bon, parfois la météo n’est pas terrible. Je n’aime pas le froid ! Mais on s'y habitue (Rires) »

Son don de Dieu pour le football :

« Oui, je crois que c'est un don que Dieu m'a donné. Bien sûr, j'ai dû faire certains sacrifices pour y arriver et réaliser mon rêve mais je remercie Dieu de m'avoir donné ce don car le football est une passion que je nourris depuis tout petit et qui m'habitera toute ma vie. A quel âge on a découvert ce don ? Je crois que j'avais 8 ou 9 ans, c'est là que les gens ont commencé à voir que j'avais quelque chose de différent. Une fois, j'ai fait un tournoi et j'ai mis 8 ou 9 buts dans un match. Je prenais le ballon, je dribblais, je trompais le gardien et, à chaque but, j'allais embrasser mon père. Au 4e ou 5e but, il a commencé à avoir honte parce que les autres parents disaient que je jouais tout seul et que je ne passais le ballon à personne. Quand je suis à nouveau allé l'embrasser, il a fait "non, non". C'est là qu'on a compris que j'étais différent des autres et on m'a mis avec les plus vieux. »

Issu d'un quartier populaire : 

« Oui, j’ai été élevé dans une favela au Brésil en fait. On n’a jamais eu une vie de luxe. J'habitais chez ma grand-mère et on était 9. On dormait dans une chambre plus petite que l'espace qu'on a aujourd'hui. Il y avait ma soeur, ma tante, mes parents mais cela reste l’un des meilleurs moments de ma vie. Je jouais beaucoup au football dans la rue avec mes amis et ça a été un bel apprentissage. Pas de cookies à table ? En fait, un jour, on est allés faire des courses dans un supermarché et je voulais des cookies. Ma mère m'a dit que ce n'était pas possible qu'on les prenne parce qu'elle comptait l'argent pour la nourriture. Alors je lui ai répondu qu'un jour je serais très riche et j'achèterai une usine de gâteaux. Elle a ri mais elle était triste parce qu'elle ne pouvait pas m'offrir ce que je voulais alors que j'avais 5 ou 6 ans. Cela l'a beaucoup touchée. » 

Un père dont il a réalisé le rêve :

« Malheureusement, il n’a pas eu une grande carrière dans le foot donc il a dû travailler à l'usine. Il était mécanicien, il réparait des voitures et des motos. Finalement, celui qui a eu du succès dans le foot, c’est moi ! Nous en plaisantons beaucoup aujourd’hui, nous sommes assez proches pour en rire. Même si nous sommes père et fils, nous sommes plus amis que dans une relation père/fils où l'un dit quelque chose et l'autre doit obéir. On échange nos opinions, c'est une relation que nous avons depuis que je suis tout petit, c'est un cadeau de Dieu de l'avoir eu comme père et à mes côtés. Même s'il est parfois embêtant, je l'aime trop. »

S'éloigner de sa famille, le prix à payer pour réussir ?

« Oui, et c'est quelque chose qui m'a manqué. Aujourd'hui, cela fait longtemps que je suis loin d'eux. Ma mère, ma soeur ou mon père me manquent mais il faut faire des sacrifices pour offrir une vie meilleure à sa famille. »

Sa grave blessure à la Coupe du Monde 2014 :

« Ça a été l’un des moments les plus compliqués de ma vie. Lorsque j'étais à l'hôpital, le médecin est venu me voir et m’a dit qu'il avait deux nouvelles, une bonne et une mauvaise. Je lui ai dit de commencer par la mauvaise. Il m'a dit que je ne pouvais plus continuer la compétition. Mais la bonne était que je pourrai rejouer au football et reprendre une vie normale. La même lésion 2 centimètres plus loin, c’était fini. Cela m'a beaucoup affecté car, quand on est de dos, qu'on reçoit un coup et qu'à deux centimètres près, sa vie, son rêve et sa passion, tout peut être fini, ce n'est pas facile. Dieu m'a protégé et j'ai pu rejouer. » 

L'échec en finale de la Champions League avec le PSG :

« C'est quelque chose que je n'ai pas du tout aimé. J'en ai pleuré, je voulais vraiment rapporter cette Coupe en France mais, malheureusement, nous n'avons pas réussi cette fois-ci. Mais nous aurons d'autres opportunités et nous allons tout faire pour aller en finale et décrocher ce titre. »

Ses relations avec Mbappé :

« Nous avons une relation de frères. Moi je suis l'aîné et nous aimons beaucoup jouer ensemble. Je veux sortir le meilleur de lui, c'est un garçon en or. Je l'appelle "Goldenboy" parce qu'il est vraiment en or. Il a un coeur énorme. Tout le monde sait ce qu'il vaut en tant que joueur de foot mais même en dehors du terrain, il est incroyable. Il est souriant, joyeux, il adore s'amuser. On se ressemble beaucoup et nous devons être heureux pour être à 100 %. »

Envie de rester au PSG ?

« Oui, je suis très heureux au PSG. Je me sens vraiment heureux. Ça a beaucoup changé et je ne saurais pas dire exactement pourquoi. Je ne sais pas si c'est moi ou autre chose qui a changé. Mais aujourd'hui, je me sens bien, je me suis adapté. Je suis plus calme et je suis très heureux ici. Je veux rester au PSG. J'espère que Kylian restera aussi. C'est bien sûr le souhait de tous les supporters de Paris et on veut que le PSG soit une grande équipe. Moi, je veux continuer à faire ce que j'ai toujours fait à Paris : jouer au foot et être heureux, c'est le plus important. » 

Son image de jeune homme qui aime faire la fête :

« Bon... Qui n'aime pas faire la fête ? Tout le monde aime s'amuser. Moi, je sais quand je peux et quand je ne peux pas faire la fête même si certains disent que je suis immature et que je ne sais pas ce que je fais. Cela fait plusieurs années que je suis au top et, si on est focalisés à 100 % sur le football, moi je pense qu'on finit par exploser. La fête, c'est l'occasion de se relaxer, d'en profiter. Donc c'est une chose à laquelle je ne renoncerai jamais. »

Un style qui en fait une icône pour les jeunes ?

« Je ne sais pas parce que je n'ai jamais imaginé ça. Je n'ai jamais eu l'intention de créer la mode mais en fait, c'est ce qui arrive. Quand je me suis coupé les cheveux en iroquois, il y a beaucoup de jeunes qui l'ont fait. Mais je suis heureux d'être quelqu'un qu'on apprécie et qu'on aime suivre.  »

Sa fondation au Brésil :

« C'est une idée que nous avons eue avec ma famille lorsque j'étais petit. Mon père et ma mère ont mis ça dans ma tête et j'ai commencé à réfléchir à ce que cela pourrait être. Et aujourd'hui c'est tout ce dont nous avons rêvé, c'est même au-delà de nos espérances. Il y a 3000 enfants par an environ, peut-être un peu plus, et on peut aussi s'occuper de leur famille donc ça fait un peu plus de 10 000 personnes au total. Nous sommes très heureux de pouvoir aider autant de monde. Les enfants apprennent le français, l'anglais, l'espagnol, il y a des cours d'informatique, de volley, de natation, de karaté. Ce sont des activités qui aident à développer ces jeunes et il y a un centre médical et dentaire aussi. »

Un héros qui n'a pas oublié ses racines, sa fierté ?

« Oui, c'est une très grande fierté d'être reconnu pour cela car, vraiment, je n'ai jamais oublié d'où je venais ni tout ce que j'ai appris dans ce quartier. Pouvoir rendre un peu de ce qu'on m'a donné à travers l'institut, cela n'a pas de prix pour moi, je suis très heureux de pouvoir aider. »

Ce dont il a encore envie dans la vie :

« J'aimerais bien avoir d'autres enfants, je veux donner des frères et des soeurs à Davi. Professionnellement, je rêve de la Coupe du Monde. Je voudrais gagner une autre Ligue des champions. Enfin, tout ce que je pourrais gagner, je veux le gagner. »

Le replay vidéo est disponible ici.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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