Article 

Echouafni : « Un match abouti, presque un match référence »

Publié le dimanche 22 novembre 2020 à 19:22 par Bruno Hermant
Invité de l'émission Europe 1 Sport animée par Lionel Rosso, l'entraîneur du PSG Olivier Echouafni est revenu sur la rencontre PSG/OL et l'actualité autour de l'équipe de France. Il a évoqué la tactique mise en place contre l'OL, le rôle de Katoto également.

Une victoire magnifique, incontestable ?

« Oui, j'ai envie de dire que c'était un match abouti, presque un match référence quelque part. Vous savez, cela fait tellement longtemps qu'on attend ce moment. On n'est pas passé loin depuis quelques années et notamment dernièrement en finale de la Coupe de France en perdant aux tirs au but, au Trophée des championnes en début de saison dernière en perdant aux tirs au but, en demi-finale de la Ligue des champions où on prend un but sur coup de pied arrêté, donc on va dire qu'aujourd'hui, on fait pratiquement jeu égal avec cette grande équipe de Lyon. C'est un véritable exploit, il ne faut pas le nier. Quand vous regardez les statistiques de cette équipe, la dernière fois que le PSG a battu Lyon, c'était il y a 4 ans en championnat. Donc ça vous montre malgré tout la différence qu'il pouvait y avoir entre ces deux équipes. Aujourd'hui, d'enchaîner par cette belle victoire, pour nous et pour les filles, c'est un véritable déclic. »

Le PSG tueur de série, mais un vainqueur différent ?

« Oui certainement. Aujourd'hui on peut le dire après le match. Mais je pensais sincèrement lors de la demi-finale de la Ligue des champions à San Mamès à Bilbao, je pensais qu'on allait réussir l'exploit. Ca n'est pas passé à grand chose et aujourd'hui, on est trois mois après et je trouve que le groupe a très très bien évolué à tous les niveaux. Il a pris plus de maturité, puis il a pris plus conscience aussi de ses qualités. C'est ça. Être décomplexé, tout simplement. Alors, maintenant, on peut dire après le match que Lyon n'a pas forcément fait son meilleur match, certes. Mais peut-être parce que le Paris Saint-Germain aussi a posé beaucoup de problèmes à Lyon. On avait mis en place une stratégie, oui, on l'a bien préparé comme on prépare tous nos matches. Mais un peu plus parce qu'on sait qu'en face de nous, on a des joueuses de très haut niveau et une équipe qui est certainement la meilleure équipe du monde dans tous les compartiments, de par sa qualité de jeu, de son effectif, de ses titres. Donc beaucoup de respect pour cette grande équipe et pour ses joueuses. On l'avait bien préparé. C'est la première fois aussi qu'on arrive à réaliser ce genre de prestation avant une trêve internationale. En général, on faisait toujours ces matches-là après une trêve et j'avais tendance à récupérer des joueuses assez fatiguées de par leurs matches avec leurs équipes nationales. Là, la Fédération a décidé un peu d'évoluer et je trouve que c'est une bonne chose pour la qualité du jeu. »

Un changement d'ambitions pour le titre ?

« De toute façon, on est boostés depuis le départ. Ca ne change rien. Ce n'est pas maintenant qu'on va changer nos ambitions. Les ambitions du PSG, on les a toujours affichées depuis le départ, c'est de gagner le plus de matches et de gagner des titres. Aujourd'hui, on est leaders, mais on sait très bien qu'il reste beaucoup de matches, il y aura un match retour à Lyon qui sera très certainement déterminant. Mais pour pouvoir arriver à Lyon dans la même position, il va falloir ne pas traîner en route et il ne faudra pas perdre de points non plus. Donc on le sait, on a des objectifs élevés, et aujourd'hui c'est une véritable prise de conscience et ça fait beaucoup de bien dans la tête de l'ensemble du groupe, des filles, parce qu'elles l'attendaient. Elles étaient toujours tellement déçues, ça s'est joué toujours à des petits détails. Mais ce sont les exigeances du haut niveau et ce haut niveau, elles l'apprennent aussi. Il y a des joueuses qui, il y a deux ans, avaient 20 ans. Avec deux ans de plus, ça compte dans une carrière. »

La gestion de Katoto, sa progression, son état physique ?

« Je l'ai vu tout à l'heure (hier soir, N.D.L.R.), elle était en soins, elle va plutôt bien. C'est rassurant pour nous bien sûr mais aussi pour l'équipe de France. Marie-Antoinette, c'est un vrai symbole. Un véritable symbole du Paris Saint-Germain. Elle évolue doucement, par étapes. Elle est incroyable, elle a des qualités vraiment de très haut niveau. Après il faut lui laisser du temps. Et là, avec le temps depuis sa non-sélection à la Coupe du Monde 2019, c'est vrai que c'était un moment difficile, qu'il a fallu gérer psychologiquement. Mais elle a su aussi elle prendre les devants et montrer tout au long de la saison dernière qu'elle était capable d'être la meilleure buteuse du championnat, de rééditer encore aujourd'hui des prestations de très haut niveau. Et puis surtout d'être décisive, là où peut-être on pouvait l'attendre à ce moment là sur des matches de très haut niveau. Comme contre Arsenal en quarts de finale où elle marque un des buts et puis vendredi soir face à Lyon où elle s'est démenée sur le front de l'attaque. Elle a donné énormément. Et puis elle a été récompensée par ce but. Elle progresse, elle progresse tous les jours à l'entraînement. Elle a un état d'esprit remarquable. C'est vrai que ça avait été un peu compliqué la première année. L'année dernière un petit peu aussi et puis elle a pris toute la mesure de ses qualités et de son potentiel. »

La pression tout-terrain du PSG contre l'OL ?

« Je pense que déjà vous avez relevé quelque chose d'important en début d'émission, c'est que cette victoire, ce n'est pas la même victoire que les précédentes face à Lyon. Il n'y en a pas eu beaucoup certes. Mais on considérait quelque part qu'il y avait toujours un petit hold-up, c'est à dire le but marqué mais contre le cours du jeu où Lyon avait 20 occasions dans le match. Là, par contre, c'est un match où Lyon n'a pratiquement eu que très peu de situations, peu d'occasions, ce qui est très très rare. Et pour ça, il fallait obligatoirement les mettre sous pression et faire un pressing tout terrain, notamment les faire reculer le plus souvent possible. Et c'est ce qu'on a mis en place dès le départ, empêcher leurs premières relances, les bloquer très haut et les empêcher de jouer. Elles n'ont pas l'habitude de ça, elles n'aiment pas ça et c'était une des grandes consignes de ce match. En avançant, automatiquement, on crée aussi des brêches et à partir du moment où on récupère le ballon, il faut vite qu'on aille sur une transition et aller vite dans leur surface de réparation. C'est ce qu'a fait Kady Diani pour pouvoir percuter et donner le ballon à Marie-Antoinette. Ce sont des choses qu'on avait travaillées et ça s'est vu. »

Des consignes données aux joueuses qui partent en sélection ? 

« Je ne vais trop rentrer dans ce débat. Parce que je pense qu'on a aussi quelque part un petit droit de réserve. Vous le savez bien, j'ai vécu aussi ces moments-là en équipe de France en étant le sélectionneur. Il faut savoir faire la part des choses. Il n'y a aucune consigne qui est donné de ma part lorsqu'elles partent en équipe de France. Elles vont défendre les intérêts d'une équipe nationale. Que ce soit pour l'équipe de France mais aussi pour toutes les autres filles que j'ai, et j'en ai un certain nombre puisque j'ai 17 joueuses qui sont parties, là, avec leurs sélections respectives. L'objectif pour elles, c'est de montrer une très bonne image de leur club à travers leur équipe nationale, et pour mes joueuses c'est le cas, à chaque fois qu'elles partent en sélection, elles sont déjà heureuses de partir parce qu'elles sont sélectionnées. Ensuite, ce qu'il peut se passer à l'intérieur, quelques fois, cela ne se passe pas comme elles aimeraient que cela se passe peut-être aussi. Mais quelques fois en même temps, elles ont envie d'y retourner régulièrement parce qu'elles défendent les intérêts de leurs pays tout simplement. Maintenant, ce qu'il faut, c'est un peu plus d'apaisement sur cette équipe de France. Je pense qu'il faut recentrer les débats sur le terrain parce que c'est ça le plus important. Il y a deux matches importants avec une qualification au bout et il faut que l'équipe de France se qualifie pour le championnat d'Europe. »

Les déclarations publiques nécessaires pour crever l'abcès en équipe de France ?

« Je ne pense pas que ce soit la meilleure solution. Je pense que quand on a des choses à dire, il y a un vestiaire, il y a de quoi communiquer aujourd'hui. Utiliser l'ensemble des médias, je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions. Il faut régler les problèmes en interne. S'il doit y'en avoir. Et puis recentrer les débats sur le rectangle vert. Parce que tout part du terrain et on revient systématiquement au terrain. Il y a peut-être des choses à corriger certainement. Mais bon, après tout, les résultats sont là, et il faut s'appuyer dessus pour que l'équipe de France puisse retrouver un climat beaucoup plus serein que ce qu'il n'est aujourd'hui. »

Encore possible de gagner avec Diacre ?

« Bien sûr. Vous savez, dans le football, tout est possible. C'est vrai que pour l'instant l'équipe de France n'a pas réussi à gagner un titre mais il faut persévérer, il faut continuer. Nous, on a mis du temps aussi à battre Lyon. Il faut continuer à bosser, à se remettre en question. Il y a de très belles générations qui arrivent, on a une génération au Paris Saint-Germain de joueuses entre 20 et 23 ans comme Katoto, Geyoro, Kady Diani qui a un peu plus de bouteille, Morroni, Baltimore, vous avez une superbe génération derrière et il va falloir s'appuyer dessus. Et essayer de leur faire confiance. (Sur Diacre) Je ne suis pas à l'intérieur du groupe pour en parler. Certes oui, avec les résultats. Mais ce n'est jamais facile, on ne peut pas contenter tout le monde, on fait des choix. Ca ne plaît pas à tout le monde, certes. Après, il y a un management qui peut différer aussi. Il y a des méthodes, il faut s'en accomoder, c'est comme ça. Mais le plus important c'est de toujours défendre les intérêts de son pays et de ce maillot bleu qui est exceptionnel. »


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

News 

Aujourd'hui

lundi 18 mars

dimanche 17 mars

samedi 16 mars

vendredi 15 mars

jeudi 14 mars

mercredi 13 mars

mardi 12 mars

lundi 11 mars

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee