Avant le retour de la Champions League et le match PSG/PSV de ce mardi soir, nous avons interviewé Geoffrey, Néerlandais francophone qui a la particularité de suivre les deux clubs et particulièrement celui d'Eindhoven. Il a répondu à sept questions afin de présenter un peu ce club connu sans vraiment l'être.
Dans quel état physique et mental va se présenter le PSV ce mardi ?
« Pour l’état physique, on est sur une saison sans : on a perdu Sergiño Dest en fin de saison dernière qui était une sacrée plus-value dans notre système de jeu et Veerman qui est un peu notre patte magique au milieu. Il devait revenir au bout d’un mois mais, au final, ce sera deux mois. Comme quoi, les diagnostics foireux, c’est partout. En plus de ces deux grosses blessures (NDLR : il faut depuis ajouter Schouten et Karsdorp), il y a eu beaucoup de petit pépins qui ont fait qu’on a très peu vu le onze-type.
Pour le mental il est plutôt bon vu nos performances en Eredivisie (9 victoires en 9 matches). Pour la Champions league, c’est semblable à tous les ans où le PSV a besoin d’une piqûre de rappel sur ce que nécessite cette compétition, comme contre la Juventus ou Arsenal l’an dernier. »
Quels sont les objectifs du club cette saison en Champions League ?
« Rejoindre les barrages (après la phase de poules) serait bien au vu des pépins physiques »
« Les objectifs du club en Champions League sont assez vagues avec un discours que l’on entend souvent pour des clubs de notre envergure économiquement : bien figurer et aller le plus loin possible. Pour ma part, je pense que rejoindre les barrages (après la phase de poules) serait bien au vu des pépins physiques réguliers que l’on rencontre depuis le début de saison. »
Vous avez gagné tous vos matches cette saison en championnat, mais n'avez pas encore gagné en Champions League pour le moment. La marche est-elle trop haute selon toi ?
« Non je ne pense pas, du moins pour faire bonne figure comme l’an dernier. Sans compter les aléas via les blessures et pépins par-ci par-là qui n'offre aucune continuité à Bosz, le PSV en coupe d’Europe a souvent du mal à entrer et à se mettre au niveau en terme d’intensité et de duels car cela ne demande pas les mêmes efforts qu’en Eredivisie où, même avec des absents, certaines individualités feront les différences car le championnat leur offre plus de liberté. Ce qui m’inquiète un peu, c’est le manque de réalisme pour l’instant dans cette compétition, notamment face au Sporting où il y avait largement la place à domicile. Sachant que depuis des années, les résultats à l’exterieur ne sont pas optimaux. »
Il y a eu une petite polémique autour de Jerdy Schouten durant la trêve. Peux-tu nous en dire plus ?
« La polémique débute car le PSV communique sur une fatigue du joueur pour expliquer la non-libération pour l’équipe nationale puis le joueur a expliqué sa situation dans une interview à Voetbal qu'il a joué face au Sporting avec des analgésiques puissants étant donné l'importance du match mais que les douleurs étaient insupportables pour affronter Sparta et rejoindre ensuite, la sélection : "L'IRM montre également que du liquide a été trouvé près de la contusion osseuse. Cela a juste besoin d'un peu de temps pour récupérer. Il n’y a rien d’autre de cassé, rien au niveau de mon ménisque ou de mes ligaments. Il faut juste que la douleur disparaisse." »
NDLR : Depuis, le PSV a annoncé le forfait du joueur.
Quelles sont les principales forces et faiblesses de votre équipe ?
« Les principales forces sont un jeu qui peut aller très vite verticalement si l’on a la possession du ballon et le jeu sur les ailes pour approvisionner la surface, notamment Til ou de Jong. Et selon les joueurs, il peut y avoir de bons échanges dans les petits espaces.
« Pour les points faibles, je dirais les coups de pieds arrêtés, la ligne défensive »
Pour les points faibles, je dirais les coups de pieds arrêtés, la ligne défensive qui est limite neuve cette saison et qui n’a eu de continuité, surtout les latéraux, donc il y a un manque d’automatismes. Le PSV a aussi du mal avec la gestion des transitions offensives rapides de l’adversaire. Concernant le réalisme au niveau offensif, il faut pas mal de situations pour marquer ou tuer le match. Comme expliqué plus tôt, l’intensité et les duels peuvent poser problème en début de match, ce qui sont de sacrés défauts tant que ce n’est pas encore entré dans leur tête mais c'est un mal plus général dans le foot néerlandais, des clubs à la sélection. »
Comment définiriez-vous le style de jeu de votre équipe sous Peter Bosz ?
« Peter Bosz aime le 4-3-3 , avec un numéro six et deux numéros huit. Pour ce qui est du jeu pour ressortir le ballon de la défense c’est un mix : soit du jeu long vertical pour rechercher de Jong (l'avant-centre) qui temporisera ou fera le lien avec un autre joueur (souvent les ailiers), soit de passes rapides pour tenter au plus vite de trouver un joueur libre pouvant mettre en place au plus vite l’équipe en phase de contruction.
Dès que l’équipe est en place et en possession du ballon au milieu, on entame alors la phase de possession haute qui nous amène à un 2-3-5 avec soit les deux latéraux qui vont accompagner le 6 au milieu sur la largeur et les deux 8 monter pour aider le secteur offensif, soit l’inverse. Dans ce cas les latéraux prennent la place des ailiers qui eux se recentrent.
Dans les deux cas, De Jong décrochera souvent pour aspirer son défenseur et, s'il est touché, trouver en une touche un joueur du secteur offensif pour exploiter les espaces entre le central et lateral adverse. Cette phase permet aussi de mettre en place un pressing haut à la perte de la balle mais elle est aussi à double tranchant si l’adversaire est capable de se sortir du pressing et d'entamer un contre rapide à la récupération du ballon. »
S'il y avait un joueur à ressortir dans votre équipe, ce serait lequel ? Que craignez-vous de ce match face au PSG ? Enfin, un petit pronostic pour le match ?
« Schouten est indispensable pour l’équilibre de l’équipe »
« C'est compliqué. J'aurais pu dire Schouten qui est indispensable pour l’équilibre de l’équipe, mais on va choisir Noa Lang (ailier gauche) qui, malgré son côté tête de nœud, aime se montrer et tenter des choses improbables sur des gros matchs.
La question de la crainte est complexe car ce n’est pas forcement la possession du PSG qui me fait peur. Mais si le PSV est naïf quand il attaque et que le PSG récupère le ballon et a des contres avec Hakimi, Barcola et Dembélé qui sont des joueurs techniques et rapides, cela peut devenir compliqué à gerer.
Mon prono sachant que ça fait pas mal de saisons où les résultats à l’extérieur sont difficiles, un 2-1 pour le PSG et je prends pour le goal average. Sinon avec le plus grand optimisme, 1-1 ce sera bien. »
