Le PSG a perdu de façon assez lamentable sur la pelouse de Manchester City en quart de finale retour de la Champions League. Retour sur les prestations individuelles des joueurs parisiens.
Trapp : Il était attendu au plus haut niveau, et ce soir le bilan est cruel pour l'Allemand. Aucun arrêt sur tir cadré, là où son homologue anglais, pourtant souvent décrié dans les grands rendez-vous, a plusieurs fois porté son camp, et il a provoqué un pénalty sur une faute sur Agüero à la demi-heure, qu'il fauche sur une sortie. Averti, il ne touche pas le ballon sur la frappe, et il sort de la Ligue des Champions comme les autres, sans briller et sans s'être dépassé.
Aurier : Son entraîneur a insisté avec lui et rétrospectivement, grand mal lui en a pris puisqu'il a été l'auteur d'un match catastrophique, six jours après sa prestation déjà très décevante à l'aller. Défenseur axial dans un 3-5-2 expérimental mais qu'il a bien connu du temps de son séjour à Toulouse, il a raté nombre de relances axiales (celle du penalty ou celle de la frappe de la Navas à la 40ème) qui ont traduit sa fébrilité. Blanc l'a remplacé par un Pastore qui, pendant 30 minutes, a amené beaucoup de liant dans un PSG très déséquilibré, sans réussite. Sa volonté était louable et il a même été averti sur un tacle à retardement, mais ça n'a pas suffi dans un PSG déstructuré.
Thiago Silva : Le capitaine a tiré les siens vers le haut en phase défensive de par ses duels aériens remportés et ses placements bien sentis mais il était trop seul. Il a connu du déchet à la relance mais on peut davantage l'attribuer au manque de repères de ses milieux de terrain en situation de relance basse qu'à du déchet. Il a essayé d'apporter sur coups de pieds arrêtés, comme sur sa tête sur corner à la 66ème mais Hart veillait. Un des rares qui sort sans n'avoir rien à se reprocher.
Marquinhos : Celui qu'on savait remonté comme un coucou suite au match aller a fait de son mieux et plus que son match plutôt réussi, c'est son statut de bouche-trou au gré des envies de son coach (d'abord défenseur dans un 3-5-2, il est passé devant la défense à la pause avant de reprendre l'axe à l'entrée de Pastore) qui interpelle sur son statut encore précaire dans l'effectif. Il devrait logiquement aspirer à davantage dans les semaines et mois à venir et vu sa prestation sérieuse, sa concentration et sa hargne, on ne le lui reprochera pas.
Van der Wiel : L'invité surprise du onze de départ avait la lourde tâche d'animer le couloir droit sur toute la longueur du terrain et il a globalement échoué. Dans son couloir, David Silva l'a peu mis à défaut et c'est surtout offensivement, dans un PSG qui courait après la qualification et qui a beaucoup eu le ballon qu'on l'attendait. Il a échoué, surtout parce qu'il s'est entêté à chercher le centre en première intention, sans précision, alors qu'il aurait pu varier en portant son ballon dans la surface adverse et chercher le retrait, en variant ainsi son jeu. Un échec qui pourrait bien sonner pour de bon le glas de son histoire parisienne.
Maxwell : Sur l'autre aile du dispositif expérimental parisien du début de match, son manque de mobilité a largement limité les siens dans les phases de possession et son manque de repères, comme ce fut le cas pour Van der Wiel à droite, explique en grande partie le caractère trop prévisible du PSG, particulièrement en première mi-temps. Sans ballon, on l'a souvent vu intervenir à bon escient pour couper des actions dans son camp mais c'est dans l'autre moitié qu'on l'attendait, en 3-5-2 comme en 4-3-3, et la même question revient sans cesse le concernant : se limite-t-il ou ne peut-il pas faire davantage ?
Rabiot : L'enfant du club a été l'un des rares motifs de satisfactions -par intermittences- de la première période parisienne. Dans le sens du jeu, à l'aise pour orienter comme pour chercher des appuis bas, il a semblé être l'un des moins perturbés par le dispositif parisien de la première mi-temps. On regrettera ses difficultés à créer le décalage par ses remontées de balle mais cette critique est d'autant plus à relativiser qu'il a été positionné en tant que pointe basse du milieu en seconde période. Ca n'est pas son meilleur rôle, on l'a bien vu et il n'a régulé le jeu des siens ni avec, ni sans ballon, alors que son collectif se délitait.
Thiago Motta : Le Brésilo-Italien, très décrié dernièrement, avait une nouvelle occasion de faire taire les critiques alors qu'il était positionné en tant que régulateur au sein d'une ligne de 4 placée devant une défense à 3 qui rappelait le schéma qu'il a occupé avec l'Italie en sélection il y a peu. Mais il a eu les mêmes problèmes d'automatismes que les autres et le pressing adverse l'a énormément gêné, avec beaucoup de pertes de balles à la clé. Blessé en deux temps, il a cédé sa place à Lucas pour plus d'une mi-temps et le Brésilien, rapidement placé à droite de l'attaque après le repos, n'a jamais su exister. Il n'a pas pesé et sa régularité au plus haut niveau s'impose comme son axe de progrès principal.
Di Maria : L'Argentin a été recruté pour permettre aux siens de passer un cap à ce niveau. Effacé à l'aller, il a fait pire au retour alors que le schéma initial, avec une base défensive dense derrière lui et un placement libre sur la largeur, était sensé le servir. Finalement, on l'a très, très peu vu si ce n'est sur de trop rares décalages qui ne pèsent pas dans la balance au moment du bilan. Sa complémentarité avec les autres offensifs a été proche du néant et il sort de la double-confrontation contre l'un des grands vaincus côté parisien.
Cavani : Le poncif fait presque sourire mais sans être foudroyant dans le jeu, l'Uruguayen s'est beaucoup battu et ses efforts méritent le respect, comme sur l'action du coup-franc obtenu au 30 mètres où il revient bien dans une zone dense aider son milieu. Susciter l'admiration, c'est encore autre chose et sa double-titularisation, à l'aller et au retour, répondait à l'impératif de marquer des buts. Il en a finalement été assez loin et Hart l'a bien mis en échec sur sa seule situation à la 79ème. Eliminé par De Bruyne sur le but alors qu'il était revenu défendre dans l'axe, il sort de la compétition comme les siens, sans fard.
Ibrahimovic : Le Suédois est le plus grand joueur de l'histoire du club, il l'a prouvé les quatre années durant mais l'échec du PSG face à City est aussi le sien. Inefficace à l'aller, il a été transparent ce soir si l'on excepte ses deux coup francs dangereux et bien arrêtés par Hart, et à un degré moindre ses quelques décrochages, bienvenus mais trop rares et première mi-temps. En seconde, on l'a très peu vu et il a sans doute hésité entre rester haut pour amener le danger pour un PSG en mal de but et venir participer au jeu alors que les siens manquaient de repères. Il termine le match avec 37 ballons disputés, soit moins que Cavani, une archi-rareté, ou soit autant qu'un Pastore entré pour 30 minutes, et cela confirme malheureusement son manque d'impact à ce niveau, qui restera comme son échec en rouge et bleu s'il quitte le club cette été.