Après un peu plus de trois semaines de vacances, les joueurs du PSG reprennent le chemin de l'entraînement ce mercredi 6 août et n'auront qu'une semaine de préparation avant leur premier match officiel de la saison 2025/2026 face à Tottenham le 13 août prochain en Supercoupe d'Europe. Une préparation express, qui n'inquiète pas spécialement les spécialistes.
C'est le revers de la médaille. Après une saison historique, mais très intense, avec 65 matches disputés, le PSG reprend l'entraînement ce mercredi 6 août, trois semaines et deux jours après la finale de la Coupe du monde des clubs et une semaine seulement avant la Supercoupe d'Europe face à Tottenham, qui a repris l'entraînement début juillet.
Les Spurs se présenteront à Udine le 13 août prochain avec plus d'un mois de préparation et 6 matches amicaux joués quand le PSG n'aura donc eu qu'une semaine d'entraînement dans les jambes et aucun match amical disputé. Les joueurs du PSG ont certes commencé une préparation physique individuelle depuis le 28 juillet dernier, mais arriveront forcément dans un état de forme bien inférieur à celui de leurs adversaires.
Nul doute que Luis Enrique ne s'en servira pas d'excuse pour autant, surtout que le Real Madrid avait vécu une situation similaire la saison passée et avait quand même remporté la Supercoupe d'Europe en s'imposant 2-0 face à l'Atalanta Bergame. Au-delà de la Supercoupe d'Europe, la très courte préparation physique du PSG pourrait-elle pénaliser l'équipe dans les mois à venir ?
La question est légitime, mais les réponses des spécialistes sont plutôt encourageantes. Interrogé sur le sujet le 12 juillet dernier par Le Parisien, avant la finale PSG/Chelsea, l'ancien préparateur physique de l’Olympique Lyonnais et de l'équipe de France, Robert Duverne, se voulait assez optimiste.
Duverne « pas inquiet sur l'avenir du PSG en termes énergétiques »
« Est-ce qu'ils vont payer dans les prochains mois l'étendue de la saison 2024/2025 ? Non car il n’y a pas d’échéances immédiates, répondait ainsi Duverne, omettant quand même la Supercoupe d'Europe. La finale de la prochaine Coupe d’Europe, ils ont le temps de la préparer. Je ne suis pas inquiet sur l’avenir du Paris Saint-Germain en termes énergétiques. »
Pour ce spécialiste de la préparation physique, la jeunesse de l'effectif parisien est un atout important : « Il y a quand même des Désiré Doué, des Bradley Barcola, des Warren Zaïre-Emery… À 18 ans, on peut courir et enchaîner les matchs, on peut y aller, ils sont prêts. Ça sera différent pour d’autres comme Marquinhos, mais ils savent gérer. »
L'aspect psychologique, un enjeu majeur pour le PSG ?
La marge du PSG en Ligue 1 et le nombre important de matches à jouer en phase de ligue de la Champions League sont aussi présentés comme des éléments favorables au club parisien : « Ils ont vu qu’en Ligue des champions, avec la nouvelle formule, il est possible de se qualifier en jouant les trois matchs du mois de janvier, note Duverne. Le Championnat de France ne va pas leur poser un gros problème. Mais le coach a tellement les cartes en main que ça peut démarrer fort. »
Pour Duverne, l'enjeu concerne surtout la surcharge psychologique, mais ce dernier estime que le PSG a parfaitement géré cet aspect durant la saison et notamment lors de la Coupe du monde des clubs en laissant beaucoup de temps libre aux joueurs : « Pour moi le point central, c’est davantage sur le plan psychologique. Aux États-Unis, ils se sont aéré l’esprit, ils se sont promenés, ils ont eu aussi ce côté récupération. On a désormais compris dans le foot qu’on pouvait donner 3, 4 jours de repos au cours d’une saison. »
« Nul n'est immunisé contre l’usure, le surmenage ou l'épuisement »
Psychologue du sport ayant notamment travaillé à l’AS Monaco, aux Girondins de Bordeaux et à l’Insep, Cédric Quignon-Fleuret se veut toutefois plus prudent concernant la fraîcheur mentale des Parisiens à leur retour de vacances, même s'il convient dans l'édition du jour du Parisien « qu'enchaîner les matches quand on les gagne est beaucoup moins usant que de multiplier les échecs. »
Malgré tout, « le surmenage est quelque chose qui existe dans tous les domaines, le sport de haut niveau y compris, explique-t-il. L’effectif très riche du PSG et la stratégie de turnover voulue par Luis Enrique ont été le secret de la réussite, de cette fraîcheur qu’il a su trouver tout au long de la saison. Mais malgré le professionnalisme et tous les programmes de récupération qui existent désormais, nul n’est immunisé contre l’usure, le surmenage ou l’épuisement. »
Luis Enrique va aussi devoir trouver de nouveaux leviers pour motiver un groupe qui a tout gagné la saison passée, dont la première Champions League de l'histoire du club. Pour l'ancien entraîneur de Reims Luka Elsner, l'enjeu pour le coach espagnol du PSG sera de « remotiver ses joueurs et leur trouver de nouveaux objectifs à relever ». Lesquels ? « Chaque sportif a envie de marquer sa discipline. Là, Paris et Luis Enrique ont créé une génération historique. Pour rester au sommet, l’idée est peut-être de leur proposer de devenir une génération de légende, de celle dont tout le monde parlera encore dans des dizaines d’années. »
Un défi à la mesure de l'ambition du club, de son entraîneur et de ses joueurs, qui passera par la Supercoupe d'Europe dès le 13 août prochain, un trophée que le PSG n'a encore jamais remporté.