Resté en équipe de France malgré son alerte musculaire à Toulouse avec le PSG, Ousmane Dembélé s'est encore entraîné à part mercredi lors de la deuxième séance collective des Bleus avant de défier l'Ukraine ce vendredi. Dans un entretien accordé à L'Equipe, Didier Deschamps a évoqué son cas.
Au sortir d'une saison historique mais éreintante avec le PSG, qui devrait lui permettre de remporter le prochain Ballon d'Or, Ousmane Dembélé a l'ischio gauche qui siffle. Après trois semaines de vacances et une petite semaine de préparation, le numéro 10 parisien a démarré la Supercoupe d'Europe contre Tottenham (90 minutes), puis enchaîné 29 minutes à Nantes, 81 contre Angers et 70 à Toulouse, avant de sortir en raison d'un souci musculaire à la cuisse gauche.
« Ça va, ça va. J'ai ressenti une petite gêne sur la fin juste avant de sortir mais on va voir, je vais faire l'IRM, on va voir ce qu'il y a. Mais je ne pense pas que c'est si grave que ça », rassurait Dembélé samedi dernier après Toulouse/PSG (3-6) au micro de Ligue 1+, avant d'ajouter : « Après, mes ischios, je les connais. Donc on va voir ». Le 5 juin dernier, cinq jours seulement après la finale de la Champions League, Didier Deschamps l'avait en effet titularisé en demi-finale de Ligue des nations face à l'Espagne et Dembélé était sorti après s'être blessé à l'ischio de la cuisse gauche.
Au départ, son absence avait été annoncée comme très courte, mais s'était finalement étendue sur plus de trois semaines, le privant en grande partie de la Coupe du monde des clubs. Après sa sortie à Toulouse, on pouvait donc imaginer Dembélé être dispensé des deux prochains matches de l'équipe de France face à l'Ukraine et l'Islande, deux matches comptant pour la campagne de qualification à la Coupe du monde 2026. Mais après avoir consulté le médecin de l'équipe de France lundi, il a été décidé que Dembélé reste dans le groupe France et suive un programme adapté.
Dembélé s'entraîne toujours à part
Comme mardi lors du premier entraînement collectif du rassemblement, Dembélé s'est une nouvelle fois entraîné à part mercredi et a donc très peu de chance de jouer ce vendredi contre l'Ukraine de Zabarnyi. Pourquoi l'avoir donc gardé en sélection ? Deschamps pense-t-il pouvoir le faire jouer quelques minutes ce vendredi, ou mardi prochain contre l'Islande au Parc des Princes ? Le sélectionneur tricolore aura l'occasion de répondre à ces questions ce jeudi en conférence de presse, depuis la Pologne.
En attendant, Deschamps s'est confié dans L'Equipe ce jeudi et a reconnu que ses joueurs n'étaient pas en grande forme : « Ceux qui ont fini tard ne peuvent pas être à 100 %, parce qu'ils ont repris plus tard et il y a eu peu de matches. Plus généralement, je fais en sorte d'alerter les joueurs. Quand ils font des saisons où ils jouent tout, même les rencontres où ils pourraient un peu souffler, ils accumulent. Et si tu fais un an comme ça, la deuxième année, tu payes...»
« Même quand ils peuvent avoir un petit pépin, ils ont tendance à le cacher »
Comment Deschamps alerte-t-il ses joueurs ? « Si tu n'as pas récupéré, que tu joues tous les trois jours, que tu as mal dormi, dis-le à ton coach. Il peut te faire souffler ou pas. Mais essaie au moins d'échanger. Ça peut t'éviter de te blesser et de rater les grosses échéances », lance le sélectionneur. Sur ce point, Luis Enrique est très précautionneux avec son staff et sa très bonne gestion a permis d'éviter les blessures musculaires la saison passée. Le problème, concernant Dembélé, vient plutôt de sa gestion en sélection.
Alors que Fabian Ruiz, lui aussi touché musculairement à Toulouse, a été dispensé des deux matches de l'Espagne, pourquoi Dembélé est-il toujours avec les Bleus ? La décision vient-elle de lui ? « On n'a que deux matches par rassemblement, ils ne sont jamais fatigués (sourire). Même quand ils peuvent avoir un petit pépin, ils ont tendance à le cacher. Après, des organismes sans la moindre petite douleur ou gêne, il n'y en a pas beaucoup », répond Deschamps, sans parler spécifiquement de Dembélé, mais de manière globale.
Le PSG veut « minimiser les risques » avec Dembélé
L'Equipe lui a quand même demandé s'il avait reçu des pressions du PSG pour ne pas faire jouer Dembélé : « Non, pas de grosses pressions, répond le sélectionneur. Ils veulent minimiser les risques. Avec les clubs étrangers, c'est encore plus, évidemment. Même si le joueur veut venir, ma priorité, c'est de ne pas le mettre en difficulté. Il est entre le marteau et l'enclume... Chaque cas est différent. C'est pour ça qu'il est important d'avoir un relationnel médical avec les clubs, qui suivent leurs intérêts. »
Et Deschamps de conclure, non sans culot : « Si je suis entraîneur en club et que j'ai un joueur qui a un petit souci, je préfère, et c'est logique, qu'il reste avec moi ». Espérons que le staff des Bleus sera raisonnable avec Dembélé et ne prendra aucun risque avec lui face à l'Ukraine et l'Islande. Selon les derniers échos des médias français, Désiré Doué tient la corde pour démarrer sur l'aile droite de l'équipe de France ce vendredi soir, avec Bradley Barcola à gauche. Lucas Hernandez et Lucas Chevalier seront eux remplaçants.
La composition probable des Bleus face à l'Ukraine : Maignan - Koundé, Upamecano, Konaté, Digne - Tchouaméni, Koné (ou Rabiot) - Doué, Olise, Barcola - Mbappé
