Sept mois après la consécration de Munich, Vitinha n'a toujours pas revu la finale de Champions League remportée 5-0 par le PSG face à l'Inter Milan. Le milieu portugais a expliqué pourquoi au quotidien sportif A Bola.
31 mai 2025. Munich. Une date et un lieu à jamais gravés dans l'histoire du PSG et du football français. Après tant d'années à la convoiter, le PSG a enfin brandi la Coupe aux grandes oreilles en écrasant l'Inter Milan 5-0 en finale de la Champions League. Comme dans un rêve. Voire mieux.
« J'en parlais justement hier avec des amis, a confié la semaine passée Vitinha au quotidien A Bola. Pouvez-vous imaginer ce que pense un joueur qui va disputer une finale de Ligue des champions la veille au soir, lorsqu'il essaie de dormir ? Des milliers de scénarios lui passent par la tête, des milliers de scénarios positifs, négatifs, et dans aucun, vraiment aucun, nous n'allions gagner 5-0 de manière aussi incontestable. Ce fut l'un des meilleurs jours de ma vie. »
Ce match légendaire, Désiré Doué l'a déjà revu plusieurs fois, comme il l'a reconnu dans un sourire sur la scène des Globe Soccer Awards dimanche à Dubaï lorsqu'on lui a posé la question. Ce n'est pas le cas de Vitinha, qui s'en est expliqué, toujours dans son large entretien accordé vendredi dernier à A Bola.
« J'adorerais (revoir la finale), mais ça me maintiendrait un peu bloqué dans le passé »
« Je ne l'ai pas encore vue en entier, a révélé le maestro portugais. J'adorerais, mais ça me maintiendrait un peu bloqué dans le passé. Et il faut enchaîner les performances, tous les trois jours, gagner, être compétitifs, et je ne veux pas me laisser aller à l'euphorie, je ne veux pas regarder et… « Ah ! »… parce que c'est fini. C'est vrai, c'était génial, mais c'est fini. Et si je m'arrête un instant pour la regarder… c'est parce que ça fait du bien, ça flatte mon ego, ça fait du bien à ma famille, ça fait du bien à tout le monde de voir et de dire : « Regardez ce qu'on a accompli ! » Mais il faudra que je le fasse, soit pendant mes vacances, soit quand je m'arrête un jour, parce qu'en attendant, ça me mettrait dans un état que je ne peux pas me permettre. Je dois rester vigilant, je dois avoir envie de faire plus et mieux. C'est comme ça, c'est fatigant, c'est difficile, mais ça apporte plus de résultats que de simplement apprécier une finale de Ligue des champions parce qu'elle s'est bien déroulée ou d'assister à de grands moments, car cela me déconnecte de la réalité. »
Comment Luis Enrique a conditionné ses joueurs avant PSG/Inter
« Soyez à 100 %, mais pas plus. Ce serait contre-productif »
Vitinha est aussi revenu sur l'approche de la finale et sur comment Luis Enrique avait réussi à conditionner son groupe : « Le coach a été essentiel. Deux ou trois jours avant le match, que dire aux joueurs ? On ne va motiver personne pour une finale de Ligue des Champions. Et lui, il a fait exactement le contraire. Il a essayé de nous calmer. Il nous a dit : "Calmez-vous, celui qui gagnera ce match sera celui qui sera le plus proche de 100 %, c'est-à-dire vous, vous serez à 150, 160, 170, mais redescendez sur terre, parce qu'eux seront à 120, 130. Quand on désire quelque chose si fort, parfois on se bloque. On réalise qu'on veut vraiment quelque chose, qu'on veut vraiment gagner, et parfois c'est contre-productif." C'était parfaitement logique, et je pense que c'était la clé. Cela nous a fait redescendre. "Soyez à 100 %, mais pas plus. Ce serait contre-productif. Ça jouerait contre nous. N'oubliez pas : ce n'est qu'un match. Je sais que c'est important. On ne peut pas dire que la finale de la Ligue des Champions n'est pas importante, mais la vie continue". »
Un discours récurrent chez Luis Enrique, qui a fait mouche auprès de ses joueurs : « "La vie continue"… Je comprends parfaitement son discours, concède Vitinha. Et je suis d'accord. La vie continue. Nous savons que c'est extrêmement important. Je ne vais pas m'étendre ici sur ce que cela signifie pour nous, surtout après le parcours que nous avons accompli, mais j'ai vraiment pensé : « S'ils donnent tout ce qu'ils ont et que nous sommes plus détendus, même si ce n'est pas à 100 %, ils seront trop au-dessus de nous. C'est en grande partie ce qui s'est passé. J'ai vu leurs visages et j'ai senti qu'ils ne comprenaient pas ce qui se passait. Ils voulaient donner, mais ils n'y arrivaient pas. Ils étaient bloqués. Et nous avons aussi eu la chance de marquer tôt. Et puis, les choses se sont déroulées de manière surnaturelle. »
