Les bonnes habitudes reprennent en cette reprise des conférences de presse de veille de match au PSG. Christophe Galtier a une nouvelle fois longuement pris la parole, le temps de livrer aux médias son point de vue sur de nombreux sujets liés aux joueurs parisiens présents au Mondial au Qatar, ou encore de s’épancher tactiquement. Renato Sanches a également obtenu les louanges de son ex-entraîneur à Lille.
Dans quel état d’esprit retrouvez-vous votre groupe après cette trêve de plus d’un mois ? Pourrions-nous avoir des nouvelles de vos Mondialistes et une idée de leur présence dans le groupe contre Strasbourg ?
« Oui, ils seront disponibles pour le match de demain. Neymar, Marquinhos, tout comme Vitinha et les Espagnols (Carlos Soler et Pablo Sarabia) ont eu dix-douze jours de coupure. Tout le monde est rentré à l’heure et aux dates prévus. Nous avons fait en sorte de gérer au cas par cas. Certains ont malheureusement été éliminés plus tôt que prévu et ont donc bénéficié de douze jours de coupure. Leur retour s’est fait à la date prévue, ils s’entraînent normalement et sont disponibles pour le match face à Strasbourg.
« Pour Messi, nous avons décidé qu’il allait couper jusqu’au 1er janvier. Il nous rejoindra le 2 ou le 3 janvier, après avoir eu entre 13 et 14 jours de récupération. »
Le processus a été individualisé pour nos trois joueurs qui sont allés très loin dans la compétition. Notamment (Achraf) Hakimi, qui a joué tous les matchs, a terminé meilleur latéral droit du Mondial et a voulu nous rejoindre le plus rapidement possible. Kylian aussi a beaucoup joué, multiplié les grandes prestations et terminé meilleur buteur du Mondial (avec 8 buts). Après avoir échangé avec lui, Kylian a souhaité nous rejoindre assez rapidement. Toute mon équipe avait pour mission de rester en contact permanent avec chacun des joueurs. Ça ne veut pas dire pas qu’il n’y aura pas un moment durant lequel ils devront récupérer, pas tant sur un plan physique mais plutôt mental. Enfin, il y a le cas de Leo, vainqueur avec l’Argentine et auteur d’un très grand Mondial. Il est rentré au pays pour les célébrations, les réceptions. Nous avons décidé qu’il allait couper jusqu’au 1er janvier. Il nous rejoindra le 2 ou le 3 janvier, après avoir eu entre 13 et 14 jours de récupération. »
Les célébrations argentines ont été émaillées de chambrages et d’insultes, notamment à l’encontre de l’un de vos joueurs cadres, Kylian Mbappé. En tant qu’entraîneur, comment avez-vous perçu ces évènements ? Faudra-t-il une discussion à ce sujet entre Mbappé et Messi à son retour en France ?
« Je ne vais pas commenter la manière dont on célèbre. Ce qu’il s’est passé dans les célébrations des Argentins, ça leur appartient. Je n’ai pas à gérer le cas de leur gardien (Emiliano Martinez). Le plus important pour moi reste ce que j’ai vu pendant la finale. Au moment du retour sur le terrain, j’ai vu Kylian et Leo se prendre la main. C’est un signe. Il y a beaucoup de respect entre les deux. Il y a aussi l’attitude exemplaire de Kylian après le match et avant la remise des trophées. J’ai vu Kylian aller féliciter Leo, mais aussi l’entraîneur argentin (Lionel Scaloni), qu’il faut créditer pour son bon travail. Je reste attaché à la relation entre Leo et Kylian. Ce n’est pas Leo qui a chambré ou quoi que ce soit. Il faut le laisser en dehors de ça. C’est surtout ce que j’ai vu après la finale et ce que j’ai vécu pendant 4 mois ici. Il n’y a aucune raison de tout mélanger. Le comportement du gardien reste le sien, je n’ai pas à le commenter. La relation entre Kylian et Leo reste le plus important. Kylian a eu une attitude très bonne en ayant perdu. Quand vous avez perdu, vous avez de quoi être déçu et il l’était, mais il a su aller féliciter Leo avec beaucoup de savoir-faire et de classe. C’est très bien pour le club et l’équipe. »
Existe-t-il un risque pour les Mondialistes malheureux de reprendre aussi vite la compétition ? Est-ce au contraire une nécessité pour tenter de tourner la page rapidement ?
« Je ne pense pas qu’il y ait un risque à partir du moment où la démarche est collective. Je le répète encore mais Achraf et Kylian avaient la volonté de revenir rapidement avec nous et d’avoir la possibilité d’enchaîner deux matches de championnat très importants avec nous ce mercredi et dimanche (à Lens). À partir du moment qu’ils sont bien physiquement et mentalement, nous n’avions aucune raison de nous priver de leur qualité. Il faudra voir, en termes de gestion, à quel moment nous allons pouvoir aérer leur calendrier au cours des semaines à venir. Oui, nous avons une réflexion à ce sujet. Il va falloir trouver les bonnes périodes pour qu’ils puissent décompresser à un certain moment. »
« Il faudra voir, en termes de gestion, à quel moment nous allons pouvoir aérer leur calendrier au cours des semaines à venir. »
Avant la encontre contre Auxerre, vous aviez évoqué la possibilité d’un troisième système. À partir de quand pourrait-on le voir ? Serait-ce lié au coulissement de Sanches sur un côté en 4-4-2, comme face à Lille ?
« J’essaye, avec mon équipe technique, de proposer différentes organisations et animations. Nous y arrivons depuis le début de la saison. J’ai demandé pendant notre coupure de beaucoup travailler sur l’analyse de nos matches et de voir ce qui se fait dans d’autres championnats afin d’essayer de trouver une troisième organisation, animée différemment. Nous allons faire face à un calendrier très très chargé, encore plus que lors de la première partie de la saison. Nous avons trois joueurs qui ont joué sept matches au Mondial. Nous avons une réflexion à ce sujet, j’ai des idées en tête, mais il est encore trop tôt pour le travailler. Dans les semaines à venir, nous allons tenter de voir si une troisième animation peut être bénéfique à l’équipe. »
Quel regard portez-vous sur ce « Boxing Day » à la française ? Cette idée d’enchaîner les matches pendant les fêtes doit-elle perdurer comme en Angleterre selon vous ?
« Du fait de cette Coupe du monde inédite, il fallait adapter le calendrier. Est-ce positif ou pas ? C’est difficile de le juger et encore plus de faire un calendrier. Ce qui peut interpeller et m’interpelle, c’est que l’on puisse jouer l’après-midi un 2 janvier. Tout le monde va rentrer de vacances, juste avant de reprendre le boulot ou l’école. Donc, en jouant l’après-midi, je ne pense pas que les stades vont se remplir aussi facilement qu’on pourrait l’espérer. »
Dans quel état est la cheville de Neymar, au coeur des débats pendant la Coupe du monde après sa blessure lors de Serbie-Brésil ?
« Oui, nous avons tous vu sa blessure et sa cheville très gonflée, mais il a pu rejouer deux matches derrière. Peut-être qu’il a joué le premier sur un rythme moins élevé. Le deuxième (contre la Croatie) était beaucoup plus engagé. Nous avons vu le magnifique but qu’il a pu marquer. Malheureusement, il y a eu cette élimination du Brésil derrière. Ça veut dire qu’il a pu se soigner entre-temps. Il a eu douze jours de coupure durant lesquels il est resté chez lui, au Brésil, entouré de son équipe médicale pour traiter cette cheville. Quand il est revenu à l’entraînement, le 22 décembre, il a travaillé à l’intérieur avant d’enchaîner normalement, sans restriction. Il va bien sur un plan physique, sa cheville va bien, et sur le plan mental, il a très envie de jouer, donc c’est positif. »
Comment avez-vous géré, aussi bien mentalement que physiquement, le retour parfois express des Mondialistes ?
« Je crois qu’il n’y a pas meilleure remède que de revenir dans son club »
« De manière individuelle, j’ai échangé avec eux. Souvent des messages de soutien pour ceux éliminés tôt dans la compétition. Après, des messages d’encouragement pour ceux qui sont allés au bout. Au retour à l’entraînement, mon staff et l’équipe médicale ont beaucoup partagé pour connaître leur ressenti. Ce sont des joueurs professionnels, qui ont plaisir à jouer et s’entraîner pour jouer. Je crois qu’il n’y a pas meilleure remède que de revenir dans son club. Il y a une trop bonne ambiance et un bon état d’esprit au niveau du travail. Revenir travailler au plus vite avec ses copains et reprendre le goût de la compétition est le meilleur pour eux. Je n’ai pas d’inquiétude sur ce point à travers les séances d’entraînement des derniers jours. Je vois que tout le monde est très disponible sur le plan mental et prend beaucoup de plaisir à travailler ensemble. »
Lors de votre arrivée au PSG, vous aviez plusieurs tactiques en tête et avez pu tester des systèmes lors des six premiers mois. N’est-ce pas l’heure de se figer sur un ou deux formations au maximum ?
« Évidemment que, quand on répète semaine après semaine, en entraînement ou en match, il est plus simple pour les joueurs d’avoir des repères sur une organisation précise. Mes joueurs ont eu l’habitude de travailler cette première partie de saison avec un système à cinq, trois défenseurs centraux, deux milieux et trois offensifs. Nous avons évolué et sommes passés à quatre défenseurs, quatre joueurs au coeur du jeu et deux attaquants. Quand je dis que je recherche la possibilité de travailler une autre formation, c’est surtout que nous ne devons pas nous figer sur ce que nous faisons. Avec l’enchaînement des matches, les blessures, les méformes, les suspensions, il peut y avoir des absences. Tant que nous pourrons compter sur la totalité de l’effectif, avec les joueurs majeurs disponibles et en forme, il faudra travailler avec une animation dans laquelle les joueurs ont des repères et se retrouvent dans leur meilleur rôle afin d’être performants. Cette troisième organisation doit servir à pallier des absences sur un plan offensif ou défensif, parce que l’enchaînement des matches va automatiquement causer des absences non souhaitées. Mais bien évidemment qu’il est très important de se conforter dans une animation connue par les joueurs. »
Sanches a eu plusieurs semaines pour travailler et se rassurer. Même s’il est absent pour le match à venir, sera-t-il en capacité de se rapprocher de son meilleur niveau en deuxième partie de saison ?
« Renato a fait une très bonne préparation et nous l’avons remarqué avec mon staff. Il est très disponible, fit, affuté. »
« J’en suis convaincu. Il vient tout juste d’être contrarié pour une contusion au niveau d’un muscle et ne sera pas disponible pour le match de demain (contre Strasbourg). Il doit reprendre l’entraînement en fin de semaine. Il a fait une très bonne préparation et nous l’avons remarqué avec mon staff. Il est très disponible, fit, affuté. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il puisse apporter toutes ses qualités et puisse retrouver le niveau qui était le sien quand je l’ai sous mes ordres à Lille. Son retour pendant cette trêve m’a montré qu’il n’était pas très loin de son meilleur niveau. »
Strasbourg est une équipe en difficulté en championnat après une excellente saison l’an passé. À quel type de confrontation vous attendez-vous ?
« Difficile (il se répète). C’est une équipe qui va jouer sa survie sur cette fin de championnat. C’est une équipe qui a eu le temps de bien se préparer. À travers de leurs matches amicaux, j’ai vu qu’ils sont à la recherche d’une nouvelle organisation. C’est une équipe qui, quand elle est au complet, en impose à travers la qualité de son jeu et sa qualité athlétique de ses attaquants. Si l’on reste focalisé sur le classement, on se trompe totalement. Il y a eu six semaines de coupure, donc nous repartons à zéro. C’est ce que j’ai dit à mes joueurs hier, aujourd’hui et c’est ce que je vais leur répéter demain. Nous savons pourquoi nous avons eu un très bon début de saison : parce que les joueurs ont été sérieux, exigeants, déterminés et jouaient avec humilité. Il faudra que nous gardions tout cela demain au coup d’envoi. Nous en avons beaucoup parlé ces dernières 48 heures. Nous ne pouvons pas occulter le fait que nous sortons de six semaines de coupure. »
