Il y a quelques jours à l'occasion de la rentrée 2025, nous avons été invités par le PSG à visiter la cité éducative du Campus, un moment particulièrement intéressant pour nous qui suivons le centre de formation depuis toujours, la formation ayant pris ses quartiers sur place depuis maintenant plus d'un an. Dans cette première partie, nous revenons sur l'intervention du directeur général du Paris Saint-Germain Victoriano Melero, présent pour l'occasion.
Le Campus PSG dispose de terrains, d’infrastructures pédagogiques et médicales. On a également un internat très moderne, c'est unique en Europe. Pourquoi cela constitue un environnement idéal, justement, pour cette jeunesse ?
« Ça, il faudrait leur demander évidemment. Mais en tout cas, notre ambition, quand on a décidé de construire ce centre d'entraînement, c'était d'avoir sur un seul et même lieu l'ensemble des corps de métier pour accompagner les athlètes, que ce soient les jeunes athlètes, donc les jeunes filles et les jeunes garçons qui sont devant nous, ou les professionnels. Donc, c'est unique en ce sens-là, c'est-à-dire que cela commence avec l'association et puis ça finit avec les professionnels.
« Il n'y a pas un seul club en Europe qui dispose sur un seul et même lieu de l'ensemble des métiers »
Pour chaque catégorie, on va mettre à disposition le nutritionniste, le podologue, le kiné, les enseignants, mais aussi pour les professionnels. On peut aussi avoir des enseignants de la langue française, notamment pour les joueurs étrangers. Donc c'est unique dans ce sens-là, parce qu'il n'y a pas un seul club en Europe qui dispose sur un seul et même lieu de l'ensemble des métiers qui vont contribuer à l'avenir de nos jeunes filles et jeunes garçons et à la performance sportive de nos équipes. »
« Un triple projet sportif, éducatif et socio-éducatif »
C'est ici que les jeunes joueurs et jeunes joueuses évoluent au quotidien. Pourquoi cela fait partie du projet central du club, ce centre de formation, ce campus ?
« La formation a toujours été au centre des priorités du Paris Saint-Germain. D'abord parce que comme tout club professionnel, vous avez une obligation d'avoir un centre de formation. Et puis parce qu'on est le Paris Saint-Germain, donc on se doit toujours de faire plus et mieux que les autres. Et ça, ça a toujours été dans l'ADN du Paris Saint-Germain avec cette obligation, le triple projet comme on le dit : sportif, éducatif et socio-éducatif. Les jeunes joueurs ont une ambition, celle de devenir sportif professionnel et nous, on va les accompagner dans cette ambition.
Mais on a également une obligation, et tout particulièrement le corps enseignant et le directeur de la Cité éducative, c'est qu'ils sortent du campus avec un diplôme et qu'on ait réussi, justement, à travers la séquence de vie qu'ils vont passer ici au campus, à leur apporter, au-delà de ce qu'ils attendent d'avoir justement (les entraînements, les matchs, la compétition) une éducation, une ouverture d'esprit, le fait de savoir se faire confiance et savoir faire confiance aux autres.
Donc, c'est tout ce pan éducatif et socio-éducatif qui est une obligation et que je mets comme ambition pour Mehdi (NDLR : Mehdi Rahoui, directeur de l’Education) et ses équipes. Le but est de faire en sorte qu'à la fin, on le verra et on va en parler, on ait les meilleurs résultats possibles. »
La fameuse cité éducative du Campus PSG, jouxtant un des terrains
Ça se voit dans les chiffres, parce que le Paris Saint-Germain a toujours été au top du classement des centres de formation de la Fédération française nationale de football. Qu'est-ce que ça dit, justement, de cette formation qui est menée ici ?
« Ça dit que ça ne s'arrête jamais. On l'a vu d'ailleurs avec les vidéos. Vous voyez, la saison 2024-2025 est finie. Vous avez gagné des titres, on a gagné des titres, mais c'est fini. Maintenant, on passe à 2025-2026. Et on a toujours pour leitmotiv : il faut les gagner. Le plus dur, c'est de gagner, notamment la première, lorsqu'on va gagner la première fois titre de champion de France, la première fois une Ligue des champions. On sait à quel point c'est compliqué, mais le plus compliqué reste à venir, c'est-à-dire qu'il faut rééditer, il faut reproduire l'ensemble des efforts pour nous amener à gagner d'autres titres.
Donc, pour la scolarité, pour la performance du centre de formation, c'est pareil. C'est-à-dire qu'on a toujours pour ambition de chaque année pouvoir s'améliorer. C'est ce qu'on a réussi à faire en mobilisant l'ensemble des métiers autour de nos jeunes. Pour vous donner un exemple de la vie qu'il y a sur ce campus, lorsque tout le monde va reprendre début septembre, c'est à peu près 500 personnes qui sont sur le site, de nos jeunes jusqu'aux agents de sécurité. »
« On est les seuls en France et en Europe à avoir décidé d’internaliser »
On va parler de scolarité parce que vous avez créé ce qu'on appelle la Cité éducative. En quoi ça consiste et surtout, qu'est-ce qui fait la singularité de cette Cité éducative ?
« Déjà, on a l'impression que cela fait une éternité que la cité est ouverte mais, en fait, pas du tout puisque le lycée a ouvert la saison précédente. Le collège, on l'a ouvert la saison passée, donc ça fait juste un an. Au moment où il a fallu mettre en place justement la scolarité au Campus, la singularité est de se poser la question : est-ce qu'on continue comme avant ? C'est-à-dire qu'on externalise la scolarité ou est-ce qu'on décide de l'internaliser ? Donc la singularité réside dans le fait qu’on est les seuls en France et en Europe à avoir décidé d’internaliser.
Pourquoi ? Parce qu'il est important qu'au même titre que l'entraîneur, il est identifié Paris Saint-Germain, tout le corps enseignant dans sa globalité, je ne parle pas uniquement des profs, mais aussi tout le corps qui va accompagner les jeunes, soit aussi Paris Saint-Germain. Ils vont participer effectivement à l'ensemble du projet, de ce triple projet pour nos élèves. C'est ça la principale singularité. Une deuxième singularité aussi, c'est qu'avec Mehdi aussi, on a la chance d'avoir des classes, il y a 14 classes avec des effectifs qui ne sont pas ceux qu'il y a dans l'éducation nationale. Donc, ça permet aussi d'avoir un travail individualisé vis-à-vis des élèves.
Et puis, une troisième singularité, c'est par rapport au projet innovant, puisque l'innovation, c'est une de nos valeurs et ce que l'on met en avant au sein du Paris Saint-Germain. On l’a vu cette année au sein de la cité éducative avec la mise en place de Turbo bac ou Turbo brevet (NDLR : système de révision accélérée pour les élèves en difficulté à l’approche des épreuves) et aussi à travers le tutorat qui a été mis en place avec des étudiants de l'ESSEC. »
Et côté scolaire, il y a des chiffres aussi qui sont parlants.
« Le travail porte ses fruits puisqu'effectivement, on a eu 95% de taux de réussite avec 14 bachelières et bacheliers cette année, ce qui nous a permis, vu que c'était l'axe d'amélioration qui nous restait (à travailler) dans le classement des centres de formation de la FFF, d’atteindre aujourd’hui la deuxième place et cette année, l'ambition est d'être les premiers. »
Au-delà de leur parcours sportif et scolaire, vous aimeriez qu'ils retiennent quoi, ces jeunes qui ont été formés ici au Paris Saint-Germain ?
« Ils ont une chance, c'est d'être au Paris Saint-Germain »
« Qu'ils retiennent qu'on leur a donné les clés pour réussir. On vous souhaite à toutes et à tous, bien entendu, de réussir une carrière professionnelle dans le football parce que c'est votre obligation que vous vous êtes fixée à vous. Mais au-delà de ça, de vous avoir donné les clés pour réussir. On a effectivement vos entraînements, vous avez aussi les cours, mais il y a aussi plein d'autres activités avec l'ambition de leur donner une ouverture d'esprit et de savoir, justement, qu’ils ont une chance, c'est d'être au Paris Saint-Germain et donc de pouvoir tirer parti de cette chance pour pouvoir s'ouvrir au monde et être des belles personnes, quel que soit votre futur professionnel. »
Notre dossier complet sur la cité éducative du Campus PSG :
