Le PSG a logiquement dominé Rennes (3-1) malgré une fin de match franchement ratée qui n'a pas gâché les trois buts d'avance. Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Safonov : Sa troisième titularisation consécutive n'a pas montré une montée en puissance particulière. Le Russe a certes été l'auteur de deux arrêts intéressants face à Gouiri et surtout Gronbaek mais il n'a jamais semblé dominer spécialement son sujet pour autant, à l'image de sa sortie aérienne ratée sur corner. Sur le penalty, il est aussi à terre avant même le tir de Kalimuendo. Régulièrement sollicité sous pression dans le jeu au pied, il n'a pas commis d'impair, allongeant quand cela devenait trop critique, mais sans éclat dans le jeu court. Après trois matches, il reste un petit mystère, mais pas un concurrent à Donnarumma.
Hakimi : Sa première remontée de balle après quelques secondes de jeu face au pressing très haut des Rennais avait donné le ton : le Marocain avait de sacrées jambes et l'envie de faire mal sur son côté. Il a été omniprésent dans la partie offensive de son rôle tout au long de la partie et, même s'il n'a pas marqué alors qu'il a été proche de le faire à au moins trois reprises, il s'est rattrapé avec une passe décisive parfaite de précision et de générosité pour Barcola. Défensivement, il a plutôt bien tenu son rôle également mais ses deux grosses erreurs de relance en fin de match auraient pu coûter cher. Il avait largement fait le boulot avant.
Marquinhos : Buteur malheureux d'entrée puisque rattrapé par sa position de hors-jeu, le capitaine parisien a finalement fait son match dans sa moitié de terrain et il a signé une très bonne partie dans l'ensemble. Toujours bien placé, prompt à défendre la profondeur avec une belle efficacité et rayonnant dans les airs, il n'a pratiquement rien laissé passer dans le registre défensif. Avec le ballon, il a été très propre face à un pressing important, même s'il aurait possiblement pu faire mieux. L'important était de ne pas perdre la balle, il s'y est attelé.
Skriniar l'a remplacé pour les 20 dernières minutes et il a été régulièrement sollicité. Le Slovaque est entré au mauvais moment, mais il a aussi été très insuffisant dans trop de domaines. Dès lors qu'il a souhaité sortir de sa ligne défensive, il s'est complètement perdu et a été en difficulté, signant aussi quelques relances peu heureuses vers le côté droit. A son crédit, quelques interventions mieux maîtrisées plus proches de son but.
Pacho : L'Equatorien enchaîne les parties où il est impeccable défensivement et il a encore su intervenir à bon escient sur les quelques occasions adverses sur lesquelles il a dû intervenir, notamment une sur Kalimuendo avant la pause en pleine surface. Avec le ballon, il n'a pris aucun risque, alors qu'il y avait parfois le temps et l'espace pour faire mieux. Sa marge de progression est clairement là.
Beraldo : La question du poste sera probablement posée mais le Brésilien est surtout un spécialiste des matches en forme de montagnes russes : un bon début puis un enchaînement catastrophique avec une relance dans les pieds de Blas et un duel perdu dans la foulée en pleine surface, une bonne seconde mi-temps dans l'ensemble puis cette faute de main totalement inutile suivie d'un duel pas spécialement bien négocié face à Seidu. Chaque bonne chose, Beraldo parvient à plus ou moins long terme à la gâcher par une mauvaise. Le gaucher reste un joueur de 20 ans, avec des défauts très visibles, mais il doit aussi faire mieux avec le ballon car c'est notamment pour cette qualité prétendue qu'il est utilisé. Son début de saison est compliqué, et ce match n'a pas changé le constat.
Zaïre-Emery : Positionné en relayeur droit, il a régulièrement été spectateur, ou complément selon les cas, des arabesques du duo Hakimi/Dembélé sur l'aile droite mais il s'est aussi montré trop sage avec le ballon pendant une longue période, refusant régulièrement d'attaquer des espaces parfois très visibles. Il a aussi souffert du pressing adverse, tentant parfois maladroitement de s'en dépêtrer plutôt que de jouer simple au point d'être averti en essayant de s'en sortir. Mais en fin de match, il a été particulièrement important quand Paris tanguait en gagnant des duels défensifs importants et en remettant le pied sur le ballon.
João Neves : Sentinelle au coup d'envoi d'un match pour la première fois cette saison, le Portugais qui fêtait ses 20 ans a offert une prestation de toute beauté. Absolument pas dérangé par le pressing rennais puisqu'il n'a perdu pratiquement aucun ballon, il a en revanche parfois eu des difficultés à trouver des joueurs devant lui pour faire avancer le jeu, au moins dans un premier temps. Il s'est ensuite permis d'envoyer quelques ouvertures magistrales et a régalé sur ses conduites de balle. Son activité est énorme dans l'ensemble, même s'il est aujourd'hui probablement plus à l'aise dans la moitié de terrain adverse que dans la sienne, avec quelques difficultés à protéger l'accès à sa défense, particulièrement en fin de match. Mais il pèse même sur les coups de pieds arrêtés offensifs.
Fabian Ruiz : De nouveau placé en relayeur gauche et globalement milieu le plus avancé sur le terrain, il a su profiter de cette position pour se retrouver en position de frappe à plusieurs reprises, forçant même Mandanda à un exploit. Mais le gaucher a trop manque d'impact au milieu, perdant des duels de façon régulière parfois même en raison d'imprécisions techniques. Cela a été mieux sur la durée mais il n'a pas assez pesé sur le jeu dans l'ensemble et peine à retrouver sa place dans le onze parisien.
Mayulu l'a remplacé et ce n'est pas lui qui va lui prendre. Une frappe tentée qui peut se comprendre, même si moyennement réalisée, mais bien du mal dans l'entrejeu de façon plus globale.
Dembélé : Face à son premier club, il a pu rappeler à ses formateurs qu'il est toujours le même, ce génial déstabilisateur à la finition aléatoire. Dembélé a encore énormément tenté balle au pied, faisant de grosses différences de la sorte, mais il a franchement peiné face au but, se montrant même égoïste de façon peu inspirée à 0-0 en frappant hors-cadre plutôt qu'en servant Hakimi. Il s'est rattrapé en étant parfait sur le premier but et encore impliqué sur le troisième d'une passe magistrale pour le Marocain. Mais Dembélé aurait pu faire tellement mieux devant le but et récupérer les lauriers du soir de Barcola avec un peu d'application.
Mbaye l'a remplacé et le jeune attaquant de 16 ans est apparu encore une fois très tendre balle au pied, ne sachant jamais vraiment s'il devait provoquer balle au pied ou attaquer la profondeur.
Lee Kang-in : Après des mois à en parler, Luis Enrique a enfin placé le Sud-Coréen dans un rôle de fausse pointe et Lee a signé ce qui est probablement son meilleur match à Paris. Excellent dos au but avec une résistance aux charges adverses bluffantes, il a été un point d'appui particulièrement appréciable pour son équipe dans l'optique de lancer le jeu. Cela n'a pas altéré son sens de la passe et il a signé quelques ouvertures magistrales pour Dembélé et les autres lorsqu'il s'est retrouvé face au jeu, parfois même très loin de sa position de départ. Egalement excellent dans sa façon de frapper les corners, il a finalement marqué un but très mérité et totalement lié à son nouveau poste axial. Un coup de maître, qu'il faudra malgré tout confirmer.
Barcola : Le début de match laissait penser à un nouveau match compliqué avec un jeu parisien qui penche une fois de plus beaucoup à droite mais il n'en a finalement rien été. Quand le ballon est finalement arrivé jusqu'à Barcola, l'ailier gauche a su en prendre soin : un premier but d'un amour de ballon placé, un second but provoqué après une frappe magnifique et des actions d'éclat en pagaille face à un Ostigard qui a dû regretter ses matches de Série A joués à un rythme bien moins soutenu. Les jambes, les buts, la confiance, tout est revenu d'un coup pour Barcola et le PSG en a bien profité, avec une qualité de frappe qui a semblé un bon cran au-dessus de ce qu'il a pu proposer dans le passé.
Kolo Muani l'a remplacé et il a signé une entrée totalement ratée, lui qui était attendu en titulaire. Que ce soit d'abord à gauche puis dans l'axe, il a tout raté jusqu'à ce bon déplacement dans la surface conclu par une frappe de peu à côté.