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30 pensées rapides sur PSG/Strasbourg (3-3)
Attendu comme un choc, PSG/Strasbourg a effectivement tenu ses promesses même si les troupes de Luis Enrique ont dû se contenter d'un match nul logique bien que frustrant. Retour sur cette partie en 30 pensées rapides à propos du jeu, des joueurs ou encore des choix de l'entraîneur parisien, parfois déroutants.

- Le match nul est totalement logique entre Paris et Strasbourg, chaque équipe ayant eu ses périodes faibles et fortes au cours de la rencontre et il est d'ailleurs possible de dessiner des périodes de domination de 45 minutes environ pour chacune d'entre elles : les 15 premières et les 30 dernières pour le PSG, les 45 entre ces deux moments pour le Racing.
- Vu la façon dont Luis Enrique a évoqué la prestation de Désiré Doué en parlant de « match à revoir » avant de se prononcer, il semble assez évident que l'entraîneur espagnol n'a que très peu goûté la prestation de son milieu de terrain, notamment les gros risques pris dans l'utilisation du ballon qui ont abouti à au deuxième but strasbourgeois.
- S'il reste un joueur d'espace et de courses avant tout, avec tout ce que cela d'ingrat dans l'appréciation qui est faite du joueur, il faut noter l'amélioration dans les prises de balle de Bradley Barcola, désormais capable pratiquement à chaque fois de faire la différence dès sa première touche lorsqu'il est trouvé sur le côté gauche.
- Il est régulièrement imaginé quelle serait la position du PSG B dans un championnat de France, ce PSG/Strasbourg joué sans la défense titulaire, sans le milieu titulaire et avec une attaque plus qu'alternative donne une certaine idée de la réponse. À savoir une réelle capacité à être dans le match face à ce qui était l'une des trois ou quatre meilleures équipes de France.
- Le PSG a payé un lourd tribut à la trêve internationale d'octobre en se retrouvant à aligner deux équipes très alternatives pour des matchs compliqués à Lille (1-1) et contre Strasbourg (3-3). Les Parisiens ont certes évité les blessures, mais cela ne fait que deux points sur six possibles au compteur.
- Si beaucoup imaginent un avenir à Doué en milieu de terrain, le jeune et très talentueux Parisien va tout de même devoir changer beaucoup de choses dans la façon dont il évolue dans sa propre moitié de terrain : marquage lâche sur l'égalisation, risque inconsidéré dans la relance sur le deuxième but, attitude dans l'ensemble assez passive d'un point de vue défensif. Il y a beaucoup de choses à aimer dans le match de Doué, mais aussi énormément de points à corriger.
- Plus les matches passent, plus les débuts de Lucas Chevalier ressemblent à ceux de Kevin Trapp.

- Il existe une petite frustration concernant le résultat final, ni les joueurs sur le terrain ni Luis Enrique via ses changements n'ont vraiment semblé vouloir arracher la victoire dans les dernières secondes.
- Si Luis Enrique a fait souffler bon nombre de joueurs concernés par la trêve internationale (Vitinha, Mendes, Hakimi, Pacho, Kvaratskhelia), il ne faut pas oublier non plus au moment d'évaluer leurs parties que Beraldo avait joué 90 minutes au Japon mardi, et Lee Kang-in une mi-temps en Corée du Sud le même jour.
- Si bon nombre de joueurs parisiens ont pu bénéficier d'un certain repos au cours des derniers matchs, Ilya Zabarnyi n'est en revanche clairement pas concerné : l'Ukrainien a enchaîné toutes les rencontres depuis la fin août, soit pas moins de 10 matchs joués en intégralité en un mois et demi à peine, plus deux entrées en jeu. De quoi expliquer aussi pourquoi il multiplie les erreurs individuelles marquantes au cours des derniers matchs, sur le deuxième avec l'Ukraine lors de la trêve internationale et lors de ce PSG/ Strasbourg où il est totalement dominé par Panichelli sur l'égalisation des visiteurs.
- L'équipe qui sera alignée par le PSG ce jour-là sera très différente, mais le Racing Club de Strasbourg et son pressing très intense haut sur le terrain a clairement montré ce qui attendra les Parisiens lors de PSG - Bayern du 4 novembre prochain. Les Bavarois avaient déjà joué de la sorte lors de la Coupe du monde des clubs et il faut s'attendre à un plan de jeu assez similaire.
- La façon dont Lucas Beraldo joue mal la faute sur le troisième but du Racing n'est pas sans rappeler l'attitude de Marquinhos sur le 2-1 d'Arsenal en demi-finale retour de la Champions League en mai dernier. Les deux Brésiliens subissent une faute évidente mais ne savent pas la vendre à l'arbitre et c'est leur équipe qui se retrouve punie.

- Face au pressing adverse, la façon avec laquelle les défenseurs parisiens se déchargent sur Beraldo est aussi rassurante pour le jeune Brésilien qu'inquiétante pour les autres défenseurs. Dans des situations compliquées, ils font preuve d'une totale confiance en lui pour sortir le ballon de l'arrière mais leur manque de personnalité et parfois un peu de courage balle au pied n'est pas forcément très rassurant dans le fond.
- Le paradoxe Beraldo s'exprime parfaitement sur ce match. L'approche générale du football lui reprochera, et c'est très logique, ses duels perdus face à un Panichelli assez impressionnant dans ce domaine, mais son entraîneur aura probablement apprécié sa capacité à faire vivre le ballon en permanence. Il existe d'ailleurs un vrai parallèle à effectuer entre lui et Chevalier, défaillant dans leur fonction première, à savoir défendre et repousser le danger, mais avec un vrai apport dans ce qui leur est demandé dans le projet de jeu parisien avec le ballon. Vu à quel point le jeune Brésilien ne joue jamais les matchs qui comptent, le gardien de but français a possiblement intérêt à commencer à faire des arrêts, le pragmatisme de l'entraîneur ayant aussi des limites.
- Il faut reconnaître à Désiré Doué un sens aigu de l'esthétisme et sa passe de l'extérieur du pied droit pour Barcola sur l'ouverture du score est un petit bijou de technique. Son contrôle avant d'aller chercher le penalty est tout aussi époustouflant.
- En revanche, qui n'a pas revu en Doué le Neymar des mauvais jours lors de la seconde partie de la première période ?
- Le PSG n'a tout de même gagné qu'un seul de ses quatre derniers matches de L1, soit quatre points sur douze possibles. Un rythme qu'il va falloir sérieusement hausser à un moment même si Paris limite la casse dans l'ensemble.
- La qualité de la construction du premier et du dernier but parisien mérite vraiment d'être soulignée. Deux joueurs dans un cas, trois dans l'autre, des passes et des déplacements, le football simple et bien joué.
- Dans une équipe championne d'Europe, ce n'est évidemment pas assez, mais il faut reconnaître à Warren Zaïre-Emery, à l'exception du récent OM/PSG, de rarement décevoir en Ligue 1.

- Si le PSG cherche un gaucher pour prendre la suite de Fabian Ruiz à moyen terme, le nom de Valentin Barco est évident, même si Chelsea refusera probablement toute vente à Paris.
- A-t-on déjà vu une bonne entrée en jeu de Kvara en Ligue 1 ?
- Gonçalo Ramos a enfin marqué comme titulaire cette saison. Mais il a fallu un penalty car ce fut pénible dans le jeu encore une fois.
- Ibrahim Mbaye ne parvient décidément pas à passer le cap de la Ligue 1 de façon pérenne mais il faut reconnaître au jeune ailier une capacité rare : il est actuellement le seul joueur de l'effectif qui parvient à placer Gonçalo Ramos en situation de but littéralement à chaque match.
- La façon dont le Racing Club de Strasbourg a fait des blocs sur Barcola et plus généralement les joueurs parisiens qui couraient sans le ballon est un modèle d'antijeu moderne, dans la lignée des fameux blocs sur corner. Mais M. Turpin ne peut pas laisser une équipe utiliser ce mode opératoire pendant 90 minutes sans ne jamais rien dire.

- La façon dont Barcola et Doué ont pu se chercher et se trouver sur la partie gauche terrain était belle à voir et productive, la façon dont l'ailier français boycotte désormais totalement Ramos dans le jeu est malheureusement tout aussi logique.
- La double sortie de Barcola et Doué à l'heure de jeu pile confirme une fois de plus que Luis Enrique gère en Ligue 1 les temps de jeu avant de gérer les scénarios des matches, et ce alors que son équipe ne caracole pas vraiment en tête du championnat.
- L'entraîneur parisien n'en a d'ailleurs pas fait un secret après la rencontre, assurant très clairement que ce n'est pas maintenant que le titre de champion se gagne ou se perd.
- Luis Enrique a émis le souhait de pouvoir jouer un PSG/Strasbourg avec ses titulaires, le match retour aura lieu le 1er février prochain, quatre jours après PSG/Newcastle. A lui de voir s'il voudra exercer son souhait...
- Le match était des plus agréables et a fait honneur à la Ligue 1, mais finalement, un petit 1-0 bien moche plutôt qu'un 3-3 en sortie de trêve, n'est-ce pas là le vrai bonheur ?
- Vivement le retour du vrai PSG mardi soir. Les doublures font ce qu'elles peuvent mais les titulaires sont d'un tout autre niveau quand même.

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