Après la victoire du PSG à Lens, c'est un Luis Enrique forcément satisfait qui s'est présenté en conférence de presse. Il a d'ailleurs répondu à pratiquement toutes les questions sans se cacher, même à propos des cas individuels comme Barcola, Nuno Mendes ou encore Hakimi. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Qu’avez-vous le plus apprécié dans la prestation de vos joueurs face à Lens ce soir ? Leur capacité de réaction après un début un peu compliqué ?
« Les problèmes ont débuté dans la seconde partie de la première mi-temps »
« Le match a été très disputé, très difficile. Lens défend très bien. Nous les avons joués trois fois cette saison et les trois matches ont été difficiles. C'est toujours compliqué d'attaquer face à un adversaire qui défend de cette manière: avec du caractère, de la personnalité, de l'agressivité. Lens défend très bien et c'est difficile. Nous avons plutôt bien débuté le match, avec la maîtrise et la volonté de créer du danger. Nous n'en avons pas créé beaucoup en première mi-temps, mais ça me paraît logique. Les problèmes ont débuté dans la seconde partie de la première mi-temps quand l'adversaire a commencé à créer des situations nous obligeant à courir et à nous mettre plus en danger.
Une fois le but encaissé, le match présentait tous les signes d’une rencontre qui allait se compliquer encore plus. Mais nous avons élevé notre niveau de jeu en seconde période. On avait pu voir que le rythme ne nous convenait pas et qu’il fallait chercher davantage la profondeur et multiplier les occasions de buts. Nous avons eu l’efficacité requise par ce match en deuxième mi-temps. Nous sommes très heureux de cette victoire. Nous poursuivons notre très bonne dynamique et nous sommes prêts à cette compétition [La Ligue des Champions] dans laquelle nous plaçons de grands espoirs. »
Kvaratskhelia est arrivé hier à Paris. Comment comptez-vous l’utiliser ? Sur le côté gauche ou plutôt comme 9 ou faux 9 ? Comment l’intégrer ?
« (Il vérifie) Il a été officialisé, non ? Je peux donc en parler… (Il poursuit) Comme attaquant. C’est un joueur que nous essayons de recruter depuis notre arrivée (au PSG). Il a toutes les qualités que nous recherchons chez une recrue : de l’expérience depuis les jeunes, les tirs, les buts, une grande capacité de repli défensif. C’est un joueur qui vient renforcer notre effectif pourtant déjà très bon, très bon. Comme on a pu le voir, même sans Ousmane (Dembelé) ou sans Hakimi, l’équipe continue de montrer du caractère, de la personnalité et la capacité à jouer sur n’importe quel terrain adverse. Je trouve que nous avons été très bons en attaque, surtout en seconde période et je crois que (Kvaratskhelia) est un très bon renfort. J’espère qu’il pourra le démontrer au fur et à mesure des saisons. »
Quels sont les enseignements que vous tirez de votre 3-4-3 puisque vous avez ajusté votre animation offensive en seconde période avec 3-3-3-1 plus tranchant et offensif ?
« De notre côté, nous ne parlons pas de systèmes. Nous parlons toujours en termes d'occupation des espaces, aussi bien en attaque qu'en défense, et c'est très bien comme ça. Après, les gens aiment faire des compositions avec le nombre de joueurs (par ligne) mais il est très difficile d’analyser notre système sous cet angle. Nous jouons de façon à attaquer, à presser et à avoir le ballon le plus rapidement possible. Pour ce faire, nous occupons un certain nombre d’espaces. Selon la manière dont ces espaces sont occupés, certaines choses, ou d’autres, se produisent. En fonction des joueurs et des synergies entre ces joueurs dans ces espaces, vous retrouvez ce que nous avons mis en place.
Avoir des joueurs polyvalents permet à l'entraîneur de modifier complètement l'équipe sans faire de changements
Je l'ai souligné dans de nombreuses conférences de presse : le fait d'avoir des joueurs polyvalents nous permet d'utiliser des ailiers comme milieux de terrain, des défenseurs centraux comme ailiers, des ailiers comme numéros 9, des numéros 9 comme ailiers... Cela permet à l'entraîneur de modifier complètement l'équipe sans faire de changements. C'est ce que nous recherchons. Pour nous, c’est déterminant pour avoir une équipe de plus en plus performante. Et je pense que nous l'avons prouvé aujourd’hui. »
Hakimi n’a pas joué depuis deux matchs et il ne figure pas dans la liste des blessés. Pourquoi et sera-t-il là contre Manchester City ?
« Pour être honnête, je ne sais pas si je peux vous en parler, mais ce n'est rien de grave en tout cas. Nous ne voulions pas prendre de risques. Ce n’est pas vraiment médical parce qu'il n'est pas blessé. Mais lors de la dernière session d'entraînement, il a connu une situation étrange, un peu douteuse, et comme Hakimi a déjà eu beaucoup de temps de jeu, nous avons préféré le mettre au repos. »
Barcola n’avait plus marqué depuis deux mois et demi en Ligue 1, c’est chose faite ce soir. Qu’avez-vous pensé de sa prestation générale ce soir ? Pensez-vous que son but lui permettra de relancer une dynamique pour la seconde partie de saison ?
« Barcola réalise une saison exceptionnelle »
« Barcola réalise une saison exceptionnelle. Il a marqué en Coupe, fait une passe décisive en Coupe. Il a marqué aujourd’hui, et fait une passe décisive, non ? Parfois les stats sont meilleures, parfois moins bonnes, mais il est en train de faire une superbe saison, sans aucun doute sa meilleure saison professionnelle. Les joueurs ne sont pas des machines, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour que cela marche. Au fur et à mesure, chacun doit être prêt à donner son maximum, et à défaut d'être lucide sur le plan offensif, il faut être capable de se dépasser sur le plan défensif. Si la finition n’est pas au rendez-vous, il faut aider l’équipe au mieux parce que nous sommes convaincus qu’elle finira par revenir.
Maintenant, il recommence à marquer pendant les matchs, et c’est évidemment une bonne chose pour sa confiance. Mais nous avons une grande confiance en Barcola depuis l’année dernière et il se doit de répondre à cette confiance par le travail. Qu’il marque plus de buts ou non, cette saison sera déjà sans l’ombre d’un doute la meilleure de sa carrière, qui vient à peine de débuter. »
Pourquoi avoir fait jouer Nuno Mendes dans le cœur du jeu, une première cette saison ?
« Pour la même raison que celle que j'ai mentionnée précédemment : la polyvalence. Avec le ballon, Nuno Mendes est l'un de nos joueurs qui apporte le plus de déséquilibre. Avec et sans le ballon aussi. De la même manière, que je peux le positionner en phase de relance dans un triangle créatif, il peut jouer dans la largeur, il peut jouer entre les lignes, il peut même jouer en tant que 9… Il peut jouer où vous voulez et j'aime disposer de cette option. Les difficultés du match permettaient différentes réactions possibles et je trouve qu'il a été très bon. J'aime avoir ce type de joueur. »
Comment jugez-vous la performance de votre défense qui était un peu inédite avec l'absence de Marquinhos et de Hakimi ?
« C'est précisément l'objectif des joueurs du Paris Saint-Germain : aider l'équipe quand elle en a besoin et que l'entraîneur leur en donne l'opportunité. Je pense que Beraldo, Pacho, Lucas et Warren ont été très bons, face à des adversaires rudes, difficiles, et des attaquants très forts qui manient bien le ballon. L’équipe a surtout mieux joué en seconde période, en les obligeant à occuper le cœur du jeu à chaque fois que le gardien relançait par un long ballon, les poussant ainsi au hors-jeu. On a vraiment été meilleurs aussi bien en attaque qu’en défense en deuxième mi-temps. »