Luis Enrique s'est confié dans la nuit de dimanche à lundi (heure française) sur le match décisif face à Seattle de ce lundi soir (21h en France). L'entraîneur espagnol est également revenu sur la défaite du PSG face à Botafogo et a donné des nouvelles d'Ousmane Dembélé. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Dans quel état d'esprit avez-vous retrouvé vos joueurs après la défaite contre Botafogo ? Et sur quels points avez-vous insisté auprès d'eux pour les choses qu'il y avait à améliorer après ce match ?
(Il répond en français)
« Bonsoir. En premier lieu, je pense qu'on arrive au meilleur moment de la compétition parce qu'on doit gagner pour avancer dans cette compétition. Et c'est joli, c'est une motivation. On est prêt pour ce match. Et si je dois revenir sur le match contre Botafogo, je pense qu'on a fait un match comme d'habitude, qu'on n'a pas mérité de perdre ce match mais le football est comme ça et il faut l'accepter. Ils ont très bien défendu, on a eu des complications, mais je pense que l'équipe a été à un bon niveau et on doit continuer. »
Marquinhos nous disait juste avant que parfois, quand on gagne une grande compétition comme la Ligue des champions, la Coupe du monde ou d'autres compétitions, il peut y avoir une forme de décompression. Est-ce que vous luttez contre ça et est-ce que ça peut arriver aussi à vos joueurs ?
« Je ne sais pas parce que tu dois accepté le calendrier et en ce moment on cherche à se préparer de la meilleure des manières. La compétition est une compétition très jolie, très motivante et tu dois penser que c'est une compétition que tu ne joues qu'une fois tous les quatre ans. Et je le répète, c'est une compétition très importante et nous devons penser à ça pour trouver de la motivation et voir quel est notre niveau en ce moment. »
Aujourd'hui dimanche, comment sentez-vous vos joueurs ? Est-ce que vous les sentez gonflés à bloc ou un peu stressés de sortir d'une compétition qui avait si bien commencé ?
« Je pense que l'équipe est dans un bon moment, avec la mentalité habituelle. On a fait trois entraînements parfaits, avec de l'intensité. Je pense qu'on est prêt et demain (ce lundi, ndlr) on va chercher à amener le match sur un terrain qui nous est favorable, à bien gérer le ballon, à presser comme d'habitude. On est prêt et je pense qu'on va faire un bon match demain. »
Vous disiez au début du tournoi que l'une des particularités de ce tournoi était de voir des footballs différents, des styles différents. Malgré la préparation, je pense que vous avez eu le temps de regarder quelques matches. Est-ce que vous avez été surpris ? Qu'avez-vous découvert sur d'autres styles, d'autres cultures de foot ?
« C'est joli de voir différentes manières ou styles de jeu. Mais quand nous jouons contre un adversaire, il se passe toujours la même chose : on voit un bloc bas et tout le monde cherche à défendre. On accepte ça, c'est normal, mais j'ai pu voir quelques matches et je n'ai rien vu de différent. C'est joli de voir comment les différentes équipes abordent les matches, mais au final, rien de surprenant. C'est normal, c'est comme d'habitude. »
Ousmane Dembélé n'a pas disputé la moindre minute dans cette compétition. Est-ce qu'il a repris entièrement l'entraînement et est-il possible de le voir quelques minutes face à Seattle ?
« Il a commencé la semaine (en parlant de la semaine dernière, ndlr) en faisant des entraînements avec l'équipe, mais demain on va voir comment il se trouve. Je n'aime pas prendre de risques avec les joueurs. Demain, on va voir. »
Vous parliez du match de Botafogo. A froid, sur quels points avez-vous insisté, que ce soit offensivement ou défensivement, lors des entraînements ?
« La manière que vous avons de travailler est la même tout le temps. On peut améliorer certaines choses, mais cela a plus à voir avec l'efficacité, mais à la fin je pense que vous savez comment nous avons cherché à gérer durant toute la saison des blocs bas, quelle que soit l'équipe. Après le match de Botafogo, on a dit que c'était l'équipe qui avait le mieux défendu contre nous, mais je pense qu'on est habitué à ce type de défense. »
Quand on met les émotions de côté et qu'on est coach, est-ce que c'est après une défaite qu'on fait apprendre le plus de choses à nos joueurs ?
« On n'a pas mérité de perdre pour moi contre Botafogo »
« Pour moi, le plus important, est de savoir à quel moment nous sommes dans la compétition. Et là nous sommes dans un moment très important. Nous devons être attentifs en début de match parce que si tu ne gagnes pas ce match, tu es éliminé. On veut continuer dans cette compétition. Si on est capable d'avancer au prochain tour, j'espère qu'on verra encore une meilleure version de l'équipe. C'est cette motivation qui me préoccupe, plus qu'une défaite ou un résultat qui pour moi n'est pas mérité. On n'a pas mérité de perdre pour moi contre Botafogo parce qu'on a fait les choses suffisantes pour avoir un match nul. »
Quelle est la difficulté de préparer un match contre une équipe qui joue ensemble depuis si longtemps et qui a un bloc si solide ? Est-ce un avantage ou un inconvénient ?
« Je pourrais vous répondre à la fin du match. Ce qui est certain, c'est que nous parlons d'un équipe qui est à la moitié de sa saison, une équipe qui a un rythme élevé et supérieur, et qui va être difficile à jouer. Nous avons vu contre l'Atlético Madrid et Botafogo comment ils jouent. Ils jouent bien, ils ont la capacité de ressortir le ballon depuis l'arrière, ils savent défendre dans différents registres. Je crois que le plus important pour nous est toujours d'essayer d'amener le match sur un terrain où nous sommes les meilleurs. Nous connaissons la difficulté de ce match. Nous sommes contents de venir à Seattle, une ville que je ne connaissais pas. Le stade est sensationnel. J'espère qu'on verra un grand match. Eux peuvent encore se qualifier, nous aussi nous allons chercher cette qualification. Le groupe est ouvert donc je pense qu'on verra un grand match. »
Marquinhos a qualifié le match de petite finale. Quel adjectif donneriez-vous pour qualifier cette rencontre ? Et est-ce qu'avant le début de la compétition, vous aviez imaginé vous retrouver sur un troisième match de poule ou tout est possible ?
« C'est une compétition très courte et c'est normal de jouer sa qualification sur le troisième match. On doit penser à jouer chaque match de la même manière. Tu peux être éliminé et il faut montrer ta capacité à savoir comment gérer le match. »
Vous avez dit que vous ne méritiez pas de perdre contre Botafogo. Est-ce que malgré tout il y a des points précis que vous pouvez améliorer pour faire mieux pour battre Seattle ?
« Nous pouvons améliorer l'intensité avec et sans le ballon »
« Bien sûr. Nous pouvons améliorer l'intensité avec et sans le ballon. Nous pouvons améliorer tout ce qui est important dans une équipe de football : le pressing, la gestion du ballon, beaucoup de choses. Mais c'est toujours la même idée de jeu et je pense que sur ce point, l'équipe a montré sur la saison qu'elle est capable de jouer un très grand football et c'est l'objectif pour demain. »
Avant le match contre Botafogo, je vous avais expliqué que c'était un évènement au Brésil. Ils ont fêté cette victoire comme s'ils avaient gagné une compétition. Pouvez-vous m'expliquer votre vision après le match de Botafogo. Comment pensez-vous que cela puisse changer la vision des Européens sur les équipes brésiliennes ?
« Je ne sais pas pourquoi vous vous souciez autant de savoir si les Brésiliens, les Argentins, les Sud-Américains sont meilleurs ou non que les Européens. Je ne le comprends pas parce que toutes les équipes européennes ont des Brésiliens, des Argentins, des Mexicains... Je crois qu'à la Coupe du monde des clubs, la nationalité la plus représentée est la brésilienne, avec 154 joueurs. Clairement, le football sud-américain est une puissance mondiale. Ce qu'il se passe, c'est que les joueurs sud-américains vont en Europe pour jouer dans les meilleurs clubs européens. Mais il n'y a aucun doute sur le niveau top des joueurs et des équipes sud-américaines. Il n'y a aucun doute. Et non je ne comprends pas votre question. Je vous vois très préoccupée par cela... »
La journaliste reprend :
Nos cracks jouent en Europe.
« Alors rappelez-les (rires). »
Nous n'avons pas l'argent.
« Si, vous en avez un peu (rires). »
Ce que je voulais dire, c'est qu'avec notre manque de moyens et de structures, faire 0-0 contre un club européen est comme une victoire.
« Très bien. Je vous explique mes sensations et je crois qu'il n'y a aucun doute sur le niveau du football sud-américain, centro-américain, nord-américain, asiatique, africain... Il n'y a aucun doute sur le niveau très élevé de ces joueurs. Toutes les équipes européennes ont des joueurs de ces nationalités. Nous sommes ravis de les avoir. Le niveau est là et il est très élevé. Ensuite, que tu gagnes ou non une compétition, je ne pense pas que ce soit très important. Nous continuons avec l'intention d'aller le plus loin possible dans la compétition et c'est très difficile, comme nous avons pu le voir. »
Pensez-vous que Seattle peut menacer votre qualification et que connaissez-vous de leur équipe, de leur entraîneur ?
« Seattle est une équipe qui travaille très bien et qui sait comment jouer »
« Les informations dont je dispose sont basées sur leurs derniers matches, qui sont ceux que nous avons le mieux analysés. La majorité des équipes s'adaptent contre nous et essayent de défendre le mieux possible. De ce que j'ai vu, c'est une équipe qui travaille très bien et qui sait comment jouer. Elle sait jouer depuis l'arrière et a besoin de le faire. Elle défend bien également, avec une bonne intensité. Un match de football est imprévisible et peut changer complètement, par exemple si un joueur se fait expulser dès la première minute. Cette saison, nous avons joué des matches où nous avons été très supérieurs à l'adversaire et nous avons perdu. Il n'y a pas de justice ou d'injustice en football, il est comme il est. Il faut l'accepter et Seattle a encore des chances de se qualifier. Ils devront pour cela faire un grand match et nous battre. Nous voulons également gagner parce que c'est notre objectif de passer au tour suivant. Toutes les conditions sont donc réunies pour voir un grand match et je n'ai aucun doute sur le fait que ce sera un match difficile. »
Dans votre documentaire, on a pu voir que vous aimiez bien tout contrôler. Qu'avez-vous contrôlé tactiquement cette saison, par rapport à celle d'avant, pour obtenir les résultats que vous avez obtenus ?
(Il souffle) « Il y aurait de quoi faire un autre documentaire. Ce que j'essaye de faire en tant qu'entraîneur, de manière individuelle et globale, est de rendre mes joueurs meilleurs. Quand tu arrives à faire progresser tes joueurs, quand tout le monde pousse dans le même sens et quand tu remplis les objectifs, c'est très agréable. Quand ce n'est pas le cas, tu sais que tu vas être critiqué, discrédité. C'est la vie normale d'un entraîneur. J'aime contrôler ce qui peut être contrôlé en football. Donc on ne cesse jamais de chercher de nouvelles manières de jouer et d'améliorer notre équipe parce que c'est ce qui me motive chaque jour en tant qu'entraîneur. On essaye de sortir les joueurs et l'équipe de leur zone de confort pour tenter d'explorer de nouveaux chemins. Et pour cela, il faut avoir des joueurs comme les miens, qui sont de très haut niveau. »