Jérôme Rothen a répondu aux questions de Pierre Ducrocq hier dans l'émission de ce dernier sur France Bleu. L'ancien milieu de terrain international a parlé de sa reconversion en DH, son avenir en tant qu'entraîneur et sa vision du PSG actuel.
Jérôme Rothen a fait l'actualité dernièrement en reprenant une licence de joueur dans le club de Division d'Honneur du Plessis-Robinson (92). Dans l'émission que Pierre Ducrocq anime sur France Bleu 107.1, le gaucher qui avait pris sa retraite sportive l'an dernier est revenu sur les circonstances qui l'ont emmené à prendre cette décision.
Rothen le futur coach :
Si Jérôme Rothen se retrouve aujourd'hui en DH comme joueur, il a aussi une licence d'éducateur dans le club du Plessis-Robinson, depuis plusieurs mois : « Il était prévu que, quand j’arrêterai, j’irai passer mes diplômes d’entraîneur. Et, pour les anciens pros, on a des avantages mais il faut être en situation dans un club. Depuis le mois d’octobre j’entraîne, avec un entraîneur principal qui est là tout le temps contrairement à moi, ce groupe depuis fin octobre. J’ai participé à quelques séances et je me suis dit que j’allais prendre ma licence de joueur et pas que d’éducateur. »
Le futur coach sait en tout cas vers quelle voie il se dirige : « Plus pour entraîner un groupe pro ; la formation, non. Attention cela ne veut pas dire que je ne fais pas attention aux jeunes car c’est bien de donner certains conseils. Mais être un vrai formateur, c’est un métier complètement différent et c’est pour ça que la FFF a bien fait les choses : ils séparent vraiment le DEPF (diplôme pour une équipe pro) du DEPS (diplôme pour la formation). Ce sont deux choses complètement différentes. »
Et il revendique même cette vocation : « J’ai la fibre, je la développe. Est-ce que je l’aurai jusqu’au bout pour être un jour entraîneur de L1 ou à l’étranger, je ne sais pas mais je développe cette fibre et cela me plaît de plus en plus. »
Entraîneur-joueur :
Concernant sa licence de joueur, le jeune retraité ne se prend pas la tête : « On verra bien. De temps en temps, si j’ai envie de jouer pour me faire plaisir, et pour leur faire plaisir aussi parce qu’il faut que ça soit un plaisir partagé, je le ferai. Peut-être dès ce week-end ou dans 15 jours et on verra ce que ça donne. »
Rothen compare d'ailleurs cette expérience en DH à celle précédente en Ligue 2 : « Il y a un peu de vice mais c’est similaire à ce que j’ai connu quand je suis arrivé en L2 à Bastia. Quand t’as connu que de la L1, que t’as été international et que tu redescends en L2, tu as une appréhension. Je me disais que ça pouvait partir en vrille avec les adversaires qui allaient me provoquer mais, en fait, pas du tout, c’est complètement l’inverse qui s’est passé, il y a eu beaucoup de respect. C’était mutuel et cela s’était super bien passé toute l’année. »
Et il insiste sur une notion qui lui tient à coeur dans cette aventure : « C’est avant tout du plaisir. Après, c’est un terrain de foot, il peut y avoir de l’énervement et des paroles qui dépassent un peu la pensée mais je prendrai sur moi et ce n’est pas grave. Et si je vois que c’est vraiment un cauchemar, j’arrêterai. Ma priorité est quand même de passer mes diplômes d’entraîneur. »
Interrogé sur son poste, il est en revanche bien au courant de ce qui l'attend, notamment concernant une éventuelle présence sur le côté gauche : « C’est fini, je ne peux plus, même en DH, il faut être fort physiquement. Cela fait bien longtemps que je n’ai plus joué sur un côté. Je vais jouer dans le cœur du jeu, parmi les trois postes. L’essentiel est de prendre du plaisir, et surtout, d’apporter un plus à l’équipe qui galère un peu en ce moment. »
Si vous le voulez voir, il devrait débuter ce samedi à 15h contre la réserve du Red Star.
Son avis sur le PSG actuel :
Bien évidemment, quand on parle à Jérôme Rothen, le sujet du PSG arrive forcément sur le tapis et il a donné son avis sur la situation actuelle : « En début de saison, il y avait trop de différences physiques entre les joueurs. T’avais des joueurs au top comme Pastore et tous ceux revenus fatigués de la Coupe du Monde qui ont eu une préparation physique tronquée, si on peut appeler ça une préparation. Donc cela a été compliqué les premiers mois, pas en terme de résultats mais en terme de jeu. Et après, vu qu’ils ont eu du mal à retrouver leur jeu, quand t’enchaînes une ou deux défaites, ce qui a été le cas, le doute se met en place et tu perds tes bases. La formidable dynamique que le club avait ces deux dernières années est cassée et il faut en recréer une et ce n’est pas facile, même quand tu t’appelles Thiago Silva, Ibrahimovic, etc. »
L'ancien joueur est d'ailleurs assez peu optimiste pour cette saison : « J’espère toujours que ça revienne. Malheureusement, par expérience, quand il y a une cassure comme ça dans un groupe avec certains joueurs, c’est compliqué de tout effacer et de repartir du bon pied comme l’année dernière. II y avait déjà certaines tensions en fin de saison mais vu qu’ils étaient au dessus de toutes les équipes, même Chelsea où ils auraient dû passer, tu ne sentais pas les tensions. Là, vu que le jeu est moins bien, qu’il y a eu des blessures, plus l’épisode Lavezzi/Cavani qui est un scandale dans un club comme le PSG, cela rajoute à certaines tensions qu’il peut y avoir entre les joueurs et cela se ressent sur le terrain. »
Il est également revenu sur l'épisode Cavani/Ibra du week-end dernier, après le but de l'Uruguayen, quand chacun a fêté ce but dans son coin : « Est-ce que c’est de la faute d’Ibra qui ne le regarde pas trop ou est-ce que c’est de la faute de Cavani qui part à l’opposé et ne vient même pas le remercier ? Cela traduit sûrement quelque chose. Où c’est le plus dur, c’est surtout pour Laurent Blanc, il faut savoir gérer et c’est là que c’est difficile. C’est là qu’on va savoir s’il a vraiment les épaules pour diriger un tel club avec de tels égos. Pour l’instant, c’est un gros point d’interrogation. »
