C'est un Luis Enrique forcément ravi mais surtout très fier de son équipe qui s'est présenté en conférence de presse ce mercredi après PSG/Manchester City (4-2). Il a beaucoup été question du scénario du match, de la force mentale de son équipe, de ses choix tactiques payants ou encore de l'ambiance. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Comment vous qualifiez ce match : une libération, un match référence ?
« C’est un plaisir de représenter ces couleurs »
« Je ne peux pas imaginer cette conférence de presse avec (un score de) 0-2. Elle aurait été très sympathique. Mais bon ce fut très bien. D’abord je veux souligner la partie de City, la nôtre. Deux équipes avec une volonté d’attaquer et de mettre la pression sans arrêt. Une partie très intense, très disputée. Je veux aussi reconnaître que nous avons les meilleurs supporters du monde, sans aucun doute. Ils n’ont pas arrêté de mettre de l’ambiance que l’on gagne ou que l’on perde, que ce soit à la maison ou à l'extérieur. Ils n’ont pas arrêté de supporter l'équipe. C’est un plaisir de représenter ces couleurs. Aujourd'hui, on a pu leur donner une partie, une remontée et une deuxième mi-temps très spéciale et cela représente bien la mentalité des supporters qui ne lâchent pas et n'arrêtent jamais de croire que tout est possible. C’est leur victoire aussi et je félicite mes joueurs. »
Comment expliquer que l’équipe n’a pas perdu pied à 0-2 et a réussi à revenir pour gagner 4-2 ?
« Mon équipe a beaucoup d’atouts mais sa foi et sa capacité à ne pas s’avouer vaincu jusqu’au bout sont évidentes »
« Ce n’est pas la première fois. On a remonté à Lens il n’y a pas longtemps, pareil à Monaco. Mon équipe a beaucoup d’atouts mais sa foi et sa capacité à ne pas s’avouer vaincu jusqu’au bout sont évidentes. Nous l’avons démontré lors de plusieurs matchs. Et cette partie spéciale va les renforcer encore plus car c’est clair que c’est une équipe jeune avec peu d'expérience pour ce genre de matchs. Mais aujourd’hui ils ont démontré qu’ils sont prêts et qu’ils ne vont pas abandonner mais si le score est 0-2. »
On a souvent parlé en conférence de presse de votre inefficacité, vous aviez dit qu’il y avait une forme de malchance. Alors qu’il y a eu ce soir encore des montants et un score de 0-2, y a-t-il une forme de soulagement ? Ou vous vous êtes dit que vous étiez maudits avant que le vent ne tourne ?
« Une malédiction, moi? Combien d'entraîneurs au monde aimeraient être à ma place? Dans la majorité de mes équipes, on a toujours marqué beaucoup de buts. Nous pensons seulement à attaquer, mettre la pression et défendre. A 0-2 je pensais que le foot était un jeu merveilleux mais injuste parfois. Et à partir de la, la foi de l'équipe a été inébranlable, ceux qui sont titulaires, ceux qui entrent en jeu, ceux qui ne jouent pas. Ça, c’est une équipe et c’est ce qu’on essaye de construire depuis la saison dernière. L’objectif n’a pas changé. Ce résultat nous renforce encore plus dans cette idée et mentalité. C’est évident que nous devrions avoir cinq points de plus dans cette compétition, les entraîneurs adverses l’ont dit aussi. Cinq points de plus. Mais bon, il manque encore un match à Stuttgart que nous devons gagner pour assurer la qualification. »
Pep Guardiola a répété à plusieurs reprises que ce qui l’avait le plus embêté, c’était ce fameux faux n°9 au milieu du terrain dont on a beaucoup parlé depuis votre arrivée. Est-ce que c’est une victoire pour vous sur ce choix de ne pas aligner un vrai 9 ?
« En vrai, cela m’est égal si ça plaît ou non et à qui. Je fais mon travail du mieux possible, j'essaie d’utiliser mes joueurs en fonction de ce que je pense être le mieux pour l'équipe. A partir de là, vu le monde dans lequel on est, si tu ne veux pas être critiqué, ne sois pas entraîneur de haut niveau. C’est évident qu’il y a des critiques mais cela ne changera pas ma façon de faire. Cela m’est égal. »
Estimez-vous que c’est le meilleur match du PSG depuis que vous êtes arrivés ?
« Nous avons fait un match très complet même quand il y avait 0-2 »
« Non, mais je ne dis pas ça par esprit de contradiction. En termes d'intensité, la partie de Munich en a aussi eu beaucoup même si nous avons perdu. Avec un joueur, en moins nous sommes restés dans le match jusqu’au bout. Vu qu’on perd, c’est le résultat qui reste. Les adversaires respectent ce que l’on fait et nous sommes une équipe inconfortable à jouer. Quand nous n’avons pas le ballon nous n'arrêtons pas de courir et de mettre la pression. Nous sommes une équipe qui sait quoi faire quand elle a le ballon. Et aujourd’hui je suis particulièrement fier que, face à un rival avec de tels joueurs et le meilleur entraîneur du monde, on a pu gérer la pression, avoir le ballon dans une ambiance incroyable entouré de nos supporters. Nous avons fait un match très complet même quand il y avait 0-2. Mais c’est clair que si tu ne reviens pas dans le match, le discours serait différent ce qui est logique. »
Un petit mot sur Gonçalo Ramos. Hier en interview, vous aviez beaucoup insisté sur Erling Haaland et son efficacité. Aujourd’hui, vous lui avez donné 20 minutes (NDLR : en fait 30) et il a marqué le but de la délivrance, a-t-il gagné des points dans votre esprit ?
« Je tiens Gonçalo Ramos et tous les joueurs de l'équipe en haute considération. C’est un grand professionnel qui donnera son maximum dans n’importe quel moment de n’importe quel match. L'idée que je veux transmettre à mes joueurs est qu’ici il n’y a aucun titulaire indiscutable. Ici, il y aura encore plus de compétition l’an prochain. Ici, c’est important que les joueurs sur et hors du terrain puissent performer à un haut niveau. Plus il y a de la compétition, et il y en aura plus avec l'arrivée de Kvara, mieux c’est pour moi l'entraîneur. C’est dur de jouer, aujourd’hui des joueurs sont restés sur le banc.
« Nous voulons des joueurs qui ne se rendent jamais, dans l’esprit de Gonçalo Ramos ou de Lucas Hernandez »
C’est différent pour Ousmane (Dembélé) qui a eu de la fièvre pendant cinq jours et avec qui on n’a pas voulu prendre de risques car on ne savait pas quel serait le résultat et dans une semaine on joue à Stuttgart, un autre match vital. Plus il y a de bons joueurs sur le banc, mieux c’est. Personne ne va se relâcher ou penser que sa place de titulaire est fixe. Jouer dans une équipe comme le PSG doit être très difficile. Nous voulons des joueurs qui ne se rendent jamais, dans l’esprit de Gonçalo Ramos ou de Lucas Hernandez qui rentre pour les dernières minutes comme si c’était le dernier match de sa carrière. C’est ça que nous cherchons et nous essayons de transmettre ce que les supporters nous transmettent. »
On a l’impression que les gens découvrent le PSG ce soir : n’est-ce pas le même qu’il y a deux mois mais avec du réalisme en plus ?
« Je n’ai aucun doute sur l’équipe que nous sommes »
« Oui mais si par exemple tu regardes les matchs de Champions League que nous avons analysés en profondeur, nos chiffres d’efficacité n’avaient aucun sens. Nous sommes une équipe qui génère beaucoup d’occasions de but. Les gens disent que le championnat français est facile, mais les trois autres équipes françaises dans la compétition ont de grandes chances de se qualifier. Nous sommes une équipe très complète mais c’est sûr que sur six matchs dans une compétition courte comme cela, si tu ne marques pas et rates beaucoup d’occasions, c’est normal que cela se passe mal et que tu perdes des matchs. Mais la foi dans l’équipe n’a pas changé, nous continuerons d’être une équipe qui génère beaucoup d’occasions. Aujourd’hui nous avons mis quatre buts, plus le but annulé, plus deux montants contre un adversaire de ce niveau. Je n’ai aucun doute sur l’équipe que nous sommes. Après c’est clair que si les résultats n’arrivent pas il y a des critiques, nous connaissons les règles du jeu. »
Ce qui était frappant côté PSG, c’était le calme et la sérénité de vos joueurs, quels ont été vos mots durant la causerie ? N’était-ce pas le plus important de rester calme et serein face à un adversaire comme City ?
« Le but clé, c’est le premier avec cette action de Barcola depuis le milieu de terrain »
« Après la première mi-temps avec un rythme si haut et intense, je pensais clairement que nous allions tenir ce rythme en deuxième. La motivation c’était d’être encore plus audacieux, d’oser sans hésiter. Contre City, on ne peut pas trop réfléchir. On est bien rentrés des vestiaires mais en deux actions avec plein de rebonds favorables, on prend deux buts coup sur coup ce qui a été dur. Mais l’équipe a continué à y croire, à garder la foi, à insister en sentant l’appui du public. Et pour moi, le but clé, c’est le premier avec cette action de Barcola depuis le milieu de terrain où il échappe son vis-a-vis et passe le ballon à Ousmane qui marque. Ce but a ouvert un autre scénario. Nous avons de nouveau pensé qu’on pouvait égaliser et à partir de ce moment nous avons été bien supérieurs à City. »
Est-ce que le plan de départ n’était pas de priver City de la possession de balle ?
« Sans aucun doute. Prendre le ballon à une des meilleures équipes du monde était notre objectif. Nous avons réussi et ce n’est pas facile face à une équipe qui a tant de qualité avec le ballon avec des joueurs comme Bernado, De Bruyne, Kovacic et toute la ligne défensive. Mais c’était notre idée d’avoir le ballon, d'être dangereux et attaquer les espaces quand nécessaire, et de bien presser. Nous avons réussi à faire ce qu’on voulait faire et si on est capable de faire cela contre City on peut le faire contre n’importe quelle équipe. »
On vous a vu fêter la victoire avec votre staff et Luis Campos dès le coup de sifflet final, est-ce que vous pourriez nous parler de ce moment vécu ?
« Un vrai soulagement. Cette campagne de Champions League a été compliquée depuis le premier match et nous travaillons pour renverser cela. Le match aujourd’hui était très important pour nous en termes de confiance. Nous n’avons aucun doute que si nous passons la phase de groupe nous serons une équipe très difficile pour n’importe quel adversaire. Un peu comme la saison passée. Nous étions dans le groupe de la mort et avons beaucoup souffert jusqu’au dernier match pour nous qualifier. Comme cette année où nous avons apparemment le pire tirage des 36 équipes. Mais si nous sommes capables de gagner à Stuttgart et de nous qualifier, nous serons prêts à jouer n’importe quelle équipe dans les 8 premières ou derrière. Parce que l'équipe reflète clairement ce qu’on recherche. Mais on peut encore s'améliorer et c’est l’objectif. »