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Le match contre Fleury, la fatigue, l'expulsion de Samoura, le flottement après, sa prolongation, le titre gagné, la cohésion du groupe, la conf' de Jocelyn Prêcheur après PSG/Fleury (1-0)

Publié le samedi 4 mai 2024 à 19:55 par Bruno Hermant
Le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur s'est présenté en conférence de presse avec la victoire du PSG contre Fleury (1-0) en finale de Coupe de France. L'entraîneur des vainqueures du jour a évoqué la rencontre, la fatigue de ses joueuses sursollicitées, l'expulsion de Thiniba Samoura, la période de flottement qui a succedé à l'expulsion, la réorganisation de son équipe, la satisfaction de remporter un trophée, sa potentielle prolongation de contrat toujours pas actée, les play-off à venir, Marie Katoto absente pour la rencontre, la cohésion de son groupe, les retours de blessures. Transcript complet.
Le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur s'est présenté en conférence de presse avec la victoire du PSG contre Fleury (1-0) en finale de Coupe de France. L'entraîneur des vainqueures du jour a évoqué la rencontre, la fatigue de ses joueuses sursollicitées, l'expulsion de Thiniba Samoura, la période de flottement qui a succedé à l'expulsion, la réorganisation de son équipe, la satisfaction de remporter un trophée, sa potentielle prolongation de contrat toujours pas actée, les play-off à venir, Marie Katoto absente pour la rencontre, la cohésion de son groupe, les retours de blessures. Transcript complet.

Vous attendiez vous à l'emporter sur un centre tir comme ça ?

« Non, vous savez, je m'attendais à un match compliqué. Comme toujours contre Fleury, mais pas forcément à ce point. Et puis à 1 moment donné, le carton rouge, on se dit forcément que c'est un coup dur sur le moment. Mais,j'ai presque trouvé qu'on a bien mieux joué à 10 à qu'11. Ca nous a donné un sacré coup de fouet. Et puis derrière, on a réussi à marquer ce but avec peut-être un peu de réussite. Mais sur l'ensemble du match, ce n'est pas immérité.

On a essayé de produire du jeu. C'est le rythme qui ne m'a pas plu. Je trouve qu'on n'a pas joué, on n'a pas réussi à imposer un gros rythme.  C'était un peu crispé, peut-être. Je ne sais pas si c'est ça mais le jeu était moins fluide que d'habitude. Parfois, j'ai envie de dire, un peu trop scolaire. Et il a manqué un peu de folie pour notamment être un peu plus dangereux dans la finition, quand on était un peu plus haut. Et finalement on s'est vraiment lâché quand Thiniba s'est fait expulser.»

Physiquement, ça avait l'air dur pour certaines joueuses après les demi-finales

« Ah oui mais, c'est difficile. On accuse un peu le coup sur cette fin de saison. Mais c'est un peu légitime. Parce que c'est vrai qu'on a démarré une saison très tôt. On était engagés jusqu'à très longtemps sur trois compétitions. Avec des joueuses cadres qui sont sursollicitées aussi. Ca a été difficile. On sait aussi qu'on est un peu dans une transition dans le projet. Où on sait qu'il y a une force vive importante qui arrive, qui va venir suppeler un peu ces joueuses cadres.

On a fait beaucoup de travail cette saison sur les jeunes joueuses qui sont peut-être pas encore tout à fait prêtes pour des matchs de ce niveau-là ou des matchs de la semaine dernière. Mais qui le seront très vite. Et quand on arrivera ici à faire cette transition, le centre de formation deviendra un véritable outil pour le Paris Saint-Germain, comme il est en train de le devenir et de grandes ressources pour l'équipe première.»

Le fait de jouer à 10, ça a permis de d'avoir un jeu avec plus une défense à 3, pour pouvoir se pencher plus vers l'avant. Est-ce que la meilleure identité de jeu du Paris Saint-Germain n'est pas une défense à 3 ?

« On jouait avec 3 défenseurs centraux tout le match. Un 3-5-2 comme d'habitude. Et c'est vrai qu'après l'expulsion, on est passé plutôt à 2 défenseurs centraux avec une défense à 4. Deux lignes de 4 avec Tabitha qui restait en pointe. Et puis j'avais demandé à Lieke Martens et à Sandy Baltimore sur les phases offensives quand on récupérait un peu le ballon de venir un peu à l'intérieur du jeu. Ca faisait des efforts mais pour qu'on puisse quand-même essayer de le garder un petit peu quand on l'a récupéré. Et puis on a effectivement eu des bonnes séquences.

Après, vous ne l'avez peut-être pas vu mais on devait passer en 4-4-3 plus tôt mais au moment où je veux faire rentrer Jade Le Guilly, elle se blesse. Il y a eu un moment de flottement, je ne savais pas si elle pourrait assumer son rôle ou pas. Entre-temps, il y a eu l'expulsion. Bref... C'était une deuxième mi-temps un peu compliquée. On a eu deux alertes à l'échauffement, on ne savait pas si Korbin Albert allait pouvoir démarrer. Après on ne savait pas si Sandy Baltimore allait pouvoir démarrer. Elles se sont fait mal à la cheville à l'échauffement. Derrière c'est Jade Le Guilly qui se fait mal. Ca a failli être la journée noire. Finalement ça va, elle se termine bien mais ça a été au combien difficile.» 

Les joueuses ont eu du mal à exploiter les couloirs, ca s'est un petit peu amélioré en seconde période surtout avec l'entrée de Jade Le Guilly.

« Les rentrantes ont été bonnes. Lieke Martens nous a fait beaucoup de bien quand elle est rentrée. Jade Le Guilly nous a fait aussi beaucoup de bien, elle nous a amené de la fraîcheur. C'est pour ça que j'aurais préféré qu'elle rentre plus tôt. Elle était censée entrée à la place de Thiniba Samoura en plus. Oui, j'aurais vraiment préféré que le changement se fasse plus tôt en fait, justement pour qu'on puisse passer en 4-3-3. Amalie Vangsgaard devait reprendre une position axiale et puis libérer le couloir avec pour Jade Le Guilly qui devait nous amener de la fraîcheur au départ.

Le choix d'Amalie avait été fait parce que je suis parti du principe que quand vous jouez à une défense à 3 avec deux numéros 6, je voulais vraiment que les deux pistons soient vraiment défensifs. Avec Sakina Karchaoui et donc Amalie Vangsgaard qui devait aussi rentrer un peu plus. C'était un peu crispé en première période. On l'a mieux fait en seconde, elle était beaucoup plus à l'intérieur comme je lui avais demandé. Et elle nous a amené un peu plus de densité dans la surface.

Et c'est vrai qu'il faut aussi souligner que Fleury a très très bien défendu. Une joueuse comme Kouassi, je me disais à un moment donné, elle va arrêter de faire les allers-retours. Et finalement non. Elle faisait les appels dans le dos, elle revenait à chaque fois. Forcément, il y a eu plus d'espace à la fin et ils ont marqué le coup aussi sur le plan athletique. Parce que c'est vrai qu'on les a quand-même beaucoup fait tourner en première période. On n'a pas été dangereux mais ils ont quand-même couru beaucoup après le ballon. Et ça nous a porté bénéfice sur cette fin de match là.» 

Qu'est-ce que vous avez dit à Thiniba Samoura quand elle est sortie ? Et aux autres joueuses, parce qu'on a senti qu'elles ont douté un petit peu. Fleury a raté le coche, parce qu'ils avaient une position de tir juste derrière.

« Oui, il y a eu un moment de flottement, forcément. Pour être franc, je n'ai pas pas communiqué avec Thiniba quand elle est sortie. J'ai eu un moment de flottement à un moment donné, on m'a dit que le carton n'était pas pour elle. Finalement je la vois sortir. La 4e arbitre me fait comprendre que le rouge était pour Kouassi.

Enfin, il y a un moment de flottement. Et après tout de suite, j'ai communiqué avec Jackie Groenen pour nous réorganiser le temps qu'on fasse le changement. Donc c'est vrai que pendant ces quelques minutes, en même temps justement j'ai la confirmation que Jade Le Guilly peut rentrer. Puis on s'est réorganisé après. Mais j'suis d'accord avec vous, les 4/5 minutes de flottement, ça aurait pu nous coûter cher.»

Est-ce que c'est un titre qui vous rend plus légèr ?

« Heureux oui. Bien sûr, mais encore une fois c'estsurtout pour les joueuses parce qu'elles avaient vraiment à cœur de marquer cette saison au combien difficile. Parce qu'on revient quand-même de très loin avec un titre. Donc ça, c'est chose faite. Maintenant, les playoffs, on connait aussi l'enjeu. Il y a un match au Parc des Princes qui est important pour nous. On reste sur une défaite qui est difficile à digérer au Parc des Princes dimanche dernier. On a à cœur devant nos fans de donner une meilleure prestation, de leur offrir autre chose, de leur rendre autre chose. Surtout quand ils se sont déplacés aussi nombreux le dimanche dernier.

Et puis on parlait de la difficulté des derbys, on vient d'en faire un. Ca a confirmé encore que les équipes franciliennes, quand on s'affronte, il y a toujours quelque chose de particulier. Même si on va à 700km pour le faire, c'est toujours compliqué. Et je sais très bien que ça sera compliqué la semaine prochaine aussi contre le PFC avec l'enjeu d'une place en finale de playoff, et d'une qualification pour la Ligue des Champions donc.

Plus léger non. On fera les bilans à la fin. Content, satisfait sur le plan mental, moins sur la prestation. Mais on va savourer, je ne vous le cache pas, au moins ce soir. Et après, on se focalisera très très vite sur sur cette fameuse phase de play-off dont on parle depuis le début de la saison.» 

Vous parlez surtout pour les joueuses, mais pour vous plus personnellement, qu'est-ce qui représente ce titre ? C'est quand-même l'aboutissement d'un travail de de plusieurs mois, il y avait votre père dans les tribunes

« Oui, je suis content sur le plan personnel bien entendu. Je suis content, je n'ai pas boudé mon plaisir d'avoir un titre, ça c'est évident. Mais quand vous êtes entraîneur, c'est un métier fantastique, mais vous avez l'impression de vivre un jeu qui est joué par d'autres. Et les véritables actrices, en tout cas c'est ce que je pense, ce sont toujours les joueurs et les joueuses. Parce que ce sont elles qui font la partie.

Et nous, on peut leur montrer le chemin, on peut les aiguiller, on peut essayer de trouver le cadre qui leur permet de s'exprimer au mieux et de performer surtout. Au final, ce sont elles qui jouent. Donc bien entendu, c'est une satisfaction pour moi mais surtout pour ce groupe qui a appris à se créer. Et je dirais qu'on en a vu les effets, quand on était dos au mur, à 0-0, à 20 minutes, à 10 contre 11.» 

Ce titre cet après-midi vous permet d'être garanti d'éviter une saison blanche. Ce sera un plus pour la négociation de votre prolongation.

« Je ne sais pas, appelez le directeur sportif (rires) On va lui poser la question. Les choses ne se sont pas faites avant. Donc maintenant je pense que ça se fera, ou pas, sur la fin de saison. On fera les bilans. Il reste le match de Reims pour terminer cette phase de saison régulière et puis ce sont les play-off. Il reste 3 matchs et on fera les bilans à ce moment-là. On se posera avec ma direction et on verra quelles seront les décisions qui seront prises. A partir du moment où ça ne s'est pas fait plus tôt, j'ai compris rapidement que ça se ferait, ou pas. Mais si ça se fait, ça sera en fin de saison.»

Qu'est-ce qu'a Marie Katoto exactement s'il vous plaît ?

« Marie, c'est un peu compliqué pour moi de vous répondre précisément. C'est toujours suite à ce qui s'est passé sur le choc avec Chris Endler sur le match aller à Lyon. Je pense qu'il y a eu beaucoup de précautions prises par le staff médical. Je ne m'alarme pas plus que ça. Je sais que c'était dur pour elle de ne pas jouer. C'était dur pour nous, c'était dur pour moi aussi qu'elle ne soit pas là.

Mais je sais que la plus grande perdante, ça a été elle. Je sais qu'elle avait à cœur de jouer ce match. Maintenant à un moment donné, il y a des risques à ne pas prendre. Aujourd'hui, il n'a pas été pris. L'histoire se termine bien, tant mieux. J'espère qu'elle va pouvoir revenir à l'entraînement très rapidement et je suis assez confiant, dès le début de semaine pour qu'on l'ait sur la phase de play-off.» 

Mercredi, contre Reims, vous mettez tout le monde au frigo avant la phase finale ?

« Il y a des chances. Après, il y a des filles qui ont besoin de rejouer. Parce que j'ai de très bonnes nouvelles quand-même. Pour Paulina Dudek, les reprises se passent très très bien. Clare Hunt a repris l'entraînement hier. J'ai des retours de blessures qui vont être top, donc ça va être fantastique. Parce qu'à la fin de la saison, j'aurai un groupe complet. Donc ça va être génial (rires). Plus sérieusement, c'est bien, les retours de de blessures se passent super bien.

Ca peut sembler anectodique et symbolique mais absolument toutes les joueuses sont descendues à Montpellier, même celles qui étaient blessées. Ce sont elles qui ont fait la demande très tôt, c'était une évidence pour elles qu'elles accompagnent l'équipe. Donc quand je vous disais qu'un groupe s'est constitué, c'est factuel. Et c'est quelque chose de fort, qui nous permet de temps en temps, de surmonter les épreuves comme cet après-midi.»


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