Le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur a répondu aux questions des médias lors du point presse avant la rencontre opposant le PSG au PFC. L'entraîneur des féminines a évoqué la dernière rencontre de Ligue des Champions face à l'OL, le derby à venir contre les Franciliennes, la rotation complète à prévoir, la préparation de la demi-finale retour au Parc, les Trophées de la D1 Arkéma, l'intégration des jeunes U19. Transcript complet.
Juste avant d'attaquer la rencontre à venir face au PFC, un petit retour sur la rencontre de Lyon, quel est le sentiment qui prédomine après cette rencontre ?
« Tout de suite après la rencontre, forcément c'était la frustration et la déception par rapport à la physionomie du match. Par rapport au fait qu'on avait quand-même 2 buts d'avance à 10 minutes de la fin. Et ce scénario, malheureusement incroyable pour nous. Mais après, une fois que cette frustration est passée, il faut se refocaliser aussi sur les choses qui ont bien marché.
On a eu des très bonnes phases et on avait pris l'ascendance sur ce match. C'est ce sur quoi il faut se reconcentrer, se focaliser, avec bien sûr toutes les pistes d'amélioration qu'on a pu voir et qu'on a à tirer sur cette rencontre. Mais c'est là-dessus qu'il faut bâtir pour préparer le match retour.»
Vous avez fait une analyse justement par rapport à ce match, quelles sont les leçons que vous en tirez ?
« Il y en aurait beaucoup mais simplement je dirais, j' insisterai sur deux points. Un, l'aspect mental, là où on a vraiment péché après la réduction du score de Lyon. J'ai trouvé que là, on s'est un petit peu perdus. Qu'on avait été vraiment fragile alors qu'on avait dégagé une solidité jusque-là même sur les aspects défensifs. Là, il faut qu'on évolue un petit peu. Deux, pas mal de petits points tactiques aussi bien sûr.
Un travail je dirais plutôt individuel, sur les quelques performances souhaitées inégales. Travail sur les rentrées aussi, qui n'ont pas apporté ce qu'elles auraient dû apporter sur cette fin de match. Ce sont plein de petits détails par rapport à ce match-là. Et parce qu'encore une fois, il y avait du positif sur lequel il faut s'appuyer.»
Pensez vous que le fait que l'équipe ait sombré en fin de match vienne d'un point de vue mental et pas plus physique ?
« Physiquement, peut-être aussi un peu, c'est vrai que ces derniers temps, avec l'infirmerie qui est pleine, on joue un peu avec les mêmes joueuses. On n'a pas cette possibilité de faire tourner comme j'ai pu le faire quasiment toute la saison. Puis on arrive quand-même fin avril donc certainement que les organismes commencent à être impactés. Maintenant, normalement sur une demi-finale de Ligue des champions, même si tu es fatigué, c'est vrai, c'est sûr, vu l'intensité du match, mais tu dois à ce niveau-là avoir les ressources mentales pour jouer 10 minutes de plus.»
Mercredi, c'est la rencontre entre le PSG et le PFC, dans quel état de santé sont les filles pour aborder ce match ?
« Il y a pas mal de fatigue par rapport à la rencontre de dimanche dernier. On va avoir une approche vraiment très particulière sur le match de demain. Il n'y a aucun enjeu ni pour nous ni pour le PFC. Donc forcément, on va avoir une gestion bien particulière par rapport à l'échéance de dimanche prochain qui, par rapport à demain, est bien sûr très périlleuse et absolument prioritaire.»
Du fait que le PSG assuré d'être second et que le PFC est assuré d'être 3e, c'est une large rotation en vue du match de dimanche prochain face à Lyon ?
« Une rotation complète ! Complète pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on vient d'en parler, on n'a pas pour différentes raisons l'effectif normalement pour jouer sur les 3 tableaux. Donc quand les modalités de la compétition et le calendrier te donnent la possibilité d'avoir des matchs sans enjeu et sans perturber rien du tout, il faut pouvoir les saisir pour pouvoir tenir. Parce qu'on a quand-même trois échéances qui arrivent, importantes pour nous, avec bien entendu en ligne de mire, cette demi-finale de Ligue des Champions retour.
Et puis on ne s'en cache pas, au Paris Saint-Germain, on a aussi une volonté de développer le centre de formation. De donner de la chance aux jeunes, j'ai fait quasiment j'allais dire tout ce que j'ai pu pour donner du temps de jeu à des jeunes joueuses. Là ce sont les occasions parfaites aussi pour faire un bilan des U19, celles qui peuvent jouer avec nous, leur donner aussi les premières expériences, sur la D1 Arkéma.
Donner du temps de jeu à celles qui jouent un petit peu moins, voir où elles en sont. Parce qu'il faut aussi qu'elles soient prêtes et puissent se mobiliser sur n'importe lesquelles des échéances qui arrivent. On l'a vu, les rentrées peuvent faire la différence dans un sens ou dans l'autre. Donc bien remobiliser, mobiliser tout le monde et je pense qu'on a une belle opportunité demain pour atteindre ces différents objectifs.»
En parlant d'opportunités, le match retour de Ligue des Champions se jouera au Parc des Princes. Une opportunité de gagner ce match retour et d'aller en finale. Est-ce que vous avez déjà préparé mentalement, physiquement cette rencontre importante ?
« On démarre. On va démarrer la préparation. Les filles vont reprendre l'entraînement aujourd'hui. On a toute la semaine. Du coup, on a une gestion vraiment assez particulière par rapport à l'échéance de demain. Mais bien sûr qu'on va travailler sur différents domaines. J'ai parlé de pistes d'amélioration tout à l'heure. Des choses à corriger. Justement c'est l'opportunité que nous donne encore une fois les modalités de la compétition, avec ses playoffs, et puis le hasard du calendrier on va dire pour s'offrir aussi du temps de travail. Donc ça, c'est un élément important.
Et puis quant au fait de jouer au Parc, là, on a plus que jamais besoin de nos fans, de nos supporters. Parce que la tâche va être ardue mais la mission n'est pas impossible et si on est soutenus, je sais que les aspects physiques et peut-être que la fébilité mentale qu'on a pu montrer de temps en temps, quand vous êtes soutenus par tous vos fans, vous la ressentez beaucoup moins voire pas du tout. Donc je sais que le public fera la différence.»
En vue de ce match face au PFC, pouvez-vous nous faire un état du groupe ?
« Ce qui est bien, c'est que j'ai pas de gros bobos. Au contraire, cette semaine, Laurina Fazer reprend l'entraînement collectif avec nous. Donc ça c'est une très bonne nouvelle. Au niveau des joueuses qui étaient de retour de blessure, Thiniba Samoura n'a pas senti de douleur majeure. Lieke Martens non plus sur sa rentrée après 5 semaines sans jouer donc c'est bien. Ca a été, au moins de ne pas avoir ressenti de douleur par rapport à ça.
Même sur les longues durées, on va avoir le retour d'Oriane Jean-François sur le terrain aujourd'hui. Donc ça c'est quand-même des bonnes nouvelles, ça fait plaisir après des mois d'absence. Donc évidemment, on ne parle pas de ce qui est des compétitions mais contraire je dirais qu'on a de plus en plus de retours sur le terrain. L'infirmerie se vide, c'est plutôt positif dans ce sens-là.»
En parlant de Thiniba Samoura, elle est nommée pour le titre de meilleure espoir de la D1 Arkéma cette saison, avec trois autres joueuses (Geyoro, Chawinga, Kiedrzynek) dans d'autres catégories, et vous-même en tant que meilleur entraineur, quel est votre sentiment par rapport à ces nominations ?
« Pour Thiniba, en ce qui me concerne, j'allais dire le mot évident. Par rapport à la saison qu'elle a fait, il faut rappeler qu'elle était en U19 l'année dernière et qu'elle ne jouait pas. Elle n'a fait quasiment aucune apparition en D1 et quand on voit la saison qu'elle fait, non seulement je ne suis pas surpris de la voir nominée mais je suis même très confiant sur ses possibilités de remporter ce trophée. Donc c'est une très bonne chose pour elle. Parce que elle est encore brute, elle sait encore toutes les marges de progression qu'elle a. Et sur les points sur lesquels il faut qu'elle travaille. Mais pour une première saison en pro, elle fait quand-même une très grosse saison.
Quant à moi, maintenant, bon, je ne vais pas vous mentir, là j'étais focalisé un peu sur autre chose que sur ça. Après c'est très bien que le PSG surtout soit représenté. Et puis c'est bien d'être entre Sonia Bompastor et Sandrine Soubeyrand, ca fait un peu de concurrence (rires). C'est bien aussi pour Tabitha Chawinga, Grace Geyoro et Katarzyna Kiedrzynek. Après, vous savez, je suis peut être rabat-joie, mais j'ai toujours une approche un peu particulière sur les récompenses individuelles dans un sport collectif.
Maintenant je sais que ça fait partie du jeu et et quelque part, il y a quand-même des aspects positifs donc je suis très content bien sûr pour les joueuses qui sont nominées, le fait que le Paris SG soit représenté. Et je dirais que le fait d'avoir toutes ces nominés conforte le message que j'essaie de donner aux joueuses depuis depuis ma prise de fonction et déjà même avant. C'est que quand vous bâtissez un collectif fort, ça ne va pas à l'encontre des intérêts individuels des joueuses et ça ne n'empêche pas les joueuses de s'exprimer individuellement. C'est même tout le contraire.
On avait des joueuses qui étaient nominées l'année dernière et qui sont quand-même bien placées aussi pour avoir certains prix. Cette année, c'est la même chose. Et on dit que le collectif s'améliore. Et ça n'empêche pas aux joueuses de talent de s'exprimer, c'est tout l'inverse en fait. C'est une très bonne chose, et si déjà les joueuses pouvaient le comprendre, ça serait déjà un bon succès pour moi.»
Pensez vous que les joueuses doutent de cela ? Doutent-elles de leurs performances, de leurs capacités à faire les choses ? Parce que pourtant, elles ont des résultats quand-même exceptionnels cette saison, des bonnes prestations en Europe et en France.
« Je pense qu'elles ne le pensent plus. J'espère que le doute est levé. Mais je m'apprête à travailler avec des plus jeunes demain, il va falloir reprendre le discours depuis le début. On va essayer de trouver quelques facteurs pour essayer que la compréhension et l'assimilation du message se fassent plus vite. Ce sont des bons exemples.»